the home should be the treasure chest of living (gen)

Combien de jours ? Mavee ne les compte pas ; il y a un moment que l'iris ne t'attarde plus au soleil, ni à la lune. Le sommeil est une chose qu'il fuit ; d'abord enfermé un moment à l'intérieur de la demeure trouvée, il s'est aventuré à l'occasion à l'extérieur, dévisageant l'élevage de banthas laissé à lui-même. Qui vit-ici ? La question ne fait que passer dans son esprit. Elle est soufflée, déjà volatile et ailleurs. Vee possède trop d'interrogations dans son esprit pour s'accrocher à de nouvelles questions. Il n'avait rien en tête en quittant le vaisseau pour une énième fois ; un simple sac sur l'épaule, de simples réflexions dans l'esprit. Une envie de partir ; si Heela l'a convaincu à ne pas aller voir l'Empire, elle ne l'a pourtant pas délogé de son envie de disparaître. C'est un souffle puissant qui reste dans ses entrailles, qu'importe si personne outre que lui-même peut l'entendre. Le bourdonnement est infini. Jamais il ne cesse ; Vee l'entend, toujours, au point où la seule absence d'un tel bruit lui vient d'hurlements venant de ses rêves, la nuit. L'équilibre n'existe pas. Il tangue dans un sens et dans l'autre, la peau effleurant sans cesse l'eau gelée se trouvant sous lui. À la dérive, presque noyée de l'intérieur pour les pleurs qui ne tombent pas, il essaie pourtant de ne pas échouer entièrement dans l'abysse. Elle est là, pourtant ; il suffit d'y poser l'iris pour être totalement submergé par sa noirceur opaque. L'échappatoire est une chose dont il rêve mais les nuits sont souvent hantées par les cauchemars.
Il se garde de dormir, ici. Les yeux cernés par les jours passés, il arpente les lieux qu'il a envahit, dévisage un moment l'endroit avant de se mettre à l'oeuvre, simplement. Nulle idée de l'endroit où se trouve les propriétaires des lieux, mais le médic décide d'en faire sa responsabilité et de fonctionner en harmonie avec les lieux pour échapper à ses pensées.
Il n'aime pas les animaux ; la pensée n'a jamais traversé ses pensées. Du moins, il le croit. Les souvenirs sont encore éparpillés et il ne sait pas les assembler. Sa tête ressemble à un puzzle dont les morceaux sont balancés à des endroits dont il ne connait rien, mais sur lesquels il marche par accident et se blesse, parfois.
Le médic reste persuadé qu'il ne possède pas de réels affections envers les animaux. Les Banthas se trouvant dans la ferme captent son attention. Immenses et poilus, il guettent plus souvent leur fourrure que leur présence. La neige est encore présente sur Naboo et l'endroit reste fonctionnel, mais son sac est moindre et les vêtements apportés ne sont pas entièrement chauds. Peut-être qu'il ne pensait pas partir aussi  longtemps. Peut-être envisageait-il de s'en aller, juste, simplement. La pensée reste un fantôme dans son esprit qu'il n'efface jamais entièrement. Mavee n'a jamais été doué pour faire disparaitre les saletés.
Il les observe depuis un moment, déjà. Un jour, deux ? Ils se ressemblent tous. Les rares moments où il dort, il se réveille dans un énième sursaut et dans une panique empressée dans le coeur. Elle ne s'en va jamais réellement. Elle ralentit juste un peu, un temps. Mais le regard, lui, reste accroché aux bêtes. La neige est lourde et celle des derniers jours est collante ; elle reste ancrée au pellage des banthas.
Il est dehors, alors ; le ciel est clair, d'un bleu infini. La température est fraiche, le souffle laisse une brume entre ses lèvres. Les mains sont cachées sous des moufles mais certains doigts sont gelés, pourtant. De ses mains, il tente de retirer les noeuds enneigés des bêtes les plus dociles. Elles restent aussi calmes que sa patiente se fait rare, au fil du temps. Pourtant, les heures s'écoulent et Mavee reste concentré à la tâche, les doigts de plus en plus gelés. La technique s'améliore au fil des moments passés, les muscles sont endoloris. Il tire sur une énième boule de neige bien ancrée au pellage lorsque son corps échoue dans la neige. Le souffle se coupe, un moment. Le corps allongé au sol, il dévisage le ciel un moment. Le banthas s'éloigne, peu soucieux de son entretien, un peu plus libéré qu'un moment plus tôt. D'ici quelques heures, la neige sera toute aussi collante dans son pellage. Vee reste au sol, le souffle bué devant son visage, les yeux fermés. Lorsqu'il les ouvre, c'est pour avoir entendu des pas dans la neige. La vue est envahie une personne encapuchonnée ; un tel costume annonce souvent le genre de personnage. Les sourcils se froncent.
- seriously ? qu'il fait, dans un grognement. La voix est enrouée, le nez est plein par le froid. Quand il ne s'agit pas des allergies, c'est autre chose. sérieusement j'en ai rien à foutre.
La voix est lasse ; lasse depuis un moment. Les paroles portent une honnêteté blessante.
- trime le poil des banthas en même temps. ils ressemblent à des merdes. quelle idée de foutre des banthas dans la neige. ça coince dans leurs poils et ils font des bruits de merde, pour se plaindre, quand ça fout la merde pour bouger.

Mavee n'a jamais été sensible à la force ; il est né normal, vide, sans rien. La chose ne l'a jamais dérangé. Il ne s'est jamais posé la question. La Force, en soi, a toujours été une étrangeté à ses yeux offrant une différence particulière aux gens. Quelque chose qu'il pouvait comprendre, peut-être, mais dont il n'avait pas envie. L'iris curieux, un fond amer dans la gorge, il a longtemps dévisagé les gens atteints de cette particularité avec un étrange sentiment, dans le coeur. Ils avaient - ont - un contrôle mais aussi une perte de contrôle qu'il n'apprécie pas. Il connait, sans grande finesse ou délicatesse, à quel point les gens peuvent être fragiles et se fracasser contre le sol, et emporter les autres avec eux. La Force, à ses yeux, n'a jamais été un point favorable à la chose. Juste une raison de plus pour avoir la tête enflée, pour chambranler encore plus ou encore, détruire un peu plus autour de soi. Pouvoir faire plus n'est pas quelque chose de bien ; certes il est possible d'apporter plus de bien, mais il est aussi possible d'apporter plus d'emmerdes. Et selon Vee, les gens ont tendances à s'accrocher plus aux emmerdes qu'aux bonnes choses.
Il s'y connait, à ce sujet là. Peut-être un peu trop.
Il est plus facile de couler que de remonter à la surface, qu'importe la douleur ressentie.
Alors non, il ne sait pas ; tandis que la femme dévoile son visage et lui apprend les rudiments de l'entretien des banthas - quelle générosité - il est incapable de sentir si elle possède la Force, si elle est Sith ou Jedi. Mais Vee a souvent vu sa soeur dans les dernières années avec une cape similaire, à camoufler son visage et son être. À croire que l'Alliance et l'Ordre des défunts Jedi offre un manuel du parfait petit jedi en fuite.
Le cul est gelé par la neige se trouvant en dessous. Vee ne bouge pas, pauvre merde au sol, les iris posés sur la femme. Elle parle des banthas et en câline un s'approchant comme si, à ses yeux, un pauvre con dans sa ferme ne faisait pas grand différence. Comme si il ne venait pas d'aboyer et de lui cracher des paroles au visage.
Il y a une recherche de la réaction, toujours. Quand elle n'est pas existante, Vee se calme, juste, comme ça, sans grand éclat. Il la fixe bêtement au sol alors, dévisage ses traits âgés et son apparence. L'ironie est presque grande si elle est, en effet, dans le même groupe que sa soeur.
- v'êtes quoi ? l'incarnation de la Sainte Force ? qu'il gronde, bas, sans grande animosité. Posant ses paumes nues contre la neige, il fait un effort pour se redresser. Le corps chancèle et échoue mollement contre le banthas dont il s'occupait. Celui-ci émet un bruit, et Vee gronde à sa manière, lui tapotant le pellage. Il suppose que la bête veut de l'affection, ou quelque chose comme ça.
Il la dévisage d'un oeil, la femme, une fois la bête un peu plus calme. Vee a les joues froides et rouges, bien qu'un peu de couleur bien de l'inconfort d'avoir été découvert après quelques jours à peine.
- 'chez vous ? qu'il demande, les mains s'enfonçant dans son pantalon, maigre tentative pour les réchauffer. Il se permet de la toiser un moment, observant ses habits mais aussi ce qu'elle possède. L'allure est similaire à celle que sa soeur aborde, lorsqu'il la voit.
Un instant, il ouvre la bouche, prêt à lui demander. Puis, il la referme. Il serait con de mettre Heela dans une position dangereuse juste pour sa curiosité. Vee renifle alors, à la place.
- y'a d'autres trucs à faire alors ? La question est simple, mais une autre chose devrait être demandée d'abord. Ou être dite. 'fin si j'peux rester. j'squatte d'puis quelques jours. j'nourris les - Il désigne les banthas, hausse des épaules. y'avait une feuille avec des instructions ? qu'il ajoute bien qu'il a été plus généreux sur les doses inscrites.

Elle a l'air folle, un peu, la bonne femme. Vee la dévisage et porte un regard - bref mais lourd - sur la créature qu'elle porte contre elle. Elle est verte. Elle ressemble à de la morve, un peu. Vee dévisage un peu plus, presque peu, avant de détourner le regard. Il n'est pas forcément curieux. Si une question danse dans son esprit - ou plusieurs - il se tait et ne fait pas de commentaires. On pourrait croire à un Hutt, mais la bête a l'air un brin plus adorable, qu'importe la couleur. Peut-être qu'il s'agit d'un enfant. Vee déteste les enfants. Une autre oeillade est offerte à la créature avant que la femme ne se mette en marche et que, comme un pauvre con, Vee reste dans la neige, sur le sol, pendant quelques secondes. Il se gèle le cul. Il déteste cette ferme, ces banthas et cette dame. Il déteste plein de choses, dernièrement, mais au moins il est capable de quelque chose, encore. Dans les premiers temps, il préférait encore dormir et ne rien foutre. Maintenant, il se sent un peu plus en vie.
Juste un peu, juste assez pour continuer.
Le médic fronce des sourcils lorsqu'elle se tourne vers lui pour lui répondre. Il grince des dents face au ton envoyé, face à l'air qu'elle porte sur sa gueule. Elle se prend pour qui, la vieille ? Ils ont toujours une manière d'agir, ces étranges avec leur capuche. Vee a toujours jugé Heela pour ses airs de merde et ses énigmes à la con, mais à voir la dame devant lui, il suppose que ça fait parti de leur formation.
Putain, il aurait passé ce cours haut la main, clairement.
Ça enlève rien au fait que, lorsqu'un ton similaire est dirigé vers lui, Vee n'est pas enchanté. S'il possède le droit, les autres ne l'ont pas.
Il gronde entre ses lèvres sans prononcer de mots, les mains posées sur les cuisses tandis que, enfin, il prend la peine pour se redresser. Ainsi levé, l'air froid claque contre ses fesses et le froid percute encore plus. La grimace est lourde contre ses traits tandis qu'il balaye de plusieurs mouvements de main la neige s'étant collée contre ses habits.
Peut-être qu'il ferait bien de la suivre à l'intérieur. Juste pour se réchauffer. Faudrait être con pour finir enrhumé à cause de son propre cul. Celui d'un autre peut-être, mais le sien, non.
Un moindre pas est fait en direction de la femme - Gen ? - lorsqu'elle lui offre une remarque sur son odeur. Cette fois-ci, la machoire se braque un peu plus, et Vee renifle de dédain - et de morve, par le froid - avant d'enfouir ses mains dans ses poches et de la rejoindre.
- elles ont l'air nulles vos sources. qu'il gronde, bien qu'il ne soit pas réellement approché du lieu, en vérité. c'peut-être votre truc vert qui sent la merde. comment il s'appelle ? vorpan ? Rendu à ses côtés, il penche la tête sur le côté, dévisage l'endroit où se cache la bête. Elle le fixe de ses grands yeux et après quelques secondes, Vee fronce des sourcils.
- si ça s'trouve il est pas vert. c'juste la moississure sur lui. qu'il gromelle, se remettant en place. Les joues sont couvertes d'un léger rose ; la créature est mignonne, un peu, quand même.
Il fait un peu plus chaud, dans la grange. Vee renifle une énième fois et porte un regard sur les environs, ne sachant pas la suite des choses. Pourquoi elle se ramène après des jours d'absence ? Est-ce qu'elle connait Heela ? Elle l'a envoyé, peut-être. Ou alors.
- m'dites pas qu'ma soeur m'a joué dans la tête pour qu'je ramène mon cul dans la ferme d'l'un des siens ? qu'il gronde, bas. Les paroles sont plus murmurés envers lui-même que pour Gen. Plus fort, il ajoute ; v'êtes jedi non ? sans le moindre tact.