somewhere only we know - Arcturus

A NEW HOPE THE DARK SIDE

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Arcturus & Mara

Son dos est appuyé contre le dossier de son fauteuil de pilote; installée dans le cockpit, son regard s’est perdu dans l’immensité de l’espace. Mara a quitté Naboo depuis quelques jours déjà, laissant derrière le temps de quelques semaines, ses amis et camarades de l’Alliance. Il est si rare qu’elle reste sur la planète pendant une longue période, il lui faut bouger, faire ce pour quoi elle a l’impression d’avoir été programmée à sa naissance: soigner les autres. Il suffit de l’appeler, la blonde et elle accourra sans réfléchir une seule seconde, qu’importe que cela soit à l’autre bout de la Galaxie. Qu’importe si l’endroit est bondé de stormtroopers. De Sith. Elle ne manquera pas à l’appel. Et qu’importe aussi si la planète la rattache à quelqu’un qu’elle a perdu, qui lui remémore de nombreux souvenirs. Elle est sous ses yeux, d’ailleurs, la-dite planète. Un écrin de verdure au milieu de l’immensité de la Galaxie. Carida. Ils s’y retrouvaient de temps en temps, avant la Purge. Avant que Mara n’embrasse une vie de fugitive, à vivre dans l’ombre et à devoir se cacher pour ne pas au mieux, perdre la vie et au pire, être forcée de faire le larcin de l’Empire. La mort lui est clairement un sort plus doux que de devoir servir les Sith.
Mara pousse un long soupir, R2 émet des bippements compatissant. Il connait les états d’âme de la Jedi, il partage son quotidien depuis tant d’années, il a fini par reconnaître lorsque la tristesse l’envahit. Lorsque son existence lui pèse un peu trop lourd sur les épaules. Constamment. La jeune femme pose une main sur le haut de la petite tête du droïde, la tapote doucement avant de finalement se redresser sur son fauteuil et d’engager une descente vers la planète. Il n’est sûrement pas là, pense-t-elle. Et tant mieux. Il est vivant, c’est tout ce qui importe, il est plus sûr qu’il la croit morte lors de la Purge. Plus douloureux, certes, mais plus sûr pour lui. Elle secoue sa tête, se passe une main sur son visage afin de chasser ses pensées qui tiraillent son coeur trop sensible. La sécurité des gens auxquels elle tient passe avant tout le reste. Inspiration. Expiration. Faire le vide dans son esprit. Elle s’apaise, la Jedi a du travail devant elle.

On l’attendait en dehors de son vaisseau, quelques contacts de confiance qui font appel à elle de temps à autre. Capuchon sur ses cheveux argentés et sous-couvert du jour qui se couche, Mara suit ses guides à travers les rues animées de la ville où l’Empire a grosse influence. Toute la nuit, le médecin passe de maison en maison, soigne les plaies, apaise les corps et soulage les âmes. Ils sont nombreux, pourtant elle ne se presse pas, prend son temps auprès de celles et ceux qui en ont besoin. Avec un sourire doux, la blonde écoute sans interrompre, serre des mains avec une compassion immense. Elle sait que si elle s’était un peu dépêchée, elle aurait probablement eu le temps de retourner à son vaisseau pour dormir mais elle s’en fiche; elle ne dort pas de toute façon. Ne dort plus. Alors elle va continuer à enchaîner les patients, Mara. Toute la nuit. Puis tout le jour qui suit. Et encore la nuit.
Ses épaules sont légèrement affaissées lorsqu’elle sort de la dernière maison. La fatigue marque les traits délicats de son visage, rend ses muscles légèrement douloureux. Mara pourrait retourner à son vaisseau pour essayer de grappiller quelques heures. Ou bien de méditer. Elle n’en fait rien et préfère marcher lentement dans les rues encore endormies. Sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, la blonde quitte la ville pour rejoindre le lac aux abords de cette dernière. L’endroit est paisible, le silence est juste brisé par le bruit de la légère brise faisant danser les feuilles de arbres qui bordent l’étendue d’eau. Son coeur se serre un peu quand ses yeux se posent sur le lac, ils avaient l’habitude de se rencontrer non loin, sur la berge opposée. Sa raison lui dit de faire demi-tour, de rentrer, mais la Force, elle… Lui intime de rester, de prendre le temps de se ressourcer dans ce lieu qui la réconforte tout comme il l’emplit de nostalgie. Elle reste. Pire encore, ses pas la conduisent vers un coin de verdure dont son esprit se souvient si bien. Le banc de pierre n’a pas bougé. Rien n’a changé. C’est presque comme si le temps s’était arrêté à cet endroit exact.

D’un geste las, elle se débarrasse de sa cape sombre, la dépose soigneusement sur le petit banc puis retire ses chaussures. Sans prendre la peine de relever la longue jupe de sa robe bleu ciel, Mara s’avance vers le bord de l’eau jusqu’à mi-tibia. Ses paupières se ferment lentement, ses muscles se détendent et sa respiration se fait à peine perceptible. La Jedi lâche prise de son environnement qui existe à peine à ce moment précis, trop focalisée sur les effluves de Force qui la traversent en continue. Elle s’en abreuve, l’utilise pour soulager de la fatigue son enveloppe charnelle. Est-ce une excellente idée de faire ça à l’extérieur, sur une planète un peu hostile ? Clairement pas. Pourtant elle n’aurait pas pu trouver meilleur endroit ni meilleur moment. Son coeur s’est légèrement accéléré mais elle ne bouge pas, pas encore. Mara l’a senti venir, s’approcher. Ses yeux se rouvrent, tournés vers le bleu du lac.

« Bonjour Arcturus… » dit-elle d’une voix douce, presque un murmure.

Lentement, la Jedi se retourne pour faire face à un vieil ami perdu depuis trop longtemps.

« J’espère que tu ne m’en veux pas trop pour mon long silence… Je n’ai pas réellement eu le choix… »

Son regard se baisse, regarde ses mains. Elle n’aime pas faire du mal aux gens. Encore moins à ceux qu’elle aime.

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A NEW HOPE THE DARK SIDE

Arcturus n'a jamais comprit pourquoi Mara refusait systématiquement son argent, il a passé tant d'heures à ses cotés, autant patient qu'ami. Il peut affirmer sans sourciller qu'il ne la comprend pas. Il n'a pas cette fibre d'infinie générosité. Il lui est redevable d'une chose, d'une faveur qu'il aimerait pouvoir lui rendre, quand il la connaissait. Elle le rendait bon, au moins mieux que le matériel de base. Il était moins con. Maintenant il n'y a plus personne pour réparer les bobos du quotidien et lui continue à se faire mal le plus souvent sans s'en rendre compte, sans même frissonner. Elle lui manque. Il ne peut pas ire que la douleur est quotidienne, c'est peu-être ça le pire. Il voudra de sa présence dans des instants de vies, en observant de plus près un objet, une cicatrice, en se rappelant une blague peu drôle. Cela fait cinq ans, il est temps de passer à autre chose. Ce qui ne l'empêche pas de faire le chemin inverse, retracer leurs pas et relire leurs souvenirs du regard quand il s'égare sur cette planète qui était un peu la leur. Il n'y aurait jamais un pied si elle ne l'y avait pas invité en premier. Habitué au bruit, à la ville, intimidé par le silence de la nature. Elle ne dort jamais elle aussi, sa présence est envoûtante. Si il savait faire, il investirait dans une ou deux plantes vertes pour égayer son appartement, il peut toujours missionner Wazn de l'arroser. Craint de la voir flétrir, comme celle qui a fait naître en lui cette lubie si particulière. Il ne veut pas céder à la mélancolie et trop regretter le passé. Ne pas perdre tout l'intérêt de ses escapades sauvages. Il n'oubliera jamais Mara, tout ce qu'elle a fait pour lui sans rien demander en retour. Quoique. Elle aurait aimé qu'il reste sur ses gardes et respecte ses traitements ; on ne peut pas tout avoir dans la vie. Il fallait bien représenter une difficulté, sinon, elle s’ennuierait.
Il n'ennuie plus Mara.

Il parle parfois au lac, seul son reflet peut lui répondre. Il lui raconte ses journées monotones, ses plus belles réussites. Ses défaites. Ce soir, il vient accomplir son rituel. Le vaisseau abandonné à l'entré du village. Il lui faut se dégourdir les jambes. Se forcer, avant qu'il ne se transforme en vieux légume gâté. Une fois n'est pas coutume, il est impressionné de retrouver son chemin instinctivement. Comme guidé par une force supérieure qui ne désire pas le voir s'égarer et qui le pousse à revenir, encore et encore, comme les vagues qui s'écrasent sur le rivage dans un ballet incessant. Parce que c'est l'ordre des choses. L'ordre des choses, ce doit être lui ici qui attend une vielle amie, partie dans un monde lointain d'où elle ne peut revenir. Il retire ses chaussures et continue sa route pied nu, l'herbe qui se glisse entre ses orteils. Petit, il piquait des colères monstrueuses quand on essayait d'enfermer ses panards. Il trace sa route, tout fier, jusqu'à sa destination finale. Le clou du spectacle. Quelque chose de différent dans l'air tout de même.

Alors qu'il s'approche, Arcturus ralentit son pas, prenant conscience petit à petit du monde qui l'entoure. Sur le banc, il y a sa cape et c'est étrange. Il peut dire que c'est la sienne parce qu'ils connaissent cet endroit, qu'il est leur secret. N'aime pas vraiment les hasards, ils n'en sont jamais. Le cœur abîmé se débat dans sa cage thoracique, il a l'impression d'voir du plomb dans les jambes. Et si quelqu'un l'avait gardé comme trophée de chasse...Dans ses pires cauchemars, ceux qui on gagné la guerre ont embarqué avec eux tout ce qu'il restait afin de le garder pour eux. Le moindre mouvement lui coûte, un curieux sentiment qui n'est ni bon, ni mauvais. Le pilote ne sait pas si il doit s'autoriser à espérer. La silhouette de dos trempée dans le lac possède des longs cheveux rendus argentés par les reflets. Incapable de retenir son sourire. Elle se tourne pour lui faire face. Il se fiche tellement de ce qu'elle a à lui dire. Elle est vivante. Elle est vivante et c'est le plus important. Il s'élance et s'éclabousse quand il se jette à corps perdu dans ses bras. Trop enjoué pour réfléchir, il la serre contre son torse et ferme les yeux. Il a besoin de la sentir, de s'assurer que ce n'est pas un rêve. Il sait qu'il est sobre, ce n'est pas un mauvais tour de son cerveau. « Mara... » Sa voix se brise et sa fierté avec. Au diable la fierté. Arcturus n'est pas honteux de verser une larme d'émotion, cinq années qu'il la croit perdue à jamais. Ce n'est pas de la tristesse qui perle à ses yeux, c'est une joie immense qui déborde. Qui l'étouffe. Il relâche la pression sur ses avant-bras et la laisse respirer. Ce serait dommage de ruiner ses retrouvailles avec une syncope. Pas le moment de l'asphyxier. « T'en vouloir ? Tu rigoles j'espère... » Lui en vouloir de quoi exactement ? Arcturus lui en aurait voulu si elle avait baissé les bras, si elle s'était alliée à l'Empire, si elle avait trahi ce qu'elle est. Il ne peut pas lui en vouloir d'être vivante. Son silence est amplement justifié. Surtout avec tous les types de l'Empire qui lui tournent autour. Par réflexe, il regarde par dessus son épaule. Habitude qui s'est invitée dans sa vie depuis quelques temps. La sensation constante d'être épié dans le moindre de ses faits et gestes, quelques respirations traîtresses, surtout quand il vient enlacer une ancienne Jedi. Sans vouloir prendre parti, Arcturus trahit les deux poids de la balance. C'est presque trop beau qu'ils soient tous les deux. « Que.. Comment... Qu'est-ce que tu deviens ? » Tout enjoué, il à l'air de bien se ficher d'être mouillé à son tour.

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Arcturus & Mara

Pendant encore quelques secondes, Mara regarde ses mains afin de ne pas trop montrer sa gêne, sa culpabilité. Bien sûr qu’elle s’en veut d’avoir laissé Arcturus de côté, de l’avoir laissé croire à son trépas sans avoir même essayé de lui donner de quelconques indices quant à sa survie lors de la Purge. Elle aimerait dire qu’il est bien le seul à avoir vécu dans l’ignorance mais ce n’est pas le cas. Beaucoup ont cru que sa vie s’était violemment terminée aux mains de l’Empire, certains le pensent encore. Si cela lui brise le coeur, Mara ne peut pas se permettre de mettre les gens auxquels elle tient en danger. Si quoi que ce soit leur arrivait, elle ne se le pardonnerait jamais. Elle sait que rencontrer Arcturus est risqué, qu’elle aurait probablement dû s’évanouir dans la nature lorsqu’elle a senti sa présence mais… Mara est faible face à ses sentiments. Face à ce besoin de revoir celles et ceux qui rendaient son existence un tout petit peu moins solitaire.
Ses yeux se relèvent juste au moment où le brun s’élance dans l’eau pour venir l’enlacer dans un élan aussi soudain qu’émouvant. Elle retient à peine le sanglot qui la secoue, cachant son visage contre le torse de cet ami qu’elle croyait perdu à tout jamais. La blonde peine a croire qu’il a continué de venir ici. Après toutes ces années, elle aurait pensé qu’il n’aurait plus vraiment eu l’envie de revenir en ces lieux qui abritent de nombreux souvenirs, tous n’ont pas envie de se confronter à ce qui leur rappelle un être perdu. Mara la première. Elle n’est jamais retournée sur Bahryn, sur la tombe de son père sur laquelle elle s’est rendue peu de temps après son décès, presque vingt ans plus tôt… Mais Arcturus l’a fait et cela remplit le coeur de Mara à la fois d’émotion et de culpabilité.

Profonde inspiration. Expiration. La jeune femme reprend un peu de sa contenance, essuie ses yeux remplis de larmes ainsi que ses joues humides. Elle pleure mais sourit à la fois. Elle est heureuse. Heureuse de le revoir, de voir qu’il va bien et qu’il est toujours en un seul morceau; elle sait quelle tête brûlée il peut être… Il s’écarte, Mara peut enfin mieux le regarder de plus près. Ses grands yeux bleus observent les traits du visage du brun; l’âge est venu les marquer sans pour autant les alourdir. Il a gardé tout de son panache. Son réflexe ne lui échappe pas, et si Mara n’avait pas une aussi forte connexion à la Force, elle ferait de même. Toujours vérifier ses arrières, s’assurer de ne pas être suivi, observé. C’est éreintant, à la longue.

« Il n’y a personne, dit calmement Mara, juste toi et moi. Je n’aurais pas pris le risque de rester si l’un de nous deux avait été suivi. »

Quelques paroles rassurantes pour l’inviter à se détendre sans pour autant qu’il ne relâche complètement sa garde. Son regard se tourne de nouveau vers l’étendue turquoise qui s’étale devant eux, cette eau si paisible… Elle peine à croire qu’en dehors de cet endroit, le chaos règne sur bien des planètes. A la question d’Arcturus, la Jedi soupire, croise ses bras contre sa poitrine.

« Je vis au jour le jour, je continue d’aller là où on a besoin de moi. Commence la blonde, tout en fixant l’horizon. J’ai rejoint l’Alliance… Mais je ne me bats pas, je suis juste là pour soigner leurs effectifs, je ne souhaite pas avoir le sang de qui que ce soit sur mes mains. »

Même plongée dans une guerre, même traquée par un Sith sanguinaire, la jeune femme se refuse de prendre une vie. Surtout pas pour sauver la sienne. Elle n’attaque jamais la première. Garde une position défensive et quand cela est possible, elle s’enfuit sans tuer. Mara se penche, récupère quelques cailloux plats au fond de l’eau pour faire des ricochets. Elle observe le premier qui rebondit sur la surface avant de s’enfoncer.

« Tu sais, j’ai voulu prendre contact avec toi à plusieurs reprises… Je ne voulais pas te faire courir le moindre risque, mon statut de Maître Jedi fait de moi une personne recherchée par l’Empire. Tout ce que je voulais, c’est que tu sois un tant soit peu sauf et surtout ne pas te causer de tort. J’ai perdu trop de monde. »

Sa voix se brise à ces derniers mots, son geste se fait plus rageur; le caillou vient directement percer la surface plane du lac sans même ricocher dessus. La tristesse a de nouveau envahi Mara; une vieille amie depuis la Purge. Un sentiment avec lequel la Jedi a appris à vivre au quotidien; tout comme la peur, la fatigue. Sa main glisse sur son visage avec une certaine lassitude, ses épaules se sont légèrement affaissées sous un poids invisible.

« J’espère que tu as su te montrer un tant soit peu raisonnable et que tu le resteras.. Je ne pourrais malheureusement plus accourir aussi facilement qu’auparavant.. Elle esquisse un petit sourire en coin. Ôtes-moi ce poids et fais attention à toi, veux-tu ? Ne m’oblige pas à venir te réprimander. »

La blonde rit un peu. C’est un rire teinté de chagrin, elle aimerait pouvoir lui promettre qu’au moindre problème elle sera là, lorsqu’il en aura besoin mais elle ne le peut pas, ne le peut plus. Elle, le médecin, le Maître Jedi, ne peut même plus se permettre de promettre de faire ce qu’elle sait faire de mieux.

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Arcturus remercie pour une fois son insensibilité, sa capacité à ne pas s'émouvoir trop vite. Sinon c'est de bon coeur qu'il aurait versé une ou deux larmes avec Mara. Il a envie de la serrer encore plus fort contre lui et de l'emmener loin d'ici. Il voudrait pouvoir tous les sauver, ces rares personnes qu'il a laissé rentrer dans sa vie, qu'il a laissé le changer, faire de lui une meilleure personne. Toutes ces personnes se retrouvent au même endroit, le plus loin possible de lui, déchirés par la guerre. Dans ces moments, il est a deux doigts de briser sa prétendue neutralité et les rejoindre, cesser de faire son enfant pourri gâté et les aider à porter leur fardeau car les voir ainsi lui fait trop de mal. Il est bien plus simple de laisser les autres faire à sa place, il s'y est habitué, dans son quotidien où il possède des assistants pour accomplir toutes les tâches qu'il répugne. Sauf que personne ne peut l'aider à gagner cette guerre interne, au sein de laquelle la part généreuse de lui confronte celle qui ne veut plus jamais se laisser avoir. Elle ne mérite pas qu'il soit aussi fermé et sourd à ses besoins, alors qu'il y a quelques années, elle accourait chaque fois que son corps saignait. Aujourd'hui, c'est son coeur à elle qui saigne et Arcturus la laisse s'épuiser. Il vient à peine de la retrouver et il sait déjà qu'il va la quitter, qu'il ne la suivra pas, peu importe où elle ira même si une part de lui le veut, voudrait la retenir et lui offrir cette sécurité qu'elle a toujours refusé. C'est peut-être leur dernière chance pour se parler, pour la remercier de ses loyaux services. Le pilote ignore combien de temps ils ont, il sait seulement qu'ils n'en auront jamais assez.

« Tu as bien fait. Je ne suis pas le genre de personne qui rime avec discrétion. » Ses mains englobent ses épaules et ses pouces s'enfoncent dans la chair tendre entre ses omoplates. Elle est tendue, fatiguée, il peut le sentir entre ses doigts, mais elle continue de se battre pour ce qui lui semble juste et ne s'arrête jamais. Tant qu'elle sera vivante, Mara ne connaîtra pas de repos. Il se sent coupable de se complaire dans sa situation alors que des bouches crient famines et que la guerre continue de ravager des planètes, des villages entiers où des innocents n'ont pas le luxe de pouvoir prendre des bains brûlants en rentrant chez eux. C'est à peine s'ils rejoignent leur chaumière, épuisés par le travail, exploités par l'empire. Et lui ne fait rien pour changer tout ça, bien au contraire, il s'enrichit comme tous les autres sur le dos de ceux qui souffrent. Le peu de bien-être qu'il espère lui apporter en restant un peu à ses cotés n'est rien à coté de ses efforts gigantesques. Il se laisse bercer pendant de brèves secondes par le clapotis de l'eau et le mugissement du vent dans les feuilles. Il n'a rien à dire, aucune promesse qu'il veut prendre le risque de prononcer. Il ne va pas lui mentir, lui dire qu'il fera attention, il n'a jamais été aussi insouciant, revit une deuxième jeunesse alors que tout s'écroule autour de lui. « Ils veulent me mettre la main dessus. Cela fait quelques années, je soupçonne d'être surveillé par dessus le marché. » L'aveu est terrifiant. Il la relâche et laisse ses bras ballants le long de son corps. Première fois qu'il le prononce de manière audible, une réalisation soudaine du piège qui se referme sur lui. Un jour viendra ou courir ne suffira plus. Il faudra choisir où ils choisiront pour lui. Lyham lui a déjà fait comprendre que ce n'est qu'une illusion. « Ils veulent mettre mon talent à profit. A cause de mes talents. pas mon caractère ça c'est sur, et je trouve leurs uniformes particulièrement hideux. Ils n'ont pas l'air confortable. On doit étouffer là dedans tu trouves pas ? » Lui n'a pas envie. Par pure lâcheté, la même qui l'a toujours empêchée de s'engager. Peu importe le conflit, les camps qui s'opposent, il reste dans son coin, ne va pas risque de se casser un ongle.

De la guerre, il entend les histoires.

Il n'avait jamais vu encore, son impact avec autant de violence. Les inquiétudes, la Jedi aussi fébrile à la mention de ses amis disparus. Sa douleur est sienne, il peut sentir vibrer dans l'air. C'est in rire trompeur qu'elle fait s'échapper et il n'y réponds pas. Saisit ses mains et s'empare d'un cailloux pour le lancer et tenter à son tour de réussir des ricochets. « Tu me connais. » Il prend une grande inspiration. « Si cela peut te rassurer, je ne suis pas seul. J'ai un androïde qui s'occupe de moi. Même si il ne te remplace pas. J'avoue que c'est tentant, de te voir accourir juste pour voir ton joli minois... ça m'avait manqué. J'espère ne pas l'oublier. » Clin d'oeil. On ne peut pas la remplacer Mara, il n'en existera pas de deuxième comme elle. Sa tête tourne, quand il réalise qu'il l'a cru perdue pour toujours. Cela veut dire que le jour où elle partira, si elle doit partir avant lui, il devra revivre ce choc une seconde fois. Lui non plus ne veut pas perdre des gens, mais c'est l'ordre des choses. Il s'y est fait, s'y est tristement accommodé, s'est perdu lui même trop de fois.

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Arcturus & Mara

Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’Arcturus lui fait cet aveu terrible. Il n’est pas en sécurité. L’Empire en veut après lui aussi. Mara se crispe légèrement entre ses bras alors qu’elle se met à imaginer le pire. Il est encore libre mais pour combien de temps ? L’Empire est absolu, ses sbires ne sont pas du genre à faire dans la dentelle ou à laisser le choix à qui que ce soit. Elle serre ses mâchoires à l’extrême, son cerveau mouline à toutes vitesses les informations qu’il vient de lui annoncer afin de trouver une solution viable pour lui. La Jedi refuse que son ami ne soit forcé de rejoindre les rangs de l’Empire, de porter leur uniforme macabre qui inspire la peur sur toutes les planètes où ils sont présents. Elle a des contacts à travers la Galaxie, des gens qui pourraient aider Arcturus, le cacher, le faire disparaître aux yeux du monde. Ou alors… Il pourrait rejoindre l’Alliance Rebelle; mettre à profit ses talents de pilote pour une cause juste. Mais cela signifie l’impliquer directement dans cette guerre, mettre un peu plus sa vie en danger et ça… La blonde ne le peut pas. Elle ne peut demander à son vieil ami de risquer son existence si il ne croit pas en leur cause, leur guerre.

« Je peux t’aider, si tu veux, Arcturus, murmure doucement Mara, je connais des personnes qui pourraient te cacher, t’effacer aux yeux de l’Empire pour que tu sois en sécurité. Tout ce que tu voudras mais je ne peux pas les laisser s’en prendre à toi. »

Elle s’en voudrait pour le restant de ses jours si il lui arrivait quelque chose sans qu’elle n’ait rien pu faire pour l’aider à fuir l’Empire. La décision lui revient à lui, elle ne peut pas le forcer à accepter sa proposition et tout ce qu’elle sera en mesure de faire, si il refuse, sera de le surveiller de loin.
Elle se penche de nouveau, récupère encore quelques cailloux dans l’eau pour les jeter à la surface du lac paisible. Ce lieu qui quelques années plutôt l’apaisait, l’emplit maintenant d’une douloureuse mélancolie. Elle lui manque, cette vie sans avoir à se cacher, sans avoir à craindre pour tout son entourage en permanence. Mara aimerait pouvoir retrouver cette simplicité qui rythmait ses jours… Son quotidien était pourtant déjà des plus prenant mais c’est incomparable par rapport à aujourd’hui. Elle n’avait pas une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. La retrouvera-t-elle jamais ? Probablement pas. Pas tant que l’Empire ne sera pas tombé ou qu’elle n’aura pas, comme beaucoup avant elle, tout plaqué pour partir s’exiler dans les confins de la Galaxie. Ce qui n’arrivera jamais.

« Tu me connais.
-Oui, justement. » Répond Mara du tac-au-tac.

C’est une tête brûlée, le brun, un brin insouciant… Et du genre à se blesser beaucoup trop souvent au goût de la Jedi. Combien de fois l’a-t-elle rafistolé ? Elle ne les compte plus. Tout comme elle ne compte plus le nombre de fois où elle s’est efforcée de réprimander l’homme un peu comme l’aurait fait une mère à son enfant trop turbulent. Mara ne souhaite pas le changer, loin de là, elle voudrait juste qu’il prenne soin de lui, même quand elle n’est plus là. Surtout, quand elle n’est plus là. Au moins, la blonde a le soulagement d’apprendre qu’il a quelqu’un près de lui au quotidien. Qu’importe l’espèce, que ce soit un androïde, tant que cette personne est là pour panser ses blessures et l’épauler, c’est tout ce qui lui importe.

« J’espère pouvoir un jour rencontrer cette personne, elle doit avoir des épaules solides car te connaissant tu ne dois pas la ménager. » Lance-t-elle sur un ton un peu plus enthousiaste.

Ses yeux se posent sur le brun, elle esquisse un petit sourire tendre avant de tendre la main pour revenir remettre en place une mèche des cheveux d’Arcturus. Ses gestes sont doux, maternels, comme à son habitude. Elle pourrait s’arrêter là mais ce serait mal la connaître, elle en profite pour arranger le col de la veste du brun afin de la lisser correctement. Là, c’est mieux. D’eux deux, il a beau être le plus âgé, c’est pourtant elle qui se comporte en aînée. Elle l’a toujours fait avec toutes les personnes qui l’ont entourée tout au long de sa vie, son instinct maternel prend à chaque fois le dessus.
Après un dernier rajustement, Mara s’écarte un peu afin de sortir de l’eau, remontant un peu le bas de sa jupe pour l’essorer avant de s’asseoir sur le petit banc de pierre juste derrière eux. Son visage est pensif, ses yeux se sont perdus au-dessus des feuillages touffus des arbres.

« Si j’étais un tant soit peu raisonnable, je te dirais qu’il ne faut pas que nous nous revoyons, que c’est trop dangereux. Un soupir s’échappe d’entre ses lèvres entrouvertes. Mais qui suis-je pour dire que je n’accourrai pas si tu as besoin de moi… »

Sa tête se tourne, elle tend le bras pour venir cueillir quelques fleurs qui poussent sur le buisson juste à côté du banc. Délicatement, elle commence à tresser les tiges en prenant soin de ne pas abimer les pétales colorés.

« R2 pourra te passer la fréquence à utiliser pour me contacter… Tu n’aurais qu’à m’appeler si tu as besoin de moi et je viendrai aussi vite que possible… Elle relève les yeux pour regarder son ami. N’en abuses pas, mmmh ? Je ne peux pas rester trop longtemps au même endroit et si l’Empire te fait surveiller, tu n’as pas envie qu’ils apprennent que tu fréquentes des fugitifs Jedi. »

Son regard s’est fait plus sérieux, plus inquiet, aussi. Il pourra bien dire qu’il est grand, qu’il sait ce qu’il fait, cela n’empêchera pas Mara d’être réticente quant à l’idée de lui faire courir trop de risques. Les agents de l’Empire ne sont déjà pas tendres mais les Sith le sont encore moins… Ils écrasent ceux qui se mettent sur leur chemin sans la moindre considération.

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A NEW HOPE THE DARK SIDE

L'étau se resserre, Arcturus en a conscience. Pourtant il persiste à parader, se pavaner sans se soucier des conséquences de ses paroles ou de ses actes. Il se croit encore intouchable et sous estime les ambitions que certains impériaux peuvent placer en lui. Il les considère toujours comme des petits merdeux qui ne peuvent pas vraiment l'atteindre. Ou il a raison de ne pas s'empoisonner son quotidien, ou il a tort de se croire au dessus de ces hommes qui comptent dans leurs rangs des Sith hautement plus dangereux que le Seigneur Voss. Il a beau être un pilote hors pair et désirer à tout prix cette reconnaissance, savoir que ceux qui le convoitent sont armé ne lui plaît gère. Ce n'est pas comme ça qu'il voit les choses, il vit encore dans un monde peint en rose où ses groupies sont ses seuls admirateurs. Toute armée à besoin de sang frais. Alors il se met des œillères et se dit qu'ils finiront bien par aller voir ailleurs si il s'y trouve. Il est bien trop indomptable pour suivre les ordres d'un supérieur. Quand bien même Arcturus serait celui qui commande, il dépendra toujours de quelque chose de plus fort que lui. Dans sa dangereuse existence, il est au moins maître de tout ce qui peut arriver, le reste entre les mains du hasard, il ne peut s'en vouloir qu'à lui même et ne rend plus de comptes à personne depuis qu'il s'est émancipé de son mentor et maître. Il chérit tant sa liberté, il pense rarement à ceux qui en ont été privé. Mara par exemple, qui n'a pas les mêmes loisirs. Il lui faut rester cacher. A l'inverse, si il ne brille pas, Arcturus se sent dépérir. Ses intentions sont généreuses, il n'en doute pas. Elle l'a toujours été. Il ne veut pas de ça, ne sait pas recevoir. Il hoche la tête et se montre honnête. « Me cacher ? Je suis une star, ma place est sur un podium pas dans une cabane au fond des bois sur une planète hostile où il n'y a même pas de baignoires dans la salle de bain. » Il soupire, outré qu'elle pense une seconde qu'il va choisir sa sécurité face à son confort.

L'homme à ses raisons de ne plus trop se faire de soucis pour sa vie. Parfois il a honte d'être entouré de si bonnes personnes qui ne méritent pas d'avoir à supporter ses caprices d'enfant roi. Ils restent parce qu'ils en ont envie, dans leurs yeux, Arcturus se nourrit de ce reflet de lui même. Il a l'air tellement meilleur que la version originale, quand il s'inquiète, quand il prend vraiment le temps de s'occuper d'eux. Il ne peut pas le faire comme il le voudrait avec Mara, l'accompagner dans un spa et lui faire profiter de belles thermes rénovées. La Jedi mérite un peu d'égoïste, qu'on s'occupe d'elle. Il a au moins cette qualité, il sait se montrer généreux. Si elle est dans le besoin, elle peut aussi lui demander de l'argent. « Ce n'est pas une personne, Mara. C'est juste un robot de compagnie. » Qu'il se défend en quittant l'eau limpide du lac. Il vient s'asseoir à coté d'elle sur ce banc et pose sa tête sur son épaule. Il la regarde faire et pense que les fleurs seraient jolies dans ses cheveux. Il n'y en a pas chez lui, juste une sous cloche, sensée symboliser un amour éternelle, aux pétales d'un rouge profond. Tu parles. C'est un truc pour Wazn ça, les fleurs, il faut les arroser, leur parler... Arcturus ne soit voit pas taper la discut' avec un végétal. Il n'a pas la main verte de toute façon. « Si tu as besoin d'un vaisseau, d'argent, de matériel, pour toi ou tes amis, je peux t'en fournir. Tu le sais bien. » Elle a toujours refusé, par humilité, par principe. Arcturus admire ces Jedis. Et c'est aussi pour ça qu'il ne veut pas prendre parti et s'amuser à flirter avec l'empire.

Il sait les risque qu'elle prend en continuant de lui adresser la parole et en lui offrant un moyen de rester proche d'elle. Cette fois, il faudra que ce soit une urgence si il a besoin de ses services. Il lui faudra se montrer un minimum raisonnable... Ce qui n'est pas chose gagnée. « Tu penses qu'ils pourraient vraiment me faire du mal ? » Si la réponse est évidente, le pilote est à coeur ouvert. Oui. Il suppose que l'Empire pourrait le détruire facilement. Même si il ne reste plus grand chose à détruire, on peut lui prendre son honneur et ses meubles, il est tellement imbuvable qu'aucun amant ne risque grand chose. « Est-ce qu'ils t'ont fait du mal ? » Il pose sa main sur la sienne. Mara est habituée à soigner les autres, mais qui s'occupe d'elle ? Doit-elle tout faire toute seule ? Il ne sait pas si la force fonctionne sur soi même. Il n'y connait pas grand chose tout court. Il sait qu'elle existe et qu'elle est présente partout, mais il ne l'a jamais vue à l'oeuvre. Ça prétend coucher avec un Sith et avoir épousé un Jedi, il en demeure naïf. Ne s'y est pas intéressé plus que ça. Jusqu'à aujourd'hui. Si il devait apprendre que les soldats de l'Empire lui ont fait ne serait-ce qu'une seule égratignure, la balance pourrait pencher dangereusement. Du bon coté.

A NEW HOPE THE DARK SIDE

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