[FLASHBACK AN-16] Même les plus grands sages ne peuvent connaître toutes les fins

Même les plus grands sages ne peuvent connaître toutes les finsKate déambulait le long des couloirs, se rapprochant peu à peu de la sortie du temple. Elle passa devant l’aile attribuée aux médecins du temple, où elle s’était déjà retrouvée plusieurs fois, suite à un entraînement ou une mission. Où elle s’était inquiétée pour d’autres Jedis et avait médité sur leur guérison. Elle longea les arènes d’entraînement, où les initiés se préparaient éternellement à l’examen du courage. Où elle s’était elle-même entraînée un jour. Où elle avait été repérée par son futur maître et avait elle-même remarqué celui qui deviendrait son padawan. Elle dépassa les passerelles qui menaient aux hangars et terrasses de décollage, où elle avait passé un nombre incommensurable d’heures à affiner sa technopathie. D’où elle s’était envolée de multiples fois en direction d’une multitude de planètes. Où elle avait atterrit tout autant de fois avec le sentiment de rentrer chez elle.
Tous ces lieux qui avaient fait sa vie, qu’elle contemplait pour la dernière fois.

Flashback :
Le rapport de mission de Kate a depuis longtemps touché à sa fin et s’est transformé en débat animé. Ses décisions sont remises en cause, son enseignement revu et corrigé, ses questionnements et requêtes tues et balayées. Mais Kate a de plus en plus de mal à l’accepter.
Gen : A quoi bon me nommer Maître s’il n’y a aucune confiance en mes compétences ? A quoi bon m’offrir une place au Conseil si ma voix n’y est pas la bienvenue ?
Kael, son Padawan, reste silencieux à ses côtés. Il le sent, tout le monde le sent, la Force atteignant un point culminant, un équilibre fébrile avant de basculer dans l’irréversible.
Maître So: - lors que proposez-vous, Maître O’Raura ?
Kate n’en revient pas. Ils n’auront pas la volonté de reculer, de changer, ni le courage de l’écarter. Quelques minutes plus pard, Kate quitte la Chambre de Conseil, son Padawan, et l’Ordre.

Aucune peur, aucune peine ne lui pinçait le cœur. Elle était étrangement habitée par une sorte d’impatience, une exaltation à l’idée de cette nouvelle vie qui s’annonçait. Tout était en perpétuel changement. L’univers entier ne cessait de se reformer à des échelles différentes. C’était la raison même pour laquelle l’attachement était interdit aux Jedis. Accepter et apprécier que rien ne durait éternellement. Ceci n’était qu’un changement de plus. Kate se surprenait à ne pas s’être tant attachée à ce lieu, à ces personnes… A quelques exceptions. Certaines séparations se feraient sentir plus que d’autres...

Flashback :
Kael l’a rattrapée au pied de la flèche où se trouve la Chambre du Conseil. Kate s’en veut d’abandonner ainsi son Padawan. Elle lui explique que c’est le chemin vers lequel la Force la pousse, mais que cela ne doit pas être nécessairement le sien aussi. Qu’il doit finir sa formation, sans elle, avec un Maître plus apte, plus approprié. Kael est l’une de ses seules sources de doute et d’inquiétude. A quel point son départ va entraver son apprentissage ? Parviendra-t-il à devenir Chevalier une fois partie ?

Kyl'an, son ancien maître, avait croisé sa route au sortir de la bibliothèque, comme s’il l’avait attendue pour un dernier au revoir. Il n’avait semblé ni  surpris, ni déçu, ni contrarié. Il restait le maître patient et compréhensif qu’il avait toujours été.
Kyl'an Kernunnos : Nous nous reverrons dans la Force. Furent ses mots d’adieux.

Kate avait poursuivi son chemin par-delà les immenses statues des sages, dont elle contempla une dernière fois les visages. Elle n’était pas la première Jedi à volontairement leur tourner le dos. Ne serait certainement pas la dernière. La Force détourna un moment ses pas pour la faire passer par les jardins du temple, où une figure familière se trouvait. Kate pris place aux côté de Maître Fenrir en silence, trouvant calme et plaisir dans le son du vent et des pensées calmes d’Aaron. Sa télépathie avait souvent été source d’agacement lorsqu’elle avait été jeune. Aujourd’hui, elle se demanderait si cette présence familière dans son esprit allait lui manquer. Quelle distance ce lien pourrait-il tenir. Si même Aaron chercherait à la joindre après son départ.
Gen : Je ne reste pas longtemps. Énonça-t-elle de manière neutre.
Pour des oreilles extérieures, cela pouvait tout à fait signifier qu’elle comptait quitter les jardins et rentrer à l’intérieur dans quelques minutes. Mais pour ces âmes liées, cela était l’annonce que Kate quitterait bien plus que les jardins.

Même les plus grands sages ne peuvent connaître toutes les finsKate tourna son regard vers Aaron. Les yeux bleus se rencontrèrent, ne se fuirent pas. Il fût un temps, Kate ne parvenait pas à soutenir ces pupilles perçantes, que l’on interprétait bien souvent à tort comme hautaines. Aujourd’hui, elle s’y perdait, tant et si bien qu’elle ne savait plus tout à fait si elle entendait les dires du Maître via ses oreilles ou son esprit. Sans doute les deux. Ils résonnaient en elle de toute leur sagesse, nommant une vérité qu’elle connaissait déjà, mais qu’elle peinait à affronter.

Pensées de kate : Et pourtant les sources de lumière sont si nombreuses. Il est si aisé de s’y méprendre, de confondre une étoile avec la lune qui ne fait qu’en refletter l’éclat… A explorer d’autres chemins, n’est-il pas plus aisé de perdre sa route ?

S’écarter du droit chemin… Menace tant proférée par les plus hauts. Nombreux étaient les Jedis qui s’étaient éloignés des vœux du Conseil, que l’on avait retrouvés des années plus tard, en proie au côté obscur ? Comment savoir avec certitude que ce n’était pas la route qu’elle se traçait dès à présent ?…

Personne ne peut le savoir, lui répondit sa voix intérieure, l’écho de la Force en son cœur. Personne ne peut connaître l’avenir avec certitude. C’est un précepte Jedi, une vérité bien connue, que tout Padawan devait accepter. Kate ne pouvait qu’avoir confiance. Comme son maître avait confiance en elle, confiance en les leçons qu’il lui avait apprise, confiance qu’elles lui serviraient le moment venu, comme toujours depuis qu’elle était devenue Chevalier.

Lorsqu’Aaron fit allusion à mémorer son histoire à venir pour la postérité, les épaules de Kate furent secouée par un rire silencieux, faisant écho aux éclats grave de Maître Fenrir.

Kate : Si ce sont des mémoires que tu veux, je peux tout à fait emmener un de ces holocrons avec moi. Répondit-elle d’un sourire tout aussi espiègle. Désormais plus âgée et plus sage, elle prenait part à ses plaisanterie avec plaisir, plutôt que de s’en offusquer. Libre à tes futurs padawans d’en retrouver la trace pour apprendre le résultats de mes grandes découvertes.

Une arrogance à faire tomber Cassiopeia Bakkaghai de son siège du Conseil. Leurs rires rebondirent contre les murs du temple, avant de s’envoler dans les courants du ciel et de la Force. Un silence s’installa, et c’était à se demander s’ils ne venaient pas d’échanger leurs dernières paroles. Mais ce n’était pas du goût d’Aaron, qui lui donna quelques derniers conseils et clairsemés de souvenirs nostalgiques.

Kate : Au final, moi et ces pirates sommes restés en plutôt bon termes. En effet, et c’était sans doute ce en quoi Aaron lui étai venue en aide, pour l’empêcher de rejoindre Hondo et son équipage.
Pensées de Kate : Qui sait, peut-être que la prochaine fois, ton padawan devra sauver tes miches de mon équipage de pirates ? Quelque part dans la galaxie, une canaille se tordait de rire à l’idée.

Mais il n’y avait aucun danger. Ce n’était qu’un sombre chantage et l’ultime possibilité de faire primer la justice qui l’avait, momentanément, faite envisager la piraterie. Kate avait bien trop de dévotion et d’empathie pour ne serait-même qu’envisager cette voie.