[Flashback an -1] Theed, Académie. Danse parmi les loups (Pv Raedan Titos)

"Pour changer vous étiez misérables... J'en viens à me demander si vous deviendrai un jour capable de tenir votre sabre sans vous blesser... Maintenant disparaissez.". Darth Saevus n'était pas satisfait. Les novices tous blessés, épuisés et touchés dans leur amour propre quittaient la pièce. Cela faisait quatre ans que Saevus avait pris en charge l'instruction au sabre laser des nouvelles générations de sith. Et le moins qu'on puisse dire c'est que le maître instructeur ne prenait pas les choses à la légère. Il était dur, très dur avec ses disciples, mais la qualité de son enseignement était connue de tous. Certes les apprentis souffraient des colères du sith, mais ils progressaient vite, et ils devenaient rapidement capables de se débrouiller en combat singulier. Mais ce n'était pas assez. Ce que Saevus souhaitait c'était de faire de ses disciples de redoutables combattants capables de vaincre quiconque se dressaient face à eux. Et ceux qui n'en étaient pas capables devaient disparaître. Dans les rangs des sith, seul les forts subsistent. Il en a toujours été ainsi. Raedan faisait parti de ces forts. A force d’entraînements, de pratique et d’expérience, il était devenu l'un des meilleurs duellistes de l'ordre. Mais malgré ses compétences indéniables, le sith restait plutôt discret, il ne faisait pas de démonstrations pour le plaisir. La plupart du temps, les mots suffisaient à donner à ses élèves les bons automatismes. Cependant, en de rares occasions, Saevus sortait son propre sabre pour montrer les mouvements. Lors de ces démonstrations, le silence est de plomb, chaque élèves observent avec grand intérêt les mouvements de l'instructeur. Aujourd'hui, il n'avait pas sorti son arme. Il avait donné un cours tout ce qu'il y a de plus normal. Les éclairs avaient jaillis des doigts de l'instructeur pour heurter les apprentis un certains nombres de fois déjà.


Alors que Saevus observait les derniers élèves quitter la salle d’entraînement, il prit un instant pour en faire le tour. La salle dans laquelle il se trouvait n'était pas celle à laquelle il était habitué. Cette salle se trouvait dans une zone de l'académie ou il était courant que sith et jedi se croisent dans les couloirs. Souvent, les jeunes sith faisaient du zèle face aux jedi. Ces agissements exaspéraient Saevus. Un sith n'avait pas besoin d'agir pour inspirer la peur. Mais ça, c'est une leçon que beaucoup de jeunes sith ne connaissent pas. Dans ces couloirs, les seigneurs sith plus expérimentés ne croisaient pas grand monde hormis quelque padawans jedi baissant la tête lors de leurs passage. Non pas qu'il n'y a jamais eu d'incidents, mais ceux-ci se faisaient plutôt rare. En ce qui concernait Saevus, il n'avait croisé absolument personne dans les couloirs hormis quelques droïdes d'entretiens. Profitant du calme ambiant, le sith s'assit sur l'un des bancs de la salle, dans un coin dans l'obscurité. Mais le silence ne dura pas. Quelqu'un approchait. Sans plus d’inquiétude que ça, Raedan ne bougea pas, il observa la personne rentrer. Il s'agissait d'une jeune femme. Le sith l'identifia rapidement comme une padawan. Elle ne semblait pas avoir remarqué la présence du seigneur sith non loin d'elle. Ou alors l'ignorait-elle. Le fait est que la jeune femme avait commencé une série d'exercices au sabre laser. Ses mouvements étaient certes fluides, mais lents et parfois brouillons. Pendant un moment, le sith observa les deux sabres de la padawan virevolter. Saevus eu du mal à identifier son style de combat, il y avait du jar kai et du makashi c'était sur, mais quelque chose troublait l'instructeur. Il aurait pu ignorer la padawan et quitter la pièce, mais il pouvait sentir un certain potentiel en elle. Peut-être pourrait-elle lui être utile... « Tu comptes tuer quelque chose comme ça ? » avait-il dis d'une voix calme sans même bouger de son coin.

Saevus n'avait pas bougé de son banc, il toisait simplement la padawan, la jaugeant du regard. Elle semblait très... Jedi. D'une bienveillance sans faille ainsi que d'une loyauté envers la lumière tout à fait manifeste. Raedan ne portait certes pas les jedis dans son cœur (comme la majorité des sith) mais il était suffisamment lucide pour ne jamais les sous estimer, et aussi, les respecter. Et en soit,sith et jedi n'étaient pas si différents. Tous vivaient et mourraient pour un idéal, un but. Les sith pour le pouvoir et pour la suprématie des forts dans la galaxie. Le jedis eux, luttaient pour la dignité des faibles, et se considéraient comme servants de la Force contrairement au sith qui cherchent à la dominer. Certains sith mépriseraient l’opinion des jedis, Mais pas Raedan. Lui respectait le point de vue des jedis. Ils n'en restaient pas moins des ennemis, mais le sith respectait l'ennemi, et il espérait la même chose venant de l'ennemi. Comme il l'enseignait souvent à ses disciples, les sith ne sont pas des bêtes sauvages assoiffée de sang. La ruse ainsi que la discrétion étaient des armes toute aussi efficaces que le sabre laser. Il existait des assassins sith pour incarner toute la sauvagerie des sith. Les seigneurs eux sont le cerveau de l'ordre.


La remarque de la padawan fit hausser un sourcil au seigneur sith. « Et pour te défendre face à un adversaire déterminé, tu ne devras pas tuer ? » Il reprit avec un temps sarcastique « Ou vas tu te défendre jusqu'à ce que vous vous endormiez tous les deux ? ». Saevus pouvait entendre l'argument de la padawan, mais le fait de ne pas tuer ne le justifiait pas. « Et contrairement à ce que tu peux imaginer, nous autre sith ne tuons pas si nous n'en avons pas l’intérêt. Parfois laisser une personne vivante peut-être bien plus efficace que de l’éliminer. ». Parfois un ennemie vivant peux se montrer utile. Et il serait stupide d'éliminer une personne toujours utile. C'est seulement lorsqu'il n'y a plus aucun intérêt à le laisser vivant qu'il est préférable de le détruire. Certains autres siths considéreraient les opinions de l'instructeur comme dignes d'un faible. Non, elles étaient digne d'un seigneur sith méritant son grade. Saevus luttait bec et ongle pour détruire ou saborder les siths indignent de leurs rangs.


Raedan s’était levé de son banc pour avancer vers la padawan. Il la dominait largement en taille, et, aux coté d'elle, le seigneur sith semblait être un spectre enveloppé dans une cape noire. Son capuchon rabaissé sur ses épaules permettaient cependant de discerner ses yeux jaunes. Il aurait pu effectivement congédier la jeune femme, mais Raedan n'avait guère envie de retourner dans ses appartements. Il avait tout un tas de paperasse inintéressante à faire. Alors il préférait largement rester ici. « Vois-tu. Tes mouvements ont piqués ma curiosité. Que recherches tu à accomplir avec tes sabres ? »

Zaalaa baissa un peu la tête aux paroles du maître instructeur. Elle se pinça la lèvre également, certes, c'était un sith qui avait une vision différente, même si similaire, du combat et des raisons qui poussent à se battre. Mais cela restait un expert du combat qui se moquait de sa manière de se mouvoir, de ce style qu'elle essayait de créer. Cela la rendait un peu triste, elle n'y pouvait rien, elle était émotive après tout. Elle passa l'un de ses sabres dans son autre main, cette dernière tenant les deux pour venir passer deux doigts sous ses yeux, histoire de retirer les débuts de larmes, inutile qu'il se moque plus d'elle. Mais elle releva la tête, retrouvant son sourire et son sourire communicatif.

Je vous rassure maître Saevus, je suis au courant. Si je dois tuer quelqu'un, je le ferai, mais je n'y suis pas obligée, je peux aussi bien assommer ou blesser un ennemi pour finir un combat après tout. Dit elle, toujours avec un petit sourire amical. Puis Saevus lui confia que les sith tue surtout pas nécessité. Elle n'en doutait pas, mais elle ne doutait pas de la folie meurtrière de certains. Mon maître dit souvent que dans un conflit, blesser quelqu'un, c'est forcer l'ennemi à le rapatrier, le soigner, ça demande du temps et de l'argent. Le tuer ne demande qu'un trou.

Elle avait un sourire un peu sucré et amère à cette phrase. Elle comprenait le principe, même si elle trouvait cela un peu barbare, mais c'était pire que d'ôter une vie ? Difficile à savoir, elle ne le saurait certainement jamais d'ailleurs.

Elle fit un pas en arrière par réflexe quand l'homme se leva de son banc. Encore une fois, pas apeurée, plus intimidée, impressionnée. C'est vrai que le voir debout lui faisait se rendre compte qu'elle pouvait paraître très petite et fluette face à lui, surtout fluette. Sans oublié sa couleur rouge et blanche qui contrastait avec cette grande masse de noirceur. Elle pouvait voir ses yeux jaunes sous sa capuche... Bon okay, là elle avait un petit peu peur quand même.

Heu... Je... Elle ravala sa salive. Je ne suis pas très douée pour le maniement du sabre, autant pour Shii Cho et le style Makashi. Enfin, je le suis assez pour être padawan, mais j'ai beaucoup de mal. Mon maître m'a conseillé d'y intégrer quelque chose que je maîtrisais. Et la danse, c'est quelque chose que je fais depuis toujours, je ne suis pas mauvaise alors j'intègre à mon style à deux sabres un peu des danses, leurs mouvements, que je connais et qui me semble efficace pour un style de combat.

Elle replaça ses mains dans son dos, gardant le sourire face à cet homme face à elle. Elle n'avait pas de raison de craindre quoi que ce soit, mais, maintenant qu'il était debout et face à elle, il fallait bien avouer qu'elle n'était pas rassurée.

Le sith avait bien remarqué le mouvement de recul qu'avait amorcé la padawan alors qu'il s'était levé. Il la toisait à présent de toute sa hauteur. Souvent, les gens étaient intimidés par la carrure du seigneur sith. Alors pourtant que Saevus n'était pas particulièrement imposant. Il était certes grand, presque deux mètres, mais il n'était pas une montagne de muscle. Il avait un physique certes athlétique mais il était loin d'être un colosse. Pourtant tous semblaient impressionnés par la constitution du maître instructeur. Raedan se délectait souvent de la peur des personnes face à lui, il s'en nourrissait pour alimenter son coté obscur, faisait brûler encore plus le brasier en lui. Comme tous les sith, Raedan avait appris à se nourrir des émotions des autres ainsi que des siennes pour nourrir le coté obscur en lui. Plus Son brasier intérieur était puissant, plus son pouvoir l'était aussi.


Il écoutait avec une certaine curiosité ce que la padawan disait. Un très léger sourire se dessina sur les lèvres du sith. Elle avait été bien formé et récitait presque par cœur ce que son ordre lui avait appris. Mais une fois plongé au cœur d'un combat, respecterait-elle ces préceptes ? La réponse à cette question était incertaine, les jedi récitant fièrement leurs codes sans même le comprendre n'étaient pas rares. « Et si tu te retrouves face à un adversaire trop fort pour toi. Tu préféreras mourir plutôt que de puiser dans ton véritable pouvoir... L'obscurité dont vous autre jedi avaient si peur alors qu'elle fait tout autant parti de la Force que la lumière. Le pouvoir de la Force ne doit pas se restreindre à vos dogmes, ou même au notre. Si on veut la comprendre, il faut maîtriser tous ses aspects. » Il marqua une pause avant de reprendre. « Évidemment, tu as été bien formée, et tu vas me répondre que le côté obscur représente tout ce qu'il y a de plus sombres en chacun d'entre nous. Que nous autres sith ne nous battons que pour le pouvoir... Je me trompe ? »


Saevus haussa un sourcil de surprise. « C'est ton maître qui t'as enseigné cela ? Que blesser était préférable à tuer ? Tu lui diras que nous avons une place bien au chaud pour lui dans nos rangs » dit-il d'un ton amusé. Raedan n'aurait jamais imaginé un jedi prononcer ceci, ils préféraient faire souffrir plutôt que de tuer. Le sith aurait pu tenir les même propos.


Les conseils que lui avaient donnés son maitre n'étaient pas mauvais, ils étaient même plutôt bons. Cependant, c'était un conseil que Raedan aurait donné à un élève capables de se débrouiller avec chacune des sept formes de combat. Tenter de créer son propre style alors que les bases ne sont pas acquises. Tout le monde n'était pas fait pour l'art du sabre laser. Rares étaient ceux qui avaient un réel dont pour le maniement de cette arme, l plupart des gens étaient bons, mais pas très bons. « Si ton niveau au sabre est faible... Pourquoi ne pas se concentrer sur la forme VI Niman ? Elle est équilibrée et te permettrait de te débrouiller dans à peu près toute les situations. Tu pourrais aussi faire comme le font certains jedi ou même sith, se concentrer sur le maniement du pouvoir de la Force. » Il marqua une pause « Mais si tu souhaites vraiment créer ton propre style de combat. Alors sache que cela sera une tache longue et fastidieuse dont le résultat ne sera pas forcément ce que tu espérais. Moi même je ne me lancerai pas dans la création d'un nouveau style de combat sans être absolument certains que je maîtrise chacune des formes déjà existantes. » Il commençait à faire les cent pas autour de la jeune jedi. « Mais je suis curieux de ce que tu as déjà mis en place. Montre moi. »

Elle l'écoutait parler de manière respectueuse. Elle était un peu surprise, ce sith semblait bien moins belliqueux que d'autres, plus réfléchis et ''calme''. Enfin, c'est l'impression qu'elle avait tout du moins. Elle réfléchit aux paroles de l'homme, bien entendu qu'il n'avait pas tord, mais elle n'était pas forcément d'accord. Il y avait plusieurs manières de concevoir la force, même parmi les Jedis et les Siths.

Mon véritable pouvoir ?

Pour Zaalaa, son véritable pouvoir, sa véritable force, c'était sa gentillesse, son amour et son empathie et elle n'était pas sûr que cela lui permette de vaincre en combat. La suite des paroles la surprit aussi, le sith semblait avoir un respect pour le côté lumineux, mettait-il les dogmes du côté lumineux en application ? Où s'y intéressait-il seulement ?

Je suis d'accord sur le fait de s'intéresser ou se questionner sur l'autre aspect de la force. Mon maître m'y invite souvent, il dit que s'intéresser et comprendre le côté obscur ne fera que renforcer mon lien avec le côté lumineux. Cela m'a permis de comprendre qu'il y a toujours un peu de bien dans le mal et un peu de mal dans le bien.

Elle disait cela, toujours avec un grand sourire, certes ses croyances étaient très liés, voir trop, aux enseignements et son maître. Mais elle n'avait jamais rien remit en question pour le moment et elle n'était du genre à tout accepter sans se poser de question. Mais oui, elle parlait régulièrement avec d'autres padawan sith quand elle en avait l'occasion, l'équilibre de la force, c'était le partage et l'égalité entre côté obscur et lumineux. En soi, normalement, les deux camps ne devraient même pas avoir à se battre. Enfin, selon elle et dans une utopie.

Je ne serais pas si catégorique, mais n'est-pas tout de même des points importants pour les siths ? Dit elle en gardant son sourire. Je sais que les choses sont plus compliquées. Mais je pense être incapable de rejoindre le côté obscur, tout comme certains siths seraient incapable d'aller du côté obscur.

Alors, bien entendu, il était également hors de question de le rejoindre pour elle. Mais en plus de ne pas le vouloir elle pensait sincèrement en être incapable de toute manière. Elle savait son amour infini et sa haine toujours passagère.

Ha ha. Je pense qu'il déclinera, mais cela l'amusera, je pense. Même si je suis assez mal à l'aise avec ça.

Elle baissa la tête à ses paroles, un brin de tristesse sur son visage. Elle se rappelle de l'un de ses premiers combats avec son maître. Ils escortaient un transport de civil et ont dû le défendre. Voir ces gens au sol, hurler de douleur. Elle n'avait pas résisté à l'envi de soulager leur douleur avec ces pouvoirs, même si certains resteraient amputés d'un membre. Son maître l'avait laissé faire, mais l'avait prévenu que parfois de son énergie dépendant la vie de civils innocents et qu'elle devrait faire le choix. Que ce soit de soulager les ennemis au péril des civils ou de tuer si elle trouvait cela plus doux que de blesser parfois grièvement. Elle préférait la dissuasion, mais cela ne marchait pas souvent.

Je comprends maître Saevus. Effectivement, je me concentre plus sur mes pouvoirs, mais je suis avant tout une guérisseuse. J'ai énormément de mal avec les styles de combats et leurs mouvements et je sais que je ne pourrais pas toujours compter sur quelqu'un pour les combats. Aussi, je me dis qu'un style personnel ne serait pas capable de rivaliser avec les styles classiques, mais qu'il pourrait décontenancer les pratiquants du sabre jedi et sith. Et j'espère surtout pouvoir intégrer mes connaissances et mes pas de danse aux bases que j'ai déjà dans les deux styles que je connais. Comme pour compenser mes lacunes.

Ce n'était pas rassurant de le voir tourner autour d'elle ainsi, mais elle savait qu'il était plus en train de l'estimer que de la juger réellement. Puis il demanda de lui montrer ce qu'elle avait déjà accompli. Elle inspira et hocha simplement la tête à sa demande. Ainsi, elle montra ce qu'elle avait déjà révisé, des kata classique des deux styles, mais avec effectivement des mouvements parfois différents, autant au niveau du bas du corps que du haut du corps. Certains mouvements de poignets de danse s'adaptaient très bien à des mouvements de makashi, tout comme des déplacements brutes de certaines danses tribales s'adaptait bien au style shii cho, mais comme il le disait, elle était loin de maîtriser ce qu'elle essayait de faire.

Le seigneur sith se tenait droit, statique devant la jeune padawan. Il écoutait ce qu'elle avait à dire avec un certain intérêt. Il avait déjà côtoyé des jedis, et le moins que l'on puisse dire c'est que la jeune femme n'était pas de ceux qui étaient enfermés tellement profondément dans leurs dogmes que tout ce qui s'en écarte constitue une hérésie et un danger pour eux. Certains jedis étaient de véritables fanatiques enchaînes aux principes qu'ils défendent. Comme certains sith qui eux s’enchaînent à l'obscurité alors même qu'ils cherchent la liberté. La Force me libérera.


La padawan ne semblait pas vraiment comprendre ce qu'entendait Raedan par véritable pouvoir. Après tout, il est vrai que les jedis ne cherchent pas le pouvoir, ce qui les rend pour la plupart assez faible. Seul ceux ayant acquis une maîtrise quasi parfaite de la lumière peuvent prétendre faire face à un seigneur sith. Mais Saevus profita de l’interrogation de la padawan pour dispenser une petite leçon sur le coté obscur. « La peur, la colère, la souffrance... C'est là que réside un pouvoir plus grand qui n'importe quel jedi pourrait imaginer. Nous autres sith ne nous coupons pas à ces émotions. Nous nous en nourrissons. Elles sont comme du combustible servant à alimenter un brasier flambant en chacun de nous. Cependant, contrairement à ce que vous pouvez penser, nous contrôlons ces émotions. Nous ne sommes pas des bêtes sauvages assoiffées de sang. Mais nous pouvons le devenir lorsque la situation l'exige. » Sa phrase s'était terminée sur un ton sinistre alors que les yeux jaunes du sith s'étaient posés sur la padawan. « C'est en se nourrissant de tout cela que ton véritable pouvoir se révélera. Des émotions comme la peur que tu ressens en ce moment même... » L'instructeur pouvait sentir la peur que ressentait la jeune jedi. Il l'intimidait, c'était certain.


Le sith eu un léger sourire alors que la padawan récitait les leçons de son maître. « Ton maitre est sage à n'en point douter. Plus que d'autre jedi que j'ai connu. » Un court instant, le sith eu comme un moment d'absence. Il avait pensé à son père qui l'avait élevé dans les dogmes des jedi et pour qui un quelconque travers représentait un danger. Le sith effleura doucement le sabre dissimulé dans son dos. Il se remémora son duel avec son père sur Dantooine. Ses derniers mots plein de rancœurs et de déception. Raedan l'avait décapité avant de récupérer son sabre. Depuis, il l'avait toujours conservé. Soit sur lui soit dans ses appartements privés. Après un moment de vide qui dura moins d'une seconde, le sith revint à lui.


« Tu connais peut-être notre code. La paix est un mensonge. Il n'y a que la passion. Par la passion j'ai la puissance. Par la puissance j'ai le pouvoir. Par le pouvoir j'ai la victoire. Par la victoire, je brise mes chaînes. La Force me libérera. » Il avait récité le code sith d'une voix puissante, presque transcendée. « Notre credo est bien évidemment différent du votre. Mais nous nous battons bel et bien pour quelque chose. La liberté. Seul l'obscurité brise les chaînes qui nous attachent aux faibles. Nous souhaitons un monde ou les forts dominent les faibles. Ceux qui n'ont pas suffisamment de force pour faire face restent dans l'ombre, écrasés. Les autres luttent. Là, il disparaissent, ou ils deviennent fort. «  Il marqua une pause d'une seconde « Voilà la raison d'être des sith. Nous refusons d'être des esclaves. »


Saevus observa d'un œil intransigeant les mouvements de la padawan. Ses mouvements comme il l'avait vu était loin d'être parfaits. Mais il les observa, les enregistra. Alors qu'elle eu terminé sa démonstration, le sith prit la parole. « Tes mouvements ne manquent certes pas d'imagination et de cohérence, c'est un bon début. Mais tu ne dois pas adapter tes mouvements à un style. Tu dois adapter un style à tes mouvements. Ne cherche pas à intégrer des mouvements, mais plutôt à les modifier pour les faire ressembler plus à ce que tu connais. Comme ceci » Sur ces mots, le sith avait agrippé la poignet de son sabre laser dont la lame écarlate avait jaillit dans un sifflement inquiétant. Rapidement, il avait commencé tout un tas d’enchaînements avancés du makashi, mais il en avait changé certains mouvements. Alors qu'il exécutait ses mouvements avec une élégance et une aisance déconcertante, il prit la parole. « Je ne suis pas à l'aise avec les mouvements ascendants du makashi traditionnel. Alors je les adapte à ma manière. » Sur ces mots, son sabre décrivit un arc de cercle ascendant, ses jambes se resserraient pour terminer dans une position faisant pensée à celle d'un scorpion. Alors, il éteint son sabre.

Zaalaa comprenait pourquoi elle ne voyait pas de quel réel pouvoir parlait le maître Sith. Parce que c'était une vision très ''sith'' des émotions. Elle comprenait l'esprit Sith à ce propos, l'importance des sentiments et des émotions. Généralement, les Jedi veulent se couper de ce genre d'émotion, elle comprenait aussi les raisons de la chose. Mais elle avait l’impression que le Sith se méprenait sur les Jedi pour le coup. Était-ce si étrange ? Non, car de nombreux Jedi et maître Jedi, se coupaient de leur émotion et prenaient le credo Jedi trop à cœur. Là où son maître comprenait l'adage de la même manière qu'un Sith, le contrôle. Les yeux jaunes et le ton du maître Sith l'intimidaient toujours, mais elle n'avait pas peur de communiquer, enfin pas trop...

Je vois. Je sais que certains Jedi se coupent de leurs émotions, mais ce n'est pas ce que mon maître comprend de notre adage, ni ce qu'il m'a appris. La colère, la peur, la souffrance, comme tous les sentiments et les émotions sont de l'énergie, à user avec contrôle pour alimenter notre corps et notre esprit. Pour nous, il faut digérer ses émotions pour s'en servir, de la même manière qu'il nous faut digérer les informations pour prendre une décision. Je ne doute pas de votre point de vue, mais j'ai souvent vu des Sith utiliser leur émotion de manière brute.

Toujours le petit sourire innocent en bouche, elle avait étalé ses croyances sans aucun filtre, elle aimait l'enseignement de son maître et comme il lui avait dit, s’intéresser aux autres croyances, Sith comme Jedi, ne faisait que renforcer à chaque fois sa Vision du Monde et de la force. Pour le moment, peu importe ce que d'autres lui disaient, peu importe qu'elle le comprenne ou non, qu'elle l'approuve ou non, chaque avis ne faisaient que renforcer les siens. Certains parleraient naturellement de lavage de cerveau et en soi, Jedi comme Sith s'y adonnaient de manière plus ou moins volontaire. Elle salua poliment le Sith lorsqu'il parla de la sagesse de son maître.

Oui. Pour le moment, je n'ai jamais remis en question ses enseignements, même intérieurement. Pourtant, j'ai toujours les croyances et les connaissances que mon peuple m'a transmit.

Encore une fois, elle était son élève depuis qu'elle avait dix ans, soit huit ans en tout. Il semble évident qu'il devient difficile de remettre quoi que ce soit en question à cet âge, mais elle était entrée assez tard à l'académie et sa mère lui avait donnée plusieurs leçons de sagesse lorsqu'elle était jeune, tout comme son père.

L'homme récita l'adage des Siths, Zaalaa était un peu gênée, que ce soit Sith ou Jedi, elle détestait ces adages, enfin pas totalement. Disons que des deux qu'elle connaissait, tout comme son maître, elle préférait le moins absolu des deux, celui qui disait que malgré les émotions il y avait pas paix, que malgré l'ignorance il y a le savoir ect... L'autre adage ne représentait en rien sa pensée à propos de l'ordre Jedi.

Je ne pense pas pouvoir comprendre ce genre de pensées un jour. Mon pouvoir secret, c'est l'amour, c'est l'amour et l'envie de protéger les autres, faibles comme fort, qui me donne la force de devenir meilleure. Pour mon maître, la plus belle chose de la vie, c'est son aspect éphémère et passer sa vie à devenir plus fort pour sa liberté n'a que peu de sens, déjà, car c'est un concept, mais aussi parce que la finalité de ça après la mort, c'est d'être le plus puissant d'un cimetière. A quoi bon devenir fort juste pour soi-même ?

Bien sûr pour le Sith, l’intérêt était la liberté. Mais quel genre de liberté t'impose de devoir, parfois, laisser ses émotions nous guider ? Pour Zaalaa, il n'y avait pas de liberté totale, ainsi, inutile d'en vouloir le plus possible, soi libre d'aider les autres, d'aimer les autres, le reste importe peu finalement.

Puis vint le moment du jugement du maître face aux capacités de l'apprentie, même si ce n'était pas la sienne. Et inutile de dire que l'homme ne tarissait pas de conseil à lui donner, même si pour le moment, il parlait d'un seul en particulier, en effet, elle n'avait pas vu la chose sous cet angle, adapter le style à la danse plutôt que l'inverse. Elle pensait que le style primait sur la danse pour des raisons évidentes, mais en effet, adapter le style à sa danse (qu'elle maîtrisait bien mieux) était, en effet, plus logique. Elle put même voir l'homme en action lors de quelques mouvements qu'il avait lui-même adapter. Il était très fluide, clairement, on pouvait voir ce qui l'avait amené a enseigné le sabre. Comme tous apprentis elle se demandait si son maître avait une chance contre ce Sith ? Difficile à dire, elle l'avait déjà vu combattre, mais jamais à son maximum, du moins elle n'en avait pas la sensation et puis il y avait l'âge qui comptait aussi mine de rien.

Je vois. Merci, pour ses conseils, j'avoue que je n'y avais même pas pensé. J'essaye aussi d'adapter des choses plus situationnelles en usant de ma souplesse que je sais être l'un de mes grands atouts physique avec mon agilité. Des mouvements comme des esquives particulières. Par exemples pour les coups horizontaux. Dit elle en se laissant tomber au sol en grand écart, tout en mimant un double coup une fois au sol avec ses sabres d’entraînement, elle se releva et exécuta un pont poussé et sauté encore une fois pour un coup horizontal, mais aussi pour prendre un peu de distance. Mais aussi pour frapper de certaines manières. Elle montra une nouvelle fois en levant sa jambe droite contre son corps, son pied étant levé droit au-dessus de sa tête, elle relâcha la position pour effectuer un coup du marteau avec son talon. Il y a encore tellement de choses que je dois travailler et répéter encore et encore, certains de ses mouvements sont dangereux, car ils ouvrent ma garde ou tournent mon regard un instant lors du combat.

Darth Saevus écouta la padawan avec un intérêt croissant. Il n'avait jamais éprouvé une haine violente envers l'ordre jedi. Ils étaient pas essence des ennemis, mais il pouvait comprendre, et respecter certains jedis. Et cette padawan ainsi que son maître semblait rentre dans cette liste tout de même restreinte. Alors, avec un certain amusement, il constata que certains jedi avaient quasiment les même vices que certains sith. Une partie des jedi s'enferment dans leurs dogmes devenant des fanatiques, il en va de même pour les sith. Ceux que Raedan nomme les bêtes sauvages, les assassins. Certains sith ne sont que des boules de haines sans subtilité, ce sont de redoutables combattants pour quiconque n'est pas suffisamment entraîné, mais ils ne sont rien face aux véritables maîtres sith. Ceux qui en plus du pouvoir, ont la sagesse des anciens. Il devait en être de même pour les jedi. A la différence que les fanatiques ne sont pas des boules de haines, quoique leur peur du coté obscur se transformerait rapidement en haine si on les poussait un peu. Et paradoxalement, ce sont ses jedi qui sont les plus faibles moralement. Ceux qui peuvent être tournés vers l'obscurité le plus facilement. Il suffit simplement de les mettre face à leurs contradictions, de les humilier, des les pousser jusqu'à leurs derniers retranchements jusqu'à ce que leurs colère les submerge et qu'ils sombre irrémédiablement dans les ténèbres.


« Et il en va de même pour certains jedi. Leur peur du coté obscur, leur étroitesse d'esprit font d'eux ds êtres vivant dans la peur, peur qui se transformera souvent en haine du coté obscur. Ce que tu dis pour les sith est vrai, certains d'entre nous ne sont que des bêtes sauvages, seulement bons à détruire. Mais ils ne sont rien... Ai-je l'air de l'une de ces bêtes sauvages ? » Le sith termina sa phrase sur un ton sarcastique mais qui laissa supposer tout un tas de choses concernant les capacités du seigneur sith.


Saevus ne répondit pas tout de suite à la padawan. Mais lorsqu'il le fit, sa voix prit un ton presque transcendé. « Nous ne devenons pas fort pour nous uniquement. Mais pour la postérité. Il est vrai, l'immortalité fait partie des plus grands rêves des sith. Mais nous souhaitons surtout nous inscrire dans la postérité. Que notre simple nom impose respect, peur, admiration, jalousie... Une personne faible n'est pas condamnée à rester ainsi jusqu'à son trépas. Elle peut devenir forte et mériter sa place dans la société. Ceux qui sont éliminés sont ceux qui n'ont pas le courage de devenir fort. Car parfois, cela requiert certains sacrifices... Mais nous sommes tous le fort ou le faible de quelqu'un. Pour mes apprentis, je suis le fort, pour d'autres sith, je ne le suis pas, ou je suis à leur niveau. Ne jamais s'estimer supérieur à tous fait partie de mon crédo. Nous sommes tous destinés à mourir de la main de quelque chose de plus puissant. Et pour certaines personnes, cette chose plus puissante, c'est la mort elle même, dans toute a simplicité. »


L'instructeur observa à nouveau les mouvements de la padawan. Ce qu'elle lui montrait possédait un potentiel. Elle possédait du potentiel. Avec de l’entraînement et un travail acharné, elle deviendrai une puissante duelliste. La lame rouge du sabre du sith disparu et il rangea son arme à sa ceinture. « Avec suffisamment d’entraînement, tu pourras parvenir à créer un style de combat qui te conviens. Mais ce ne sera que lors d'un réel affrontement que tu pourras savoir si il est efficace ou non. Moi seul ne peut pas te dire si ce que tu fais sera efficace dans un combat réel. »