The game is on again | Horion

Considéré comme une énième manigance politique, fustigé au monde sous l'emblème de la légitime défense, après les nombreux échecs, consécutifs, en négociations diplomatiques, la guerre malgré toutes les tentatives disculpantes pouvant être émises, était et resterait toujours un acte de violence volontaire, au dessein sanglant, engendrant massacre, révolution ou désertion, tout en oblitérant, délibérément, les aspirations adverses. Poussées par une inclinaison néfaste à la domination territoriale, nombreuses avait été les civilisations à s'être élevées dans l'unique but de s'effondrer sous les fusillades, laissant ainsi sa position, soi-disant, stratégique à une autre, dans une ritournelle implacable, au combien lassante. Intronisée en maestro depuis près d'un quintet d'année, la république galactique ne se voilait pas la face, ayant appris des erreurs passées, elle était prompte à occire dans l'œuf le moindre prémices révolutionnaire, la moindre étincelle contestatrice qui oserait émerger des limbes avec l'ineptique dessein de la déboulonner de son piédestal, si chèrement acquits, face au Wookie, ne réitérant pas ainsi les débâcles antédiluviennes, dans une interprétation plutôt laxiste du 'Il vaut mieux prévenir que guérir"...

Partant de ce postulat, l'armée impériale, forte de son succès sur la lignée industrielle des chasseurs tie, avaient requis l'aide de nombreux ingénieurs aérospatiales pour en améliorer le concept, le perfectionner et absoudre ces quelques lacunes persistantes, comme sa chétive robustesse, ou encore son inexistante autonomie, rendant les manœuvres de navigation peu aisée, voir complètement caduque, lui faisant perdre, en efficience, sur ce terrain pourtant si prisé, du combat rapproché. Habituée d'être parachutée en proue des rixes, véritable fer de lance, suivant à la lettre la moindre injonction de son possesseur, la blonde s'était retrouvée propulsée dans cette histoire, Koh exigeant d'elle, un débriefing complet sur l'avancement de la machinerie, convoitant, sans l'ombre d'un doute, son usage en primeur absolue, lors de son avènement dans la flotte. Pilote de formation, rompue aux arts militaires, grâce au brainstorming de l'empire, les innombrables données stockées sur son disque dur était une véritable mine d'or pour toutes personnes destinées à en recueillir les éloges, si habituellement ceux-ci n'étaient dévolus qu'à son maitre, ou à tous disciples siths, présentés par celui-ci, cette fois, il avait décidé de la mettre en avant, de vanter ces mérites avec tact et justesse, pour l'insinuer au cœur même de l'innovation, dans le local d'ingénierie, situé sur le Star Destroyer, elle devait, d'ailleurs, s'y rendre sur-le-champ.

Opinant du chef, les prunelles immanquablement ancrée à celles de son supérieur hiérarchique, l'automate avait fait volte-face, résolue à s'acquitter de sa tâche dans les plus bref délais, ployant, en silence, aux desideratas de Darth Luur. Auditivement chahuté par des stormtroopers avides de reconnaissance, où des anti-androïde avérés, ne cessant de la persifler pour son incorporation au rang d'officier, Rhewa ne bronchait pourtant pas, délaissant ces querelleurs, sans réagir, laissant sa silhouette élancée se frayer un chemin dans ce sillon d'humanoïde, jusqu'à la navette de transport, l'emmenant à bord du destroyer, en orbite, juste au-dessus de Naboo. Peu encline à flemmarder dans les sas d'attentes, trop accoutumée d'être le guide en de telle circonstance, l'androïde s'agitait sur son siège, ses pupilles acier virevoltaient en tout sens, emmagasinant la moindre information à portée de vue, allant du nom de baptême des passagers, aux holo-communications entendues, à l'autre bout de l'appareil, ses pavillons se synchronisant immédiatement sur la fréquence, elle put donc percevoir l'imminence de son arrivée, se retrouvant apostrophée par l'homonyme de son matricule, "M-247 à bord, l'androïde arrive". Impassible, l'officière attendit sagement, l'arrivée du comité d'accueil, censé la guider dans le destroyer, obtempérant docilement à leur invitation à les suivre, jusqu'à la salle réservée aux ingénieurs.

Affublée d'une de ces habituelles tenues sombres, estampillées aux effigies de l'empire, notamment le bord, matelassé, de sa blouse ébène, sa chevelure ambrée, mi-longue, tranchait dans le vif, agrippait la rétine, accaparant l'attention, bien plus vite que sa carcasse longiligne, tout en muscle, ou ses lettres lumineuses, soigneusement ancré dans son derme, à la base de sa nuque. Vifs, déterminés, ses pas étaient cadencés, militaires, le talons de ses bottes claquaient sèchement sur le revêtement dallé se déroulant sous ses pieds. Un énième badge s'apposa sur une des innombrables serrures électromagnétiques du lieu et enfin, le battant scellé s'ouvrit sur une salle immense, bardée de tout un fartas mécanique, fait d'un assemblage hétéroclites de pièces, de rouages, et d'appareil, dont elle ne savait strictement rien, mais là, sous ces orbes nuageuse se dressait, fièrement, l'ébauche d'un chasseur, enrubanné de coloris foncé, reconnaissable entre mille, prompt à faire frissonner d'effroi tous les réfractaires à la mainmise impériale. Coutumière des mimiques anthropoïde, l'ombre d'un sourire vient déchirer ces lippes, les relevant en un coin, dans une moue appréciatrice, ses lucarnes s'amalgamant sur chaque recoins. Plongée dans sa méticuleuse observation, Rhewa reprit pied à la réalité quand le bruit, détestable, provoqué par l'obturation de la porte résonna dans son dos. A nouveau consciente de l'endroit, de l'agitation et de brouhaha régnant aux alentours, l'humanoïde suivit un instant les courses effrénées des droïdes qui zigzaguaient en tout sens, pour assouvir les dictats de leur programmation, avant de chercher le responsable du lieu.

Attirée par la vision d'un râble masculin, ses sens aiguisés se mirent en branle, tandis que la reconnaissance faciale, éminemment incluse dans son système, ne corrobore cette vision linéaire, surmontée d'une tignasse alezane, à un autre, le résultat étant peu probable, mais concordant en tout point, c'était belle et bien Technie, avec un autre style vestimentaire, sans doute une lubie de son possesseur. Légèrement surprise, mais pas décontenancée par la présence du concepteur, son corps s'élança immédiatement dans sa direction, tout en vissant sur son fasciés une mimique tout à fait humaine -même si inutile- plus guillerette, envoyant promener tous les prérequis nécessaire au bon déroulement d'une conversation, elle décida d'opter pour le vif du sujet, attaquant directement par leur amitié, trop sur de faire face à l'androïde, son système étant dans l'incapacité complète d'emmagasiner une vision gémellaire. Pour elle, nulle personne ne pouvait être dédoublée, l'explication venant uniquement des apparats. «Technie, je ne savais pas que tu travaillais, ici, aussi?» Assurée, douce, ses locutions s'extirpèrent de ses lippes avec chaleur, alors que ces pupilles, elle, venaient accrocher celle de son vis-à-vis. N'étant pas conditionnée pour tourner autours du pot pendant des heures, surtout en compagnie d'un compatriote mécanique, connu, ses vocalises enchainèrent, surmontant cet incessant bruit de fond. «En quoi puis-je t'être utile?». Le tutoiement s'installa presque naturellement, encore inconsciente de son errance.