it makes you quite invaluable as a companion (gen)

all you need is friendship Quelque chose approchait. Assis dans son fauteuil dans la salle à cette heure déserte du Conseil, paupières closes et doigts joints dans une pose songeuse sous sa barbe broussailleuse, maître Binarfall laissait son esprit dériver dans les courants subtils de la Force, navigateur expérimenté, sensible au plus petit changement susceptible de désarçonner son psyché pourtant exercé. Tissu vivant existant entre toutes choses, pour Jiirso, la Force était surtout le tissu vivant entre tout instant, ce lien invisible entre passé, présent et futur, qui maintenait leur réalité dans un ensemble cohérent et dont l’observateur attentif, s’il était assez prudent, pouvait en déchiffrer les messages cryptiques dissimulés dans ses fils d’or. Ah, qu’il les affectionnait, ces moments de solitude où il se retrouvait en tête à tête avec la Force – un état de semi-méditation, lui qui, avec l’âge et l’expérience, avait à peine besoin de se concentrer pour percer le voile d’un présent trompeur qui n’avait plus guère de sens, pour lui qui était habitué à toujours avoir un pied dans le futur. Un futur dans lequel, il l’avouait, il n’hésitait jamais trop à jeter un œil. Même si on l’avait maintes et maintes fois averti du danger d’abuser de la Force – hé ho, hein, c’était lui, le vieux roublard avec sept décennies d’expérience. Sa catastrophe imprudente, il l’avait déjà provoquée. Regarder un peu plus souvent qu’il ne le devrait théoriquement ne ferait de mal à personne. Et si quelqu’un avait quelque chose à lui reprocher, il se ferait un plaisir de leur rappeler qui avait tenté de les prévenir à propos de la bataille de Kashyyyk, et qui a été superbement snobé, les menant droit au désastre qui en a découlé. Ha.

Quelque chose approchait, Jiirso le sentait comme une ondée dans la Force – une silhouette et une démarche familière, qui n’était pas encore tout à fait là, mais qu’il vit ouvrir les portes de la salle du Conseil à la volée ; et un fin sourire vint ourler les lèvres du maître Jedi, qui détacha ses deux mains pour, de ses doigts, entamer un décompte. « Five… four… » Oh oui, elle l’avait bien reconnue, cette démarche décidée de femme qui ne souffre ni discussion ni contretemps. Mais il préfèrerait se faire empaler sur son propre sabre-laser plutôt que reconnaître que la perspective de sa visite le réjouissait un peu, donc il se hâta d’effacer ce demi-sourire de son visage vieilli. Un peu de sérieux, voyons. « Three, two, one… » Et patatras, comme prévu, les talons de Gen Vod’ika résonnèrent dans la pièce vide après le coulissement familier des portes – et Jiirso, résigné à son sort, fit pivoter son fauteuil pour faire face à la nouvelle venue. « Right on time. » commenta-t-il en dardant sur elle ses yeux limpides. « And here I thought I could hide in there and be left in peace. Should have known peace and you could not coexist on the same plane of existence. » Hostilités ouvertes dès le départ – force de l’habitude qui s’exprimait encore après tant d’années. Un cauchemar pour les recrues, un véritable langage privé entre eux deux. Et en plus, ça rendait la générale complètement chèvre, et ça, ça les amusait beaucoup tous les deux. « What do you need from me ? Lost a bantha, did you? Or one of your beloved droids? »

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