Don't give up

Sortir de la base n’avait pas été des plus simple pour Horion Kriss, lieutenant ingénieur dans l’empire galactique et espion pour l’alliance. Surtout que son dernier jour de congé avait été soldé par des péripéties particulièrement explosive. Comment expliquer à ses supérieurs qu’une partie du marché noir était parti en fumé et que le jeune lieutenant s’était retrouvé pris au milieu d’un règlement de compte de la pègre. Certes, l’empire était ici pour rétablir l’ordre dans la galaxie mais Horion n’avait clairement pas l’autorité nécessaire pour un contrôle d’identité d’un civil. Ce n’était pas un militaire, il n’avait pas étudié à l’académie, avait monté ses grades seulement parce que son travail était exemplaire mais il lui manquait le conditionnement et la discipline. Cela s’était soldé par une doublure de ses quarts de travail habituel, ce qui le laissait sans nulle doute plus épuisé que jamais.

Bientôt deux ans qu’il effectuait son travail d’espionnage. Presque deux ans à maintenir ses boucliers constamment fermé, faisant attention à son attitude en permanence, tentant de se glisser dans le rôle qu’on lui avait créé. Des informations il en avait transmis un paquet, ce qui avait surement aider l’alliance à déjouer des complots visant à oppresser d’autant plus la population de Naboo. Il avait entendu quelques informations ici et là des différentes missions de ses camarades mais il n’avait jamais vu vraiment communiquer et recevoir de nouveaux ordres en retour. C’était difficile pour lui de naviguer à vu, complètement seul, sans vraiment personne à qui se confier. La solitude lui pesait de plus en plus et il envisageait plus que jamais de mettre fin à sa mission et de retourner à la base. L’obscurité de la Force ne cessait de lui parler, chaque nuit, dans chaque cauchemar, même dans les journées les plus éveillées. La mort d’Aldder il y a quelques mois avait été l'apothéose de sa mélancolie. Ne pas pouvoir aider le meilleur ami d’Aziel, celui qui avait capturé son cœur, le laisser crever devant lui, torturer par ses agresseurs, pouvoir juste observer, cela lui était insupportable. Il avait commencé peu de temps après à prendre des opiacés cosmiques pour s’endormir car sans la substance, cela lui était impossible et sa mission devait le garder toujours en alerte.

C’est ainsi qu’il s’était glissé jusqu’à ce bar miteux, avec l’excuse de rencontrer un contact de la pègre qui pourrait lui fournir des informations importantes sur l’alliance. Son ancien statut de Jedi était toujours une suspicion au sein de l’empire et il savait qu’il jouait gros, mais il lui fallait à tout prix des nouvelles. Il mourrait d’inquiétude chaque jour qui passait, ce n’était tout simplement plus possible. Il avait besoin de savoir si ses plus proches amis étaient en sécurité.


Un capuchon glissé sur sa tête, cachant une grande partie de sa chevelure rousse et de ses yeux verts, Horion s’installa à une table reculée, dans un coin sombre, près du mur avec une pinte de bière à la main. Son contact ne devrait plus tarder, il avait eu des difficultés à l’obtenir mais après de multiples négociations, il avait réussi à avoir ce précieux rendez-vous. La cantina sordide était pleine à craquer, plusieurs tables de sabbacs attendaient des joueurs impatient de perdre leurs fortunes. Certains parlaient affaire tandis que d’autres s'esclaffaient à gorge déployés. La population la plus louche de Theed se mêlait aux habituels clients désireux de plonger leurs cauchemars dans un peu d’alcool bon marché. C’était parfait pour une rencontre discrète car ici, personne ne faisait attention à son voisin. C’était une règle tacite, ne pas se mêler des affaires des autres sous peine de représailles parfois mortelles. Un homme s’installa soudainement à ses côtés, cela devait être celui qu’il attendait.

- L’eau est calme aujourd’hui, pas de tempêtes de prévu ? Le code négocié, avant de pouvoir débuter la transaction en tout quiétude, Horion attendait que l’homme lui confirme qu’il avait les informations demandées bien en main.

@Aldebaran Z-449
 

Aldebaran n’était pas un androïde facile à trouver, à moins de connaître par cœur les entrailles de la Ruche – abeille élusive qui savait se faire discrète malgré son allure imposante et sa mine patibulaire, discrétion nécessaire, fantôme mécanique qui hantait les bas-fonds de Theed inlassablement depuis près de vingt ans. L’ancienne propriété de Derryn Velos avait beau avoir perdu son maître, sa mission, elle, s’était poursuivie sans qu’il ne songe à la remettre en question. Ouvrir les yeux, enregistrer tout ce qui se passait sur la planète, minutieusement, scribe cybernétique avec à sa disposition un formidable arsenal d’armes intangibles qu’il était prêt à revendre au plus offrant. Il n’y avait pas de morale ni de parti pris dans la Ruche, que celui du gain et du profit. Gains et profits qui pouvaient lui permettre d’améliorer le quotidien de sa nouvelle propriétaire et tenir les ennuis à l’écart en asseyant leur position de force dans cette immense entreprise de coupes-gorges et de traîtres prêts à tout pour usurper la place de leur prochain ; alors évidemment, pour survivre, Aldebaran se faisait aussi intangible que ses secrets, difficile à attraper, à moins qu’il ne le décide. Ses contacts étaient triés sur le fil du rasoir, ses nouveaux clients aussi ; comme celui qu’il allait maintenant rencontrer à la cantina des docks. Le visage fermé, l’androïde, habitué des lieux, scanna l’assemblée du regard, identifia la table à laquelle lui et son contact avaient convenu de se retrouver, et fendit la foule grouillante de clients pour aller lourdement se poser à côté de la silhouette déjà installée.

Aldebaran ne pouvait pas encore distinguer son visage, mais ses capteurs se hâtèrent de recenser tout le reste – température corporelle, silhouette, taille, poids estimé, son de sa voix – et de classifier ça dans un coin de sa carte-mémoire. Le code que l’homme lui donna était le bon ; mais Aldebaran était un androïde prudent. Très prudent. Ses senseurs en état d’alerte maximale, il la perçut, la présence derrière lui, d’autres clients assis à une table juste dans leur dos, et reconnut aussitôt la voix granuleuse d’un autre chuchoteur de la Ruche. Collègue ou concurrent – qu’importe, le risque, il ne le prendrait pas, alors, presque sans bouger, bras croisés sur la table, gardant le regard fixé droit devant lui comme s’il ignorait son voisin de table, il leva légèrement la main à son adresse. Attends. Patience, semblait-il lui dire en silence. Dans le brouhaha de la cantina, personne ne prêtait vraiment attention à leur petit conciliabule, mais pouvaient-ils se permettre un instant d’insouciance et d’imprudence ? Aldebaran ne le pouvait pas. Alors il attendit ainsi, la main légèrement levée pour intimer le silence à son compagnon, et quelques instants plus tard, entendit son collègue et sa troupe se lever derrière eux et s’éloigner. Nouveau scan de l’endroit, quelques calculs instantanés lui confirmant qu’aucune oreille indiscrète ne viendrait surprendre une conversation qui ne leur était pas destinée, et l’androïde baissa à nouveau la main. « Prudence commande de garder un œil sur l’horizon. » répondit-il, complétant ainsi le code de reconnaissance.

Enfin, Aldebaran s’autorisa à jeter un œil à son interlocuteur, et le scanner dans ses yeux déclencha aussitôt son logiciel de reconnaissance faciale, scrutant avec attention le relief de ce visage ciselé – et un nom apparut en surimposition sur ce visage. Horion Kriss. Une liste d’informations additionnelles se déroula sous ses yeux : ancien chevalier Jedi, lieutenant de l’armée Impériale. Agent de l’Alliance Rebelle. Huh. Fuck. Un agent double. Et pour Aldebaran, peu importait à quel côté l’homme appartenait en réalité : la Ruche se réclamait parfaitement neutre dans les conflits entre Sith et Jedi, et si un agent double venait lui demander des informations ? Il était plus difficile de savoir de quel côté de la barrière se placer pour éviter les ennuis. « Je vous écoute, lieutenant. » marmonna-t-il dans sa barbe. « Plus d’oreilles indiscrètes. » ajouta-t-il en esquissant un geste vague en direction du chuchoteur qui passait maintenant la porte de la cantina. L’androïde se laissa aller contre le dossier de sa chaise et croisa les mains sur ses cuisses, sans quitter le lieutenant des yeux. « Avant qu’on ne commence, je dois vous rappeler une de nos règles. Neutralité. Quoi que vous vous apprêtiez à me demander, je peux vous le fournir – tant que vous ne demandez pas à la Ruche de choisir un camp. Nous ne sommes pas partisans. Quoi que cela veuille dire pour vous. » Aldebaran soutint le regard de son interlocuteur. « Si ça vous va, je vous écoute. » répéta-t-il. Et si ça ne lui convenait pas, alors c’était sans doute mieux pour tous les deux.

L’homme qui se présenta face à lui était un androïde, prudent et au regard envoûtant. La main levée, il intima l’ordre discrètement à Horion de se taire et d’attendre. Cela renforça un lui un sentiment d’insécurité, c’était comme si la Force lui soufflait que ce n’était pas le bon moment, qu’il ne devrait peut-être pas faire ça maintenant mais Horion avait besoin de ses informations. L’attente devenait trop difficile à gérer au quotidien, ce n’était pas juste qu’il soit si seul au milieu des étoiles, dans une base hostile, sans ami pour le guider.
Horion ferma les yeux, se concentrant sur ce sentiment intérieur qui ne voulait pas le quitter, laissant son esprit errer doucement sur ceux qui les entourait, cherchant la faille, cherchant l’espion, l’écoute qui pourrait rapporter toute leurs conversation au Conseil Impérial. Mais il ne trouva personne, si ce n’est un avertissement d’être plus prudent. L’androïde allait-il le trahir ? Il ne pouvait rien percevoir de cet être artificiel. C’était perturbant d’être face à une toile vierge, il nageait clairement sans radar et à contre courant. Mais il n’avait pas le choix.

- Vous le connaissez ? Etes-vous sûr que nous sommes en sécurité ? Votre prix est élevé chuchoteur, j’espère que le service après vente est compris.

Horion grogna légèrement à la remarque de l’être artificiel, évidemment qu’il aurait des informations compromettantes sur lui mais à quel point connaissait-il la vérité ? Sa couverture était censée être un secret absolu, personne mise à part le département de l'Intelligence de l’Alliance Rebelle ne connaissait son statut exact, cela voulait dire que les réseaux étaient compromis. Il allait falloir qu’il transmette une udapte d’urgence avant de rentrer à la base, car si l’androïde le savait, l’Empire pouvait également avoir le rapport entre les mains. La nervosité sembla prendre soudainement son corps d’assaut alors qu’il ressentait une légère sueur froide glisser le long de son dos. Son souffle s’était accéléré et les mains qui serraient le verre de bière devant lui étaient blanche de tensions. Il aurait dû écouter son instinct et fuir de ce trou à rat qui sentait la mer à pleins nez dès qu’il en avait eu l’occasion. De plus le nombre de chromium dépenser pour cette mission secrète compromettait toutes ses futures dépenses personnelles pour le mois à venir, opiacée cosmique pour dormir inclue.

- Je connais les règles, chuchoteur, je n’ai aucune intention de vous demander de choisir un camp. Vous êtes ici seulement parce que je paies un prix conséquent et que j’ai besoin d’informations. Maintenant que nos règles de confidentialité sont établies, je vous demande de ne plus faire mention du dossier que vous avez sur ma personne, ma sécurité en dépend, comme vous pouvez sûrement vous en douter. Je pense qu’un androïde de votre stature doit pouvoir comprendre cela ?

Horion détestait interagir avec ce ton froid et méprisant face à l’androïde. Il était profondément pour la défense de leurs droits et était persuadé au fond de lui qu’ils étaient une nouvelle race humaine, avec des émotions, des sentiments et un droit à la liberté. Seulement, il devait à tout prix maintenir sa couverture d’impériale sordide, surtout dans ce genre d’endroit. De plus sa nervosité de l’engageait pas tellement à faire confiance à l’inconnu dont il ignorait tout et dont il ne pouvait lire aucune pensées en surface.

- Aziel Osrick, Dradna Kelosa, j’ai besoin de toutes les informations que vous pouvez m’obtenir. Localisation, sécurité, bilan de santé récent, missions participées, chance d’être arrêté, j’imagine que vous avez surement un programme de probabilité intégré ?

@Aldebaran Z-449
 

« Sûr. » Le réponse, concise, n’était pas ouverte au débat, conclusion factuelle et objective d’un androïde guide par l’un des programmes de surveillance et de détection les plus pousses que l’on puisse trouver a Theed. Voire peut-être sur Naboo. Si le lieutenant Kriss cherchait la discrétion et l’anonymat, il n’aurait pu frapper à meilleure porte que celle de l’androïde de feu Derryn Velos. La froideur du lieutenant, Aldebaran l’encaissa sans broncher – en concluant qu’il avait sans doute affaire à un représentant de l’Empire de la même veine qu’il en passait tant, incapable, malgré la précision de son code, de décrypter les véritables intentions de ses interlocuteurs si les faits qu’il avait à sa disposition ne lui permettaient pas de tirer les bonnes conclusions. Elle était là, la faille dans son système. Face aux talents d’acteur d’Horion, l’androïde ne faisait pas le poids, trop premier degré, trop robotique pour saisir ces nuances toutes humaines de duplicité et de comédie. Alors, Aldebaran se contenta de hocher la tête, une fois, pour marquer son assentiment. Plus de mention de son dossier. Très bien. Il en conclut que cela devait inclure ces autres informations, bien plus pernicieuses, bien plus délicates, dont il disposait sur sa personne. Après tout, les affaires familiales n’avaient probablement pas leur place dans cette transaction.

Aziel Osrick et Dradna Kelosa. Sitôt les noms lâchés dans l’air, l’algorithme d’Aldebaran se mit en marche, passant en revue chaque fichier imprime dans sa mémoire a leur sujet, conjurant dates, images, noms, et autres bribes d’informations ramassées au fil des années. Le nom de Dradna Kelosa ne lui retourna pas grand-chose, outre une familiarité distante – mais celui d’Aziel Osrick, curieusement, invoqua un épisode plus personnel, et ancien. Le même Aziel que le jeune garçon qu’il avait tire d’un mauvais pas des années auparavant ? Drôle de coïncidence, bien sûr. « Je peux vous trouver tout ça. » affirma l’androïde en se laissant aller contre le dossier de sa chaise, mains croisées sur ses jambes dans une économie de gestes qui trahissait sa nature – jamais un mouvement de trop, chaque geste absolument calcule pour l’optimisation. « Tous deux sont déjà dans ma base de données, mais les informations que j’ai sur eux sont trop limitées pour être concluantes. » En d’autres termes, l’androïde voulait d’abord recouper et actualiser ses informations avant de les fournir à son employeur. Perfectionnisme consciencieux, pour être irréprochable et éviter des retombées désastreuses. Pour lui, la Ruche, et Delphi.

De nouveaux arrivants firent leur entrée dans la cantina, et Aldebaran scanna leurs visages à distance – juste des habitués, pas de menace imminente. « Donnez-moi une semaine et je devrais avoir vos réponses. » ajouta Aldebaran en concentrant a nouveau son attention sur son interlocuteur, sans se demander s’il allait peut-être jeter quelqu’un en pâture aux lions. La Ruche se devait se faire preuve d’une neutralité exemplaire. Business is business, lui avait martelé Derryn – et Aldebaran s’y cramponnait, a ce principe immuable, comme s’il s’était agi la d’une des seules certitudes dans son existence. « Qu’est-ce que vous savez déjà à leur sujet ? La moindre piste, avec laquelle je pourrais commencer ? » Le lieutenant avait l’air de partir d’une page blanche, mais savait-on jamais. Si Aziel et cette Dradna étaient apparus sur son radar, c’était bien qu’il avait déjà un ou deux éléments a leur sujet. « Même les plus petits détails peuvent servir. » Le travail de détricotage, partir de rien pour arriver à un tout, ca, c’était son boulot. Qu’importe si Kriss n’avait qu’une anecdote sans importance à lui offrir – lui s’occuperait de transformer ça en or.

Horion était concentré sur l'androïde chuchoteur qui semblait faire fonctionner ses programmes au maximum de ses capacités. Il était stressé, il avait besoin de ses informations pour fonctionner correctement, maintenant. Le faible avertissement de la Force semblait de plus revenir et se faisait de plus en plus présent en arrière plan dans l’esprit du Jedi. Tentant de se plonger dans une méditation légère tout en suivant les données d’Aldebaran, Horion la sentait glisser à chaque fois qu’il s’en approchait, comme si la Force lui échapper des doigts. C’était frustrant et son expression lisse vacillait de plus en plus, laissant place à une mine soucieuse.

- Bien chuchoteur, je vous fais confiance, votre réputation est sans précédent, cependant, j’ai besoin des informations assez rapidement. Vous comprendrez qu’elles sont d’ordres...personnelles.

La cantina continuait d’attirer de plus en plus de monde, il était loin d’être l’heure de pointe mais les habitués devaient surement s’y retrouver pour régler leurs affaires louches. Horion était après tout, le client idéal en ce moment de toute façon. Pourtant, son lien avec la Force si fit encore plus fort et le jedi finit par percevoir une alerte d’agitation imminente. Il était sur ses gardes, prêt à dégainer son blaster à la moindre interaction sauvage, tentant de les protéger lui et son interlocuteur. Cela serait tout à fait sa chance qu’il soit pris dans une autre rixe. Il allait finir par penser qu’il attirait les ennuis, entre l’explosion au marché noir et une potentielle attaque sur les quais. Peut-être qu’on tentait de lui dire de rentrer à la maison ? Honnêtement s’il le pouvait, il aurait déjà sauté dans un speeder avec ses affaires pour fuir directement à la base de l’alliance. Mais la mission était d’importance capitale, les informations devenaient de plus en plus sensibles alors que l’Empire prenait des mesures répressives envers le peuple de Naboo. Il se devait d’attendre, encore un peu, encore quelques semaines.

- Une semaine ? Bien...j’imagine que je n’ai pas tant le choix que cela. Il soupire. Les informations ont intérêt à être de qualités. Bien qu’Horion n’est pas du genre à menacer l'androïde. Il a du respect pour leurs conditions, les respectent en tant qu’être vivant. Même les Ténèbres ne feront pas de lui une personne exécrable, bien que ses coéquipiers dans l’Empire ne diront peut-être pas la même chose. Il était d’un naturel froid, distant, ne cherchant à se lier davantage à d’autres personnes, voulant juste pouvoir tous les oublier, eux et leurs conditionnements. Certains n’avaient pas choisi, mais il ne pouvait pas sauver tout le monde n’est-ce pas ? C’est ce qu’Aziel lui dirait surement, qu’il jouait encore au héros et que cela allait un jour le perdre. Il n’avait pas tellement tord. Il avait été élevé pour se sacrifier pour les autres. Mais aujourd’hui, à la lueur des pertes terribles, il se remettait en question, lui et son statut de chevalier Jedi. Est-ce que tout cela valait-il vraiment la peine ? Il culpabilisait tellement de ne pas avoir tous pu les sauver, Aldder resterait toujours son plus grand échec.

- Des détails ? Horion sembla réfléchir à tout ce qui pourrait être important sans les mettre en danger. Dradna était chasseuse de prime, est toujours ? Je ne sais pas, mais cela peut éventuellement vous aider ? Puis le visage d’Aziel s’imposa à son tour dans sa tête alors qu’une vague de chaleur et d’affection implosa dans son cœur. Il lui manquait, toujours, beaucoup. Aziel, pilote intrépide, catastrophe qui crash des vaisseaux ? ...Il est accompagné d’un droite, BB, blanc et rouge. J’espère que cela vous ira ? Je n’ai malheureusement...rien d’autre...actuellement.

Aussi soudainement qu’Horion terminait de donner des informations insignifiantes, la Force lui sonna une alerte rouge alors que les discussions semblaient s’envenimer entre les nouveaux arrivants et un groupe louche de chasseurs de primes, reconnaissable à leurs casques de beskar.

- Je crois que cela so...Horion ne pu finir sa phrase avec qu’un tir de blaster retentit directement dans la cantina. Le silence qui s’en suivit dura quelques secondes avant que le premier groupe se précipite sur le deuxième, les blasters de sortis et les poings levés. Cela ne lui disait rien qui vaille. Alors qu’Horion tourna la tête en directement de l’entrée de l’auberge des quais, prêt à y tirer le chuchoteur et lui pour qu’il s’en aille directement de ce foutoir, celle-ci fut soudainement verrouillée alors qu’une voix puissante s’exclama.

- Personne n’ira nulle part ici, quelqu’un a volé ma cargaison, et si personne ne se dénonce, tout le monde y restera, je me fiche que vous soyez responsable ou non.

Un homme cagoulé, mesurant presque deux mètres de haut, la silhouette renforcée par une armure proéminente faite de bric à brac mais qui semblait tout de même au maximum de la solidité, sorti un grand fusil d’assaut, prêt à tirer dans la foule.

- Merde...c’est toujours mon jour de chance. Aldebaran...je, il faut nous mettre à couvert, maintenant. Horion s’empara de la manche de la chemise de l'androïde, tentant de le tirer sous la table que le jedi venait de renverser afin de leur offrir un abris temporaire et sécurisé du mieux qu’il le put. Malheureusement, le mouvement dans le chaos général ne passe pas inaperçu et l’homme au fusil tira brusquement dans leur direction dans un grand cris frustré.

- Vous là bas, vous ne bougerez pas où je vous fais exploser la cervelle en petit morceau.

Description Dès:

- Et bien, chuchoteur, j’espère que vous n’avez rien de prévu pour la journée ? Il semble que nous soyons coincé...en compagnie...désagréable. Pas mon passe temps favori ceci dit, le thé risque de refroidir.


@Aldebaran Z-449
 

Non, il n’avait pas le choix, l’impérial – ou le rebelle, ou les deux, ou aucun des deux, et ça ne faisait aucune différence pour Aldebaran qui s’obstinait à se répéter en boucle que la neutralité de la Ruche primait sur tout le reste. Ne pas prendre parti. Ne pas se mêler des conflits. Ne rechercher que le profit. Comme un mantra à répéter dans son système pour noyer le poison d’un virus en attendant que son programme ne se remette à fonctionner correctement et à ne pas jouer les originaux en se fabriquant ce que les humains appelaient une conscience. Enfin. Qui essayait-il de leurrer, si ce n’était, peut-être, son interlocuteur dont il ne voulait pas qu’il décèle quoi que ce soit dans ses yeux clairs ? Aldebaran pouvait bien avoir toute les opinions du monde : il était un androïde, et donc, ses opinions ne compteraient pas, de toute manière. Soit parce qu’on les discréditerait en lui rappelant sa condition de machine bête à pleurer – soit en l’envoyant à la casse parce qu’un androïde qui commençait à fomenter ce genre de réflexions, pour l’Empire, représentait un danger. Alors il se tairait, il baisserait les yeux, et il ferait semblant de rien, se contentant de hocher imperceptiblement la tête pour confirmer à Horion Kriss qu’il enregistrait tous les détails qu’il avait pu lui donner à propos de ses deux cibles, et il continuerait de jouer son rôle. Pour sa propre survie, pour celle de Delphini, tant qu’ils n’auraient pas d’autre issue que cette planète qui était devenue la leur.

Dès les premiers éclats de voix, les yeux d’Aldebaran s’étaient braqués sur les troubles-fêtes, ses modules calculant les risques en temps réel – mais Kriss fut plus rapide, ne lui laissant même pas le temps de protester qu’il y avait 75% de chances pour que le mercenaire tire sur quelqu’un d’autre avant de leur tirer dessus. Avec un grognement, Aldebaran glissa à terre, entraîné par son client, et bien entendu, le chaos s’ensuivit presqu’aussitôt, avec un sens du rythme remarquable. Bon, d’accord. Maintenant, ils en étaient à 99.95% de chances de se faire tirer dessus en premier. « S’il vous perce l’estomac avec son blaster, vous n’aurez plus grand-chose pour le retenir, votre thé. » remarqua-t-il en bougonnant dans sa barbe comme un ours frustré d’avoir été tiré de sa sieste. Un nouveau tir de blaster vint rebondir contre le mur juste derrière eux, pendant que dans la cantina, l’on cherchait à se cacher du mieux qu’on le pouvait. Crap. Lui non plus, ça n’était pas comme ça qu’il aurait voulu passer sa journée – mais dans le monde de la Pègre, ces altercations avaient malheureusement quelque chose de routinier dont l’androïde se passerait bien. Rapidement, Aldebaran scanna ses environs immédiats, à la recherche d’une idée pour les sortir de là. Ou au moins, une chance de tenter quelque chose de possiblement complètement insensé et statistiquement déraisonnable, mais qui serait mieux que l’inaction qui allait inévitablement les mener à leur mort.

« Je connais ce groupe. » souffla-t-il à son compagnon, peu enthousiaste. Son logiciel de reconnaissance vocale avait fait son travail – et ça n’était pas vraiment de bon augure pour eux. « Ils ne bluffent pas. Ils tueront vraiment tout le monde s’ils ne trouvent pas ce qu’ils cherchent. Ou peut-être qu’ils garderont des otages pour les ‘interroger’ plus tard. » Il fallait donc d’autant plus qu’ils filent d’ici. Horion avait tenté de piquer en direction de l’entrée quand il s’était fait surprendre – s’ils pouvaient trouver ou créer une autre issue… et très vite, des pas se firent entendre de l’autre côté de leur table, s’approchant un peu trop près pour leur confort personnel. Aldebaran échangea un regard avec Horion.

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