reboot (bram)

Reboot du système.
Réinitialisation en cours…
Ça charge, il parait. Le courant électrique revient dans le corps de l’androïde qui a un léger soubressaut. Dans son système, le courant passe et rallume toutes les neuronnes artificielles. Tout s’allume en l’espace d’un clin d’œil pour l’œil humain alors qu’aux yeux du tout petit cela fait une éternité.
Vega L-373 s’éveille dans le silence la pièce.
Une page blanche.
Elle ne se souvient de rien. Ni de qui elle était avant, ni de sa personnalité, ni de qui était son maître, ni de qui elle a pu aimer, embrasser, toucher. Elle s’éveille dans le vrombissement des machines et le cliquetis des machines.
Ses paupières s’ouvrent et elle cligne plusieurs fois des yeux. Aussitôt, sa tête se met en mouvement. Dans ses yeux, invisible à l’œil humain, un signal l’informe qu’elle est chargée à plein et qu’elle a reboot. Quelqu’un, plus précisément, l’a reboot. Mais Vega ne semble pas encore prête à vouloir regarder le faciès humain qui lui fait face. Son regard se perd sur la pièce. Aussitôt, elle identifie des objets, fronce les sourcils devant les machines. Elle ne connait pas encore tout le vocabulaire et semble avoir du mal à formuler une pensée à haute voix.
Et puis, enfin, son regard s’accroche à ton faciès.
Alors, son visage s’éclaire d’un sourire doux et tendre. Tu es humain. Elle t’analyse et constate que tu sembles aller bien. Tant mieux. Elle ne saurait pas réellement quoi faire si cela n’était pas le cas.
« Bonjour. » dit-elle d’une voix d’une douceur certaine. C’est bien sa voix, elle l’identifie comme telle. Ses cordes vocales semblent humaines ou tout du moins, son corps identifie qu’elle a tous des attributs d’un humain. Comme si on l’avait améliorée.
« Je m’appelle Vega L-373. » Probablement que tu le sais déjà évidemment, c’est écrit sur sa nuque, incrusté dans sa chaire sensiblement humaine. Elle n’est évidemment qu’illusion mais ne semble pas encore le comprendre comme elle ne semble pas comprendre où elle se trouve : au sein même de la pègre. « Etes-vous mon maître ? » demande-t-elle finalement toujours de sa voix douce. Son regard ne te quitte pas et elle te sourit toujours, bienveillante.