they all feel the same (wazrus#2)

Il y a comme un poids sur ses épaules et son cœur. La puissance des mots d’Arcturus ont su achever le peu d’humanité naissant en lui. Ne serais-je jamais capable de le combler ? Ne serais-je jamais capable d’être comme lui, un homme ? Je ne mérite pas toutes ces améliorations, je devrais retourner là où il m’a trouvé, au milieu des débris. C’était ma place. Il avait toujours eu du mal à trouver un endroit où il se trouvait chez lui quand ce monde. Pendant longtemps, il avait été un errant. Un vagabond de ce monde. Geppetto lui avait offert une existence, un brin d’âme et une poussière de maison. Puis un coup de vent et tout s’était aussitôt envolé. Arcturus avait su lui offrir davantage d’un brin, il avait mis du cœur pour lui offrir une branche d’âme. Pas le tronc, encore. Il manquait quelque chose pour qu’il connaisse toute l’humanité d’un humain. Il lui avait aussi offert plus qu’une poussière, plus qu’un grain de sable. Il lui avait offert un désert entier, un toit sous lequel il pensait avoir sa place avant que tout ne soit remis en question aujourd’hui.

Il se fraya un passage vers l’extérieur. Le besoin de souffler, de laisser l’être pénétré ses poumons synthétiques avec l'espoir peut-être que si l’air entre dedans, ils deviendront réels. Mais ce n’est pas parce qu’on touche la réalité du bout des doigts qu’elle nous appartient, qu’elle fait de nous un homme. Contre toute attente, c’est sa voix qu’il entend au milieu de la rue, reconnue entre toutes. Une question posée dont la question est évidente. Il s’est déjà expliqué sur la raison de son départ, n’a-t-il pas compris ? « J’ai échoué, Arcturus. Regarde-toi. Je t’ai connu malheureux. Tu l’es toujours. Je n’arrive pas. » Alors es-tu prêt à abandonner si facilement sous prétexte qu’en si peu de temps, il n’ait pas lâché un sourire sincère ? Lorsque sa main l’effleure et qu’il s’excuse, Wazn lui attrape pour la poser contre sa joue. Il avait toujours aimé sentir le contact d’Arcturus contre sa joue. Ça avait le don de le transporter quelque part où plus rien n’avait d’importance si ce n’est l’homme qu’il possède devant lui. « C’est moi qui suis désolé, Arcturus. » Et l’inattendu fut alors ordonné. À la maison. Comme s’il y avait sa place, comme si, malgré son départ précipité, Arcturus ne lui avait pas fermé la porte. Et une lueur d’espoir s’alluma dans ses yeux quand son propriétaire lui indiqua avoir perdu son chemin. Un an en arrière, il lui aurait dit : Mais tu ne m’as pas donné de destination, je ne peux pas t’indiquer vers où aller. La subtilité du message, il ne l’aurait pas comprise.
Mais en cet instant, à force d’étudier les hommes qui l’entourent, il semblait comprendre. Arcturus était un homme soit dans un tunnel sombre dans lequel il espérait y voir de la lumière pour le guider jusqu’à la sortie, soit il était dans un gouffre immense, un néant terrifiant et il lui manquait une lueur, une main tendue. Les subtilités de l’homme et de ses dires sont encore difficiles à comprendre, mais matérialisant cette situation dans sa tête, avec l’impression d’être celui qui pourrait lui tendre la main en tenant la lumière au bout du tunnel. « Si tu es perdu, Arcturus, me permettrais-tu de te guider ? Est-ce que tu vois le tunnel, Arcturus ? Est-ce que tu vois la lumière qui t’appelle, au fond ? »

I'm on my knees praying
But no one hears a word I'm saying
I'm crying to the skies above, to the skies above
All I need is a little love, just a little love