- Hadassah Meron -
A NEW HOPE
doublures : el chico tadjedine bb faciès et crédits : brit marling ; 1er juin
labeur : ingénieure aérospatiale pour le first order depuis l'an - 2 puis pour l'empire à dater de son règne; il est de notoriété publique cependant qu'elle prête ses talents à la réparation de vaisseaux. dans les boyaux de l'empire, bien cachée des institutions, elle laisse la force s'épanouir en elle, devient sith, pas à pas. origines : hoth, celle qui tremble myocarde : petit lieu de culte, jardin de genèse
rps et disponibilité : (close) rhil; eden; eon
THE DARK SIDE
| (#) Sujet: the space in between (hera) Mer 18 Nov - 0:27 | |
| Son dos craque. Elle fait pousser ses doigts contre ses vertèbres, les rehausse, les ramasse. Ses omoplates s’inclinent, suivent une courbe animale, retrouvent leur position. La lumière croie et l’odeur du café renversé une heure auparavant sur les draps devient rance. Penchée par-dessus ses genoux croisés, elle a le pouce coincé entre ses lèvres, le nez retroussé sur sa grimace. Les longs cils épinglent leurs ombres sur ses joues, et Hadassah soupire. Rori termine lentement la course de son orbite, elle la voit disparaître derrière les immeubles du sud de la capitale. L’étoile bientôt prendra le relai en étirant le jour avec elle mais, pour le moment, il existe cet instant, assez rare pour le noter, où l’accalmie se déverse partout, coule dans ses veines jusqu’à l’encéphale. Le monde lui-même s’est assoupi, avalé par sa propre paix.
Dans cet écrin de temps, il lui semble que l’univers n’est fait que pour ses yeux. Flotte alors un petit mirage, la silhouette rieuse d’un sourire qui lui plisse les commissures. Son regard s’éveille au coin de cette fenêtre, il est un peu moins mort que d’ordinaire, un peu moins vague, un peu plus là. Elle a dans les yeux l’éclat de ceux qui vivent avec acuité, et comme il peut être douloureux de constater la latence de son existence. Hadassah vit, elle vit en moisissant aux coins des murs. Il y a dehors tous ces opéras quand elle se résigne à l’absence. L’instant disparaît. Tout est toujours silencieux pourtant, rien n’a changé. Mais dans sa tête, la rumeur reprend et la clarté s’étrangle. Devant elle il n’y a plus de place pour le sommeil. Que le schéma, immense, de ses pérégrinations algébriques et la constante de ses obsessions mathématiques. En outre, elle avait passé la nuit à réduire les probabilités d’accident d’un nouveau propulseur abjuré par l’administration aéronautique impériale. Dans quelques heures, le projet sera discuté au bureau du contrôle des missions. Elle attendra le financement, les mains soigneusement gantées s’étreignant derrière le pelvis, ne relèvera aucune erreur de compréhension pour ne froisser aucun des précieux égos de l’amirauté. Elle le sait, la scène s’est répétée tant de fois déjà.
Douée pour regarder vivre les autres, il lui semble ne jamais savoir d’où tirer sa propre essence. L’absence absorbe tout. Elle le sent des jours plus que d’autres, ce microcosme de vide qui lui avale les organes. L’ingénieure ne sait même plus ce qui lui manque tellement, peut-être s’agit-il seulement d’une raison. Quitter Hoth trop tard, s’animer d’un petit espoir de rien vite jeté dans la corbeille à papiers. Elle aimerait ne pas s’accommoder à la déception mais l’abnégation est sûrement sa qualité la plus fulgurante. Le premier jour sur Naboo était passé et puis, un autre, un autre, un autre jusqu’à ce que sa mémoire ne découpe même plus les nuits séparatrices. Les douze dernières années se résument en un jour et le jour, en un sentiment. C’est à s’en pourrir le ventre, et tant mieux. Puisqu’elle prend peur, c’est qu’il est peut-être encore temps de trouver ce qu’elle était venue chercher.
C’est à ce moment précis que le premier coup résonne. Un bruit sec et bref qui éclate dans le silence. Vaseuse, Hadassah se redresse et elle sent sa chair se tendre. Derrière la porte il y a une ombre qui ne bouge pas, un sentiment de crainte suspendu à la poignée qui sépare l’intrus de sa personne. Alors, dans la plus grande des précautions, elle dénoue ses jambes et se redresse en enfilant sur sa carne une surchemise froissée. Sa main tremble un peu lorsqu’il s’agit d’ouvrir la porte à l’aube du jour et beaucoup d’angoisses semblent vouloir se bousculer entre ses tempes. Jamais, depuis qu’elle habite dans ce taudis du sud de la capitale, personne n’est venu importuner son quotidien. Pas une âme, sinon les saoulards et les déshérités lors des nuits bacchanales. C’est à peine si l’entrebâillement laisse percevoir son visage. Mais lorsque les regards se croisent, il y a quelque-chose qui lui noue l’estomac. Un petit rien de sentiment qui fourmille. La femme devant elle est plus petite mais se tient droite. Si la nonchalance d’Hadassah peine barbouiller sa gêne, celle qui se tient à son opposé semble parfaitement maîtriser la situation dans laquelle elle s’est engagée. De mémoire, l’impériale ne se souvient pas d’un visage aussi souverain que le sien traîner dans les rues turpides du quartier. " ...Est-ce que je peux vous aider ? " Elle souffle à peine. Bien sûr, la présence de l’inconnue n’est pas un hasard et Hadassah sent bien quelque-chose est en train de changer. @Hera J-447 |
|