I want you Back - Feat Remus and Azazel

L'arrivée il y a quelques jours à la station Impériale en orbite de Theed ne fut pas un évènement de tout repos. Rencontrer ses supérieurs, subir un interrogatoire sur la Force, s'installer dans un nouvel espace qui se retrouvait être un dortoir commun avec trois autres techniciens, mes journées ont été plus que remplies. Ce qui en soit n'était pas une mauvaise chose car je ne pouvais m'empêcher d'avoir le cœur qui se serre en pensant à Aziel que j'avais laissé seul, à la base, après notre première nuit. Je peux encore percevoir sa chaleur, son odeur sur ma peau, ses doux chuchotements à mon oreille quand nos corps ne cessaient de se réunir...l'amour brûlait encore dans mes veines comme un liquide explosif et j'étais triste, mélancolique. Pourtant ici, il ne pouvait pas y avoir de telles pensées, de tels regrets, c'était beaucoup trop dangereux avec l'équipage Sith qui ne cessait de me tourner autour. Alors j'ai fais comme j'avais toujours fait, j'ai enterré tout cela, dans un espace restreint au fond de mon esprit, protéger par une barrière de Force infranchissable, peu importe si je devenais un connard imbu de sa personne et froid, c'était après tout ce qu'on attendait d'un impérial. Pas de place pour la tendresse et l'amour, seulement une détermination impitoyable pour éliminer les rebelles et accroitre le pouvoir de l'empereur.

J'avais une mission à remplir, une mission délicate, dangereuse et j'étais plus que prêt à transmettre toutes les informations que je pourrais obtenir, peu importe les conséquences. J'avais été formé pour cela, en tant que Jedi puis en tant qu'opérateur sur le terrain, il était temps de rentrer dans l'arène. J'effectuais actuellement deux quarts de travail par jour, dans l'aile technique de l'Empire. J'étais sur une conception de nouveaux chasseurs Tie, plus rapides et plus performants, les pièces nous manquaient encore mais le prototype avançait bien sous les ordres des ingénieurs. Dire que j'étais épuisé serait un euphémisme, on attendait beaucoup des nouvelles recrues, qu'ils soient fiers de faire partie de pareil machine mais qu'il soit disponible et dynamique. Alors je ne lésinais pas sur les efforts et je travaillais toujours plus, prenant des heures supplémentaires s'il le fallait. De plus, cela me permettait de récolter un maximum d'informations.

Nos repas étaient constitués de barres de rationnements insipides mais dont la teneur en protéines et en calories étaient parfaites pour faire fonctionner un corps humain correctement. Pas de places au plaisir ici, seulement penser travail, manger travail et dormir travail. Mon plateau déposé dans un des racks prévus à cet effet, je décidais d'une petite promenade pour digérer, marchant dans les couloirs sans but précis que celui de trouver une fenêtre ouverte sur l'espace et les étoiles. Cela m'aidait à méditer et me concentrer davantage sur la mission. Seulement ce soir, mes pas m'ont porté par une impulsion de Force discrète vers une grande porte ouverte sur une salle d'entrainement. A première vue elle était vide mais quand j'y ai pénétré sans savoir pourquoi, je vis deux personnes que je connaissais bien s'entraîner au sabre. Remus et Azazel. A leurs vues, mon cœur s'est serré, cela faisait quelques années que nous nous étions quitté en assez mauvais termes. Pourtant je garde encore au fond de moi des joyeux souvenirs d'enfances, des rires et des confidences sur l'oreiller. Parfois la vie vous mène vers des chemins obscurs et certains s'y perdent.

Je m'apprêtais à rebrousser chemin, n'étant pas encore prêt à leurs faire face quand soudain mon regard croisa celui de Remus. Mes pas se figèrent, comme si le temps était en suspension. J'étais indécis sur la démarche à suivre mais finalement je me suis avancé vers eux, redressant ma posture, tentant de donner une certaine confiance dans ma silhouette et ma démarche.

- Salut...cela fait longtemps. Mes mains tentèrent de rester immobiles mais je les sentais trembler légèrement. Ce qui allait résulter de cette rencontre était un flou total mais j'y espérais quand même un peu des bonnes choses. Camps différents peut-être mais la chaleur d'une amitié était ce qui me permettrait de mener à bien ce pourquoi j'étais ici. Une belle distraction en somme.

- Toujours aussi doué avec un sabre à la main Remus, Aza ne t'a pas encore mis à terre cependant ? J'en suis étonné.
 

Un pas de côté, un en arrière, pour retourner vers l’avant.
La magnificence des deux sabres lasers blancs fendaient l’air avec allégresse, se rencontrant avec une élégante brutalité. Tels étaient les entraînements quotidiens de Remus et Azazel : une danse qui ne finissait jamais. Là où les coups impressionnants du Sith pouvaient la scinder en deux, l’ancienne Jedi se montrait merveilleusement agile, esquivant les attaques avec prestesse. Difficile de savoir qui prendrait le dessus, surtout lorsqu’on savait qu’aucun des deux ne se risquerait de faire du mal à l’autre. « Tu pourrais frapper plus fort, Kirk, où craindrais-tu de briser ton précieux sabre ? » le nargua-t-elle, son rire d’enfant résonnant dans la pièce.
Peu à peu, Azazel retrouvait sa joie de vivre et ce, en compagnie de son meilleur ami. S’accommoder à un nouvel environnement n’avait pas été des plus aisés après autant de temps au sein de l’Académie et des locaux Jedis, mais Azazel avait appris rapidement. Remus s’était montré d’une loyauté sans faille envers elle et l’épaulait en toutes circonstances. Elle pourrait certainement pas le remercier assez pour cela et lui en serait éternellement reconnaissante.
Il était à lui seul, parvenu à remplir le vide qu’avaient laissé Jédiaël, Mara, Ariès et tous ceux qui avaient un jour prétendu l’aimer. Remus avait tenu des promesses formulées deux décennies plus tôt : notamment celle qu’ils ne s’abandonneraient jamais et ne se perdraient pas de vue aisément. Lui, était un véritable frère.
Si bien que ses anciens camarades Jedis avaient peu à peu cessé de lui manquer. Leurs visages se floutaient avec le temps dans sa mémoire, vestiges d’un passé glorieux qu’elle rejetait avec force désormais. Et pourtant, alors que les sabres continuaient leur danse, un pressentiment étrange naissait simultanément dans ses entrailles. Le souvenir d’une odeur familière et de pas qu’elle connaissait, jadis. Azazel jeta une œillade vers la porte de la salle d’entraînement, laissée ouverte, esquivant à la volée une nouvelle attaque de Remus. Personne.
« N’entends-tu pas quelqu… » débuta-t-elle avec suspicion, avant d’être interrompue à la même seconde où elle recula, son sabre rencontrant violemment celui de Remus.

Horion.
Horion et ses cheveux blonds-roux.
Horion et son doux sourire.
Horion et leurs rires éparpillés dans les couloirs de l’Académie.
Horion, le revenant.

« Salut… cela fait longtemps. » Ses lèvres se pincèrent, ses iris sombres se dardant instinctivement sur les mains légèrement tremblantes d’Horion. Presque rien n’échappait à la Seastar. « Toujours aussi doué avec un sabre à la main Remus, Aza ne t’a toujours pas mis à terre cependant ? J’en suis étonné. » Jouait-il à la carte de l’humour là où il revenait du royaume des disparus, telle une fleur venant d’éclore ?
Remus et Azazel abaissèrent lentement leurs sabres, fixant silencieusement Horion, cherchant les mots adéquats. Ce fut la jeune femme qui rompit le silence la première, d’une voix plus froide qu’elle ne l’aurait souhaité. « Que fiches-tu ici, pardi ? » La brune se rapprocha lentement de son ami – qu’elle avait décidé de classer dans sa liste rouge il y avait peu – détaillant ses traits, ce visage qu’elle avait fréquenté durant des années. Cet homme qu’elle avait vu grandir. « N’étais-tu pas censé périr avec tes autres amis ? » insinua-t-elle, marquant un accent abusif sur ses trois derniers mots.