The rythme of the day - feat Cassian

Le marché Noir de Theed était un évènement hebdomadaire, un endroit où trouver les objets les plus extrêmes et les plus bizarres de la galaxie. Technologies obsolètes, drogues récréatives, androïdes cassés, armes non répertoriées, mais aussi toutes sortes d'alcools et de nourritures disponibles à la contrebande. Un vrai petit paradis des plaisirs de la vie comme dirait certain, un vivier d'escrocs pour d'autres.
Honnêtement je ne saurais pas ce qui m'avait amené à y mettre les pieds, peut-être un besoin d'évasion du cadre stricte impérial ? La Force s'y sentait sans cesse en ébullition par de multiples sentiments contradictoires, c'était rafraichissant du calme plat et de la peur constante de la station impérial. J'avais grand besoin de prendre l'air et l'ambiance des bars ne m'auraient pas suffit aujourd'hui. Une activité exotique, peut-être regarder des courses illégales. Acheter quelques produits proscrits par le régime dictatorial en vigueur, que je pourrais ramener sous le manteau dans mon dortoir personnel et échanger contre des faveurs. Oui ça sentait le bon plan.

Je me baladais sans but précis dans les allées étriquées, fouillant des yeux quelques étalages de biens, cherchant la perle rare. Pourquoi pas ce thé Tarine, agrémenté d'herbes relaxantes, de quoi pouvoir s'endormir sans risquer une insomnie à cause d'un cauchemar, cela semblait presque parfait. Seulement la crainte que le produit ne soit pas conforme était toujours présente, qui savait ce qu'il y avait dans ce mélange là en particulier ? Ce n'était certainement pas le moment de me faire remarquer, mais l'impulsion me poussa à acheter malgré les doutes certains ce mélange particulier. Il sentait bon, l'amertume laissait place à une douce odeur fleuri et enivrante. Au pire la Force aidait parfois à purger certaines substances illicites. Je ne risquais certainement pas une overdose n'est-ce pas ? Tant pis, de toute façon, nous n'avons qu'une vie et le temps passé chez les stupides impériaux se faisait de plus en plus long. Je sentais l'obscurité se refermer petit à petit à travers mon esprit tourmenté, j'avais besoin de vacances, de prendre l'air, de voir autre chose, d'oublier. C'était parfait.

Alors que j'échangeais l'argent contre le thé emballé dans une jolie boite en fer chromé, mes sens se mirent soudainement en alerte alors que des cris se faisaient entendre dans la rangé d'à côté. Evidemment, les problèmes viennent toujours aux Jedis n'est-ce pas ? Impulsion de la Force à agir ou malchance extrême, je ne saurais de quel côté pencher mais ce qui était certain, c'est que je n'allais pas rester les bras croisés. Rangeant l'emballage dans la manche de ma cape noire finement taillée, je me dirigeais à grand pas vers l'agitation grandissante. Une foule de personne commençait déjà à se former sur ce qui s'apparentait à un stand tout aussi banal que les autres. Des hommes habillés en noir, des masques sur le visage, semblaient menacer un des commerçant. Cela sentait le règlement de compte ou l'avertissement à pleins nez. Pourquoi se mêler de toute façon des histoires de la pègre hein ? Pourtant les armes menaçantes étaient tout de même pointées vers des gens qui n'avaient rien demandé. Mon code d'honneur m'empêchait de rester là, à attendre, les bras croisés, qu'il se passe une catastrophe.

Poussant la foule compact du mieux que je le pouvais, je parviens à me glisser furtivement sur la droite d'un des intimidateurs. Sortant mon blaster à la main et priant pour ne pas m'en servir, je le pointais soudainement contre le flanc de l'homme que je tenais désormais en joug. Celui-ci n'avait pas de masque mais il semblait faire affaire avec les autres. Le chef peut-être ? Ils étaient souvent assez arrogants pour se montrer à visage découvert, pensant que leurs autorités naturelles leurs conféraient un statut de protection efficace. Baliverne ceci dit, ils étaient juste cons la plupart du temps.

- Par l'autorité de l'armée impériale, je vous soumets à un contrôle d'identité Monsieur et vous encourage à coopérer, si vous ne voulez pas finir votre nuit dans une cellule crasseuse.

Parfois, faire partie de l'armée impériale, même si je n'étais certainement pas un stormtrooper ni un capitaine, avait du bon. De toute façon, il était vivement conseillé pour tout officier de mon statut de rétablir l'ordre dans toutes situations instables de la ville. Je ne faisais que mon travail n'est-ce pas ? J'étais peut-être un peu curieux également mais surtout je voulais éviter un bain de sang inutile. Les morts s'entassaient déjà suffisamment dans les fosses communes pour les remplir davantage.

@Cassian Cloudpiercer

 

- On ne vous a jamais appris le respect à ce que je vois, vous voulez vraiment finir dans une cellule crasseuse...honnêtement c'est pas si confortable, ça pue et la nourriture y est franchement dégueulasse, s'ils vous laissent pas crever de faim...

Le blaster était toujours fermement enfoncé contre la tempe du potentiel criminel. Voyou, il l'était surement vu sa dégêne sordide toute droit sortie d'un vieux holodrame de gangster. Non pas j'étais une personne à juger sur l'apparence mais entre ça et la scène macabre autours de nos pieds il y avait peu de doutes. Cependant, ce que disait le passeur semblait presque juste. La Force ne cessait de chuchoter : DANGER DANGER et les deux types cagoulés étaient toujours aussi menaçant, semblant beaucoup trop confiants. Je n'aimais pas ça, pas ça du tout. Ca sentait l'entourloupe à pleins nez, le coup foireux de trop et mes réflexes étaient prêt. De plus, je ne pouvais ignorer la vie de pauvres innocents qui gisaient à terre dans une mare de sang frais.

Ma main droite se posa brusquement sur la tempe gauche du voyou, l'autre étant occupée actuellement par un blaster froid prêt à être dégainer si besoin, alors que je me concentrais, faisant le vide dans mes pensées, chassant le stress de mon corps tendu. Oui c'était ça, cet endroit sans bruit, comme un lac calme tremblant légèrement sous une légère brise d'été. "A mon signal, baisse toi", la communication envoyé par un lien télépathique, bien pratique dans de telle situation où communiquer discrètement est là clé. Je n'aimais pas particulièrement utiliser la Force ces temps-ci mais la base impériale était loin, les sith devaient surement être occuper à chasser les Jedis en liberté donc je ne risquais rien, j'espérais, cela serait totalement con de se faire prendre pour une rixe dont je n'étais même pas mêler. Mais bon, complexe du héros, devoir du Jedi, c'est un peu la même chose et ça te fout toujours dans des problèmes monstres de toute façon...

Je tentais d'atteindre leurs esprits faibles et stupides avec la Force et le voyou n'avait pas tord, ça puait la culpabilité à pleins nez et surtout la satisfaction du travail réussi. Cela me dégoutait, la guerre avait suffisamment son lot de cadavres pour en rajouter davantage. Certains individus n'en avait strictement rien à foutre ceci dit et deux d'entres eux étaient là, à quelques mètres. J'avais auparavant eu beaucoup de scrupules à prendre des vies, mais la guerre vous change en profondeur, et après avoir vu tant d'amis mourir au combat ou risquer leurs vies pour la bonne cause, je n'hésitais plus vraiment. C'était après tout débarrasser la galaxie d'un problème de plus non ? Je savais que cela me rapprochait de l'obscurité mais j'étais arrivé à un stade où je n'en vais plus grand chose à faire...j'étais seul depuis trop longtemps dans l'empire, loin des gens qui me sont chers, obligé de voir mes propres amis se faire tuer sous mes yeux sans pouvoir bouger le petit doigts. A quoi bon n'est-ce pas ? Le désespoir ne cessait de grandir davantage dans mon âme, qui se teintait petit à petit des ténèbres chatoyantes. Ca m'appelait, tous les jours, quand je marchais, quand je dormais, jusqu'à mes cauchemars. Sans parler de la fatigue qui semblait rendre mes os aussi lourd que le durasteel. Je n'étais pas loin d'abandonner cette fichue mission de merde. Bientôt deux ans, et toujours aucune avancée. L'empire continuait son expansion, l'Alliance était traquée et le peuple souffrait toujours autant. Je resserrais fermement ma main sur l'arme qui brûlait presque de ma fureur vengeresse.

- MAINTENANT

Le click familier de la détente s'activa soudainement alors qu'un boulon de blaster mortel parti à une vitesse fulgurante contre l'une des deux silhouettes cagoulés. L'autre sortait déjà son arme fumante.

lancés de dès:

La Force n'était décidément pas avec moi aujourd'hui, alors que je voyais au ralenti ce foutu boulon allait s'encastrer dans un bidon d'essence, rien que ça. Une terrible explosion retentit, soufflant une partie de la façade de la boutique dont les gravas retombaient en chaine sur les quelques personnes à proximité. Le souffle m'a projeté à quelques mètres derrière le voyou, qui semblait n'allait pas si bien non plus, alors que je sentis une douleur fulgurante dans ma cuisse gauche, au dessus du genou. Mon ouïe  semblait totalement incapable d'entendre le moindre son, c'était comme si ma tête était plongée dans un étau particulièrement serrée. Seul un sifflement atroce semblait persister. La fumée de l'incendie générait commençait déjà à attaquer mes poumons alors que je toussotais violement, tentant de me protéger au mieux. Dans tous ce chaos, j'avais perdu la trace des deux autres cagoulés mais au vu des tirs de blasters qui pointaient vers nous, ils ne devaient pas être loin et certainement pas ravie que j'ai failli tuer l'un des leurs. Cette putain de journée de vacances ne pouvait évidemment pas aussi bien se passer n'est-ce pas ?

- Putain de merde, allez mec, faut qu'on bouge.

Je m'approchais de lui du mieux que je le pouvais, avec la tige métallique plantée dans ma cuisse gauche qui me soulevait le cœur à chaque pas. Je serrais les dents, tentant d'atteindre un état méditatif léger afin de supprimer la douleur de mon système, pour se mettre à couvert alors que nous étions toujours canardés comme des proies face à des chasseurs particulièrement coriaces. Je m'approchais de l'homme, passant un bras autours de ses épaules, le hissant avec moi alors que nous marchions vers une plaque d'égout ouverte. C'était peut-être le seul refuge sûr pour l'instant. Le trou ne semblait pas trop profond et j'aurais de toute façon était incapable d'utiliser l'échelle avec une telle blessure. La chute ne fut pas longue mais l'atterrissage n'était pas mon meilleur essai, je dois l'avouer, mais pas aussi foutue que ceux d'Aziel, on peut difficilement faire pire de toute façon.

Me tournant vers l'homme qui descendait à ma suite avec son foutu droïde (qui amène un droïde dans les égouts s'il vous plait ?), j'essuyais d'une main la sueur qui perlait sur mon front.

- Bon c'était moins une mais je doute que ces débiles restent là haut sans rien faire. Va pas falloir tarder à bouger. Au fait, je suis Horion.

@Cassian Cloudpiercer