A ciel ouvert | Ft. Satya

"A ciel ouvert"

La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

        Cela faisait depuis vingt années du calendrier galactique, que l’Egide avait quitté Naboo en quête de vestiges des temps anciens. Une partie de leur groupe était de retour sur la planète suite à l’appel du conseil Jedi un an plus tôt. Les yeux bleutés de Kal’ndra balayaient le quai de fortune en pleine forêt d'un regard neutre, elle était arrivée à bord de son propre vaisseau, Jade et Idris à ses côtés. Kalae et Faora étaient tous deux rester sur Tython pour continuer les travaux sur Yggdrasil, bien qu’ils n’eussent guère la possibilité de retourner sur la planète en question, ils pouvaient toujours continuer à étudier l’holocron trouver là-bas. Le regard de la Togruta s’attarda un instant sur les visages de ses camarades, leur regard humide et ils fixaient le paysage sans s’en détourner... Ils tremblaient légèrement tous deux et leurs respirations se saccadaient. Déterminée, Kishar leur annonça. « Il n’y a pas de raison d’avoir peur, là où nous avons atterri, il y a peu de risque que l’on soit... »  
           Idris interrompit alors la Jedi d’un râle de déception et de frustration. « Ne gâche pas ce moment Kal, sérieux ! » S’écria-t-il en levant les mains en l’air outré, avant de rajouter sous le sourire discret de Jade. « Comment peux-tu confondre la joie avec la peur, c’est fou ça !? Arf... Laisse tomber, allons aider les autres à décharger le vaisseau principal. » Abandonna-t-il, Jade se contenta de tapoter le dos de la Togruta avant de suivre Idris à l’extérieur pour rejoindre l’Egide. Kal’ndra était restée immobile, cherchant à comprendre où elle s’était trompée cette fois. Ils étaient sur le point de pleurer, non ? Songea-t-elle. Comment pouvait-on pleurer de joie ? Se demandait-elle, tout en se disant que c’était complètement absurde comme comportement. Elle finit par sortir à son tour du vaisseau pour rejoindre sur le terrain jusqu'à l’Egide. Elle passa devant Maître Fenrir qui s’adressa à deux personnes qui semblait tous deux puissants dans la force, un rouquin et une jeune fille qui ressemblait à Maître Satya Tanay.

        Elle poursuivit son chemin sans s’arrêter, ne tenant en rien à les déranger. Quand elle arriva à l’Egide, elle vit qu’Idris et Jade, ses camarades, aidaient déjà les padawans et les quelques chevaliers à descendre du vaisseau les matériels médicaux et les provisions, dont les caisses étaient soigneusement empilées à quelques mètres du vaisseau. Elle attrapa à son tour une caisse pour l’amener au point de déchargement. Elle se rappelait du moment où elle avait dû faire le même exercice quand l’Egide avait atterri pour la première fois sur Tython et qu’elle n’était encore elle-même à l’époque qu’une padawan. La Togruta se rappelait qu’elle avait bien du mal à porter les caisses après plusieurs allers-retours, mais aujourd’hui son corps avait depuis longtemps gagner une force physique et après plusieurs allers-retours elle ne ressentait aucune forme de fatigue. Dans le cas contraire, elle aurait tout simplement médité un peu pour récupérer de ses efforts.
         Elle se tourna vers une présence familière, lorsqu’elle eut fini. « Tu ne voulais pas accompagner Maître Fenrir au conseil, Satya ? » Demanda alors Kishar, elle était sans doute bien la seule Jedi de rang chevalier à appeler Satya par son prénom. Après tout, elles se connaissaient et avaient grandi ensemble, souvent camarades de mission et une amie, sans doute la première de la Togruta qui avait toujours eu du mal à se sociabiliser à cause de sa sociopathie. Elle fixa d’un air intrigué le Maître Jedi, avant de fixer le paysage. À son tour, songeant qu’il y avait de bien meilleurs moyens de venir en aide à la population qu’en se jetant directement eux-mêmes dans la gueule du loup. Bien sûr, Maître Fenrir sait qu’il ne faut pas forcément joindre la rébellion avant de savoir si elle est bénéfique pour le peuple, mais fallait-il qu’on revienne sur Naboo pour autant ? Ils avaient bien trop peu d’information sur ce qui se passe réellement sur cette planète, Kishar songeait qu’il n’était pas réellement sage de n’avoir que la version des Rebelles en guise de récit.

"A ciel ouvert"

La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

       
Cela faisait si longtemps que Satya avait laissé Naboo derrière elle... Lorsque l'Egide était sorti de l'hyperespace elle avait contemplé l'approche de la planète qu'elle avait pendant si longtemps appelé chez elle. Tython l'était devenu, à plus d'un titre. Une planète vierge, loin des manipulations et des jeux politiques de la monarchie qu'elle avait tant détesté. Loin du contrôle d'une institution dans laquelle elle ne retrouvait pas ses valeurs. Sur Tython, ils pouvaient réellement et pleinement être qui ils étaient destinés à être. Là-bas, ils n'étaient pas un bras armé d'un régime, ils étaient une force de médiation, de soutien aux population, et pouvaient librement se livrer à leurs apprentissages et à leur philosophie sans restrictions.

Mais revenir sur Naboo l'avait plongé dans une drôle de nostalgie. Elle se retrouvait là où elle avait grandi, muri, et avait ce sentiment au fond d'elle qu'elle aurait peut-être son rôle à jouer, dans la continuation du rôle qu'elle avait assumé depuis Tython, depuis qu'elle était devenue chevalier, et maître.
Et il fallait le dire, mettre de la distance entre Tython encore tant peuplé du souvenir de son padawan ne pourrait lui faire du mal. Mettre un peu de distance pourrait peut-être l'aider à refermer cette blessure. En tout cas, elle l'espérait.

Une fois l'Egide amarré à la base de la rébellion, le ballet pouvait commencer, il fallait décharger les denrées qu'ils avaient ramené, ainsi que toutes les fournitures dont la résistance avait terriblement besoin. Cela avait été leur mission, répprovisionner et offrir un soutien matériel. Quand au reste....
Ses pensées furent interrompues par Kishar, une de ses plus proches amies au sein de l'ordre. Les deux avaient fait une grande partie de leur apprentissage ensemble, et Satya admirait le travail de la togruta. Elle l'avait souvent accompagné, lorsque ses travaux exigeaient des négociations plus ou moins fines avec les populations locales. Ce n'était pas toujours le point fort de KIshar mais Satya avait appris à aussi apprécier cela chez son ami, à regarder sa différence avec indulgence, mais surtout une certaine forme de tendresse.

- Je dois t'avouer que je ne suis pas particulièrement pressée de me retrouver au milieu de tractations politiques. Ni de me retrouver immédiatement enfermée après le voyage. J'ai plutôt envie dun peu d'air frais, et celui de Naboo a un goût de nostalgie.

Satya se tourna vers son amie, un petit sourire gênée sur les lèvres. Elle avait donné un coup de main rapide pour le déchargement, mais s'en était rapidement détourné pour observer depuis l'immense porte du hangar à vaisseau l'extérieur. Le paysage de Naboo lui avait manqué, malgré toutes les planètes fascinantes qu'elle avait pu voir depuis. Elle aurait pu accompagner Aaron, c'était bien souvent sa place après tout. Mais son ancien maître ne lui en voudrait pas de le laisser se charger de tout cela. Elle avait plutôt envie de rencontrer les jedis qu'ils avaient laissé derrière eux et les membres de la rébellion sans le decorum qui allait avec. Elle avait besoin de véritablement les voirns leur élément pour se faire son avis quand au reste de leur mission et de leurs relations...

- Nos hôtes ont l'air prévenants et heureux de nous voir. Qu'en penses-tu ? J'ai l'impression que tu as des réserves sur notre présence ici.