i'm a huge fan of space, both outer and personal (tavi#1)

Il y a une lourdeur dans les membres ; une fatigue confortable venant de la mission accomplie, des objectifs atteints. Taheer apprécie, sans la moindre doute, cette satisfaction prenant place en lui tandis qu'il revient d'une mission importante. Certes pour l'heure, celles-ci sont moindres ; son attention est principalement axè sur des surveillances ou encore, des patrouilles au coeur de Theed. Les dernières lois liées aux androides et les manifestations sont une justification juste et sensée pour cela ; le stormtrooper accepte son rôle et ne peut que vouloir donner le meilleur de lui-même pour protéger les membres de l'Empire des rebelles. De nombreuses journées se sont écoulées depuis son départ de Naboo ; Taheer ne rêve qu'au confort de son appartement. Il apprécie, évidemment, toutes choses offertes par l'Empire. Il n'est pas ingrat. Les repas sont bons, les quartiers moindres mais pratiques et confortables. Il possède, malgré tout, un certain plaisir d'être chez lui. C'est une chose sur laquelle il devrait travailler, le Stormtrooper en a conscience. Être matériel n'est pas une qualité acceptable pour diverses raisons. Un grand ménage sera primordial à l'avenir ; non seulement pour nettoyer les dégâts causés par Evi, mais aussi pour se débarasser de ces choses qu'ils possèdent inutilement. Ainsi, il sera satisfait de lui-même. C'est une pensée qui reste ancrée à son esprit tandis qu'il pénétre enfin son appartement. Aussitôt le pas s'arrête au portique. Le regard est lourd, sérieux, vagabondant pendant de longues secondes dans les divers coins visibles pour inspecter l'état des lieux. Le compte rendu n'a rien d'appréciable.
Taheer est, en un mot, déçu. Malheureusement, il n'est pas surpris par ce qu'il découvre aussitôt revenu. Certes, un rapide coup d'oeil peut lui apprendre que l'appartement semble acceptable. Mais sembler ne suffit pas et, de plus, acceptable n'est pas un but que l'on atteint fièrement. C'est une déception, plutôt. Dans un bruit sourd, son sac se voit déposer sur le sol et, tandis qu'il inspire lentement, le stormtrooper s'agenouille pour défaire ses bottes.
- Evi ; qu'il aboie, fort, tandis qu'il dépose ses bottes à leur emplacement et que, bien évidemment, il enfile des chaussons pour ne pas salir le plancher. Bien que, vu son état, celui-ci n'a pas été ciré depuis de nombreux jours. Un autre oubli de la part de son locataire.
L'iris s'y attarde brièvement, les sourcils froncés, avant qu'il ne récupère son sac et s'aventure plus profondément dans l'appartement. Il y a une étrange odeur, dans l'air. Elle ne vient pas des produits ménagers ; le mélange de citron et de lavande est absent dans l'air. La chose est, bien évidemment, une déception.
La cuisine est une minuscule chose. Elle reste malgré tout pratique et efficace. Taheer se plait à la garder propre et à laisser chaque chose à un endroit logique, à ne rien laisser trainer sur les comptoirs. Bien évidemment, ce n'est pas une pareille vision qui l'accueille lorsqu'il atteint l'endroit. Bien que ses espoirs étaient maigres, ils restent malgré tout anéantis par la vision offerte. Les sourcils se froncent un peu plus. Puis, l'un d'eux s'haussent.
- Je peux savoir c'que t'es en train de faire ? Quelques pas sont faits avant qu'il n'atteingne la cuisinière. Déjà, le regard parcourt les plats en préparation et un instant à peine s'écoule avant que le nez ne se plisse. L'iris se porte sur Evi, de nouveau. Aucun légume.
Ce n'est pas une question. C'est un fait. Il n'y a aucun légume dans la préparation faite. Le regard reste son locataire quelques secondes supplémentaires avant qu'il ne se détourne et quitte la pièce. Taheer n'a pas besoin de dire autre chose ; son mécontentement est visible et Evi, malgré les apparences, possède une certaine intelligence. Sinon, Taheer ne perderait pas son temps à tenter de l'éduquer.
Pour l'heure, il est plus important de déposer ses choses dans sa chambre. Ainsi, il peut trier les vêtements sales de ceux encore propres, mettre au lavage ce qui doit être lavé et aussi, bien évidemment, se laver également. Taheer désire une douche ; le jet de leur douche est plus puissant que celui présent dans la plupart des vaisseaux.
Le pas s'arrête pourtant lorsqu'il atteint sa chambre. L'iris, calme, parcourt sa maigre chambre. L'unique espace personnel qu'il possède. Taheer s'est promis d'être moins matérialiste. Pourtant, la vue est dérangeante.
- Evi !  qu'il fait encore une fois, et cette fois-ci, la voix tonne avec beaucoup plus de force. La machoire se braque un moment et Taheer ne quitte pas le cadrage. Viens ici immédiatement. qu'il dit sur le même ton, toujours aussi fort. Contre son torse, les bras se croisent. Il l'attend.

Dans la minuscule cuisine de l’appartement, je tâche de faire un repas à peu près correct pour ce soir. Taheer rentre bientôt et il serait bien qu’il ait de quoi se mettre sous la dent. Bien qu’à vrai dire,je doute qu’il apprécie le plat de lasagnes sur lequel je me penche depuis plusieurs minutes. Tant pis, il y en aura plus pour moi - si tant est qu’il me laisse le manger. Il oserait pas gaspiller quand même, j’espère. La holoradio est allumée à côté de la fenêtre, et diffuse actuellement une chanson du jour de la vie que je fredonne, perdu dans mes pensées. Je n’aime plus vraiment le jour de la vie. Avec qui le fêter? Papa me manque. Les jours sont longs. Ils sont encore plus long, ces jours-ci, il fait noir bientôt. Et il fait froid. Je porte encore mon bonnet et mon écharpe que j’ai enfilés un peu plus tôt quand je suis allé faire quelques petites courses. Je m’arrête un instant dans ma préparation pour terminer mon verre de lait de bantha bleu, avant d’avaler mon dernier biscuit au chocolat, en regardant par la petite fenêtre de la cuisine. La neige s’est installée sur Theed depuis plusieurs jours. Cela n’a rien de très beau, pourtant, rapidement sali par la pollution. La ville m’étouffe, et je déteste l’hiver. C’est triste, le temps est sombre, et j’ai toujours froid, en plus de ça. Avant, j’associais cela aux fêtes, à rester au coin du feu, à lire et boire du chocolat chaud pour me réchauffer; quand j’étais plus jeune, c’était aussi l’occasion de faire un bonhomme de neige. Maintenant, l’hiver n’a plus rien d’excitant. C’est juste pareil que le reste de l’année, mais en pire. Mes pensées s’envolent un peu de leur propre chef, comme d’habitude. Je me demande si Taheer serait d’accord pour qu’on décore l'appartement pour le jour de la vie. Probablement pas. Je soupire, et m’arrache à ma contemplation avant de revenir à ma préparation. La sauce est presque prête, et je peux maintenant commencer l’assemblage du plat de lasagnes. C’est Anya, la cuisinière principale du palais, à Atlan, qui me l’a appris. Ce n’est pas ce qu’elle servait à la famille royale, bien sûr, mais nous on s’en régalait. Elle me manque beaucoup,et penser à elle n’a rien de chaleureux; cela me plonge dans une mélancolie profonde, seulement brisée par la grosse voix de Taheer qui fait son retour à la maison. Je secoue la tête. “Je suis dans la cuisine.” J’annonce simplement. Cela fait plusieurs semaines qu’il est parti en mission, et sa présence m’a un peu manquée. L'appartement est affreusement calme, sans lui. Il est souvent insupportable, mais, ces temps-ci, la routine me rassure un peu, c’est ce à quoi je me raccroche; jusqu’à ce que papa vienne me chercher. Je peux savoir c'que t'es en train de faire ?. Je relève la tête alors qu’il entre dans la cuisine. “uh, je fais le dîner?” J’affronte son regard dur et froid alors qu’il juge le plat, plissant le nez. Comme d’habitude. Aucun légume Je baisse les yeux et m’écrase un peu, comme à chaque fois. J’aimerais bien lui dire qu’il peut se mettre les légumes là où je pense, et que, franchement, y a pas besoin de manger des légumes à chaque fois, mais évidemment, je garde ça pour moi. Je n’aimerais pas le mettre en colère, je n’aime pas quand il prend sa grosse voix. Heureusement, il me laisse tranquille et je peux terminer tranquillement. Du moins, jusqu’à ce que sa voix tonitruante me parvienne, un frisson un peu glacial dégringolant le long de mon échine alors. Je m’empresse d’enfourner le plat de lasagnes avant de traîner mes pieds - en chaussettes, jusqu’à la chambre de Taheer, qui m’attend à la porte. Je me sens rougir aussitôt, sous son regard dur. Je panique également - est ce que j’y ai oublié un bonbon, tout à l’heure, quand je suis allé fouiller? Non, j’ai fait bien attention de ne rien laisser, j’ai même vérifié deux fois et j’ai aussi tout rangé ce que j’ai un peu dérangé. Il doit vouloir m’emmerder pour autre chose - j’espère. J’ai envie de fuir, je déteste quand il me regarde comme ça. “Uh, oui, qu’est ce qu’il y a?” Je demande sans oser le regarder dans les yeux. “si c’est parce que l'appartement n'est pas assez propre, je l’ai nettoyé il y a trois jours.” ce qui est la strict vérité, ce n’est pas de ma faute, après, s’il est complètement maniaque. Il devrait se reconvertir comme homme de ménage de l’Empire. "Tu, uh, tu voulais que je fasse ta chambre aussi?” Je sens que je m’enfonce un peu, déjà, et n’ose toujours pas le regarder. Je n’ai jamais su vraiment mentir, c’est un problème quand on s’engage dans l’Empire et qu’on a qu’une envie, qu’il disparaisse. J’aimerais bien aller m’enfermer dans ma chambre.

Taheer est un homme de missions ; un homme de buts précis et d'objectifs à attendre. C'est ainsi, depuis quelques années, qu'il parvient à suivre ce mode de vie et à ne pas se perdre dans la noirceur. Il y a quelque chose de bon, dans les buts. Dans ces chemins déjà tracés, ces sentiers qui ne peuvent lui permettre de s'égarer. Il voit avec distinction chaque petitte chose qu'il se doit de faire et pour lui, il est aisé de suivre pareil chemin. C'est un sentiment confortable ; un ancrage l'empêchant de dériver au loin et de se perdre dans un endroit qui ne possède aucune route à suivre. Le stormtrooper a passé de nombreuses années dans l'ombre ; pourtant, les souvenirs qu'il en possède sont clairs et ne peuvent être ignoré. Ce sont des choses qui laissent des marques et qu'il se doit de conserver pour ne pas perdre son chemin, pour ne pas oublier où un mode de vie sans but, sans réelles convictions peut mener. Taheer ne sait pas si Evi possède des convictions ; il en doute à l'occasion, vu l'allure du plus jeune. Le stormtrooper s'imagine que, avec de la persérance et un travail écharné, c'est une chose qui peut se développer avec le temps. C'est son devoir ; ne doivent-ils pas s'entraider ? Permettre à chaque membre de l'Empire d'être à son meilleur. Et il est aisé, d'un regard critique, de percevoir les failles dans la forme et la manière d'être de son locataire. Taheer est un homme d'ambition. Il ne recule pas devant les obstacles. Il aime, après tout, les défis. Aussi exaspérant ceux-ci peuvent bien être. Aussi tentant puisse-t-il être de les étrangler, juste une fine seconde, pour laisser la colère être et se sentir mieux, ensuite. Non, Taheer se doit de faire preuve de patience. D'être un exemple, et aussi une figure d'autoritaire pour ce plus jeune qui, constamment, semble perdu et ne sait pas comment se comporter. C'est un devoir qu'il a décidé de prendre sur ses épaules et qu'il se doit d'accomplir. La colère n'est pas une chose qui a sa place. Elle ne mène pas à l'apprentissage. Et surtout, la colère n'est pas une chose qui possède sa place, dans sa vie. Taheer tâche de la garder loin de son coeur, car trop souvent, trop longtemps, elle l'a terni.
Evi arrive enfin ; il met du temps, toujours, à arriver. Pourtant, ses joues sont rouges comme s'il venait de courir, et son pas est précipité. Ne sait-il pas travailler son endurance ?
-Uh, oui, qu’est ce qu’il y a?
Taheer hausse d'un sourcil, lentement. Est-ce là une question justifiée ? Une question innocente ? Loin de là. Elle n'a pas sa place. si c’est parce que l'appartement n'est pas assez propre, je l’ai nettoyé il y a trois jours.
Trois jours ? Le regard lorgne autour d'eux, et Taheer pince ses lèvres, un peu plus. Le fait lui semble impossible. L'appartement ne ressemble à rien. Les hublots ne semblent pas être propres, et il est certain que, sous les coussins du canapé, de la saleté s'est accumulée. L'idée d'aller voir dans la chambre d'Evi est tentante, mais Taheer possède de problèmes plus primordiaux, à l'heure actuelle.
- Tu, uh, tu voulais que je fasse ta chambre aussi? Les paroles ramènent le regard du stormtroopers sur le visage de son locataire.
Il reste silencieux, de longues secondes, uniquement à l'observer. Si Evi est fragile sous le poids de son regard, Taheer n'est pas responsable. Un caractère se doit d'être construit et visiblement, l'autre ne retient rien des apprentisages partagés.
- Certaines choses ont bougés, dans ma chambre. Sais-tu lesquelles ? il demande, bref et simple. Si Evi est honnête, il lui donnera une réponse juste.
Taheer reste là, au seuil de la porte, avant de se retirer d'un pas. Ainsi, il laisse l'accès à son collège.
- Entre et observe, si tu en as de besoin. qu'il commente tout en lui faisant un signe de la main. Il est aisé, déjà, de voir que les draps son froissés. Sans la moindre doute, une personne s'y est posée et certes, peut-être une tentative a été faite pour les remettre à la perfection, mais des plis restent présents. Quant aux maigres photographies qu'il possède de sa famille, posées sur le meuble à la tête de son lit, il peut aisément voir de là où il se trouve qu'elles ont été déplacés.
- Sais-tu ce qu'est l'intimidé d'une personne, Evi ? Ou peut-être préféres-tu simplement en ignorer la signification. Devrais-je aller faire un tour dans ta chambre également ?
Le menton est haut, les bras croisés, sur le torse. Le regard est dur. Taheer fait preuve d'autorité.

Je n’ai jamais su mentir, pourtant je vis un mensonge depuis quatre ans maintenant. L’ironie de la chose ne m’est pas étrangère. Ma mère a toujours su quand j’essayais de lui cacher quelque chose. Papa aussi, ce n’était pas bien difficile à vrai dire, j’ai conscience d'être terriblement mauvais. Il faut beaucoup d’assurance et de confiance en soi pour mentir, ce ne sont pas des qualités que je possède. Alors comment pourrais-je cacher quoique ce soit à Taheer? En plus de n’avoir aucune confiance en moi et aucune assurance, je suis sacrément lâche aussi, et pourtant je cherche à ma dépétrer de cette situation bien désagréable, mais il aurait peut être fallu que je passe aux aveux directement… mais la possibilité me donne mal au ventre, donc je me retrouve à essayer de mentir comme un idiot. Sur un coup de chance, peut-être… Bien sûr, cela ne fonctionne pas. Je peux sentir le regard dur de mon colocataire sur moi. Je ne le regarde pas dans les yeux - la mauvaise idée, il me fout déjà mal à l’aise, je ne vais pas en plus soutenir son regard, impossible. J’ai un peu honte, également, à vrai dire. Cela ne me ressemble pas de fouiller comme ça ce qui ne m’appartient pas. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher, alors qu’il n’était pas là. J’ai envie d’en savoir plus pour lui. Juste pour assurer mes arrières - on ne sait jamais, non? Il ne parle jamais de lui, j’ai bien essayé une fois ou deux mais il se débrouille toujours pour changer ou détourner le sujet. Certes, c’était une mauvaise idée d’aller dans sa chambre, et ça ne se fait pas, je le sais bien, mais j’imagine que vu comment il m’emmerde depuis qu’on se connaît (ça fait quatre ans, maintenant? J’ai de la peine à y croire parfois). J’entre dans sa chambre, observant un peu partout, je ne comprends pas, j’ai pris soin de remettre les choses à la place qu’elles avaient auparavant. Je hausse les épaules, un peu faiblement. Qu’est ce qu’il veut que je lui dise? Il le sait bien, qu’il arrête de me tourmenter. “Sais-tu ce qu'est l'intimité d'une personne, Evi ? Ou peut-être préfères-tu simplement en ignorer la signification. Devrais-je aller faire un tour dans ta chambre également ?” Je n’ose pas le regarder. J’aimerais pouvoir avoir une meilleure répartie, mais il faut croire que je préfère garder tout ça dans mes pensées. après tout, il ne se gêne pas pour entrer dans ma chambre sans toquer ou me demander mon avis. J’ai oublié d’ajouter, je suis de mauvaise foi, en plus d’être lâche et peureux. Je me mords l’intérieur de la lèvre un instant, nerveusement. “Je suis désolé Taheer, mais j’avais pas le choix.” Je marmonne en baissant les yeux, encore plein de honte, avant de relever un peu la tête, tâchant d’éviter son regard. “Mais c’est bientôt le jour de la vie, comment je suis supposé savoir quel cadeau te trouver, tu me dis jamais rien. A part tes protéines là” Je grimace un peu sans pouvoir m’en empêcher, ça pue et c’est vraiment pas bon “ou des produits d’entretien, tu ne jures que par ça“ Je ne sais d’où ça sort, et comment je trouve l’audace de lui dire cela, mais c’est là, et je me sens rougir un peu plus. Cette situation est sacrément désagréable, et d’ailleurs, ce n’est pas entièrement un mensonge, je n’avais pas dans l’idée de lui offrir quoique ce soit, mais par contre je voulais vraiment le connaître davantage. Mince, maintenant je vais vraiment devoir lui trouver un cadeau, je n’avais pas pensé à ça… farg. Comme si j’avais que ça à faire, de m’inquiéter de cela en plus de tout le reste. Il y a un silence, et je sens la nervosité m’envahir encore un peu plus. “Je suis désolé, je le referais plus.” J’ajoute un peu précipitamment, j’espère qu’il va me laisser tranquille.

Le stormtrooper n'est pas individualiste. C'est une valeur qui n'est pas prônée dans l'Empire ; Taheer suppose que chaque choix doit être fait pour la paix et le bonheur de l'Empire, mais de l'univers. C'est une chose qui lui permet de ne pas être égoiste ; qui l'éloigne de cette chose qu'il était autrefois et qu'il n'a plus envie d'être. Le passé porte des noirceurs qui font échos sur sa chair, qui laissent des ombres dont il ne se défait pas, qu'importe la lumière. Mais Taheer est fier, et fort. Il s'efforce de suivre ces règles qu'il s'est créé, il possède une croyance immense en ce que sont les Siths et l'Empire, et chacun de ses collègues. Il aime cette idée de faire parti d'un tout qui est beaucoup plus grand que lui et qui apporte du bon, dans l'univers. Taheer a ce besoin de faire parti de quelque chose ; il n'y a rien de faible ou de fragile dans la chose. Il nécessite uniquement de se sentir entouré par quelque chose plus grand que lui, et d'y apporter quoique ce soit, une chose ou plusieurs, au mieux de ses capacités. Taheer n'a pas besoin d'être ; il n'a pas besoin de caprices personnels, il n'a pas besoin d'objets précis, d'un appartement uniquement à lui. La solitude est étrange, et le sentiment de posséder quelque chose uniquement pour le posséder dérange. Pourtant, le Stormtrooper en possède tout de même.Dans le vide de sa chambre, des photographies s'y trouvent, ainsi que des maigres souvenirs qui prennent la poussière. Il n'y touche pas particulière, il ne les observe pas régulièrement, mais il les possède. Les photographies sont souvent hors de sa vue, loin de son iris et de son coeur, aussi, qui n'est pas encore clair. Les sentiments restent malgré tout, sans nom et sans douceur, existants et lourds, enfouis sous ses fonctions et ses regrets.
Le stormtrooper n'est pas matérialiste. Il ne possède pas d'intimité, car la chose n'est pas nécessaire. Pourtant, le sentiment de colère est vivant en lui, et le regard est lourd sur son camarade. Taheer reste humain.
- Je suis désolé Taheer, mais j’avais pas le choix. Les paroles tombent sous une voix timide et tremblante, et le regard reste toujours aussi solide. Taheer est cruel, parfois, par son manque d'empathie. Il en possède pourtant ; il ne s'en sert juste pas. Mais c’est bientôt le jour de la vie, comment je suis supposé savoir quel cadeau te trouver, tu me dis jamais rien. A part tes protéines là L'idée d'un cadeau lui semble impossible, dérange. Il ne s'attarde pas sur la chose. Evi ment ; Taheer peut l'affirmer.
Il fronce des sourcils face à l'étrangeté de la chose. Il est dérangé. Par les mots, le geste et l'intrusion. Par des paroles qu'il a entendu, souvent, par plusieurs gens.
- ou des produits d’entretien, tu ne jures que par ça
La réplique tombe et fait hausser un sourcil. Taheer sans un mot, un moment. Il est peu impressionné.
- Pas suffisamment, vu t'état de ton entretien. qu'il commente, juste, simplement. Le ton n'est pas accusateur, il n'est pas froid, il n'est pas amusant. Il est juste présent. Il s'agit d'un fait. Evi ne sait pas faire le ménage. Taheer devrait prendre ses journées de repos pour nettoyer parfaitement l'appartement.
- Je suis désolé, je le referais plus. L'excuse tombe. Taheer l'observe des instants supplémentaires avant de détourner le regard.
Puis, sans un mot, il pénètre sa chambre et part de gestes brusques et précis, remets ses draps en place. Les plis s'effacent et les cadres sont remis dans un angle presque mort. Une fois les choses faites et, la chambre presque acceptable, il porte ses iris vers le jeune homme, de nouveau.
- ta chambre, donc ? qu'il questionne, sans laisser place à un refus. Il hausse d'un sourcil et quitte la sienne, sans un mot, traversant l'appartement de moindres pas pour s'arrêter devant celle à Evi. Taheer n'y pénètre pas. Il garde une certaine forme de politesse. Si Evi n'y est pas avant lui, il n'y entre pas. Alors, bon soldat, les mains liées dans son dos, il attend son camarade.
- une question est toujours mieux qu'une intrusion. l'empire ne t'a donc rien appris ? Il est promordial, toujours, de faire d'abord une interrogation. La violence de l'intimité d'un autre n'est jamais la réponse. demande, la prochaine fois. Taheer ne parle pas le fait que, la réponse, il ne la possède pas. Il suppose que, de son côté, il serait obligatoire de trouver un cadeau, en échange. L'idée ne l'enchante pas, lui apporte un malaise. mets tes apprentissages à l'oeuvre. Un soldat de l'Empire se doit d'être observateur. Les observations d'Evi à son sujet sont moindres et pourraient être faites par toutes personnes.

Taheer possède des buts toujours plus grands, au delà de sa personne. Non pas qu'il soit difficile de créer des désirs, des objections individuels, mais plutôt que l'homme se refuse à la chose. Il n'a jamais été que Taheer. Longtemps, il a été un membre de la famille Marr'yi, puis un habitant de son village, puis un membre de ce groupe maudit qui le hante ensuite. Maintenant, il est un soldat de l'empire. Taheer n'a jamais cherché à être uniquement lui, sa personne. Ce n'est pas une chose qui l'attire ; ou du moins, si un pareil rêve a autrefois traversé son esprit, il s'est effrité depuis bien longtemps, déjà. Il est rare, après tout, ce que l'on puisse se souvenir de ses rêves. Nombreux sont ceux tombant dans l'oubli. On ne les regrette pas. Le Stormtrooper ne regrette pas, donc. Il ne regrette pas l'homme qu'il aurait pu être, dont il a pu rêvé dans les songes lui appartenaient encore. Les rêves appartiennent à ceux qui ne possèdent pas de chaines. Les siens se sont cachés dans le sable de Tatooine et n'ont jamais refait surface. L'eau était trop rare ; Taheer ne les a jamais pleuré. Pourquoi donc ? La chose n'est pas utile. Encore aujourd'hui, il possède un regard vrai et franc sur son passé. Il est ni triste, ni brisé. Les rêves n'ont pas été ou alors, oublié. L'enfant a grandi et s'est vu sauvé. Il s'agit de faits créant son histoire. Ainsi, Taheer est aujourd'hui comblé. Il appartient à une chose bien plus grande que lui dont il n'a jamais rêvé, mais dont il avait de besoin. Plusieurs jurent par la Force et certes, le Stormtrooper se refuse de jurer sur une chose dont il ne connait rien, mais il possède certaines réflexions sur la chose et, avec aisance, il est porté à croire que la Force possède quelque chose de bon. Il est confortable de savoir que l'Empereur possède pareil pouvoir ; qu'il a été choisi.
Taheer ne possède pas de rêves, de souhaits. Il est rare, souvent, qu'il prenne un temps d'arrêt pour penser à lui-même. Pour être égoïste ne serait-ce qu'un instant et désirer quelque chose, fort, au delà de l'Empire et de ses devoirs. Taheer n'a pas besoin de ces choses là, après tout. Ces derniers souhaits ont été cruels, ont laissé des plaies dans le coeur de sa famille mais aussi dans leur relation. Il ne répare pas les choses car sa parole est inutile mais surtout, car il mérite le poids de ses fautes. Taheer ne s'est pas racheté. Il ne le fera jamais.
Il possède des objectifs, des missions, pourtant. Une multitude de choses qu'il fait et qu'il doit faire non pas pour lui ou pour un autre, mais pour l'ensemble de l'Empire. Sa relation avec Evi est axée sur la chose. Son comportement autoritaire et sans failles ne demande qu'à créer un homme plus fort, plus solide, face à lui. Evi possède un potentiel qui n'est que poussières, sous ses yeux. Taheer a longtemps eu la vision embuée par l'alcool et les substances, mais l'Empire lui a ouvert les yeux. Evi doit encore ouvrir les siens ; pour l'heure, le plus jeune peine avec ses décisions et semble éviter face à chaque mouvement. Taheer est dérangé par la chose. Dérangé par son manque de certitude et de volonté. Il lui rappelle des échos qu'il ne désire pas affronter.
- Tu as déjà été dans ma chambre.
Et la déception ne change pas, à chaque fois, malgré ses demandes précises. Taheer n'est-il pas clair dans ses paroles.
Les lèvres pincées, le regard grave, il s'empare d'une poubelle presque pleine et commence à nettoyer les diverses choses traînant par ci et par là. Le froncement de ses sourcils ne fait que s'accentuer tandis qu'il jete les diverses nourritures sucrées et chimiques. L'iris lorgne vers Evi, empli de jugements.
- Don’t you want to celebrate life day? J’ai vu la neige et les lumières du jour de la vie dehors and I thought it could be nice, avoir un sapin, je sais pas… I’ll be staying here anyway
Le geste s'arrête. Le regard tombe sur un bout de papier, à demi en boule, à demi déchiré. Il reconnait quelques lignes furtives, un air similaire avec ses traits. Les lèvres se pincent et le regard tombe sur le plus jeune, encore.
- Je célèbre le jour de la vie en étant en vie. qu'il dit, le ton plat. Les paroles sont titres. Elles sont véritables, pourtant. Ce sont des choses que lui disaient son père, autrefois. Sa mère, quant à elle, tentait toujours de préparer un petit quelque chose. Le repas était souvent bien moindre et décevant, mais Taheer remerciait ses parents tout de même. Un entrainement dans la neige peut être un défi supplémentaire. qu'il ajoute. Et nécessaire. Le regard est lourd sur les quelques gâteaux certains qu'il met dans la poubelle, également. Ton lit n'est pas bien fait.
Qu'il ajoute, quittant enfin la chambre. Il laisse derrière lui le dessin de sa personne, qu'importe s'il s'agit dd'un déchet. La question n'est pas posée. Taheer n'a pas besoin de la réponse. Elle n'est pas utile.
Allant dans la cuisine, il grimace face à l'odeur grasse se levant dans les airs et jette ses trouvailles ignobles. La poubelle de la cuisine ainsi pleine, il en défait le sac pour aller le porter à l'entrée. Il ira le jeter plus tard, lors de son entrainement de la soirée. L'iris, déjà, cherche son colocataire. L'appartement est empli d'un odeur fromagée bien dérangeante.
- Combien de temps avant que ça ne soit prêt ? Le repas semble certes très peu équilibré, mais Taheer se refuse encore plus au gaspillage.

L'odeur est familière. C'est une chose que Taheer ne partage pas, ne dit pas. Il n'y offre pas une moindre pensée.
L'odeur, dans leur appartement, est familière. Le gras venant du fromage et l'odeur de la sauce, celle des pâtes et de l'ensemble amène des souvenirs, dans son esprit, qu'il chasse. Ils ne possèdent pas les moyens, bien souvent, de se fournir en légumes. Son père ne savait que faire pousser des tomates, beaucoup trop. Certains habitants du village savaient faire du fromage et, à quelques occasions dans l'année, ils s'en offraient et leur mère faisait un repas bien simple, sans grand luxe, mais savoureux pour les enfants. Il n'y avait que des tomates, du fromage et des pâtes. Il y manquait de légumes. Pourtant, Taheer était maigre comme un poux, ridicule et tout en nerf. Il ne paniquait pas ; son corps le faisait.
Il y a une odeur familière, dans l'appartement. Une chose dérangeante et profonde qui ne possède aucun mot, qui ne possède aucun écho, et qui reste au creux de sa mémoire et de ses sentiments, également. Taheer est passé à autre chose. Il ne possède aucun instant disponible pour se laisser aller à la nostalgie. Ce n'est pas une chose qui aide ou encore, qui mène à quoique ce soit.
Le nez est froncé, sur ses traits, et le corps est marqué. D'emblée, le voilà déjà qui respire ferme la bouche, oublie ses papilles et respire par le nez. Ainsi, l'odeur étouffe, un peu.
- Tu n’as jamais célébré le jour de la vie? Il quitte ses pensées ; voilà donc une bonne chose. Taheer n'aime pas s'y perdre. L'iris se pose sur Evi qui, déjà, ne l'observe plus. Il n'y a pas de raisons pour répondre. Taheer ne possède aucun besoin de se justifier et ne désire pas raconter ce qu'est son passé.
- Au moins une demi-heure, je pense. Tu as le temps de prendre une douche. Je mettrais la table en attendant Les propositions tombent et sont généreuses. Evi possède, après tout, certaines qualités. Taheer ne lui enlève rien de ce qu'il possède. Il constate uniquement, constamment, les choses à améliorer. Il possède une liste, quelque part. Elle est principalement dans son esprit, bien que des éléments sont également posés sur papier. Une liste d’entraînements utile pour Evi, à lui montrer et lui apprendre.
- Non. qu'il fait, se dirigeant de nouveau vers la porte d'entrée. Déjà, le stormtrooper entreprend de remettre ses bottes. Certes, ses muscles sont douloureux et il pourrait prendre une douche, mais d'autres choses sont prioritaires. Trente minutes ? Enfile tes bottes et viens. On va au magasin au bout de la rue.
Il s'agit d'une boutique, petite et simple, possédant de nombreux aliments biologiques et simples. Les lumières manquent souvent de puissances et la boutique appartient à un twi'lek possédant une certaine pension pour les herbes. Taheer le soupçonne de consommer, à l'occasion. Il attend encore de le surprendre sur le fait et de l'offrir aux autorités pour payer pour ses crimes.
Le stormtrooper se redresse et lance un regard dur et exaspéré à son colocataire.
- Qu'attends-tu ? Plus vite. Déjà, il jette un coup d'oeil à sa montre, Vingt-huit minutes, maintenant. En possédant un pas régulier et en étant précis dans leurs achats, ils possèdent suffisamment de temps pour faire un aller retour sans le moindre problème. Il suffit uniquement qu'Evi ne les retarde pas.
Alors, Taheer l'observe et croise ses bras contre son torse et donne un faible coup à ses bottes, pour les désigner.
- Es-tu sorti outre que pour le travail dans les derniers jours ? Le ton est déjà accusateur. Taheer plisse des yeux. Un peu d'air ne te fera pas de tort. qu'il conclut, quittant l'appartement en enfilant, au travers de ses pas, une veste rembourrée possédant bien évidemment un symbole de l'Empire.
Derrière lui, il laisse cette odeur familière.

Evi ne possède pas de discipline. Le respect semble aussi, selon Taheer, une notion étrange pour son locataire. Il possède des souvenirs précis d'un garçon aux mains tremblantes aux moindres instants, sauf lorsqu'il était question d'entretenir les arbres. Taheer s'est demandé, lorsqu'il l'a vu pour la première fois, ce qu'était son histoire. Puis, pareille question s'est rapidement évadée de son esprit. La réponse ne le concerne pas. Elle ne change en rien aux aptitudes d'Evi. Il reste, au final, un être tremblant et respectueux des ordres, sauf à certains instants. Il s'agit de l'un d'eux. Triste est de constater qu'à force de cohabiter, Evi est porté à aborder un plus grand nombre d'interrogation. Il n'accepte pas les faits. Il a besoin de plus, de longues explications. Taheer suppose qu'il est porteur d'une touche lourdement sentimentale. Certains gens sont hautement sensibles, après tout. Evi ne semble pas manquer à la chose. Il est, au final, bien décevant sur de multiples points. Il suppose que la curiosité est une chose importante, mais Evi s"éloigne aisément des contextes qui peuvent l'être. Ses interrogations sont loin d'être nécessaires. Elles ne servent en aucun cas à l'Empire. Sa tendance à chercher des excuses au travers de ses questions détournées est, sans le moindre doute, lourdement dérangée. Le regard de Taheer l'exprime fortement. Certes, le stormtrooper aborde bien souvent un casque mais cela ne l'empêche en rien à posséder un regard, noir et dur, autoritaire, plutôt efficace.
Enfin, l'autre s'avoue vaincu. Taheer se détourne et ouvre la porte, prêt à sortir.
- Je suis sorti ce matin pour aller faire des courses. Sinon non. Je ne vois pas l’intérêt, il fait froid. Un regard lourd est offert de nouveau. Taheer s'arrête un moindre instant et le dévisage, sans un mot, avant d'entreprendre de descendre les escaliers.
Pareilles paroles, si enfantines, ne méritent aucun commentaire. Il note cependant qu'une mission sur Hoth serait peut-être favorable pour Evi, à l'avenir. Être si douillet face au froid est un problème qu'un soldat ne peut posséder. De nombreuses autres choses sont plus importantes que cela.
- Qu’est ce que tu veux acheter?
La question est si simple que Taheer ne peut que répondre :
- Qu'en penses -tu ? plutôt sec.
Peu importe. Le pas s'accelère. Les minutes sont comptés, et Taheer n'apprécie pas l'idée de perdre du temps. Evi semble, à son contraire, être bien apte à la chose. Voilà donc un autre de ses défauts.
- Comment était la mission? ça s’est bien passé?
Enfin, le sujet est intéressant. Le pas toujours rapide, Taheer lui offre une oeillade rapide.
- Bien. Tout s'est déroulé comme prévu. Les pertes sont moindres. Je dois encore faire mon rapport. ... M'écoutes-tu seulement ? Evi !
Le pas s'arrête, un peu brusque. Taheer serre des dents, l'iris posé sur Evi qui, prêt d'un bonhomme de neige, ne semble porter aucune attention à ses paroles. La déception est forte. Le regard est sombre.
- Le gamin sera content. Je l’ai vu tout à l’heure.
Le souffle est expiré par les narines et Taheer jete un regard à sa montre.
- Vingt-et-une minutes ; qu'il dicte un peu brusquement, désireux d'accomplir leur mission de l'heure. Mon bonheur serait que l'appartement ne brule pas. Dépêche toi.
Le stormtrooper ne l'attend pas, cette fois-ci. D'un pas décidé, il continue sa route vers le petit magasin. Il offre un hochement de tête sec et poli à l'homme se trouvant à l'accueil et puis, prenant un simple panier à main, se dirige d'un pas précis vers une des allée. Taheer les connait par coeur ; il sait, sans le moindre problème, où se trouve le moindre aliment essentiel. L'allée sept, par exemple, lui est inconnue. Elle est, par le fait même, certainement la seule qu'Evi parcourt.
- Ne vas pas dans l'allée sept. qu'il dicte, fort, quand il entend la clochette de l'entrée. Je suis dans la rangée trois. Un sac entre les doigts, il lit attentivement les ingrédients constituant le mélange avant de le mettre dans son panier. Evi arrive enfin à côté de lui. Taheer le dévisage, lourdement, avant d'expirer brièvement par les narines. Sur ta droite se trouve les chocolats noirs et les fruits séchés. Prends deux sacs de fruits pour un sac de chocolat. De ton choix. Il plisse des yeux, lentement. Deux de fruits. qu'il dit, encore, en mise en garde. Puis, certain qu'Evi a bien compris, il s'éloigne un brin pour s'emparer d'autres ingrédients. Les minutes sont encore comptées, après tout.

Le regard est fixe de longues secondes sur le revers de deux emballages. Pointilleux dans ses choix, Taheer étudie les divers ingrédients présents dans les sachets de floçons d'avoine avant d'en choisir un. Il connait la recette par coeur ; loin des fourneaux depuis un moment, il a été occupé avec les dernières missions et le besoin d'offrir un entrainement à Evi. La recette n'a pas été faite depuis le début de leur colocation, alors. Est-ce là une faute de sa part ? Taheer suppose que non. Chaque chose se mérite et il est dérangeant d'offrir à Evi un quelconque dessert tandis qu'il s'enferme, tel un enfant, dans sa chambre avec des horreurs chimiques et industrielles. Quelque chose doit être fait. Il s'agit d'un sacrifice essentiel ; de lui donner un dessert non pas car l'autre le mérite, mais plutôt car la chose est essentielle. Quitte à supporter son appétit dérangeante pour les desserts, il est préférable de lui offrir quelque chose dont il connait les ingrédients et qui ne lui pose pas problème. Certaines situations demandent des choix ; ceux-ci ne sont pas toujours appréciés. Le stormtrooper est conscient de la chose. Ainsi est faite la vie, et ainsi il se doit de l'accepter. Alors certes, il cède un brin. Il se prendra ailleurs.
Il s'empare du lait d'Ikopi en poudre - le meilleur - lorsqu'Evi revient de nouveau à ses côtés. Le regard, déjà, coule vers les ingrédients que l'autre possède entre ses doigts.
- ça te va, ça?  Taheer s'en empare et hoche de la tête, simplement. Puis, il met les fruits ainsi que le chocolat dans le petit panier avant de prendre des sachets de fruits supplémentaires ainsi que quelques sortes de noix.
- Tiens, j’ai aussi pris de quoi laver le linge, il nous reste pas grand chose
Le regard coule vers l'autre et Taheer l'observe, sévère. Le jugement n'est que lourdement apparent. Que lui a-t-il donc dit, plus tôt ? Ah oui ; qu'il avait fait les courses, plus tôt.
- Un oubli de ta part, je présume qu'il répond sans grande délicatesse avant d'aller vers la caisse pour payer les achats. Il offre des salutations simples au Twi'let et prend quelques nouvelles, pour la forme. Taheer possède un brin de politesse, à l'occasion. Tout autant, il reste à l’affût des nouveautés et ne désire qu'obtenir justice pour ceux causant des problèmes à l'Empire. Il ne s'est toujours pas décidé au sujet de Babi.
L'air est fraiche, de nouveau, à l'extérieur. Le calme est doux, et moindre. Evi est aussi bruyant qu'un porg.
- Tu travailles demain? 
L'inspiration est courte, et rapide. Le pas cesse, un court instant, et l'iris lorgue vers son collègue. Taheer tait tout jugement. Il reprend le pas avant aisance avant de lui offrir une réponse qui devrait déjà être connue.
- Un repos est essentiel pour tout soldat ayant exécuté une mission. Plusieurs journées sont ainsi offertes après une mission, le nombre dépendant des événements. Il prend une pause, l'observe, juge. Non, je ne travaille pas demain.
Le repas est essentiel certes, mais Taheer en connait que très peu la signification de la chose. Ainsi, il sera levé à l'aurore dès le lendemain, paré pour courir. Avec un peu de chance, il parviendra à convaincre Evi de le joindre. Hadassah est en mission, ailleurs, pour l'heure.
- Il reste 10 minutes. qu'il annonce, ouvrant la porte de l'appartement et y montant les escaliers. Ne va pas dans la cuisine. Je m'occuperais de sortir ton plat. Ta participation n'est pas requise. En somme, il ne désire pas sa compagnie pour sa recette. Dix minutes suffisent pour la préparation. Le reste, le congélateur s'en occupera. Ainsi, Taheer sort les divers ingrédients et prend un temps pour couper les fruits sécher ainsi que les noix. Le chocolat fond sur le feu, rapidement, des boules énergiques sont faites. La quantité est importante et la nutrition de ceux-ci est entière. Il est dérangeant, un brin, de laisser la moitié de sa production être enrobé par un chocolat plus sucré que l'autre, avant de recouvrir les boules de fragments de noix. Le tout fini, il laisse l'ensemble reposé au froid pour que les boules figent entièrement.
Les mains sont propres et le comptoir partiellement nettoyé lorsque le temps arrive et qu'il doit sortir cette dérangeante lasagne du four. Il est difficile et enfantin de retenir sa respiration pour ne pas être attaqué par des souvenirs nostalgiques. Taheer ne garde d'agir comme un enfant et sort simplement le plat du four.
- Il faut la laisser reposer qu'il ordonne alors que, déjà, Evi apparaît dans la cuisine tel un enfant. Son regard reste attaché à lui de longues secondes avant qu'il ne soupire. Aide moi à nettoyer, pendant ce temps. Il reste quelques plats dans le lavabo venant de la création de son dessert ainsi qu'un fond de chocolat dans une casserole. Ne mange pas le chocolat. qu'il prévient.

Taheer ne sait pas ; il ne sait plus ce qu'est être un enfant. Il serait aisé de dire que c'est une chose qu'il n'a jamais connu ; qu'il a grandi dans la peur et que ses parents ne lui ont jamais offert le confort de leur amour. Ce n'est pas le cas, pourtant. C'est une chose tendre de laquelle il s'est arraché lui-même, par choix, dés un jeune âge, et qu'il n'a jamais voulu récupérer. Encore aujourd'hui, il possède un détachement certain avec la vie qu'il a mené. Il n'est pas fier de ses choix mais suppose que le destin est précis et juste, avec le temps, et qu'il était fait pour tomber bien bas avant de tomber entre les mains de l'Empire. Il lui fallait briser ses ailes et son âme pour que l'on puisse le reconstruire de manière acceptable. Les bases sur lesquelles il avait grandi n'allaient le mener à rien. Nombreux sont les gens de son enfance à se trouver encore sur Tatooine dans ce village paumé ou encore, mort sous le sable, les os emportés quelque part au loin. Taheer a laissé l'enfant derrière lui, comme les rêves. Les rêves n'amènent à rien, comme les pleurs. Ce sont les faits qui changent les choses, le monde.
Peut-être est-ce pour cela qu'il peine à trouver un confort dans le caractère presque permanent d'Evi. Peut-être est-ce pour cela, aussi, qu'il y pose son regard et ne le détourne pas, dévisageant longuement et tentant de comprendre sans trouver d'explications. Son caractère lui est une chose qu'il faut briser et façonner d'une autre manière. Un tel comportement n'est pas favorable ni pour l'homme, ni pour l'Empire. Il n'ira nulle part, sauf sous terre. Il ne sera rien, sauf un gamin. Taheer lui apporte une aide qui est constamment refusée de manière enfantine. Evi est aveugle par l'enfance qu'il porte encore dans son coeur. Certainement qu'il vient d'une famille fortunée et que la guerre est pour lui une chose inconnue.
Qu'importe, en soi. Taheer ne s'accroche pas aux détails de son passé. Il n'en est pas curieux. Il s'agit de l'avenir d'Evi qui est liée à l'Empire, ainsi que présent, et c'est à cela qu'il doit porter attention. Le reste ne lui importe pas.
- Ce serait du gâchis de laver ça, il en reste La prunelle est lourde sur les traits d'Evi. Les mots n'ont pas besoin d'être prononcées. Le regard dit tout.
Ainsi, ils démarrent le nettoyage des plats et Taheer reste silencieux. Les mots sont absents et le regard est lourd, les pensées autant. Il s'attarde un instant que les traits de son locataire avant d'aller vers le chocolat, moindre et présent, qui reste encore. Le gâchis est reste une chose déplorable. Il s'agit d'une bonne qualité.
-  Qu’est ce que tu as préparé?  Un plat lui est tendu, comme une question. Evi ne cesse donc jamais. Le stormtrooper s'empare de l'assiette et l'essuie, minutieux dans ses gestes.
- Sois patient qu'il dit pour la centième fois, voire plus, depuis qu'ils vivent ensemble. C'est la patience de Taheer, certainement, qui est le plus rudement mise à l'épreuve dans cette cohabitation.
- I’m sorry. Je t’ai coupé tout à l’heure. Comment s’est passé ta mission?  Les lèvres scellées, il le toise un moment avant de se détourner pour aller ranger le plat enfin sec.
- La réponse ne t'intéresse pas. qu'il fait, plus brusque que doux, sans pour autant être violent. Taheer s'empare du prochain plat se trouvant dans ses mains. Verse le reste du chocolat dans un contenant. J'en ferais quelque chose, plus tard. Ne le mange pas ainsi. Il prévient déjà mais certainement, le commentaire tombera dans l'oreille d'un sourd. Qu'importe ; il suppose que si Evi tient tant à être un enfant, il faudra se comporter comme si c'était le cas. Or, il suppose que les enfants fonctionnent mieux avec un système de récompense. Les choses seraient bien différentes si tu portais autant attention à ton travail qu'au sucre. qu'il commente, amer. Taheer ne comprend pas l'intêret. Ayant grandi sans sucre, il est plus sensible au goût et, souvent, ne peut manger que des simples bouchées avant d'en être las. Il est dit, aussi, que le sucre est une grande dépendance. Ta condition physique, pour commencer. qu'il ajoute sans délicatesse. Les tests de conditionnement physiques biannuels sont en approche. Seras-tu prêt ? Les sanctions sont peu appréciables.
Le torchon est déposé, la vaisselle enfin propre. Ainsi, Taheer s'empare du plat ayant moindrement refroidi pour aller le poser sur la table, faite un peu plus tôt. L'odeur est toujours aussi forte et dérangeante, familière. Il ne s'agit pas d'un repas qu'il appréciera. Qu'importe ; le gaspillage ne se fait pas.