[flashback an 0] show me the way, for a price ✶ r a e d a n

just remember everything come with a price -- @Raedan Titos

FIN DE L'AN 0 ; Académie jedi et sith, centre ville de Naboo / 20 ans

Les pétales vertes et rouges sont soyeuses sous ses doigts exceptionnellement nus. La silhouette encapuchonnée songe, soudain, que nul tissus n'était plus agréable, nulle matière plus douce que les pétales de ces fleurs endémiques de Naboo, qui poussaient dans le jardin de l'Academie. Un détour non nécessaire, mais irrésistible : il n'y avait nulle place dans l'entière galaxie ou elle ait connu plus de sérénité que dans ces luxuriants jardins, les mieux protégés de la galaxie derrière les murs du Temple et la garde des Siths. La jeune fille pourrait se déplacer les yeux fermées dans ces allées soigneusement entretenues. Dans une autre vie, peut-être aurait-elle pu être de ceux qui quittaient rarement ce lieu sacré, coupée du monde et de son vacarme infernal...

... Mais pas dans ce monde ci. Ce qu'elle désire importe peu. Son devoir est l'unique priorité. Servir et subir, servir et obéir. Eon est une apprentie, une apprentie presque sans maître, d'ailleurs, depuis que celui-ci à disparu dans la nuit pour une mission secrète pour laquelle il n'a pas voulu l'emmener. Sa main se serre, blanche frustration, à la pensée qu'elle est à ses yeux un poids plutôt qu'une arme aiguisée à utiliser. Mais la fleur sous ses phalanges crispées, délicate et fragile comme un nouveau-né, se brise. Dans un souffle choqué, Eon relâche sa prise. Trop tard. C'est avec une infinie tristesse qu'elle s'agenouille pour ramasser l'innocente victime. Ce n'est pas ce qu'elle avait voulu. Et elle enfonce très loin toute comparaison possible avec ce que pouvait représentait cette simple fleur -les amis, ombres du passés, les amis devenus ennemis, qu'est-ce qu'un ami, si ce n'est une illusion et un frein vers la réussite ?

Après avoir glissé l'assassinée dans sa besace, Eon reprend son chemin. Cesse de flâner pour, d'un pas décidé, quasi mécanique, se diriger là ou elle avait prévu de venir. La jeune fille remet ses gants et traverse les sobres couloirs jusqu'aux terrains d'entraînements extérieurs, le trajet qu'elle avait choisi l'emmenant sur un balcon qui lui donne une vue plongeante sur ceux qui occupent actuellement le terrain. Des enfants, en plein entraînement, sous l'égide d'un homme à la carrure impressionnante et à la présence qui l'était d'autant plus. Elle s'installe, statuesque, sur son promontoire, aigle observant sa proie... Darth Saevus. Un homme dont nul ne cherchait la compagnie sans une bonne raison, un homme dont la réputation n'était plus à faire. C'était cette réputation, qui l'avait faite se déplacer jusque là, dans les couloirs de l'Academie ou elle pensait pourtant ne plus jamais devoir revenir. Eon patiente, le temps que le cours se termine, et qu'elle ait son ouverture. Connaître ses amis autant que ses ennemis, et que ceux qui n'entrent dans aucune de ces catégories. Elle sait qu'il est dur, exigeant. Elle sait qu'il a été le maître de Tadjedine - mais tente de ne pas y penser, car tout ce qui touche à ce voleur-fuyard la plonge dans une mer de tourmente. Cela allait être une difficulté, dissocier maître Titos de son élève déchu. Une qu'elle allait relever, c'était l'histoire de sa vie, depuis quelques mois, dissocier, changer sa perception des choses et des êtres. L'apprentissage serait plus long que ce qu'elle avait prévu... Déception pour celle qui était sur le point d'être adoubée, avant que le monde change.

Le cours touche à sa fin. Après un simple aperçu des méthodes de l'homme, elle est conformée dans son choix. Encore fallait-il qu'ils soient sur la même longueur de Force. Souplement elle se hisse par dessus la rambarde et saute dans le vide, le corps est une arme, une bête sauvage dressée pour faire ce qu'il faut pour survivre. Elle atterrit sur le sol dans une roulade quasi silencieuse qui la fait terminer sur un genoux, face au seigneur sith. Elle baisse la tête, signe de déférence, salut mécanique. Encore une différence, avec les jedi. Avec eux, elle ne s'inclinait pas, elle ne baissait pas la tête, pour montrer le respect d'un grade, d'un titre. Elle chasse les pensées, se redresse, mains derrière le dos, rigueur rigide et masque d'impassibilité. La porcelaine est immaculée.

« Darth Saevus. » Elle connaît son nom, son titre, mais sait-il seulement qui elle est ? Il n'y avait pas mille quasi chevaliers qui avaient changés de camp, mais Eon était comme la fumée, elle esquivait la lumière et l'attention. Dans le doute... « Je suis Eon Dreplo, l'apprentie de Maître Doja'. » L'absent, qui la laissait livrée à elle-même, à chasser ses démons à force d'un entraînement auto-imposé. Mais tout ne pouvait pas s'apprendre en autodidacte... « Je veux apprendre le Makashi auprès du meilleur. C'est vous. » Elle parle peu, Eon, elle préfère les gestes aux mots, le succès aux débats. Alors quand elle est forcée de le faire, elle va droit au but, ne se perd pas dans de longues formules qui feront perdre autant de temps à elle qu'à son interlocuteur. Elle n'est pas là pour l'impressionner avec sa verve, cette figure aux yeux brûlant de sulfure. Elle est là, et elle attend le verdict, quel qu'il soit. Sa réputation le précède, mais dans les faits, elle ne sait pas exactement à quoi s'attendre. Les siths étaient bien plus imprévisibles que les Jedi, et leurs méthodes... bien moins académiques.

Mais quoi qu'il advienne. Elle est prête. Prête depuis qu'elle est née, une deuxième fois, prête depuis qu'elle à choisi de donner son allégeance aux sombres gagnants.

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Alors qu'elle fait face au Seigneur Sith, Eon songe à ce à qui elle venait d'assister. Pas juste un cours, une démonstration de force : pas celle qui les entourait, qui les guidait, mais celle intérieure, propre à chaque individu. Quand la main du jeune garçon avait été coupée nette, Eon avait serre ses points, frisson glacial alors que la douleur fantomatique de ses doigts manquants semblait lui revenir. Dur, mais efficace. Cruel, susurre une voix, nécessaire, la contredit l'autre. Une part d'Eon était pleine d'empathie pour l'enfant. La réhabilitation serait compliquée, et la douleur constante. Mais au moins avait-il la chance de pouvoir plonger sa main dans du bacta, lui. Mais ce qui est fait est fait. Il ne récupérera pas sa main. Et elle ? Elle compte bien ne pas perdre la sienne. Dans les deux sens.

Elle n'était pas de ceux qui fanfaronnaient, humilité jedi profondément ancrée en elle, peut-être plus que toutes les autres leçons. Et pourtant, elle connaît sa valeur et ne fait pas non plus preuve de fausse humilité. Alors, quand il l'accuse d'user de flatterie... Elle ne rétorque rien. Parce que le pouvoir des mots à une limite, surtout pour quelqu'un comme elle, qui les use si peu que les paroles sembles rouillées, surfaites. Eon le laisse parler, sans interrompre. Darth Saevus avait beau s'être assis, il n'en était pas moins impressionnant. Eon était loin de se sentir dans une position d'infériorité même si elle était debout. Cachées aux yeux acérés de l'homme, ses mains se crispent, dans son dos, le cuir souple craque alors qu'elle extériorise sa frustration. Elle se sens sous-estimée. Elle se sent constamment sous estimée, depuis qu'elle est passée du côté obscur. Le respect, en ce territoire là, se gagnait par la sueur et le sang. Et puisqu'elle avait fait table rase du passé... Le passé ne comptait pas, pour eux.

« Je ne suis pas une novice. » répond elle simplement. Sans développer, ni partir en grandes explications. Ce n'était tout simplement pas elle. Même si elle trouvait la comparaison fort insultante, car son niveau et celui des novices étaient à des millions d'année lumières l'un de l'autre. « Ni une simple apprentie. » Parce que c'est vrai. Eon n'est pas comme les autres, pour tant de raisons qu'elle ne saurait toutes les nommer. Et pourtant, c'est ce qu'elle veut, être comme les autres. Mais elle est encore ouverte à l'apprentissage, accepte qu'elle n'est pas prêt pour être chevalier sith... Mais elle à déjà des spécialités. Qu'elle se garde bien de révéler, car après tout, ne fallait-il pas garder des atouts dans sa poche ? Si le masque d'Eon reste calme, elle ne l'est pas. Les bases, oui, c'était important... Et c'était son problème, les bases, car les piliers qui avaient construits la padawan nev-ora étaient brisés. Ceux de l'apprentie sith se devaient d'être très différents. Mais les bases du combat au sabre laser, elle les avaient assimilées il y a très longtemps... Et Eon avait toujours été une élève rigoureusement studieuse.

Qu'il la toise autant qu'il le veut, Eon à un objectif, et elle n'en démordra pas. « Comment pourrez-vous savoir si j'en suis digne, sans essayer ? » C'est tout ce qui lui vient à l'esprit, pour justifier a demande, sa présence. Une simple question, pour répondre à celles qu'il lui avait posé. Eon n'est définitivement pas aussi habile avec les mots qu'avec le sabre laser, contrairement au maître qui semble dangereusement maîtriser les deux. « Testez-moi, si vous le devez. » A cela, elle ne semble ni impatiente, ni particulièrement déterminée. Simplement... résignée. Résignée à l'idée qu'elle doive chaque jour se prouver, à elle comme aux autres. Qu'elle doive chaque jour que la Force fait lutter contre son passé et ses anciens apprentissage. Mais Darth Saevus... Il est ce qu'il lui faut. Elle a besoin de lui, car elle a besoin du makashi pour arrêter de penser comme une jedi avec le soresu.

Eon doit changer ses perspectives. Qu'importe le prix.