Prison (heart)break - Heela

La vie dans une cellule n’est clairement pas la plus agréable qu’il soit. Le temps passe lentement à observer les fissures dans le mur en face du seul meuble présent. Le lit est basique, en fer forgé, le matelas est si fin qu’il blesse les os quand Keireann tente de se laisser aller au sommeil réparateur. Les draps sont rêches, ils grattent, ce n’est pas le luxe auquel elle s’était habituée, c’est si loin de ses quartiers dans son star destroyer. La fine couverture qui semble avoir du vécu n’est pas suffisante pour pallier à l’atmosphère humide des sous-sols, car c’est là où sa prison se trouve, quelques pieds sous terre de la base rebelle. Cachée aux yeux du monde, au lueur du soleil, aux étoiles de l’espace. La jeune femme est bien loin de chez elle. Son esprit est morose, mélancolique, elle sait au fond qu’elle a mérité de pourrir ici, seule, loin des siens. Mais qu’est-ce que les siens au fond ? Elle n’a pas d’amis là-bas qui attend son retour, sûrement que son sous général a été plus que ravi de pouvoir prendre sa place. Il verra la difficulté, elle ne paie pas cher pour l’épuisement qui le prendra bientôt tout entier. Trop d’information, trop de travail, pas assez de repos, aucun temps pour penser. Cela vaut mieux de toute façon quand vous avez du sang qui coule littéralement sur vos mains, un peu plus chaque jour.

La faim commence lentement à titiller son estomac, Keireann le sent, cela fait un long moment qu’elle n’a pas eu de visites. L’ont-ils oublié aujourd’hui ? Cela ne l'étonnerait guère, elle ne comprend toujours pas comment la racaille rebelle arrive à s’organiser avec si peu de discipline. Ont-ils vraiment une véritable hiérarchie ? Des datapads en fonctionnement pour leurs rappeler  des missions fondamentales comme nourrir les prisonniers que vous souhaitez interroger afin de leurs extraire des informations précieuses ? Keireann doute qu’il soit aussi organisé dans leur travail. C’est sûrement mesquin comme réflexion mais comment passait le temps si ce n’est en critiquant tout ce qui ne tourne pas rond sur cette base. Si elle pouvait ne serait-ce qu’obtenir un peu de pouvoir, elle en profitera pour organiser tout cela et rendre leur temps beaucoup plus performant. Un léger rire retentit finalement dans la cellule, résonnant à travers la pièce vide. L’idée la fait sourire, elle risque de ne jamais revoir la lumière de toute façon, alors à quoi bon penser un jour rejoindre la racaille ? Elle est persuadée qu’une fois qu’ils auront retiré tout ce qu’elle sait de l’empire, ils exécuteront rapidement. C’est ce qu’elle aurait sûrement fait personnellement. Ne pas laisser de traces, ne pas risquer qu’elle s’échappe, pour révéler l’emplacement précieux de la base des rebelles.

Elle frissonne, Keireann a froid, encore. Pourtant l’espace est un monde glacial, mais cela n’est pas comparable, pas la même chose. Keireann a habituellement son uniforme, peut toujours augmenter son chauffage personnel dans ses quartiers, et la peur ne lui tord pas le ventre. Elle soupire. Sa  bouche est sèche, elle voudrait demander de l’eau, aller aux toilettes, pouvoir juste prendre une douche, se prélasser juste quelques minutes sous l’eau chaude pour détendre ses muscles stressés. Oui elle rêve d’un bain bien chaud, de sels au parfum d’agrume, juste d’autres choses que ça. Elle pense qu’elle va finir par devenir folle, si on ne la sort pas d’ici bientôt. Elle voudrait pleurer, mais elle ne peut pas, elle est persuadée qu’il l’observe, pour jauger son humeur, ses mouvements et venir au moment où elle serait le plus susceptible de cracher les informations pour obtenir un brin de privilèges. Et ils se nomment sympathiques, ils ne font pas mieux qu’eux dans l’empire...ils sont tout aussi cruel quand ils le peuvent.

Elle se lève difficilement, ses côtes et sa tête sont encore douloureux de sa chute, après le tir de blaster paralysant. Cela ne fait que quelques jours mais on ne lui a fourni aucun antalgique pour faire passer la douleur. Keireann n’est pas précieuse, elle peut surmonter cela, elle a subit un entraînement à la torture, mais cumuler à tous ses autres besoins qui ne sont pas satisfait, cela devient forcément une grosse difficulté. Elle s’approche des barreaux, le couloir est totalement vide. Elle n’entends même aucun bruit.

- He ho, il y a quelqu’un ? Vous avez oublié que vous avez un prisonnier racaille ? J’ai faim et j’ai soif, et j’ai besoin d’aller aux toilettes. Vous vous en fichez n’est-ce pas ? C'est ainsi que vous comptez me retirer des informations ? Et bien vous pouvez vous les mettre où je pense, profondément !! PUTAIN….REPONDEZ !!

La voix de Kei finit par se taire, à bout de souffle, épuisée, les larmes qui menacent de couler. Elle est belle la générale du Negociator, elle a bien perdu de sa fierté, de son assurance, de son aisance. Elle est seule ici, entre quatre murs froids, au bord de se briser, car la solitude lui pèse. Elle n’en peut plus de voir les mêmes fissures qui s’accrochent aux murs, elle les a compté, il y en a 46. Cela montre à quel point l’Alliance Rebelle est pauvre, qu’ils n’ont pas grand chose pour lutter contre la machine infernale impériale. Pourtant, ils continuent, ils s'accrochent et ils célèbrent certaines victoires. Kei ne peut qu’être admirative de leurs fougues, de leurs déterminations, elle n’en aura pas autant à leurs places. Elle aurait peut-être abandonné, baissé la tête, vaincu par la vie et par le régime. Pourtant dans l’empire elle a parfois lutté, souvent même et elle a réussi. Mais quand la vie vous enlève tout et que vous n’avez plus de but, à quoi bon se révéler ? Pour souffrir ? Pour mourir, non Kei est lâche, elle préfère survivre, avec rien, seule dans sa souffrance, dans ses cauchemars et dans ses peurs.

La jeune femme s’impatiente, la faim lui tiraille de plus en plus le ventre, elle veut juste voir quelqu’un, parler ne serait-ce que quelques minutes, juste un peu de chaleur humaine, rien qu’une minute. S’il vous plaît. La faim s'en fiche au final, elle pourrait presque se laisser mourir de faim. Pourrir seule, ici, oubliée, c’est ce qui lui fait le plus peur. Elle se recroqueville dans un coin, par terre, elle n’a pas le courage de se lever pour s’asseoir sur le maigre lit inconfortable. Elle sent le froid qui s’infiltre dans ses os, elle est si fatiguée. Il suffirait de s’endormir et de ne pas jamais se réveiller. Cela serait plus simple non ? Plus facile, lâche encore une fois, elle l’entend dans sa tête, comme une présence constante qui ne veut jamais partir. Elle serre ses paumes, déchirant la peau abîmée avec ses ongles, la douleur est accueillie avec bénédiction. Cela prouve qu’elle est encore là, vivante. Son souffle qui s’échappe de sa bouche est froid, elle voit la brume qui s’évapore dans l’atmosphère. Elle tremble un peu, ses lèvres sont sûrement bleues, si elle avait un miroir pour s’observer. Elle verrait le visage d’une femme presque cassée, des cernes qui ne veulent pas disparaître parce que le sommeil réparateur vient rarement.

Soudain sa tête se relève, elle entend des pas, elle les connaît, elle sait à qui ils appartiennent. C'est souvent elle qui vient la voir, la seule. Le cœur de la jeune générale se réchauffe un peu de voir un visage familier, qu’elle connaît depuis quelques années. Son cœur se serre aussi, se persuadant que tout n’est que manipulation. Mais au fond d’elle, un peu d’espoir, que peut-être quelqu’un se soucie vraiment de ce qu’elle va devenir ? Est-ce que la Jedi la sauvera des ténèbres ? Kei veut y croire mais l’espoir est vain n’est-ce pas ? Il est surtout là pour vous briser un peu plus. Son visage se referme quand la porte s’ouvre, la jedi se tenant devant elle avec un plateau de mets sans saveur. Mais c’est toujours mieux que rien pour un estomac qui crie famine. Kei mangerait n'importe quoi à ce stade. Elle l’observe, elle la voit sortir quelques réconforts de nourriture, qui ne lui étaient pas destinés à la base. Pourquoi fait-elle ça ? Ne peut t-elle pas être méchante avec elle ? La gentillesse de la jeune femme la casse, lui fait du mal, elle préfèrerait qu’elle ne soit pas là, cela serait tellement plus facile de pouvoir tous les haïr et les détester.

- Je me demande comment votre petite rébellion est toujours debout, si même vos soldats oublient les horaires pour nourrir les prisonniers. A moins que cela ne soit votre technique d'interrogatoire, me laisser mourir de faim ? Cela te plait de me voir ainsi ? Kei ne peut s'empêcher de déverser son venin sur la Jedi, au fond elle n’y est pour rien. Mais kei est stupide, les mots dépassent sa pensée, elle ne peut plus les garder pour elle. Elle a peur, elle est terrifiée, sa haine gronde, elle ne sait même pas contre qui. Mais elle a besoin de la déverser, sur quelque chose, sur elle, alors qu’elle ne le mérite sûrement pas.

La générale se relève et arrache le plateau des mains de la jeune Jedi, elle n’ose pas rencontrer son regard, elle fuit, elle garde la tête baissée, vaincue. Elle engloutit rapidement la nourriture sans saveur, ce n’est pas bon, mais cela l’a remplit un peu. Elle glisse dans sa poche les petites surprises, elle les garde pour plus tard, pour se réconforter quand ça ira encore plus mal.

- Pourquoi, pourquoi Heela fais tu cela ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? Je...ne me laisse pas seule, s’il te plait, pas maintenant. La voix est brisée, elle sent les larmes qui coulent, elle a honte, elle ne devrait pas montrer sa vulnérabilité à son ennemi. Mais elle ne peut plus se contenir, c’est trop dur. Elle n’arrive même plus à compter les jours, les heures qui passent, le temps est complètement déréglé, elle se sent perdue.

- Est-ce que….je peux prendre une douche ? J’ai froid...j’ai mal au dos, je...j’ai besoin de me laver un peu. J’ai l’impression de ne plus être une humaine.

L’aveu, cela fait mal. Mais au point où elle en est, elle ferait tout pour retrouver un peu d’humanité. Juste un peu. Quelques minutes seulement, voir autre chose que cette pièce et ce foutu lit kriffing. S’il vous plaît.

La prisonnière regarde sa geôlière et suit le morceau de pain qu’elle sort discrètement de sa proche. La faim lui tiraille toujours l’estomac, à ce stade Kei mangeait n’importe quoi. Même cette bouillie insipide qu’on leur sert dans l’Empire lui manque presque, presque parce que le goût est vraiment horrible bien qu’il produise tous les nutriments dont a besoin un officier pour fonctionner.

Seule, dans ses quatre murs, Kei a pu réfléchir à beaucoup de choses et surtout à la manière dont elle perçoit désormais ce que l’Empire a fait des gens comme elle. Tout était fait, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, pour améliorer leur emploi du temps, pour optimiser les moindres secondes de temps libre. C’est la même routine chaque jour. Son alarme sonne, Kei se lève, s'éteint et se dirige vers sa salle de bain privée, un des rares luxe auquel elle a accès en temps que général. Se laver lui prend en tout 4 minutes, elle s’est chronométrée durant longtemps avant que ces gestes deviennent comme une mémoire musculaire. Ensuite elle s’habille, 3 minutes, en comptant le laçage des bottes. 1 minute et 30 secondes pour coiffer ses boucles indisciplinées, les lissant avec un gel particulier mais résistant à toute épreuve de sa dure journée de travail. Elle sort et récupère sa tasse de thé qui se programme seule à l’arrêt de son alarme. Elle est tiède, ce qui lui permet de la boire d’un seul coup. 1 minute c’est le temps qu’elle prend pour dévorer sa barre de rationnement du matin, goût vanille, chocolat et si elle a de la chance, c’est fraise. Puis 2 min chrono pour se laver les dents. La seule fantaisie qu’elle se permet sur sa personne, est un brin de parfum de jasmin qu’elle s’est procurée il y a quelques années sur une planète qu’elle a visitée. Elle y est accro, ce n’est pas réglementaire mais c’est subtile. Cela lui donne la confiance nécessaire pour affronter sa journée.

Puis elle récupère son datapad et rejoint le pont de commandement, tout en répondant à ses mails les plus urgents sur le chemin. C’était ainsi, tous les jours de l'année. Aucune vacance ou rarement accordée, non pas qu’elle voulait les prendre de toute façon, elle n’avait littéralement pas de temps pour cela. Monter en grade signifie sacrifier entièrement sa vie à la cause.

C’est pour cela que quand elle voit le morceau de pain, elle sourit presque. Ca c'est un luxe, un vrai. Elle n’en a pas mangé depuis des années. Elle ne se rappelle même plus le goût de la mie fraîche. Alors quand elle croque enfin dans le mets qui lui a été apporté, elle soupire de plaisir. C’est bon et les saveurs lui traversent les papilles. Elle aurait pu penser qu’elle s’était atrophiée avec le temps mais non.

- C’est très bien, merci à toi. En fait...je n’en ai pas mangé depuis des années. J’imagine que vous, les rebelles, pensaient que l’Empire est un luxe mais en fait, nous mangeons seulement des produits transformés, étudiés et préparés par l’intendance. Ils contiennent tout ce dont nous avons besoin pour fonctionner et le goût n’en fait pas partie. Même les officiers, surtout les officiers, il est de notre devoir de montrer l’exemple. Kei est amère, parce qu’elle se doute qu’il circule de nombreuses rumeurs sur le luxe insidieux qui règne dans l’Empire. Tous ces rebelles se trompent pourtant, c’est même à l’opposé. Ils vivent et mangent mieux qu’eux mais ils sont pourtant moins efficaces. L’empire et anciennement la First Order est comme une machine bien huilée. Seulement elle devient cassée quand un seul grain de sable se coince dans les roues. C’est pour cela que la hiérarchie est si impitoyable pour toute personne qui sort du rang. Ils ne peuvent tout simplement pas se permettre de laisser le chaos envahir les unités, sinon, ils signent leur arrêt de mort.

Kei ne peut s’empêcher de laisser échapper un reniflement sarcastique à la remarque de la Jedi. Bien que les prisonniers de l’empire ont droit à encore moins de conforts, elle pensait que ces rebelles avaient pourtant du cœur. Mais peut-être que la générale se trompe ? Qu’ils sont encore plus impitoyables qu’elle ne le pense.

- Humains ? Je ne sais pas, finalement j’ai l’impression que nous sommes sûrement plus des machines qu’autre chose. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que nous luttons pour la même chose, la paix, la sécurité. La Galaxie a toujours été déchirée par les guerres. Et qu’à fait la Monarchie ? Elle a prospéré dans le luxe, laissant les planètes et ses populations mourir sous les coups des gangs, des esclavagistes et des vendeurs d’épices. C’est cela que vous appelez vivre ? Ce n’est pas ainsi que je vois la vie personnellement. Tout ce que j’ai fait, tout ce pourquoi j’ai lutté, c’était pour la paix et seulement la paix. Vous nous voyez comme des monstres mais Heela, c’est la guerre. Et dans une guerre, les gens meurent. Il n’y a pas de gentilles personnes opprimées et d’un méchants envahisseurs. Il y a deux côtés qui luttent pour gagner, pour du pouvoir. Seuls ceux à la tête en profitent vraiment. Je ne suis pas stupide pour croire que notre empereur vaut mieux que vos rois mais ce n’est pas ainsi que cela devait fonctionner. Moi...je ne recherche que la paix.

La jeune femme plonge soudainement ses yeux dans la jeune femme en face d’elle. Elle veut qu’elle comprenne, et qu'elle lise en elle. Elle est sincère, honnête, plus que ce qu’elle ne l’a jamais été.

- Je veux juste vivre et pas survivre tu comprends ? Je veux connaître la joie, je veux rire, partager de la tendresse et connaître l’amour. Mais c’est trop tard n’est-ce pas ? J’ai trop participé, trop donné et je suis condamnée je le sais. Même si ce n’est pas réel, mon cœur est incapable de se pardonner tous les actes qu’il a été obligé à faire.

- Sauver ? Le prisme ne se situe pas entre être perdue ou être sauvée Heela. Le prisme ce n’est pas le bien et le mal. C’est beaucoup plus complexe et insidieux et c’est ce qui cause tout mon dilemme personnel. Mes doutes, ma culpabilité d’avoir participé à des actes dont je n’avais pas conscience jusqu’à les voir de mes propres yeux. On m’a vendu un régime égalitaire, on m’a entraîné depuis l’enfance à y croire. Le réveil est rude, plus que rude.  

L’ancienne générale s'assoit dans sa cellule sur son lit, grignotant un peu le repas froid qui lui a été amené il y a quelques minutes désormais. Pas mauvais en soit, beaucoup  plus de saveurs que la bouillie insipide dont elle avait l’habitude d’ingérer quotidiennement sur son star destroyer. Manger lui permet surtout de concentrer son esprit sur autre chose. Être seule avec soi-même n’est clairement pas la chose à laquelle elle s’attendait. Les interrogatoire, la torture ça oui mais Kei a vite découverte que tout cela était plus une chose que faisait son propre camps que les rebelles. C’est peut-être aussi leur différence certaine : leur humanité alors que l'empire roule sur les populations comme une machine impitoyable et bien huilée, qui se fiche complètement des vies inutiles perdues.

- Ce n’est clairement pas mauvais ce que tu m’as amené aujourd’hui. Bien que le service laisse à désirer, je tiens tout de même à te remercier d’être venue me voir ce soir.  Kei relève la tête, essuyant les restes au coin de sa bouche avec sa manche décrépie. Elle a clairement perdu de sa superbe mais dans une telle situation, il semble peu utile de faire preuve de fierté personnelle et de distinction. Je te remercie aussi de venir me voir. je sais que...j’ai tendance à exploser en émotion et ce n’est pas mon caractère habituel. mais je commence à trouver cela compliqué de passer le temps enfermée entre quatre murs. C’est long et inutile. J’ai l’impression d’être prise dans un espace temps annexe et dehors la guerre fait toujours rage. Peut-être…

Kei s’arrête, cherchant ses mots avec précaution. Elle ne sait pas ce qui la pousse ce soir à vouloir s'exprimer mais une impulsion semble la prendre de cours. Jusqu’à maintenant réfractaire à toute aide rebelle, elle commence à se rendre compte que bouder dans son coin ne sert à rien. Pire, cela entraîne des morts et de la souffrance toujours plus grande alors que Kei pourrait toujours faire quelque chose pour arrêter la machine en marche. Parce qu’un grain de sable dans un rouage peut avoir bien plus d’effets qu’on ne le pense.

- Tu as raison, je dois me pardonner et pour se faire, il est peut-être tant que je coopère. je suis prête à révéler des informations, tu peux en informer le commandement. Cela ne sert strictement à rien de continuer à me leurrer alors qu’au final, cette capture a été le point de départ que j’attendais depuis longtemps. Et tu as su le percevoir là où je n’osais même pas imaginer faire réellement défection. je sais que vous ne me faites pas confiance et je ne me fais pas d’illusion que cela prendra du temps mais je suis prête...tant que vous m’accorder au moins une douche pour me présenter correctement à votre chère générale. J’ai quand même un certain standing à tenir.  

Kei ajoute une note d’humour et elle se surprend à sourire finalement un petit peu à la femme en face d’elle. Femme qui l’a sorti de sa misère et finalement lui redonne un semblant d’espoir. L’ancienne générale s’avance sur le lit une place insolite et se lève, lissant sa tenue grise de prisonnière, tentant de faire bonne figure avec le peu qu’elle a sur elle. Elle relève la tête et plonge directement son regard dans celui de la Jedi, tentant de lui transmettre toute la gratitude qu’elle a pour elle. Cette femme, c’est comme si le Destin ou la Force, peu importe comment les gens l’appelle, a été mis sur son chemin pour une raison certaine et Kei espère partager encore un petit bout de sa vie.