heads will roll | saving private Horion

La fin de matinée était calme, dans la cafétéria de la base de l’alliance rebelle. En dehors des heures d’effervescence, en pleine journée, l’endroit était plutôt vide. Triste et un peu morne, même. Une fois n’est pas coutume, Aziel prenait quelques minutes dans le silence. Il n’avait pas de mission à effectuer; et venait tout juste de rentrer de la dernière qui s’était plutôt bien déroulée. Il avait à former quelques nouvelles recrues au vol quelques heures plus tard, mais il profitait d’une pause bien méritée. Il se sentait fatigué et un peu mélancolique ces temps-ci. Le jour de l’anniversaire du décès d’Addler se rapprochait, et la sensation de vide dans ses entrailles ne faisait que s’intensifier. Parfois, dans ses moments de perdition, comme aujourd’hui, il se sentait las. vidé, comme si vraiment il ne voyait aucune issue positive dans tout ce conflit. Il ne valait mieux pas, pour Aziel, s’enfoncer dans le silence, rester seul avec ses pensées. Elles étaient insidieuses, et avaient tendance à l’ébranler plus que de nécessaire. Il ne pouvait pas se le permettre, il avait des choses à faire, il devait avancer, coûte que coûte, et se rattacher à ce besoin impérieux de venger son ami. Il fit craquer ses doigts, terminant rapidement son café pour se redresser et quitter la pièce, se dirigeant alors vers le hangar pour travailler sur quelques vaisseaux.

En passant devant ses quartiers, il tomba nez à nez sur BB. “Tiens, tu faisais quoi? je te cherchais tout à l’heure” Il demanda, sans reproche aucune mais plutôt par curiosité. Sa relation avec BB était étrange, tout aussi forte qu’avant, mais bien sûr ils devaient tous les deux s’adapter à cette nouvelle dynamique, BB avait toujours été libre bien sûr, même quand il n’était encore qu’un droïde, mais il était maintenant un androïde plus que complet, et certaines fois Az en était un peu déboussolé. C’était lui, bien sûr, c’était toujours lui et il le reconnaissait bien, son essence était toujours là, heureusement! mais son apparence physique avait tant changé! Il était plus grand que lui aussi, rien que ça c’était nouveau et étrange. En plus du reste, évidemment. Mais la nouveauté avait souvent du bon, et Az ne regrettait pas son choix. De toute façon, l'alternative aurait été de le perdre, ce qui était absolument hors de question. Et enfin… BB semblait plus que ravi de la chose! Ce qui, au final, était ce qui importait le plus. Il sortit son holocom distraitement alors qu’il le sentait l’alerter d’un nouveau message. A sa lecture, son sang se glaça alors qu’il s’immobilisait complètement pendant plusieurs secondes et qu’il devait perdre de ses couleurs. Si BB pouvait lui parler, il ne lui accordait plus aucune attention et aurait été bien incapable de savoir s’il lui disait quoique ce soit. C’est un sourire qui aurait pu se dessiner sur ses lèvres, pourtant, en voyant le destinataire du message, mais le contenu de la communication le remplissait d’effroi.

“Demande d’extraction immédiate, je le répète, demande d’extraction immédiate. Ma couverture est tombée, je suis transféré sous peu à la prison impérial de Theed. Si tu peux, je t’en pris, viens me chercher. Je ne veux pas mourir sans te revoir. Horion”

Comme à chaque fois qu’il devait gérer une émotion, il préférait se focaliser sur l’action pour ignorer la terreur qui l’envahissait. La panique, néanmoins, prenait possession de lui. “fuck - “ Si Aziel pouvait être souvent tête brûlé, il savait habituellement réfléchir, au moins un minimum, pour étudier un plan et prendre les bonnes décisions. Pas à cet instant, cependant. “BB - tu restes ici ok” Il balança sans réfléchir, avant de tourner les talons et de se précipiter vers le hangar, cette fois dans l’idée de simplement sauter dans son vaisseau pour aller, lui même, seul, délivrer Horion, et rien ni personne ne pourrait l'y empêcher. Parfaitement logique et réfléchi. Ou plutôt, incapable d’analyser la situation froidement. Horion était en danger et il n’y avait pas une minute à perdre.

Une toute nouvelle vie s’était instaurée pour Bedee. Et tout un tas de nouvelles fonctionnalités aussi incroyables les unes que les autres ! L'androïde peinait encore à se faire à sa nouvelle enveloppe corporelle très humaine, bien loin de l’unit blanc et rouge qu’il avait pu être par le passé. Dire que moins de quelques semaines plus tôt, il roulait encore ! Il avait du mal à se faire à l’idée qu’il marchait sur ses deux jambes et qu’il possédait des cordes vocales - ou un semblant - pour lui permettre de communiquer avec le dialecte proprement humain ! 40 ans de vie dans une petite boîte ronde pour qu’en dernier recours, on le balance dans un corps. Si Bedee se sentait plus heureux que jamais, il sentait que sa relation avec Aziel s’était légèrement dégradée. Il s’était montré peut-être un peu plus distant ces derniers temps. Après tout, il n’avait plus du tout la même allure désormais, un tout nouveau visage et une vie révolutionnée ! Désormais, impossible pour son compagnon de toujours de lui dire de rester sur le bas-côté pour une mission parce que soit disant il ne peut pas rouler dans le sable ou parce qu’il va être en danger : maintenant, il est comme lui ! De plus, pour rassurer Aziel - et aussi parce qu’il en avait bien envie - BB en avait largement profité pour aiguiser ses capacités motrices et apprendre à manier parfaitement les couteaux.

Après une mission réussie, BB profitait généralement du laps de temps offert entre deux besognes pour aller profiter de son nouveau corps. Des sauts dans le vide et des danses incongrues dans un petit coin de la base pour ne pas se taper la honte devant le reste de l’équipe. Il passait parfois près d’une heure caché dans une pièce, devant un miroir pour regarder son nouveau visage et l’apprécier. Il grimaçait, étirait sa peau, essayait de toucher ses yeux pour comprendre comment cela fonctionnait avant de se rappeler qu’il s’agissait d’un véritable organe et non d’un objet mécanique. Il possédait donc des nerfs. Et ça faisait mal. Ça pleurait même un peu. Enfin, tout ça pour qu’au bout d’un long moment, il décide de guider la pièce pour rejoindre Aziel. Près de ses quartiers, il tomba nez à nez avec lui. « Euh. Je crois que tu préfères pas savoir. Sincèrement. » Non, il n’avait pas pris tout ce temps pour tester son nouvel engin entre les jambes non plus. « Sauf ce que tu pourrais croire. Bref. Et toi, t’étais où ? » Bedee regardait son couteau tout en attendant une réponse qui, finalement, ne semblait pas vouloir arriver. « J’imagine que tu devais pas être en train de faire ce que tu penses que j’étais en train de faire … hein ? C’est pas ton genre ? Enfin tu m’as compris. Tu pues le café, me dis pas que t’étais encore là-bas ? C’est nuuuul à mourir, cette pièce. Normalement, ça devrait être un endroit où … » Partit dans son délire - profitant notamment du fait que maintenant, il était capable de parler, s’amusant à prononcer correctement chaque mot - BB ne cherchait plus tellement à savoir si on l’écoutait. Mais lorsqu’Aziel s’agita, il s’interrompit net. Et bon sang ! Il était encore prêt à le laisser de côté. « Oh, t’as rêvé mon gars ! Hors de question que je te laisse partir tout seul, je te connais trop bieeen ! Eh ! Attends-moi. Oh, bordel. » Tandis que son ami s’enfuyait déjà jusqu’à son vaisseau, Bedee courut pour le rattraper, grimpant derrière lui. « Eh oh. Tu vas me dire ce qui se passe, putain ? »

La plupart des gens ne comprenaient pas ce qui liait Aziel à BB. C’était beaucoup plus fort qu’un simple “il s’agit de mon droïde/de mon androïde, je l’aime bien et je me sens responsable”. C’était bien plus profond que ça. BB était son plus proche ami, depuis des années. Az n’était alors qu’un ado, quand il avait découvert la pauvre unit blanc et rouge abandonnée pour la casse. Il l’avait récupéré et à force de temps et de patience, l’avait petit à petit amélioré. BB l’avait accompagné partout, tout le temps. Aziel pouvait compter sur les doigts de la main le nombre de fois où ils avaient été séparés plus de quelques heures - souvent lors de missions impraticables pour le petit droïde. BB le connaissait sans doute mieux que n’importe qui. Il connaissait tout son passé, tous ses secrets, toutes ses manies. Peut-être que, quelque part, c’était ça qui angoissait légèrement Aziel ces temps-ci : lui n’avait pas changé d’un poil, mais pour BB, c’était tout un nouveau monde à ses pieds. Et, vraiment, Aziel était si heureux de voir l’excitation du nouvel androïde face à sa nouvelle vie. Mais et si son ami décidait de s’en aller - de le quitter? C’était une question stupide, bien sûr, mais Aziel ne brillait pas par son intelligence parfois. Il haussa un sourcil à sa réponse. “De quoi tu parles?” Qu’est ce que BB pouvait éviter de lui dire? Il hausse les épaules. “Oh tu sais, je me suis posé histoire de relax… qu’est ce que tu fous encore avec ce couteau?” Il arrêta de parler à ce moment-là en sortant son holocom, fronçant les sourcils “Hein, quoi? Ouai non en fait me dis rien” Il commençait à baliser sur ce que BB pouvait avoir été en train de faire - et arrêta complètement de penser à ça, de toute façon, BB et ses paroles passant en second plan alors que son sang se glaçait à la lecture du message que Horion lui avait envoyé.

La plupart des gens, du moins ses proches, comprenaient en revanche bien plus ce qui liait Aziel à Horion - plus que les deux intéressés, il faut croire. Ils s’étaient tournés autour pendant des années avant de passer une nuit ensemble avant qu’Horion ne parte pour l’Empire deux ans plus tôt, sans qu’ils n’aient eu le temps de discuter de ce qu’il s’était passé. Sans attendre qu’il se réveille, aussi. Ils ne s’étaient rien promis, pourtant, Aziel n’avait pas eu une seule autre aventure, même non sérieuse, depuis le départ du rouquin. Et là, devant la lecture de cet appel à l’aide, il était tout bonnement incapable de garder la tête froide - la seule pensée occupant tout son esprit était en fait, en soit, assez égoïste: il devait récupérer Horion, maintenant, parce qu’il ne voulait pas le perdre. Pas encore quelqu’un, pas lui. Paniqué, et choqué par la nouvelle, il n’avait pas pris le temps d’expliquer quoi que ce soit à BB, se précipitant vers le hangar sans demander son reste, le laissant en plan sans réfléchir. Bien sûr, c’était sans compter sur BB. Horion était en danger. La pensée se répétait inlassablement dans un hurlement dans son esprit agité, peinant à écouter BB, derrière, qui pestait. Il fit un signe de la main rapide et vague, marmonnant des mots dans sa barbe sans trop réaliser ce qu’il disait ou si cela avait du sens. BB n’était pas prêt, il n’avait cette nouvelle enveloppe que depuis quelques semaines, c’était dangereux et il ne voulait pas qu’il se retrouve en danger, ou pire, lui aussi.

Il manqua de perdre l’équilibre, alors que BB lui sautait dessus, s’agrippant à lui dans son dos. Il grogna, tout en tâchant d'avancer sans succès, drôle de scène dans les couloirs de la base. “Lâche moi!” La question le fit paniquer encore davantage, son cœur cognant douloureusement, à tout rompre, dans sa poitrine; tâchant de se défaire de son emprise: c’était un échec, bien sûr. L’androïde avait une force bien plus importante que la sienne ou celle des humains de façon générale - et ça aussi, c’était nouveau. “Tu peux pas c’est - bordel lâche moi - BB -” Ses propos étaient incohérents. Il ne pouvait pas s’arrêter, ou il allait imploser. “Horion- c’est Horion!” Il s’exclama, soudainement, le ton débordant d’inquiétude et d’une panique contenue qui s’affolait. “il est compromis, ils vont le transférer dans la prison impériale de Theed, je dois partir, maintenant!!” Il n’était pas en état de réfléchir froidement à la situation, de réaliser que lui, tout seul, ne pouvait infiltrer une prison impériale comme ça, sans plan ni renforts, avec sa seule volonté et un vaisseau.

Les découvertes de BB rendaient le monde complètement différent de ce qu’il avait pu voir de ses petits yeux de unit blanc et rouge, roulant au sol pour se déplacer - ce qui l’empêchait beaucoup trop souvent de se rendre dans certains endroits avec Aziel, l’agaçant au plus haut point. Aujourd’hui, plus d’excuses ! Mais le monde semble si grand, si vaste, dans les yeux d’un humain. Une place, un corps, qu’il avait encore beaucoup de mal à apprivoiser dans un monde qui lui semblait complètement différent désormais. Pas que quelque chose clochait ; le pire, c’est que ce n’était pas le monde qui avait changé, mais bien lui. Et seulement en apparence. Pourtant, chaque sensation, chaque sentiment, tout se confondait en son sein qu’il s’emmêlait fréquemment les pinceaux - il lui arrivait encore de tomber en se marchant sur les pieds quand il se mettait à courir. Parfois même, il avait quelques malaises, quelques pertes de connaissances très légères, rien de grave, seulement des effets secondaires de son système qui s’adapte à son nouvel environnement. Mais tout était troublant, jusqu’au couteau qu’il tenait entre ses mains. Puis, soudainement, alors qu’il parlait sans s’arrêter, découvrant le monde gentiment, il se rendit compte qu’Aziel n’écoutait plus, qu’Aziel partait. Ah non, il peut pas me laisser-là, je suis prêt maintenant ! Faut toujours qu’il trouve une excuse pour m’empêcher de venir en mission, t’façon et à la fin, il est bien content que je sois venu ! pestait BB dans ses pensées. C’était toujours la même chose : Az refusait, BB venait quand même et l’aidait, Az regrettait. Et il recommençait ! Il lui en aurait foutu des claques - quoique, il allait pouvoir maintenant …

Horion … Horion ? HORION ! Oh non. BB savait que Az n’avait pas les idées claires. Il se rappelait parfaitement de cette soirée lamentable à les regarder de se dévorer des yeux. Pathétique. Et le bisou avec plus d’alcool que de sang dans les veines. La curiosité avait bien attiré le unit jusque dans les couloirs, incapable de se séparer de son maître, mais Aldder l’avait retenu. Il aurait voulu demander ce qu’ils faisaient à travers ses petits bip-bip, mais Aldder avait toujours eu le don d’être un couillon question communication et de n’avoir jamais rien compris à ce que disait BB, au point de l’énerver furieusement parfois. Enfin, désormais, il était … C’était difficile de penser à lui aujourd’hui, douloureux. Une douleur qu’il ne pensait jamais connaître. Qu’est-ce que c’est con les sentiments humains, bordel ! La douleur. La putain de peine. Mais quelle idée ! Laisse-moi juste rire, bordel. Comprenant l’enjeu de la situation, il fallait absolument qu’il calme Aziel avant qu’il ne fasse une connerie - un peu comme d’habitude quoi. Et dire que c’est moi qui l’ait poussé à aller dans les couloirs ! Quel con je fais aujourd’hui ! « AZIEL ! » gueula-t-il d’un ton autoritaire pour le calmer, le tenant fermement entre ses bras. Mmh, maintenant, j’ai plus de force que lui, tiens ! s’étonna-t-il en souriant, regardant ses muscles saillants. Eh oh, concentre-toi ducon ! « Az, bordel de merde, tu m’écoutes ! Ça sert à rien de sauter dans ce machin et filer l’aider, tu vas crever si t’y vas tout seul. Appelle des gens, laisse-toi aider putain. C’est là qu’on a besoin de tes connaissances que t’as partout là. Appelle n’importe qui, même le gamin du coin, j’en ai rien à foutre. Mais on part pas seul, c’est une mission suicide et la seule chose que t’y gagneras c’est toi, moi, lui, DEAD. Compris ? » lança-t-il avant de desserrer doucement son étreinte pour lui rendre sa liberté. Putain, qu’est-ce qu’il faut pas faire pour l’arrêter dans sa lancée, lui. Quand il est parti, c’est mort. Il est complètement con, il réfléchit vraiment pas des fois. Heureusement que je suis là ! Petit air narquois sur le visage … Il serait déjà mort de toute façon si j’avais pas été là. Héhé.

Le rapport de force s’était transformé. Il avait été facile (relativement, le droïde pouvait être une vraie tête de mule), auparavant, de laisser la petite bb unit de côté, lorsque c’était trop dangereux pour elle et qu’Aziel ne voulait pas s’en inquiéter; même si pour être très honnête, BB venait avec lui presque tout le temps. Maintenant, les choses étaient bien différentes. Malgré toute sa force, il lui paraissait impossible de se débarrasser de l’emprise de son ami qui le retenait avec force contre lui pour l’empêcher de mettre son plan à exécution. Ou plutôt, son absence de plan. Il était en effet beaucoup plus simple pour l’androïde de faire ce qu’il voulait avec lui depuis qu’il avait cette nouvelle forme.

Ce n’est que lorsque la voix nouvellement tonitruante de l’ancien droïde résonna dans les couloirs qu’Aziel s’immobilisa brusquement, sous la surprise : celle de se faire engueuler par autre chose que du langage-code binaire de droïde. Dans sa poitrine battait encore douloureusement le myocarde, et toujours cette sensation de chute vertigineuse, alors qu’il pensait à Horion, là-bas, qui avait besoin de son aide. Il restait un peu hébété, à écouter son meilleur ami lui énoncer des vérités qu’il aurait préféré ignorer, mais auxquelles il était obligé de se confronter. Ce sont ces derniers mots, alors, qu’il prend conscience de ses agissements.  Il ne se le pardonnerait jamais, s’il devait partir seul, que BB le suivait parce qu’il le savait, il ne le laisserait jamais partir seul; et qu’à cause de son comportement irréfléchi, il perdait BB. ou Horion. Ou les deux. C’était impensable. Pas après avoir déjà perdu Aldder, dont la douleur de l’absence l’étouffait déjà chaque jour. Les yeux du pilote étaient brilliant d’une terreur qu’il eut bien du mal à ravaler, s’efforçant de retrouver un esprit stratège, celui qui existait bien, mais qui, à cet instant, peinait à se faire entendre.

Aziel vint agripper les bras de BB de ses mains, s’y crispant, un instant, cherchant à garder son calme, et son courage. BB avait raison. “Ok… oK, Tu as raison” L’angoisse lui donnait envie de vomir. Il réfléchit, ses pensées s'entrechoquant avec violence dans son esprit pendant quelques secondes. “je vais descendre sur Theed maintenant demander de l’aide à Arcturus” Le pilote, était, dans son esprit, la seule personne qui se dégageait avec une clarté incontestable, tant pis s’il ne faisait pas partie de l’alliance. Il était le meilleur, et il avait des contacts. Et Aziel lui faisait confiance. “Est ce que tu peux voir Gen en attendant?” Il demanda alors. Leur amie commune et lieutenant jedi de l’Alliance saurait les aider, elle aussi. “Je te promets, je reviens dès que j’ai expliqué à Arcturus. On appellera d’autres personnes alors - ok?” Une pause; “I swear. Je reviens direct.” Une fois qu’il donnait sa parole à son ami, il ne revenait pas en arrière. Une fois que BB fut convaincu, Aziel partit comme une furie, pianotant directement son holocom pour annoncer Arcturus de sa venue.

****

Quatre jours plus tard.

Gen, Kael, Kahl, et BB sur ses talons, les rebelles arrivèrent au point de rendez-vous donné par Arcturus, un peu à l’écart de Naboo, dans un endroit où on ne s'attendait pas à voir un vaisseau impérial - récupéré par les soins d’Arcturus. Aziel n’avait aucune idée de comment il avait réussi à se le procurer. Il avait bien du mal à garder la tête froide, et s’il n’avait pas été terrorisé de ne pas savoir dans quel état se trouvait Horion, il aurait pu être dans une rage folle que Kahl l’ait endormi, plusieurs heures plus tôt, alors qu’il n’arrivait plus à se calmer quand les préparatifs de leur mission prenaient bien trop de temps et qu’il avait été sur le point de refaire des conneries. Ils s'introduisent tous dans le vaisseau où les attendait Arcturus. Aziel avait cessé de le remercier, les regards étaient souvent plus lourds de reconnaissance de tous les mots du monde. Et ils n’avaient pas encore récupéré Horion. “Voici Arcturus - Arcturus, voici Gen.... tu connais déjà Kael" Il s'arrêta un instant. Quel stupide il était, de n'avoir pas pensé à prévoir Arcturus de ce léger détail. Il espérait qu'il ne lui en voudrait pas trop. "et voici Kahl - c’est pour lui qu’on avait besoin d’un habit de Sith” Les présentations étaient maladroites, marquées par son angoisse sous-jacente qui ne le quittait plus. Lui qui aimait pourtant tout contrôler, était soulagé que cette fois-ci, d’autres l’avaient aidé, ou plutôt organisé tout ça à sa place. Il comptait bien aider, mais à cet instant, il avait besoin qu’on lui dise quoi faire, plutôt qu’être capable de réfléchir rationnellement.

Résumé:

Arcturus n'a pas hésité une seule seconde lorsque Aziel est venu le trouver. L'urgence de la situation lui a permit de ne pas réfléchir trop en détails à toutes les informations qu'on vient de lui délivrer. Il comprend mieux maintenant pourquoi Horion s'est présenté en uniforme impérial à la course de vaisseaux et qu'il a bien fait de ne pas être trop curieux là dessus. Tout comme il comprend en collant les dates les unes à coté des autres qu'il a du se passer quelque chose à ce moment là ou peu après. Des délais serrés, mais bien trop longs quand il y a une histoire de couverture tombée. pour fréquenter quelques Siths intimement, Arcturus n'a pas envie d'être la cible de tortures qui ont pour réel objectif de faire cracher des secrets. Dans quoi vous vous êtes tous embarqués... Il fait de son mieux pour rester détaché vis à vis de ce qui se passe. Le lâche au fond de lui blâme leur volonté de sauver le monde.
Dès que Aziel est parti de chez lui il s'est dépêché de contacter toutes les personnes dans la pègre pouvant le mettre en contact avec un officier impérial - mieux, un sith. L'heureux élu s'est avéré être un Sith, justement, avec qui a eu l'occasion de faire des pirouettes moins... aériennes et dont il garde secret une petit addiction aux jeux d'argents. Et en échange d'une petite faveur, il a dans ses bras son uniforme et il est adossé au vaisseau qui va leur permettre de se rendre à la prison et d'en ressortir avec Horion.
Vivant, il espère. Tous vivants.

L'idée ne l'enchante vraiment pas et si ça ne tenait qu'à lui, il déposerait l'équipe là où ils veulent et retournerait se terrer quelque part en attendant un signal. C'est bien parce qu'il a trop peur que Aziel fasse des bêtises qu'il a accepté de se joindre à la mission. Son frère de cœur n'est pas en état de piloter et il est seul qui soit aussi doué que lui. Il est le meilleur de Theed après tout.

*

Ils sont à l'heure et au bon endroit. En revanche, alors que la composition de leur escouade se dévoile, Arcturus pâlit à vue d'oeil. Son regard se pose sur Kael un instant et son coeur manque un battement. Leurs retrouvailles ont laissé des marques qui n'ont pas encore guéri. Beaucoup trop d'enjeux dans une seule mission, beaucoup trop de fantômes de son passé qui n'ont jamais été aussi vivant. Si son ex-mari n'est pas une visage qui lui est trop lointain, celui de Kaht - Kahl comme il semble se fait appeler désormais - remonte à quelques années déjà. Leur relation n'a duré qu'une brève saison, mais le pilote porte encore dans son coeur des souvenirs qu'il n'a jamais souhaité effacer. Il se réjouit de le voir à cet instant car il sait qu'il saura gérer cette situation et Aziel. Arcturus est celui qui tient ce rôle en général, auprès de son "frère" mais il est lui aussi compromis émotionnellement. Décidément, il faut croire que sauver Horion des emmerdes dans lesquelles il s'est mit tout seul est une constante dans leur relation. Le pilote s'avance d'abord vers Kahl pour lui donner son dû. « J'espère que c'est à ta taille, celui à qui je les ai emprunté est un peu petit. Ils sont propres j'ai quand même fait une machine avant. »  Pas uniquement en uniforme d'ailleurs. Il salue Kael d'un hochement de tête et un sourire, ne sachant pas quoi dire de plus. Il en a déjà trop dit la dernière fois. Il n'y a que Gen à qui il serre la main et prend le temps de se présenter au cas où sa réputation n'a pas déjà fait le tour de la galaxie. Bonne ou mauvaise. « Bon, quand vous êtes prêt on y va. Il n'y a pas de temps à perdre. » Chaque seconde de perdue est une seconde qui sépare Horion de la liberté et peut-être de la survie.

résumé:

La vérité est simple ; n'importe lequel d'entre eux aurait pu piloter le vaisseau qu'ils rejoignent. Kahl comprend, malgré tout, le sentiment caché derrière la présence d'Arcturus. Il s'agit d'un ami proche d'Aziel, un soutien. Il n'en reste pas moins un brin à vif face aux conséquences pouvant naître qu'un pareil choix. C'est une chose qu'il tait ; l'ancien Sith suppose encore aujourd'hui que son avis lié aux sentiments et à leur implication dans certaines opérations est faussé par ses années obscurs. Il reste encore ignorant de certaines choses et son détachement d'autrefois ne l'aide en rien à se mettre à la place d'autres et d'être entièrement rassuré face aux risques liés aux émois les liant. Alors oui ; Kahl suppose que la présence d'Arcturus aurait pu être négligée, voire effacée. Non pas qu'il possède un sentiment négatif envers le pilote ; leurs maigres mois ensemble lui ont appris de nombreuses choses non uniquement sur le monde, mais également sur lui-même. Plutôt, il reste sur les gardes et conçoit qu'une mission aussi dangereuse ne peut être troublée par un mariage il y a longtemps brisé ou encore, un coeur déchiré. Il serait mentir de dire qu'il n'a pas également envisagé de laisser Aziel dormir et d'exécuter la mission sans lui. Non pas qu'il juge l'homme - il ne le connait nullement - mais il est conscient de son caractère flamboyant et peut voir avec aisance, dans ses iris fatigués, la panique, la peur et la tristesse, en lui. Un homme dans un pareil état serait prêt à n'importe quoi.
Oui, un homme ainsi atteint par ses sentiments envers une autre personne est prêt à n'importe quoi.
L'iris s'éloigne de Kael. Le pas se fait prudent dans le vaisseau impérial ; quelque part, il ralentit un brin, comme si l'idée d'être de nouveau en ces lieux ne l'enchante guère. Il ne s'agit que d'une infime partie du sentiment le parcourant ; Kahl n'a pas quitté ce qu'était l'Empire, naissante, pour rien. Il ne désirait pas y remettre les pieds. Parfois pourtant, il n'est pas question de ses désirs, ni de ses besoins. Il faut s'éloigner de son propre confort pour voir plus grand ; pour offrir à d'autres ce dont ils ont de besoin.
Les présentations manquent de finesse ; non pas qu'Aziel en possède un brin, mais plutôt que l'instant ne le permet pas. Si Arcturus et Kael sont traversés par quelconque sentiment, Kahl n'y porte que très peu attention. Ils en parleront plus tard si nécessaire. Un brin de discussion a déjà eu lieu avec son partenaire, mais il suppose que d'autres paroles devront être échangées. Une chose n'est pas prioritaire, à l'instant.
- Notre rencontre ne date pas d'aujourd'hui. qu'il annonce en prenant les vêtements offerts par Arcturus. Quel bon geste. Le commentaire est sincère malgré la langue fourchue. Si quelqu'un lui a fait apprécié les produits coûteux, il s'agit d'Arcturus. Kahl présume simplement que le fameux pilote dépense encore une fortune pour un savon naturel et bio, plutôt que de le faire lui-même.
Les mains lissent le tissu, un moment, avant qu'il ne tourne son regard vers le pilote, de nouveau.
- Et bien, il suffit d'aller aux commandes alors. Ne laisses pas Aziel piloter. Une prunelle aiguisée se trouve vers Aziel, un instant. L'homme ne ressemble à rien, qu'importe le sommeil imposé plus tôt. Sa sieste n'a pas été favorable à son caractère. Heureusement, la présence du Lieutenant ne peut que le rassurer. S'ils n'écoutent pas sa voix, ils écouteront la sienne. Bien souvent, la présence d'une femme est essentiellement pour hausser le taux d'intelligence. Je suppose qu'il est temps de revivre d'heureux souvenirs. qu'il conclut. D'une main, il tapote les fabuleux vêtements qu'il tient. Heureusement, ils ne sont pas oranges. L'iris lorgne vers Aziel, un brin. Pour l'heure, l'homme ne porte pas ses habits au combien aveuglant. Kahl a insisté. Il s'agit d'une maigre subtilité liée au fait qu'ils exécutent une mission de sauvetage. Le regard coule vers Kael un instant, aucun mot n'est échangé et puis enfin, il se retire changer ses habits.

résumé:

Il y a une certaine appréhension chez Kael. Elle est plurielle. Il y a toujours une appréhension de partir en mission, ne pas en avoir serait le comportement irréfléchi. Il y a l’appréhension, surtout, d’y aller avec Kahl. A peine deux semaines se sont déroulées depuis leur altercation avec une patrouille de l’Empire, depuis que Kahl s’est blessé grièvement à la tête. Et bien qu’il se soit pleinement remis grâce à son aide et ses capacités de guérison, Kael ne se sent pas tranquille, et n’aime pas le savoir partir de nouveau au devant du danger si peu de temps après cet accident. Il a conscience que l’inquiétude n’a pas vraiment lieu d’être, que Kahl est parfaitement en état d’exécuter une telle mission. Néanmoins, il ne peut qu’accepter le sentiment: il ne rejette jamais ce qu’il ressent, l’accepte toujours.

Il n’a pas non plus cherché à la convaincre de ne pas y aller : la tentative aurait été infructueuse, Kahl ne se laisse jamais dicter ses choix,  et apportera toujours son aide quand elle peut être utile - c’est aussi pour cette raison que Kael l’apprécie, d’ailleurs. Lui non plus ne refusera jamais de faire ce qui lui semble juste. Ce soir, il s’agit de sauver un de leur Jedi, infiltré qui a été compromis, mais aussi, un enfant; un simple enfant, et il n’y a sans doute rien qui ferait moins hésiter Kael que la nécessité pour un enfant d’être délivré. Alors tant pis, il n’aime pas que Kahl fasse partie de cette mission, mais il a décidé de l’accompagner. Tant pis si cela nécessite faire équipe avec Arcturus Sahleac - ex-époux, et dernière de ses appréhensions ce jour-là. Il est étrange, d’observer Arcturus et Kahl interagir: ce sont deux mondes qui étaient dans son esprit bien séparés qui se percutent soudainement. Il apprécie avoir appris de Kahl ce qu’il ne savait pas et qui lui permet de ne pas être surpris, à cet instant.

L’appréhension de faire face à son ex-époux se dissipe un peu alors. « Bonjour Arcturus » Il lance alors, sur un ton posé, un ton sincère aussi. Il voudrait lui demander bien plus, mais ce n’est pas le moment ni l’endroit. Il est soulagé de lui voir un air sérieux, mais surtout, de le voir et de le savoir aussitôt sobre. Il y a, quelque part, un soulagement aussi de le voir s’impliquer dans quelque chose. Cela n’empêche pas de ressentir de l’inquiétude pour lui; néanmoins. Il ne se formalise pas personnellement des critiques de Kahl qui sont monnaie courante (et souvent vraies) mais fronce les sourcils alors qu’elles s’attaquent par deux fois au pilote. Le pilote n’a pas besoin d’être accablé sur la couleur de son uniforme dans la situation actuelle. Kael observe son ami se retirer pour se changer et fait ensuite craquer ses muscles. Chacun se disperse dans le vaisseau, qui décolle quelques minutes plus tard.

Ils ont passé les détails de la mission en revue des dizaines de fois. S’introduire dans la prison spatiale, récupérer des armures de stormtroopers, localiser les cellules d’Horion et de l’enfant, les récupérer… Et s’en aller par là où ils sont venus tranquillement. Rien qui pourrait mal se passer, bien sûr. Proche du cockpit où se trouve Arcturus et Gen, Kael attend Kahl qui lui arrive quelques minutes plus tard pour rejoindre Arcturus pour copiloter. Il est habillé en Sith: la vision est dérangeante, pendant quelques secondes. Il se rappelle ce qu’il a pu faire en tant que Doja’r Kaht. Il se souvient Nocte, il se souvient Atlan. Le coeur se serre, un instant. Son frère lui manque. Il chasse ces pensées qui n’ont pas lieu d’être, pas maintenant. Et c’est Kahl, dans cet habit. Ce n’est pas Doja’r Kaht. D’abord, il lui lance un regard un peu désapprobateur. « C’était vraiment pas nécessaire, un peu plus tôt» Il n’a pas besoin de préciser, Kahl comprendra qu’il parle de ces critiques envers Osrick, qui est trop loin pour les entendre, de toute façon. Puis, il se défait de son sabre laser, qu’il lui tend. « Tu peux le garder pour moi? » Quand il devra enfiler un habit de stormtrooper sur place, il ne pourra pas s’en encombrer. Il s’en sentira démuni, mais pourra toujours le récupérer si besoin est; et dans tout les cas, la situation est temporaire.

résumé:

heads will roll Lorsque Beedee était venu lui demander son aide, Gen s’était empressée de trouver Cassiopeia. Elle n’avait pas couru, elle ne s’était pas précipitée en bousculant les pauvres âmes sur son passage. Elle avait traversé les couloirs de la base d’un pas décidé qui avait suffit à alerter ceux la croisant de s’écarter. Gen savait que Cassiopeia ne serait pas difficile à convaincre. Une autre mission était en cours de préparation : la libération d’un être puissant dans la Force. Bien qu’aucune extraction n’avait été promise à Horion, il n’était guère difficile d’avancer l’autre mission pour libérer les deux êtres en une fois. Cela était même plus judicieux. Cassiopeia l’affirma avec assurance, et décida ensuite que puisque le temps était de mise, cette fois, Gen ne dirigerait pas l’opération depuis le poste de commande, mais directement sur le terrain…

Ainsi, Gen se rendait-elle au point de rendez-vous guidée par Aziel, et entourée de Beedee, Kael et Kahl. Quoique tous ces visages lui soient connus, Gen se sentait étrangement seule. Fives était resté en arrière sur la base, et avec lui Hip-Hop. Gen ne se souvenait plus de la dernière fois où elle s’était retrouvée sans son mari et sans son droïde, qu’elle considérait depuis comme son enfant. L’un ou l’autre l’avait toujours accompagnée où qu’elle aille. Elle réalisait peu à peu, qu’elle n’avait sans doute pas été ainsi livrée à elle-même depuis qu’elle avait quitté l’Ordre, tant d’années plus tôt. Cette étrange réalisation faite, Gen tâcha de laisser ce sentiment de solitude derrière elle. Elle n’était pas moins apte ni moins forte sans eux. Elle se concentra sur la mission, et se perdit un moment en pensée dans la Force. Elle retrouva sa sérénité solennelle et sa concentration en le moment présent, jetant un rapide coup d’oeil aux traits de Kahl, qu’elle ne souhaitait pas avoir été témoin de cet instant de trouble.

Une fois arrivés au point de rendez-vous, Aziel leur présenta…
Gen : « Arcturus Sahleac, bien évidemment. » le reconnu-t-elle immédiatement. Elle serra sa main avec un sourire bienveillant, baume après les remarques sèches de Kahl. Ses yeux pâles étincellent d’une surprise agréable et reconnaissante.
Gen : « Je ne vous aurait pas pensé du genre à traîner avec la racaille rebelle... » S’en était presque une question. Mais elle eu la discrétion de laisser ses motifs au pilote de course, et monta dans le vaisseau sans un mot de plus,  démontrant ainsi la confiance qu’elle lui accordait déjà. Elle ne le connaissait pas personnellement, mais si Aziel l’avait choisi, elle n’avait rien de plus à y redire. Pas plus qu’elle n’ajouta de commentaire quant à l’atmosphère qui s’était sensiblement épaissie. A travers la Force, elle n’avait pas manqué de noter l’émoi plus ou moins maîtrisé de ses compagnons. Mais en faignant l’ignorance, elle leur signifiait ce qu’elle en pensait. Tous ici étaient des adultes, (à l’exception, peut-être, de Beedee, mais de tous ici, c’était lui qui avait la tête la plus froide) et tous seraient capables de se concentrer sur la priorité de la mission, peu importe les passifs.

Elle prends place dans l’un des sièges arrière du cockpit, ombre discrète et silencieuse, aux sens en éveil plongés dans la Force, présence presque invisible et pourtant réconfortante. Son demi-sourire paisible semble être une lueur dans la pénombre du cockpit. Lorsque Kahl y pénètre à son tour, rien ne change sur le visage de la vieille Jedi grise, mais il ne peut pas manquer la perturbation qui émane d’elle dans la Force.

Résumé:

BB craignait définitivement pour la vie d’Aziel, davantage qu’il avait pu le craindre auparavant. Lorsqu’il était encore un petit bébé unit rouge et blanc, Bedee n’était qu’un droïde protégeant fidèlement son propriétaire comme un cabot accroché comme un boulet à la jambe de son maître. Mais désormais, BB sentait que son cœur mécanique battait la chamade à l’idée même de perdre Aziel, qui n’était plus qu’un propriétaire, mais qui devenait un ami. L’amour qu’il lui portait et la peur de le voir faire des conneries le tiraillait, l’empêchant de réfléchir correctement. Il savait qu’au fond de lui-même, perdre Aziel revenait à perdre le monde entier qu’il venait tout juste de découvrir des yeux d’un humain. Aziel était un pilier, une force. Et rien ni personne ne pourrait jamais remplacer ce qu’il représente, après tant d’années partagées au milieu de missions presque suicidaires pour certaines.
Heureusement, il revenait à la raison et était prêt à demander de l’aide à la bonne personne. « Ah bah, tu vois quand tu veux ! » Putain, qu’est-ce que je ferais sans toi, se dit-il en le regardant un instant dans les yeux, s’y perdant. Je serais foutu ma parole et toi aussi. Aziel lui indiqua d’aller voir Gen et promis de revenir. Il tenait toujours ses promesses, il l’avait toujours fait. Alors BB acquiesça, convaincu. « Ouaip, je m’en occupe ! Et profite pas du temps où je suis pas avec toi pour aller faire une connerie dans mon dos, sinon je te jure que je te tue ! » J’y survivrai pas. Il fallait qu’il retrouve au plus vite la femme qui avait été à l’origine - ou presque - de son corps humanoïde. Ah, Gen …

* * *

Quatre jours plus tard, il avait contacté la vieille femme et voilà que Mamie Gen faisait son apparition au lieu de rendez-vous tandis qu’il attendait avec Kahl, Kael, Arcturus et Aziel. Il sentait les tensions entre les hommes monter, quelque chose dont il n’était pas au courant, et il se demandait encore dans quel connerie ils étaient en train de s’embarquer. Il faut sauver Horion, il faut l’aider. Il compte énormément pour Aziel, je peux pas le laisser partir seul de toute façon. Tandis qu’Aziel présentait tour à tour les personnes présentes entre elles, Bedee s’indigna. « Et moi alors ! Tu me présentes même pas ! Faut tout faire soi-même quand on devient un humanoïde à ce que je vois ! » grogna-t-il avant de serrer les mains de tout le monde en répétant. « Bonjour, moi c’est Bedee B-K4, mais appelez-moi BB. Aziel est mon propriétaire. J’étais un unit rouge et blanc mais j’allais mourir. On a transféré ma conscience dans un androïde. À titre indicatif, je suis techniquement plus vieux que vous même si je parais plus jeune. » Et ça le faisait rire, tout ça. Ça l’amusait d’embarrasser un peu Aziel en se présentant de la sorte. Car d’une certaine façon, il était l’aîné du groupe … si on oubliait Gen. Quelques minutes plus tard, le groupe se retrouvait dans le vaisseau qui s’envolait vers la destination prévue. N’étant pas encore changé, BB en profita pour le faire … à la vue de tous, sans se préoccuper réellement de l'intimité ou de la question pudique, qui ne se posait évidemment pas chez lui. Il était impatient que sa première mission en tant qu’androïde se lance enfin, dans un habit où il allait encore se plaindre. C’est lourd, ça gratte. Toute excuse était bonne à prendre.

Aziel n’aime pas les Jedi, ou les Sith bien sûr. Plus généralement, tous les sensibles à la Force qui sont en mesure de l’utiliser. C’est trop de pouvoir dans un seul homme, et il ne sera jamais tranquille avec cette idée. Il comprend bien que c’est nécessaire pour cette rébellion qu’ils ont à mener, pour vaincre plus fort qu’eux. Mais l’aversion reste là, quelque part. Plus il peut éviter de les fréquenter, mieux il se sent. Bien sûr, c’est sans compter sur Horion. Les sentiments pour le rouquin l’ont submergé sans qu’il n’ait le temps de contrôler quoique ce soit, et il s’est bien retrouvé comme un coin. Et maintenant il est en danger et Aziel n’a d’autre choix que de le sauver, il préfère ne pas s’imaginer d’alternative; qui serait bien trop lourde à porter.

Le voilà qu’il se retrouve dans un vaisseau avec deux Jedi, un ancien Sith avec un ego surdimensionné; un androïde dont il connaît la valeur; mais pour lequel il est obligé de s’inquiéter compte tenu de son accident plutôt récent; et, enfin, le seul pilote auquel il est capable de se fier pour cette mission; et pour qui il serait capable de donner sa vie: Arcturus.  Il suppose que c’est une bonne chose d’avoir autant de sensibles à la Force pour ce qu’ils s’apprêtent à accomplir, néanmoins il s’agit bien de la présence de BB, mais surtout d’Arcturus, qui lui permet de se calmer un peu. Les critiques de Kahl, qui en d’autres circonstances le mettraient hors de lui, ne le touchent pas, ou du moins pas encore. Il y aura tout le temps de lui énoncer ses quatre vérités plus tard. Une fois que Horion sera sauvé. Pour le moment, il a besoin de son aide. « BB, change toi autre part! » Il grogne et détourne le regard. Il y a quelque chose de dérangeant, de voir son ancien droïde sous une forme humanoïde désormais. Une pudeur s’est installée qui n’était pas là auparavant. Aziel n’a pas encore eu le temps d’apprivoiser la chose.

Quelques minutes plus tard, le vaisseau décolle. Aziel s’éclipse un instant, et vérifie leurs armes et munitions. Le regard est d’abord avant de retrouver sa détermination; l’adrénaline et le besoin d’être efficace se faufile dans ses veines. La panique est encore là néanmoins; sourde et dégueulasse, battant à ses tempes. Il vérifie chacune des armes, et toutes les munitions, méthodiquement. Souhaitant extraire Horion et l’enfant dans une opération discrète et pointue, l’espoir est que les armes n’auront pas à être trop utilisées (au risque de se retrouver dans une situation délicate avec beaucoup trop d’adversaires), mais Aziel sait bien que rien ne se passe jamais comme prévu.

Il se déplace à l’avant de l’appareil pour rejoindre Arcturus, Kahl; s’installant derrière eux aux côtés de Gen, le regard résolu. « Tout est en état de marche » Il commente. « Combien de temps encore? » La question a une teinte d’urgence, mais reste calme malgré l’apparente angoisse sous-jacente qui ne lui quitte plus et qui menace de l’étouffer. Voilà quatre jours depuis le message catastrophique du Jedi espion sur son holocom. Peut-être est-il déjà trop tard.

Résumé:

Revoir tout ce beau monde lui est étrange. Kael, Kahl, BB qui n'est plus l'air du petit droide qu'il a connu. Ils ont, depuis, tracé leur propre route, mais d'une manière, ils trouvent à nouveau le moyen d'entrer en collision. Seule la Jedi est une inconnue. Il est difficile pour Arcturus d'ignorer Kael et sa proximité avec Kahl. Il ne sait pas si il est jaloux ou soulagé de voir que les deux hommes se soutiennent mutuellement. Il préfère ne pas s'attarder là dessus, il n'est pas là pour penser potins et il est trop tard pour regretter le passé. Horion est peut-être en train de mourir seul dans une cellule et il voudrait éviter à Aziel de revivre le traumatisme de la perte d'un être cher. Ca c'est réel, contrairement aux scénarios impossibles dans lesquelles il serait toujours au coté de son amant. Au final, il ne porte attention qu'au commentaire de Gen, sans lui répondre. Si c'est une question elle n'attend pas de réponse de toute évidence. Il hausse un sourcil, parce qu'il n'irait pas les qualifier de racailles. Il se fiche des guerres, des différences d'opinions et des autres. Il n'y a que la vie d'Horion qui lui importe et la santé mentale de son frère de coeur.

L'absence de peur, l'insouciance, c'est sans doute ce qui lui permet d'apparaître confiant quand il monte dans le cockpit et s'installe au poste de pilotage pour faire les dernières révisions avant le décollage. Le plan de vol s'affiche et scelle avec son destin, il ne peut plus faire arrière. Se raisonner et admettre que cette mission est une mission suicide. Ou Horion sort d'ici ou ils meurent tous, voir pire. C'est bien différent d'un speeder ou d'un podracer, mais le pilote à ça dans les veines et il a eu le plaisir de piloter toutes sortes de choses au cours de sa vie, le plaisir remplacer rapidement l'angoisse. L'adrénaline fait taire les voix dans sa tête. La mission est simple pour lui, il doit les déposer et revenir les chercher. Il se doute qu'ils attendent de la participation de sa part. Il n'en a pas particulièrement envie, jouer du blaster très peu pour lui et sa lâcheté veut pouvoir s'enfuir si les choses se gâtent. Ce qu'il l'empêche de se montrer égoïste jusqu'au bout, c'est la mine contrariée d'Aziel qu'il aperçoit. Il soupire et prend sur lui pour le rassurer. « D'ici quelques minutes, patience. On ne gagnerait qu'à se faire repérer si on arrivait comme un troupeau de bantha en furie. Kahl c'est bientôt à toi de jouer. » Le Sith va leur permettre d'entrer dans la prison. Après, il faudra s'en remettre à la force. Arcturus imagine qu'il leur fait confiance. Il a toujours voulu essayer un costume de trooper mais on ne l'a jamais laissé faire. Honteux. « Je propose qu'on répète le plan pour s'assurer que tout le monde sait ce qu'il à faire et n'essaye pas de jouer les héros. » Il se retourne et fixe intensément son ami. Il a du mal à croire qu'il est celui qui dit ça, mais il aime à croire qu'il l'écoutera.  

Spoiler:

 

Le regard de Kael est la première chose qu'il affronte, une fois la tenue mise. Ses paroles ne tardent pas à suivre.  C’était vraiment pas nécessaire, un peu plus tôt Un sourcil s'hausse, délicatement. Les lèvres se tordent, un brin. La simple entente de telles paroles le rassure. Je suppose que tu as raison qu'il avoue simplement. Kahl est loin d'être parfait. Il a conscience que les situations tendues peuvent lui apporter de fortes remarques de sa part. Sa délicatesse devient moindres, dans ses mots. Tu peux le garder pour moi? Le regard tombe et se pose sur le sabre. Les lèvres se pincent, un court instant. Il y a un silence puis, les mains se tendent et s'emparent de l'objet avec délicatesse. Il en va de soi. La voix est claire et certaine. Kahl pose ses prunelles contre les siennes toute en rangeant l'arme à sa taille, contre son dos. Puis, après un bref signe de la tête, se dirige vers le cockpit pour rejoindre Arcturus au commande. Il est étrange, quelque part, de se trouver de nouveau au sein d'un pareil vaisseau. L'ancien Sith n'en a pas oublié les détails, pourtant. Chaque information possède son utilité, le moment venu.
L'attention est brève lorsque le regard effleure Gen, Aziel ou encore, son androide. Si une histoire de nudité quelconque a été entendu lors de son absence, Kahl se garde d'un commentaire sur la chose. Il n'est pas, en soi, scandalisé par un pareil comportement. La nudité est humaine.
Le regard est axé sur l'immensité de l'univers, devant eux. Posé aux côtés d'Arcturus, il s'occupe des commandes qui lui sont assignés et garde un contrôle sur ses nerfs, ainsi que sur son souffle. Sa Force est calme, autour de lui, bien que dérangée de ne pouvoir sentir Kael. Ce n'est qu'un détail.
La question d'Osrick ne reçoit aucune réponse de sa part. Face à la remarque de Kael, il se garde de répondre, soucieux d'être indélicat et laisse plutôt Arcturus s'occuper de son ami. Sa tâche ne repose pas là. Elle est ailleurs, et c'est le pilote qui l'annonce après de maigres secondes.
- Les allées et venues sont contrôlées. D'ici quelques instants, ils rentreront en communication avec nous pour obtenir nos informations, et savoir la nature de notre visite. Je m'en occuperais. À titre officiel, nous sommes là pour le transfert d'un prisonnier vers un établissement plus sécuritaire car des informations confidentielles ont été apportés dans les dernières heures. Par leur titre inférieur, ils ne possèdent pas cette information. Ils n'en possèdent pas les droits. Je tâcherais de leur rappeler s'ils posent des questions. La voix est calme et précise. Le plan a été reçu plusieurs fois, changé et modifié, et Kahl en perçoit encore de maigres failles. Pourtant, il faut savoir se reposer sur la Force, à certains instants. Voilà une chose sur laquelle il travaille, encore aujourd'hui. Le Sith qu'il était avait ce besoin éternel de contrôle. Il ne s'en détache pas entièrement. La présence d'un Sith ainsi que de cinq stormtroopers est sensé pour une pareille situation. Un regard, bref, est offert à Arcturus. Si l'un d'entre nous reste à bord, ils seront suspicieux. qu'il fait simplement. Puis, les lèvres se scellent. Face à eux, la base apparait, lointaine et présente. Il se passe que de maigres instants avant que la radio ne se fasse entendre. Base PE14-13 à TIE/es 25F2. Veuillez vous identifier et nommer la raison de votre visite. La voix grésille, dans les communication. Kahl offre un regard à Kael, simple, avant de poser un doigt sur la touche donnant accès aux transmissions. TIE/es 25F2 à Base PE14-13. Darth Doja'r aux commandes. Nous venons pour le transfert imminent d'un prisonnier. Autorisation d'atterrissage demandé. La voix est morne, grave, différente. Elle est moindre de quelque chose. De l'humain, peut-être. Il y a une tension dans les épaules, lors du silence. La base approche, rien ne se passe. Puis --Aucune information a été transmise à ce sujet. Que fait la voix. Toujours tendu, Kahl répond : Puis-je savoir notre matricule, officier ? Vous jugez-vous suffisamment haut placé pour obtenir pareille information ? Remettez-vous mes paroles en doute ? Un silence perdure, presqu'une minute. La tension monte dans le cockpit. Puis. Autorisation acquise. Toutes mes excuses, Darth Doja'r.


Réussite : Autorisation acquise. Vous pouvez atterrir. Bienvenue à bord, Darth Doja'r
Réussite Mitigée : Aucune information a été transmise à ce sujet. Que fait la voix. Toujours tendu, Kahl répond : Puis-je savoir notre matricule, officier ? Vous jugez-vous suffisamment haut placé pour obtenir pareille information ? Remettez-vous mes paroles en doute ? Un silence perdure, presqu'une minute. La tension monte dans le cockpit. Puis. Autorisation acquise. Toutes mes excuses, Darth Doja'r.
Échec : Veuillez attendre un instant. Le moment dure, et l'attente est longue. La voix revient. Nos registres vous désignent porté disparu, Darth Doja'r. qu'ils ont pour répondre, au bout d'un moment. Les mains sont moites. La voix ne perd en rien de son assurance. Les registres offerts à un officier de votre statut, effectivement. Désirez-vous communiquer l'information avec mon supérieur, officier ? Je doute qu'il apprécie pareil dérangement. Un moment passe,  encore. Puis : Autorisation acquise. Vous pouvez atterrir, Darth Doja'r. Le nom sera retenu, et l'officier le partagera à ses supérieurs par la suite, une fois Horion sauvé.

résumé: