onwards (kahl)

may the force be with you Le jour se levait doucement sur Naboo – et depuis la base de Cassiopeia, la lumière des soleils filtrait à travers les immenses vitres du vaisseau comme une étrange pluie d’or dans l’obscurité de l’espace, accompagnant les pas du vieux maître qui se dirigeait tranquillement vers les quartiers des novices et des initiés. L’Empire et ses nouvelles lois donnaient bien du fil à retordre à l’Alliance, et à leurs alliés, mais fallait-il pour autant en oublier et négliger leurs devoirs de sauvegarde de ce qu’il restait de l’Ordre Jedi ? Jiirso n’était pas de cet avis – alors, tout lieutenant qu’il était, il ne dérogerait pas à sa visite coutumière aux plus jeunes de leurs rangs. Précieuses petites têtes blondes, dont les rires et les grands yeux plein de mille questions apportaient plus d’espoir de meilleurs lendemains en ces lieux que n’importe quelle victoire qu’ils pourraient remporter sur leurs adversaires. Gagner des guerres, c’était bien beau – mais à quoi servait-elle, la guerre, si le monde qu’ils remportaient n’avait plus personne pour en prendre la suite ? Aux vieux croûtons comme lui ? Please. Aux vieux la guerre – pour que les plus jeunes puissent, eux, travailler à la paix, et à une vie plus heureuse que celle que leurs aïeux avaient tenté, avec leurs erreurs, de leur laisser.

Le vieux maître passa la porte de la crèche, et aussitôt son visage s’éclaira d’un sourire face au spectacle réconfortant de tous ces enfants qui couraient, jouaient, s’adonnaient à toutes les activités qui éveillaient les jeunes esprits de leurs âges avant de commencer leur journée d’étude et d’éveil. Qu’il était bon, d’avoir un peu d’insouciance sur cette base depuis laquelle l’on planifiait surtout attaques, conflits et défenses. « Bonjour maître Binarfall ! » s’exclama une petite voix qui passa en boulet de canon à côté de lui, à la poursuite d’un petit camarade qui riait aux éclats. Jiirso s’autorisa à rire sous cape, en secouant la tête. Allons, il fallait bien que jeunesse se passe. Et un peu plus loin, entouré des plus jeunes, dont certains savaient à peine parler, il repéra celui qu’il était venu quérir. Visiblement à l’aise dans son élément, quand bien même personne, au début, n’aurait misé là-dessus. « Kahl. Aussi immuable qu’un roc, quand il s’agit des enfants, pas vrai ? » commenta-t-il d’un ton léger pour annoncer son arrivée. Accusation de prévisibilité ? Bon, d’accord, venant d’un prophète, elle manquait peut-être de crédibilité. Qu’importe.

Quelques joyeux babillements accueillirent son arrivée, mais l’attention des petits était résolument tournée vers leur babysitter – et Jiirso s’en serait voulu d’interrompre une si belle harmonie, alors il se contenta de rester un peu en retrait, et de contempler la jolie scène sans les déranger. Une petite fille, qui ne pouvait guère avoir plus de trois ans, s’avança clopin-clopant vers une étagère à côté de lui, et tendit le bras, cherchant à atteindre un ballon trop haut pour elle ; alors, discrètement, Jiirso fit un geste pour attirer son attention, puis releva les yeux sur le ballon, remua les doigts avec une expression exagérément concentrée… et pop, le ballon sortit de sa cachette, et lévita jusqu’à la petite, ravie – et hilare, sitôt que le ballon se mit à léviter autour d’elle en échappant à son emprise comme un petit chenapan. « Je constate que tu t’entends toujours aussi bien avec ces petits. En ces temps difficiles, il est bon de les savoir bien entourés, même au sein de la base. » Petite fille parvint enfin à attraper son précieux butin, et Jiirso la laissa repartir gambader, pour se concentrer sur l’ancien Sith. Quel chemin il avait parcouru, celui-là aussi. « J’ai l’impression que c’était hier encore, l’époque où tu étais dans la même position qu’eux. » Que le temps passait vite. « As-tu retrouvé ton sabre laser, comme prévu ? »

Il y a une pureté, chez l'enfant. Loin d'être blanche, à l'image créée par l'Homme. Non, elle existe comme la Force l'a créé. Une pureté entière, habituant de bonnes et de mauvaises choses car, pour l'heure, le bon et le mauvais n'a pas été encore identifié, n'a pas été encore imposé à l'esprit d'un enfant. Kahl est curieux face à cette chose ; attentif face au développement des enfants, à observer leur logique et aussi, à prendre le temps de communiquer avec eux pour les comprendre et pour savoir. Une part importante de lui ne désire pas leur imposer une règle ; leur dire que le mal est le mal, et que le bien est le bien. C'est une chose en laquelle il ne croit pas. C'est une chose en laquelle il ne possède aucun pouvoir. Qui est-il, après tout, pour décider d'une pareille chose ? Qu'un homme, qu'un sith, qu'un traitre. Les appelations sont nombreuses et, au final, aucune ne sait être juste. Personne ne possède ce droit. Il est plus intéressant, plus généreux de leur offrir une réflexion, de prendre un temps d'arrêt et de discuter avec eux. Non seulement pour leur faire comprendre mais aussi, en même temps, pour apprendre en même temps. N'y a-t-il rien de plus beau, après tout, qu'un être pur ? Un être encore intact de toutes tâches, de toutes choses venant d'un apprentissage imposé et d'une manière de vivre, d'être, qui a été écrite il y a des siècles et qui se transmet sans être transformé, sans être étudié.
Kahl est calme et attentif ; les paroles sont plus douces sortant de ses lèvres, en présence des minuscules. Leur pureté est une chose, au final, qui l'aide à entrer en contact avec la sienne. Certes, elle est moindre et transparente par les années passées, endommagées par les enseignements appris et imposés, mais elle reste un tendre fantôme dans ses tripes auquel il s'accroche et avec lequel il reprend contact, lentement, de la même manière qu'il essaie de comprendre ce qu'est la Force, au délà des partages acquis. « Kahl. Aussi immuable qu’un roc, quand il s’agit des enfants, pas vrai ? » L'oeil, calme, lorgne vers l'homme dont il a senti la présence déjà, quelques instants plus tôt. Il n'est pas question de la Force. Les arimites les camouflent, après tout, et Kahl ne saurait que peu tenté de retirer son piercing face à l'homme une nouvelle fois. La dernière expérience laisse encore des traces, en lui. Il ne possède que son esprit. Il y a quelque chose plutôt, dans les mouvements de Jiirso, dans sa manière d'être, qui se remarque aisément d'un coin de l'oeil. Une aura, outre celle les liant, qui peut sentir. Peut-être est-ce là un écho de leur première rencontre, quand il était si jeune. Peut-être est-ce aussi un après coup de cette douloureuse recherche dans son esprit, de nombreux mois plus tôt. il serait puérile et dérangeant de briser ainsi la routine de ces enfants. il s'agit d'une des rares choses qu'ils possèdent encore. qu'il se contente de répondre simplement, ajustant la position d'une petite sur ses cuisses et, sans demander son reste, de continuer son récit. La fin approche, après tout. Au milieu du maigre cercle, une créature de papier et une autre, plus large, voltigent dans les airs, suivant l'histoire racontée avec calme et perfection. ce sera tout pour aujourd'hui. la suite demain, hm ? et n'oubliez pas de réfléchir à ce que vous avez entendu. qu'il fait aux enfants, quelques instants plus tard, tandis que l'iris va vers le Maître Jedi, à l'occasion. La présence de Jiirso en ces lieux est dérangeante, un brin. Kahl ne saurait dire ce qu'il prévoit, mais reste attentif. Les plaintes restent moindres, bien que les enfants font la moue, un peu. L'histoire dure depuis longtemps déjà et, certainement, ne possédera aucune fin. Il s'en sert pour les faire réfléchir et discuter avec eux.
Déposant la petite au sol, il se redresse enfin. Le corps quémande un brin d'étirement, mais la sensation n'est pas inconfortable. Le regard se pose sur l'homme. « Je constate que tu t’entends toujours aussi bien avec ces petits. En ces temps difficiles, il est bon de les savoir bien entourés, même au sein de la base. » Les lèvres ne peuvent que se pincer un brin, face aux paroles. Kahl possède, après tout, un fort sentiment de protection envers ces enfants. Il n'aime pas l'idée qu'ils se trouvent sur cette base, mais il apprécie encore moins l'idée qu'ils se trouvent encore les mains des Siths. un enfant devrait toujours être bien entouré qu'il commente, sans spéficié de quelle manière. Le débat est une chose qu'il garde pour quelqu'un ouvert à la discussion. Il ne sait pas si Jiirso l'est. « J’ai l’impression que c’était hier encore, l’époque où tu étais dans la même position qu’eux. »  L'iris s'accroche aux traits de l'homme. Les paroles restent absentes. Que peut-il donc dire face à cela ? « As-tu retrouvé ton sabre laser, comme prévu ? » Les lèvres se pincent brièvement avant d'être traversé par un simple rictus ; l'iris se déloge de son visage tandis que l'une de ses mains se pose à sa taille là où repose son sabre. pourquoi donc poser une question dont vous connaissez la réponse ? qu'il demande, le regard se posant de nouveau sur le visage du maître Jedi. Il l'étudie, un instant. il me semblait bien que les talents de kael avaient une certaine limite. je présume que je vous dois des remerciements pour la chose ? Le sabre est de retour en sa possession depuis quelques semaines déjà. Pourquoi l'homme vient-il lui en parler maintenant, alors ? Kahl ne peut qu'être curieux face à cette visite. De nombreux mois se sont écoulés depuis son arrivé. Près d'un an, maintenant, quand il y  pense. est-ce là le sujet de votre venue ? qu'il questionne sans détour, calme et attentif. Kahl n'aime pas lorsqu'un sujet est ignoré, ni perdre son temps. de nombreuses années se sont écoulées depuis notre rencontre, Maitre Jiirso. vous n'avez pas besoin de faire preuve de délicatesse pour me dicter les raisons de votre présence. Il ne s'agit que d'un fait qu'il lui offre, tout simplement.