bitter are the wars between brothers (shirveen)

Shireen se dirige d'un pas assuré vers le chasseur de Sherveen. Cela fait plusieurs minutes qu'il est posté dans le hangar comme idiot en attendant de se décider. Si dans sa tête tout est clair, si son plan est maintenant prêt à être mit à exécution, il persiste quelques regrets. Celui par exemple, de laisser derrière lui des collègues qui avec les années auraient mérité le titre d'amis, un peu plus de considération de sa part. Ce n'est pas faute de son coté d'être avenant et de proposer à chacun un semblant de relation privilégiée, pourtant il ne casse jamais cette barrière professionnelle. Shireen fait en sorte de se montrer amical avec tous ceux qu'il rencontre, même si en face le sourire n'est pas forcément de mise. En ce qui concerne le pilote de chasseur, leur rencontre remonte à une époque où l'empire n'était pas encore ce qu'il est aujourd'hui, juste le First Order. Le projet de toute sa vie, une destinée toute tracée que son père était fier de lui offrir. A quelques détails près, il a failli ne jamais lui adresser la parole. Après tout, à l'âge où ils se sont rencontrés, Shireen aurait du devenir un jeune Sith. Rien ne s'est passé comme prévu. Il s'est attaché malgré lui à toutes ces mae,s à cette base, comme il s'attache si facilement à tout le monde. C'est peut-être pour cette raison que personne ne lui en veut de pleurer des traitres.
Le comble, c'est que bientôt il en sera un.

Avant de partir, il veut pouvoir dire au revoir à sa manière, que l’autre sache que tout le temps qu’ils ont passé ensemble, même si il ne s’agissait parfois que de brefs échanges, a sincèrement compté pour lui. Shireen trahit l’empire, il le fait depuis bien longtemps à l’intérieur de son coeur, ce n’est pas  Sherveen lui même qu’il veut trahir, plutôt quelque chose de plus grand qui l’a toujours dépassé. Shireen n’a jamais eu les épaules, il l’assume maintenant. Il va l'assumer pleinement dans une retraite anticipé, loin des grands conflits, des histoires de guerres et d'opprimés, parce qu'il y en aura toujours et que pour chaque libération il y a un asservissement de l'autre coté. Lorsqu'il arrive à hauteur du pilote, il s'éclaircit la gorge pour se donner un ton plus assuré, conscient qu'il est assez lisible. N'importe qui pourrait percevoir dans sa voix que quelque chose le tracasse profondément, et c'est une bonne chose qu'il ait toujours l'air d'un loth cat en manque d'amour. Les questions se font plus rare ainsi, on estime qu'il s'agit bêtement d'une part de sa personnalité. Commandant Kirk trop émotif ; et pourtant il suffit de le voir se battre pour réaliser qu'il est assez loin d'être inoffensif. « excuse moi ? » Il attend que Sherveen arrête ce qu'il en train de faire pour reprendre la parole. Même si il est son supérieur hiérarchique, techniquement, pas directement, mais si on se réfère à la hiérarchie de l'empire, il ne peut pas s'empêcher de le tutoyer. « est-ce que-salut déjà. Est-ce que ça te dirait de prendre un verre avec moi quand tu auras terminé ? ca fait longtemps qu'on a pas prit le temps de discuter. et avec tout ce qui se passe en moment je me disais que, ça pourrait faire du bien de décompresser un peu. » Ca ressemble presque à une invitation pour un date, mais à peu près toute la base est au courant que Reen est juste ignorant de la chose. 

Sherveen est un bon soldat, il ira probablement loin. Il lui donne l'impression de quelqu'un qui sait où il va ; un pilote qui est aussi à l'aise dans son chasseur que dans sa vie. Shireen a longtemps été en pilotage automatique lui, en suivant aveuglément des ordres qui ne lui parlaient pas, mais il lui semblait alors qu'il était fait pour ça. Qu'il a été conçu pour répondre à ce besoin précis. Il n'est pas un enfant d'amour. Il est de ces enfants qui naissent pour faire perdurer des dynasties. Pour porter un nom dans l'histoire et l'inscrire quelque part. Il n'est qu'un Kirk parmis tant d'autres et si longtemps, il avait espéré être un peu plus. Unique.
A sa manière, il l'est, unique. Chacun l'est, tous les individus possèdent leur propre caractère, leur propre destin si il est vraiment tracé d'une main toute puissante, là haut au delà des étoiles. Il semblerait que sa route et celle de Sherveen se sépare après qu'ils aient fait ce bout de chemin ensemble. Il est peiné d'en arriver à, de le laisser tomber, de le décevoir. Il doit lâcher prise là dessus et accepter que quoi qu'il fasse, il se retrouve dans un cul de sac. Il doit repousser les murs qu'on a érigé autour de lui pour le garder en cage. Commandant, comme l'appelle le pilote, mais commandant ne veut plus rien dire.
Il sourit, faiblement. Touché par l'amour qu'il porte à son vaisseau, il ne peut pas dire qu'il partage le même attachement avec un destroyer. Trop grand. mais il aime en prendre soin, faire le ménage et il garde de bons souvenirs des soirées passées à se prendre la tête sur des connexions et des câbles manquant. Des rires partagés avec des camarades et des missions périlleuses. Dans ces moments il réalise que c'est sa famille qu'il trahit surtout et pas forcément ces hommes et ces femmes qui suivent leurs convictions. Si seulement il pouvait partir, simplement, juste en claquant la porte sans conséquences.

« allons-y. tu as bien travaillé avec Bogwing-II » Shireen l'entraîne dans les allées du siège de l'empire jusqu'au mess, vidé à cette heure. Quelques troopers sont en train de prendre un café - quelque chose - et grignottent. On ne risque pas de les embêter. Il aurait préféré le calme de ses quartiers mais il craint que ce soit trop intime et il ne veut pas non mit plus mettre Sherveen dans une position délicate, si après son départ on cherche avec qui il était en contact. Non, c'est mieux, c'est mon suspect de partager un moment avec un pilote. « j'ai toujours voulu être chef. » Il commence, en désignant une assiette vide dans un plateau. Son ventre se noue à cette pensée ; il n'en sera pas un, de grand chef. « ce n'était pas vraiment au goût de mon père. » Non. Aion le voyait au plus haut. Shireen était bien à cette hauteur. Il sait que Sherveen n'a pas sa chance, avoir une famille. Même si bien souvent, cela lui semble être une malédiction. « est-ce que.. ça te manque maintenant que tu as vieillis ? la famille ? »  Le temps répare certaines blessures, la peau cicatrise, l'âme aussi. Elle se remet de certaines choses. Il se demande combien de temps il lui faudra pour oublier ce qu'à fai Aion. Il tire une chaise et s'assoit à une table, avec une tasse fumante en face de lui et désigne la chaise en face de lui pour le soldat.

C'est ridicule. C'est une question toute simple et pourtant il a l'impression qu'il pourrait fondre en larme parce que c'est la première fois qu'on la lui pose avec cette sincérité. Si elle est fausse, alors Sherveen sait bien jouer. Peut-être se sent-il obligé de prêter attention au discours de son supérieur. Il ne préfère pas savoir et partir du principe qu'il y a de la camaraderie entre eux, quelque chose de sincère. Oui, le pilote est sincère, il peut le voir, c'est l'homme le plus honnête qu'il connaisse dans cette armée. Tous ceux qui sont en bas de l'échelle ont cette honnêteté que ses ainés ont perdu au profit d'une soif de pouvoir. Il leur envie cette simplicité.
Il aime cuisiner, c'est la seule chose qu'il aime faire. Peut-on vraiment dire que faire régner l'ordre, réprimander des pauvres androïdes, pourchasser des Jedi à bout de souffle c'est ce qu'on aime faire ? Semer la terreur ? Il n'oubliera jamais le regard de tous ces forceux du coté lumineux  qui le regardent avec mépris quand il ne fait que son travail. Il ne veut pas faire quelque chose le fasse se sentir honteux, qui ne soit pas en accord avec sa façon de voir les choses ; sauf qu'il ne devrait même pas y réfléchir. Il accomplit ce qu'il devrait considérer comme son devoir. Sauf qu'il n'en est rien, sans doute n'a t-il pas ce gène dans le sang. Ou on l'a frappé si fort qu'il a fini par perdre cette capacité à faire les choses sans avoir envie de les questionner. Il aime expérimenter, tester des saveurs, il aime donne vie à des plats qui ravivent les papilles de ses convives. Rendre heureux les gens, c'est au fond ce à quoi il aspire.

Ils ne pouvaient pas comprendre.
Il ne peut presque pas leur en vouloir. Shireen a la chance d'être sensible à la force, il est normal que son entourage qui a toujours évolué dans ces milieux ne saisissent pas son désir de s'éloigner de tout ce qui fait leur famille, ce lien invisible qui les relie à l'univers. Il est content de savoir qu'au moins, Sherveen à su se trouver des camarades qui peuvent avoir ce rôle. Il est important d'être entouré. La solitude demande une grande sagesse. Lui... A toujours passé une grande partie de sa vie dans son coin, sans ressentir le besoin de se mêler aux autres. Il ne s'estime pas sage, loin de là. Il se pense différent. Chacun est unique, mais il est persuadé de n'avoir vraiment rien à faire ici. C'est une erreur de parcours. C'est un raté. Raté, ce mot il l'a souvent entendu et qu'on lui a bien rentré dans le crâne. Un raté au parcours militaire exemplaire. « j'imagine, j'ai grandi très entouré. » Très surveillé. Ses années à l'académie lui semblent très lointaines. Même là, il ne s'est pas fait d'amis. Quand il a été recallé, son père a insisté pour l'entraîner coûte que coûte.

Il ne sait pas comment définir le soucis, peut-être qu'il devrait le montrer mais là encore, pourquoi se confier à quelqu'un avec qui il ne partage rien de particulier ? C'est presque plus simple de la balancer dans l'univers en sachant qu'il ne sera plus là d'ici quelques semaines, de ne pas avoir à assumer les conséquences de ses paroles. « mon rêve d'enfant, c'était d'ouvrir un restaurant. » Le rêve est resté dans son état ; un rêve, rien de plus qu'une songerie. Quelque chose qu'il veut absolument réaliser, qui est sans doute mieux dans son esprit que dans la réalité. « j'ai des frères, peut-être que tu les a déjà croisés. ma famille fait de très bon sith. » Mais chez lui, l'ombre et la lumière n'étaient pas dissociés. La neutralité le définit. « je ne m'y suis jamais senti à ma place. » Est-ce cruel de dire ça à quelqu'un qui n'a pas eu la chance d'en avoir une ? Il pourrait l'envier, penser qu'il est ingrat. Les Kirk sont soudés et seront toujours là les uns pour les autres. On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis. Shireen n'ose plus toujours à son plat, ni regarder le pilote dans les yeux. Il y a autre chose.

Sans doute avait-il besoin que quelqu'un lui confirme cette idée qui trotte dans sa tête depuis un long moment. Il y a des concepts comme ça qui s'accrochent, qui refuse de partir comme des sangsues et sapent moral et énergie tant que l'on ne leur accorde pas l'attention demandé, qu'on passe une vie entière à ressasser. Les rêves. Les véritables rêves qui n'ont pas besoin que la nuit soit tombée pour sortir de leur cachette. Il se demande si Sherveen a des rêves lui aussi, si tout le monde partage cette étrange sensation qui le prend au coeur quand il est à sa place, derrière un fourneau. C'est quelque chose qui rumine depuis si longtemps, il sait bien que jamais ça ne le quittera. Sherveen a raison, il a juste à partir. Il doit le faire, il y pense depuis si longtemps. Il se sent idiot. Il a déjà la blaster contre sa tempe, mais il hésite à appuyer sur la gâchette foutre en l'air sa vie, sa carrière, son honneur. Ses poings se serrent. Il sera un traître à son tour, comme Vee. Est-ce que Sherveen a connu Vee ? Il réalise que dans le fond, il n'a jamais prit le temps de connaitre les gens. Il est toujours resté dans l'ombre, discret et agréable. C'est bien. C'est bien si personne ne sait rien de lui. C'est mieux comme ça.


« je suis désolé, tu sais. je n'ai jamais voulu en arriver là. » Il se gratte la gorge. Il a envie de lui dire qu'il est désolé de les trahir, eux. Ceux qui sont en bas de l'échelle et qui ont pu compter sur ses ordres. Laisser tomber les hommes qui ont suivi ses instructions, qui ont placé leurs vies entre ses mains. Il espère qu'ils ne souffriront pas de son zèle. La dernière chose qu'il veut, c'est que des dommages collatéraux tombent sous les tirs de blasters parce que son choix était égoïste. Il a fait en sorte que tous ceux qui l'ont aidé - sans le savoir - à conspirer puisse facilement être innocenté. Seulement son génie du mal sera incriminé. Sa lâcheté. « tu as raison, c'est ce que je vais faire, je vais partir. »  Il reste évasif, un sourire triste sur ses lèvres alors qu'il le regarde dans les yeux. « je ne pense pas qu'on aura l'occasion de se revoir un jour. » Plus énigmatique, il laisse sous-entendre que ce n'est pas par la grande porte qu'il va sortir et que leur prochain face à face ne sera pas sous la bannière de la fraternité.

Et puis, Shireen retrouve un peu de ses couleurs et se force à paraître plus enjoué. Il est agréable de pouvoir parler de ces choses là avec quelqu'un, même si c'est à demi-mot et qu'il doit sembler brumeux. Au fil de conversation il se sent plus à l'aise et évite de moins en moins son regard. « en attendant, je vais te préparer des rations tu m'en diras des nouvelles. il y a des allergies particulières à me faire savoir ?   » Il lui sourit amicalement. Ce sera d'une certaine manière son cadeau d'adieu, si Sherveen arrive à lire entre les lignes et comprendre qu'il est bientôt venu l'heure de se dire au revoir. « et toi, as-tu une passion ou le pilotage c'est vraiment ton truc ? » Dans un vaisseau, il est ridicule. Shireen admire profondément les pilotes. C'est effrayant de se retrouver seul dans l'espace, avec seulement quelques mètres carrés pour se protéger du vide, d'une mort assurée. Un destroyer est déjà plus vaste, une ville volante. «  tu n'as pas eu peur de voler à nouveau avec l'accident ? si ce n'est pas un sujet trop indiscret. tu n'est pas obligé de me répondre. »

Sherveen comprendra en temps voulu et de toute façon, il ne désire pas le mettre en porte a faux. Ce serait lui attirer des ennuis qui ne sont pas nécessaires. Il se souvient encore de la trahison de Vee, tout le monde a été convoqué, surtout ceux qui avaient des rapports étroits avec lui ou qui l'avait vu peu de temps avant son jugement et son éviction de l'empire. Il aura sans doute une enquête et moins il en sait, mieux c'est. Il ne pourra rien dire, si ce n'est que son commandant lui a avoué avoir envie de partir faire de la cuisine. Rien qui présage un pétage de plomb. En réalité il est a bout, il n'a qu'une hâte c'est de pouvoir partir pour de bon sans jamais se retourner.. Et plus il y pense, plus il l'écoute, plus il réalise qu'il n'a vraiment pas sa place ici. Auprès de gens qui prennent ces choses au sérieux, qui sont fidèles et honnêtes. Il s'est longtemps pensé ainsi, être quelqu'un de bien. Il n'est qu'un menteur.

Il préfère continuer le conversation amicale sur un terrain qui n'est ni glissant ni dangereux. Lui et la cuisine, c'est similaire. Il n'y a que ça, il serait fou de tristesse si il devait perdre ses mains demain, même si c'est quelque chose qui peut se remplacer avec la technologie. L'épreuve psychologique et la rééducation que cela demande atteindrait son moral. Il n'ose pas imaginer ce que Sherveen a traversé avant de monter à nouveau dans un chasseur, les douleurs qui doivent encore le réveiller dans la nuit. Mais quelque part, il pense aussi à ceux qui se retrouvent de l'autre coté des tirs, ceux qu'ils ont déjà abattus. Au moins sa passion à lui est sans danger, il risque au pire d'empoisonner quelqu'un, ce qui reste très rare. Ce serait vraiment un manque de chance ou une erreur de sa part. Il peut réaliser de très mauvais plats, il ne sera fera pas tuer pour ça. C'est juste du plaisir et de la créativité. Tout l'inverse de son poste actuel qui lui demande d'être rationnel, d'avoir des responsabilités qu'il refuse d'assumer. « j'imagine que tout le monde t'as fait la morale, comme quoi tu dois te ménager et faire attention à tes blessures. » C'est son rôle à lui aussi, de s'assurer que ses hommes se portent bien. Qu'ils ne sont pas un danger ni pour les autres ni pour eux mêmes. « alors, je vais me garder de le faire aussi. je suis contente que tu sois en un seul morceau. tu as intérêt à continuer comme ça, sinon tu ne pourras pas goûter mes burgers. » il ricanne. « certains diront qu'il faut bien mourir de quelque chose. il ne faut juste pas penser à ça, on peut se tuer en tombant d'une chaise, ce serait dommage de s'empêcher de voler juste pour ça. » Et il dit ça en étant un peureux qui a toujours eu peur de tout, de sa propre ombre. « un jour il faudra que tu me montres ça quand même, ce que ça fait de piloter, parce que c'est différent un croiseur. c'est pas très fun. » Promesses d'un avenir qui n'aura jamais lieu. « si on reste dans le cadre professionnel, je crois que je m'en sors bien quand je me bats. j'ai juste un rapport compliqué avec la violence et la sensation que ça me procure. » Il baisse les yeux à nouveau, ayant déjà prit trop de gallon.

Le bien et le mal, deux notions qui sont souvent vues comme totalement opposées, mais le monde n'est pas aussi manichéens qu'il le paraît, encore plus dans un contexte de guerre. Et Shireen a l'impression qu'elle n'a jamais vraiment cessé, cet guerre, qu'elle continue encore de palpiter comme un coeur à l'agonie, au plus profond d'eux. l'Empire n'en a pas fini de ses désirs d'expansion et il y aura toujours des gens pour lutter contre le joug. Là où les choses se compliquent moralement pour lui, c'est qu'il n'a pas l'impression de faire la bonne chose, d'être le bon soldat. Il ne se sent pas en train d'accomplir une grande destinée et la plupart du temps, ses actes lui inspirent un profond dégoût. La seule chose qu'il le retient de claquer la porte, c'est qu'il a peur de la manière dont il va baisser le rideau. Il a toujours eu peur, d'aussi loin qu'il se souvienne. Shireen est juste un pleutre caché dans l'apparat d'un loup. Bien qu'il doute en avoir le temps, il veut tout de même se proposer pour entraîner Sherveen. Histoire d'être certain qu'il puisse se débrouiller tout seul. Parce qu'ils sont amis, camarades, que ça devrait compter plus que ça à ses yeux, mais même là il continue de mentir et prétendre qu'il n'y a pas de problèmes ou qu'ils peuvent être facilement réglé.

« ah ! si tu veux, je peux te montrer deux trois truc. » Il en connait un rayon, après tout, il a été à l'académie Jedi quand il était enfant, il reçu quelques bases, mais il n'est pas allé plus loin. « mon père m'a entraîné à la dure, mais ne t'inquiète pas. moi je n'aime pas trop me battre, juste c'est important de savoir se défendre... je suis pas à l'aise pour... » tuer des gens. Il se gratte nerveusement le bras, en souvenir de brûlure, de coups, d'entrainement qui durent au delà des heures raisonnables. Parfois il se réveille au beau milieu de la nuit et il  s'attend encore à voir l'homme surgir pour l'emmener en mission avec lui alors que la fatigue lui broie les os. Shireen s'imaginait qu'être adulte lui libérerait d'un poids. En réalité, toute sa vie il a été le poids que quelqu'un porte vainement sur ses épaules et il a encore le sentiment d'être le même enfant effrayé qui veut satisfaire les siens car décevoir veut systématiquement dire ne pas être aimé. Il soupire, essayant de chasser ces images qui lui parviennent pas flashs inconsistants, et surtout il ne veut pas montrer à Sherveen ce qu'il ressent.
Peu importe à quel point, parfois, les mots sont au bord de ses lèvres et il aimerait pouvoir dire qu'il a besoin d'aide.

Toutes les réflexions apportées par sa discussion avec le soldat le travaillent et lui font voir les choses sous un autre angle, mine de rien. Il en arrive presque à penser que ce n'est pas si grave ce qu'il vit. Qu'il n'est pas obligé d'en arriver jusqu'à la trahison pour fuir et qu'il serait tout aussi aisé de demander un certificat d'inaptitude a Mavee et....
Sauf que Mavee est mort, officiellement. Mavee n'existe plus, rayé des données. Un matin il s'est levé et on leur expliqué qu'on ne devait plus en parler. Et lui sait maintenant que Vee n'est pas mort, qu'il va bien. Alors il ne peut soudoyer personne pour faire croire qu'il n'est pas capable de diriger un bataillon et il sait qu'il passe les tests psychologiques malgré tout. « je suis vraiment pas fait pour ça, je sais juste obéir aux ordres.   je me dis que j'étais pas si mal quand j'étais un grande en dessous. » Il ricane joyeusement, même si le coeur n'y est pas tellement. « c'est bien de se sentir à sa place. je sais que je suis un peu fils de alors... c'est pas super simple tout le temps. » Il ne partage pas tellement la même vision des gens avec ceux qui portent son nom. Il devrait faire de l'abus de pouvoir, d'après le guide du parfait fils modèle, mais ça ne l'intéresse juste pas.