you're okay (bravee)

Le vide hurle par l'absence de bruit. Il est constant, souvent, lorsque les autres envahissent l'appartement. Ils n'y sont pas, à l'instant. Vee a cet inconfort, prisonnier des murs moisis. Le refus a quitté ses lèvres à plusieurs reprises, plus tôt, peu importe les offres faites. Il est resté derrière, ils ont quittés. Il ne saurait où;  quelque part, il n'a pas réellement écouté. Une envie d'aller ailleurs dans le coeur, certes, mais loin des lieux proposés. Il a préféré faire la gueule et cracher sur les invitations comme si un refus allait leur donner envie de lui demander, à lui, ce qu'il désirait faire. Trahison douloureuse de voir Jun-o quitter l'appartement sans le moindre regard derrière ; gêne après quelques secondes de compter autant sur l’androïde pour la satisfaction de ses sentiments. La noirceur danse, coule, vague autour de lui, et Vee s'en extirpe. Il s'extirpe de l'appartement et laisse tresh derrière, ferme la porte brusquement et l'ouvre, de nouveau, pour s'emparer du droïde qui lâche un bruit ignoble, une fois dans ses bras. Le médic envisage un instant de l'abandonner de nouveau mais le garde entre ses bras, comme un bambin, comme un animal de compagnie. Il n'envisage pas de le remettre au sol, même une fois à l'extérieur. Tresh est stupide, incompétent, dévoué. Les rues de leur quartier sont salies, envahies par la crasse. Il s'arrêterait à chaque seconde pour compacter le moindre détritus trouvé. Mavee n'a pas de temps pour cela. Le temps n'est pas compté, pourtant. L'impatience crie dans ses veines ; elle tend ses muscles, agite son coeur. Mavee garde ses doigts crispés contre le droïde qui, la vision allant de gauche à droite au niveau du sol, lâche de multiples intonations tandis qu'ils avancent dans la ville, les bras tendus vers les déchets qu'il ne peut compacter.
il y a le temps qui passe. Entre les transports en commun - qu'il déteste, méprise, mais quelqu'un a pris son speeder - et les plaintes constantes de Tresh qui, au bout d'un moment, a droit à un cinq minutes de nettoyage près d'un aire de repos au vert hurlant et aux fleurs tortionnaires. Mavee prend sur lui ; Tresh vague de déchets à d'autres, crée des carrés compacts que le médic ramasse et jette sous le regard de certains passants.
Le nez est alourdi par les allergies lorsqu'il arrive à destination. Les yeux sont rougis, un brin, et il renifle sans cesse. L'idée de prendre un médicament ou de s'injecter quelque chose pour cesser l'allergie lui effleure l'esprit. Mavee oublie, à chaque fois. Il s'inquiète et hurle constamment sur la santé des autres mais ne peut que négliger la sienne. Il suffit de penser à la douleur douce et fantôme venant de ses hanches, une jambe plus longue que l'autre, jamais ajustée. Le pas est tanguant, cassé, et Bram, comme Jun-o, ont demandé plusieurs fois si les ajustements étaient corrects. Les réponses ont été affirmatives à chaque fois. Vee ne se plaint pas. Il supporte les maigres centimètres de différence entre ses jambes comme si c'était le prix à payer ; s'il n'avait pas perdu son membre au départ, il ne serait pas dans une pareille situation. Vee possède deux logiques ; celle qui s'applique aux autres, et celle qui s'applique pour lui seul.
Le pas s'arrête brusquement. La tête se lève, le regard lorgnant sur l'immeuble. Il y a le parfum des fleurs, toutes, même dans cette part de la ville. Pourtant, il est difficile d'en voir. Il sait qu'elles sont plus présentes au Nord, avec la richesse. Elles parviennent tout de même à se rendre jusqu'à ses narines et jouer avec sa passion. Les coups sont lourds, sur la porte. Bram ? Coincé contre son torse, Tresh possède une patience similaire à celle de Mavee. Il ne cesse de remuer, le regard focus sur un objet trainant au sol sans le moindre doute. Déjà, Mavee s'impatiente et cogne de nouveau, plus fort. Il s'indigne que l'homme ne lui ouvre pas la porte. Pourquoi ne l'a-t-il pas déjà fait ? Tu m'ouvres oui ? IIl renifle, au travers de ses paroles, dérangé par l'air et le pollen. Le nez est plein, les yeux sont rouges. Une femme lui a proposé un mouchoir, sur le chemin, et Vee est persuadé qu'elle le croyait au bord des larmes. La porte finit par s'ouvrir, enfin. Vee n'attend pas ; il n'attend pas après les gens, jamais, et s'indigne dès l'instant où il se trouve seul. La solitude ne lui va pas. Quand son pas cesse dans l'appartement, il est seul. Bram est toujours à la porte. Vee dévisage le décor et ne s'y attarde que brièvement. Il n'en apprécie rien, de toute manière. Mouvement sec ; il tourne la tête en direction de son ami, le tout accompagné d'un énième renifflement. Tu faisais quoi ? À l'instant ou alors, dans le dernier mois. Mavee exige toujours, quand il désire des informations. On est débarqué depuis un mois et j'avais toujours pas vu ta sale gueule. qu'il commente, explique, accuse. Mavee fait plusieurs choses à la fois, souvent. Il renifle par dessus ça, encore. J'ai envisagé d'apporter des patates mais j'me suis dit que si t'en voulais, tu s'rais venu les chercher. Une accusation, encore. Mavee le dévisage, un instant, avant de déposer Tresh sur le sol. Si quelque chose traine sur sa route, il n'en est pas responsable. Peut-être est-il puéril. Il l'est certainement, oui.

you're okay L’échine secouée d’un frisson, Bram lève le menton. L’oreille entend la porte de l'appartement et le forceux détecte soudainement une présence familière de l’autre côté du couloir. Soudain, le pouls s'accélère et il ressent une étrange sensation de gêne. De peur aussi, peut-être et bien qu’il ne l’avouera pas. Il y a si longtemps que Mavee et lui ne se sont pas revus. Quand bien même il lui avait fait la promesse de rester amis, il s’est évanoui dans l’éther au moment où Waul a préféré rompre. Une rupture attendue mais tout de même douloureuse pour l’un comme l’autre. Malgré leurs différences et leurs caractères respectifs, l’affection qui les tenait tous deux l’un à l'autre était toujours là. Le départ de Sulu a laissé un vide que le technicien a mis du temps à combler. A présent heureux au bras de son escroc, il s’est longtemps questionné sur sa propre attitude envers l’homme qui l’aura, finalement, défloré, tant sensuellement qu’émotionnellement. Non, personne n’entendra jamais Bram confesser son amour pour le natif de Hoth. Pourtant, il le sait au plus profond de lui-même. Leur rencontre a marqué sa poitrine au fer rouge et, jusqu'à son dernier souffle, il ne voudra que le meilleur pour celui dont il a partagé la couche presque un an. Poussant un soupir, il soulève une de ses mèches brunes avant de se diriger vers l’entrée. Ouvrant enfin à son invité, le myocarde se fige brusquement. Mavee. C’est bien lui. Il est de retour. Le corps se décale et le laisse pénétrer les lieux sans réflexion. C’est naturel. Cette façon dont il l’accueille, c’est comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. L’eau a pourtant coulé sous les ponts de Naboo. “Mavee.” souffle-t-il dans un murmure à peine audible. Un sourire s’esquisse sur son visage en apercevant Tresh derrière lui. Certaines choses ne changent pas. “Il y a un mois ? Je l’ignorais.” Il les invite à prendre place sur un canapé tout en refermant le verrou derrière eux. Une habitude depuis la montée de l’empire. La poitrine se gonfle alors qu’il prend place non loin d’eux. Il sent Mavee le dévisager et, près de cinq minutes plus tard, Bram ose enfin affronter son regard pour la première fois depuis son entrée en fanfare. Il balaye en un instant les mots de son convive, comme il le faisait autrefois, bien que la mention des pommes de terre lui arrache un rictus amusé. Il observe discrètement Tresh de son regard expert. Il le faisait souvent, avant, puis son oeil se balade en direction de la jambe de l’humain. “Comment allez-vous tous les deux ?” La question fuse et il plante ses iris dorés dans ses opales hypnotisantes. “T-tu peux compter sur moi, Vee. Toujours.” Il y a tant à dire, il ignore par où commencer.

Ils paraissent cons, vraiment. Deux beaux cons assis sur le canapé tandis que, au sol, Tresh semble presque hésiter entre être bien sage ou foutre la merde autour d'eux. Pour une fois, Vee aimerait bien que le droide fasse le con, pour changer. Au moins, ils auraient quelque chose à faire, n'importe quoi, plutôt que de se regarder dans le blanc des yeux pendant que Bram parait lourdement inconfortable. C'était une mauvaise idée de venir ici ; si Bram n'est pas venu leur dire bonjour, c'est qu'il n'en a rien à foutre d'eux. Mavee est assez intelligent pour le comprendre. La chose parait logique quand on sait que, au final, c'est sous des hurlements violents que c'est fini leur dernière rencontre. Il ne saurait dire les mots exacts qu'il lui a dit pour la dernière fois il y a un peu plus d'un an, mais le médic sait sans surprise qu'ils n'étaient pas bien polis. L'avantage avec ses problèmes de mémoire, c'est qu'il peut facilement prétexter un oubli quand il n'a pas envie de subir une conversation quelconque. Peut-être qu'il serait préférable qu'ils foutent le camp. Tresh trouvera certainement des merdes à compacter sur le chemin. Bram ne lui manque certainement pas. Comment allez-vous tous les deux ? L'iris lorgne vers Bram et il voit, brièvement, son regard effleure sa jambe. La machoire se braque, déjà. Il est difficile de se défaire des vieilles habitudes. Pourtant, Vee est moins violent dans ses paroles depuis quelques mois. Il apprend à respirer, à parler. Il accepte ses sentiments et parvient même à y mettre des mots, parfois. T-tu peux compter sur moi, Vee. Toujours. Ah. Les paroles le forcent à expirer par les narines, fort. Le regard reste accroché un moment, fort, brûlant. Puis, Vee s'en défait pour laisser la colère disparaître, un peu. Elle reste toujours là, bien évidemment. Il n'est pas devenu un saint, non plus. Loin de là. mouais. qu'il répond certes avec peu de conviction mais au moins, à l'affirmatif. Le regard reste posé sur une décoration quelconque de l'appartement. Combien sont-ils ici ? Bram s'est fait une nouvelle bande ? Ou alors, il n'a jamais fait parti de la leur. te prends pas la tête. qu'il finit par gronder. jun-0 a eu des updates, il s'occupe de ma jambe. c'pas comme si on avait eu besoin d'ton aide quand t'étais pas là. t'en fais pas. Il y a une rancoeur dans les mots choisis, malgré l'intention plus ou moins bonne bien cachée derrière eux. Vee renifle un coup ; la situation n'a rien de sentimentale, il ne s'agit que de ses allergies. chouette appartement. qu'il fait, un peu bête, un peu idiot, à ne pas savoir quoi dire après tout ça. Au moins, il n'a pas crié encore. Un nouvel homme.