Friendship ft. Remus

Les pas lourds qui résonnent dans le couloir. L'ombre avance, le visage fermé. La détermination qui l'anime, qui le pousse à se rendre auprès de son ami. Remus. Uriel a appris la nouvelle, le bouche à oreille qui fuse comme l'éclair. Porte les mauvaises comme les bonnes nouvelles. La nouvelle qui s'infiltre dans les oreilles du sith, jeune seigneur émancipé de son maître dont il reste proche à jamais. Les traces dans lesquelles il glisse ses pas, suit la même voie que celui qui a été la figue paternelle rêvé. Le bonheur arraché par le sabre laser d'un jedi, la haine qui envenime son âme, le pousse à tuer tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. Chemin tracé vers une quête qui sera l'accomplissement de sa vie. Il soupire doucement, l'esprit qui cavale dans ses missions secrètes, les sbires qui sillonnent les rues à sa botte. La récolte des informations qui se fait doucement, gonflant alors le cœur du sith. Il retrouve Remus, ami de longue date. Un frère parmi les autres. Une famille qui s'agrandit, se fait et se défait. Il a découvert un monde où il peut choisir la vie qu'il veut. L'homme qui dessine ses envies, ses besoins, sa vie parfaite qu'il crée avec acharnement. Ses opales posées sur Remus, connaît le sentiment qu'il peut ressentir en ce moment même. Il ne sait pas quoi dire, pas doué des mots, des émotions. Le cœur fermé malgré qu'il aimerait pouvoir l'aider, le réconforter. Sa main gantée qui se pose sur l'épaule de son ami, la presse doucement. « Désolé. » La voix grave qui s'échappe de ses lèvres. Rien de plus parce qu'il ne sait pas quoi dire. À la perte de son maître, Uriel s'est enfermé dans une colère qui ne désemplie pas. Aujourd'hui encore, il la ressent dans ses veines.

the queen is dead Un soupir s’échappe dans l’éther. Il ne trouve qu’un écho dans le gouffre abyssal. Le gamin le sait à présent. Le désespoir a une couleur. L’hémoglobine ancrée à même la chair, Remus est hanté par le spectre de celui à qui il doit tout. se remémore encore et encore les événements traumatiques de la veille. Le hurlement entêtant, dégueulé par sa maîtresse avant qu’il ne pousse son dernier souffle. Le chagrin est tel qu’il n’a pas su quoi dire, se contentant à son tour de planter le sabre laser dans la carne du responsable. Meurtrier détruit par la lame tranchante de son cristal, c’est seul que le Sith a confronté ses vieux démons. Attachement redouté toutes ses années qui lui revient en pleine face. La vengeance n’a pas eu le mérite de ramener Khanh d’entre les morts. La voilà oubliée comme une ribambelle d’autres guerriers avant elle. La mâchoire serrée, vêtu d’une toge charbonneuse, Kirk est en deuil. Il a porté la dépouille de la femme jusqu’au temple avant de se murer dans un mutisme assomant. Silence coupé par des pas qu’il reconnaîtrait entre mille. Sentant sa présence, Remus presse ses lèvres l’une contre l’autre. L’anxiété le trouble. La main gantée d’Uriel se pose sur son épaule et, aux mots de son aîné, des larmes viennent serpenter sur ses joues pâles. Elles meurent entre ses lippes tremblantes. Il hésite un long moment avant de dire enfin : “J’aurais dû m’interposer.” crache-t-il sèchement, la colère l'étranglant. “J’ai cru qu’elle pouvait se protéger, Uriel. Elle qui m’a tout appris.” Il marque une pause et lève enfin les agates en sa direction. Le regard compatissant que lui lance son ami suffit à le réconforter. Du moins, autant qu’il le peut. Quilter n’a jamais eu besoin de beaucoup parler et lui non plus. Non, il ne s'attend pas à un discours larmoyant de sa part. Tant se transmet au travers la Force et ce lien indescriptible qui les lie tous les deux. Cette même attache qui le tenait à Khanh et ses sphères artificieuses. Secoué d’un frisson, il ajoute : “J’ai tué son ravisseur de mes mains, Uriel. Me voilà à nouveau seul au monde.” Il baisse le menton et observe ses mains frémissantes. @uriel quilter

L'ambiance lourde, l'air qui étouffe plus qu'il ne fait vivre. La mort tragique, soudaine, d'un être cher, aimé, pousse la tristesse à devenir l'émotion la plus forte. La colère qui fait vibrer les cordes vocales de Remus quand Uriel pince les lèvres. Il connaît se sentiment, l'ayant vécu quelques années plus tôt. Il sait combien ça peut être douloureux. L'apprenti pour toujours attaché à son maître, la difficulté de se dire qu'aucun conseil plus précieux ne sera donné désormais. L'impression soudaine d'être abandonné, attaché à un arbre sur une planète hostile. Le doute qui subsiste, l'interrogation en suspend. Comment faire maintenant ? Personne n'a de réponse, personne ne peut aider. L'étau qui se resserre, complet dans l'immense solitude. Le léger soupir qui franchit les lèvres du Sith qui est indépendant depuis longtemps. « On est pas des immortels. » Même s'ils le voudraient par moment. Malgré les années de pratiques, ils ne sont pas la pour l'éternité. C'est cruel à dire, cruel de le penser mais même Uriel se sent de cette manière. Sa vie de Sith n'est clairement pas une vie de facilité, une vie de tranquillité. Sûrement l'arrogance et la confiance en lui qui le poussent à toujours rester en vie, rester dans cet univers. Ses agates se posent dans celles de Remus. Il fait de son mieux Uriel pour être un ami avant tout. Remus, ce garçon de l'académie avec qui il entretient un lien particulier, l'un des seuls envers qui il a une confiance absolue. Il observe le jeune homme, sa main toujours posée sur son épaule qui presse légèrement la chair entre ses doigts. Il se reconnaît en Remus par moment. Il reconnaît ses réactions. Son visage s'agite légèrement, pas d'accord avec ses propos. Malgré tout, il a eu le même sentiment lui. Lui, le sith qui se montre toujours extrêmement fort, extrêmement puissant, autant qu'il le peut. Toujours en quête d'apprentissage, en quête de force et pouvoir. Lui qui se propulse déjà à la tête de l'empire. Des lois qui doivent être balayées rapidement. « Tu n'es pas seul. Je suis là. » Même si la plupart du temps, Uriel semble déserter le monde sans donner de nouvelles, sans dire où il va, combien de temps il part. Homme absent, secret. « Je n'ai pas d'apprenti pour le moment. Aucun des élèves de l'académie ne m'intéresse. Je peux te prendre comme apprenti si le cœur t'en dit. » Ce ne sont pas des paroles en l'air. Uriel est prêt à mettre son enseignement entre les mains de son ami, à l'aider à remonter la pente. Même s'il doit, pour ça, attendre que le jeune sith aille mieux. Même s'il doit braver le conseil sith. « Je refuse que tu te sentes seul... » Relâche doucement son épaule, attendant la réponse de son ami.