AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
en ce moment à theed
Mois 06, année 6, après la bataille de Kashyyyk. Les arbres font de l'ombre au soleil et le doux parfum d'un été qui s'annonce est charié par les fleurs. Les températures sont chaudes et douces et varient entre 20 et 30 degrés.
les scénarios attendus

plus de scénarios ici
les derniers événements
Une annonce ébranle l'univers : l'empereur est mort. Le peuple élu un nouvel Empereur ; lors de la cérémonie hommage liée à Darth Taarq, un sombre événement survient. Divers problèmes de malfonctionnement sont vus chez les androïdes depuis quelques semaines. La cause reste encore inconnue, bien que l'on parle de virus dans leur système.

l'évolution des intrigues
les rps missions
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1)


                                                                 
- Tadjedine Shaetris -
padawan
Tadjedine Shaetris

    A NEW HOPE

signaux envoyés : 562
monnaie chromium : 1152
identité : mcfly
pronom : elle
doublures : mi chiquita hadassah
faciès et crédits : timothée chalamet; zaja (sign) ; mcfly (crackship & ava)
labeur : s'est déchu de l'avenir sith, s'est glissé, abîmé, dans le devenir rutilant du padawan à la recherche d'un ordre dont il n'a attrapé que le rêve. matriculé marchand interplanétaire d'impervium sous la couverture le jour, chien errant la nuit.
origines : né sur la peau fumante de nevarro, les parents tiennent leurs origines de balmorra.
myocarde : on ne s'incline pas face à ce qui peut changer le monde et dévorer les ardeurs.
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Amhi
rps et disponibilité : closed as hell : (raedan); (atlas) ; (zaryna) ; (ran) ; (eon) ; (arte) ; (icarus)
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) 9sx5


  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptySam 19 Déc - 5:30


it is such a quiet feeling -- @kahl lan



La grande gueule infecte du weequay se crispe sous le regard du gamin. On y a épinglé quelques colères  ou, dans tous les cas, l’impatience de celui qui ne désire ni s’attarder ni se faire remarquer. L’autre allume une roulée en haussant les épaules, c’est mon dernier prix, il dit comme ça, avec nonchalance. Tadjedine n’aime pas l’œillade torve qu’il lui sert, alors il ramasse ses bras par-dessus la table de la cantina, rejoint ses mains nerveuses, baisse un peu le menton en battant du talon. Les doigts se crispent jusqu’à ce que les phalanges blanchissent. "Fine.". Ses lèvres s’étirent, ça n’est pas un sourire mais la résignation qui se dessine en grimace. "We have a deal." Qu’il grogne en portant le verre d’ambrostine à ses lippes. Autrefois dans les grands quartiers de Theed par allégeance familiale, il se retrouve maintenant à fréquenter faubourgs et docks cafardeux de la capitale. C’est comme se retrouver à New Vertica ou Ko Hentota, aussi doit-il se rappeler qu’il n’est pas venu de la Bordure Médiane pour reproduire l’immense chaos dans lequel il s’était prélassé durant sa disparition. Chasser la prime et faire carrière dans la contrebande n’est plus même le fantôme d’une priorité – pis, puisqu’il enrobe ses souvenirs avec embarras. Parfois, même, ça sent le dégoût, ça a des miasmes et des relents qu’il ne veut plus flairer. Russjoh prend plaisir à souffler la clope sur le visage déjà dégueulasse de l’ancien apprenti. C’est comme ça qu’il savoure sûrement sa victoire, mais Tadjedine ne prend pas la peine de relever. Il a mieux à faire, il a autre chose à penser. "Tu es sûr qu’il n’est plus recensé ? Tu as ôté l’émetteur et le matricule ?" L’autre, ça le fait rire toute cette inquiétude. Tu es qui toi, t’as baisé la femme du chancelier pour flipper comme ça ? C’est un speeder, kiddo. Pas un croiseur de l’Empire. Mais les précautions ne sont jamais de trop et l’enfant sait que les numéros de séries sont facilement traçables. Des véhicules volés – ou empruntés, pour l’excuse commune – il en a fait sauter des dizaines sous pression hutt. Il sait l’exercice facile. Dehors, il voit 4C-T tourner en rond, de même humeur que son possesseur. D’un geste un peu agacé, le garçon glisse sa main à sa ceinture pour compter le chromium qu’il lui reste. Une fois la somme déduite, il ne lui restera pas assez pour se repayer une chambre, quand bien même misérable. Le speeder, cependant, devient une nécessité lorsque l’on n’a de temps à perdre nulle part. Depuis trois semaines qu’il était là, les recherches n’avaient mené à rien sinon des déceptions portées par tous les espoirs qu’il avait accordé à son retour.

Russjoh opine tranquillement. Il a sa victoire, il tiendra promesse. Tadjedine, dans une sérénité toute relative, est encore trop occupé à tapir au fond de ses veines l’odeur de la Force pour noter le regard insistant du banqueroutier. L’effort est constant, il demande trop d’attention pour noter des détails qui ont pourtant leur somme d’importance. Toute la concentration s’efforce de se diviser, de ranger la nervosité qui lui ronge les ongles et les os, fustige la fertilité de ses recherches. Ses doigts ne s’étaient posés sur rien, pas un indice, pas de béatilles et seul un sentiment qui demeure ; celui d’être à l’endroit exact au moment le plus pertinent. Une de ses mains passe sur ses traits fatigués, les détails de sa peau sont plus grossiers qu’à l’ordinaire. Il suinte l’épuisement jusque dans la manière dont ses paupières fardent son regard. Sous la table, son talon continue de battre la mesure. Il ne fait pas acte de la musique qui cingle dans ses oreilles ni des miasmes de tabac, d’alcool et de parfums bon marché. "Si je ne trouve pas le speeder à l’endroit indiqué, je reviendrais pour toi, Russjoh." Qu’il fait sans même le regarder. La voix est blanche, elle n’a aucune disposition et la menace ne prend pas, l’autre a trop roulé sa bosse pour se faire avoir par l’arrogance belliqueuse d’une petite frappe. Sure il répond come, and find me. Ainsi, ils se quittent, quand la nuit se dépose en linceul sur la ville. Dans le sillon de ses veines, il y a quelque-chose qui commence à ramper.

L’engin est là. C’est un modèle amzab et la carrosserie est tant abimée qu’il peine à deviner la couleur passée. Rouge, peut-être marron. Peu importe. Le gamin réajuste sa cape et glisse par-dessus son nez les lunettes de protection avant d’enjamber le véhicule. Si le trajet n’est pas long, la destination paraît –même à ses yeux- pourtant peu à propos. Si les registres ne parlent plus, peut-être trouvera t’il autre chose au cœur d’un endroit où s’épanouie encore le souvenir. Il y a un sentiment, il faut savoir l’avaler. Une fois englouti, il faut pouvoir l’étancher. Il a fait le premier, pas le second. Il n’y eu plus rien, après son départ. Doja’r n’existait plus nulle part. La base de données qu’il avait su pirater lorsqu’il était encore au sein du vaisseau marchand n’avait indiqué plus qu’un fantôme mais Tadjedine s’était vite soustrait à cette perspective. Doja’r, à son regard, avait porté les traits de ceux qui sont invincibles. Milles empires n’en seraient jamais venus à bout, puissent-ils essayer encore pendant cent ans. Le cimetière est dégraissé de toute fioriture. On n’y vient pas pleurer les morts, on vient célébrer les sacrifiés, ça n’est pas la peine de s’encombrer de chagrin. Il y a des stèles qui n’ont pas de tombes, il y en a d’autres qui n’ont pas de nom et Tadjedine sait qu’il est bête d’essayer d’y trouver celui de l’ancien sith. Il n’est pas crevé quelque-part, son squelette ne repose pas sous ses pieds. Il le sait, il le sent. Alors il sourit dans le silence.


Revenir en haut Aller en bas
- Invité -
Invité
Anonymous

    A NEW HOPE

  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyDim 20 Déc - 18:18

Il est satisfaisant de posséder un brin de liberté, enfin ; Kahl est un être de respect et de calme, d'attente. Il apprécie, tout de même, sa liberté. C'est une chose qui a tardé à venir entre ses doigts et qui, dans les derniers mois, a été fragile. Il est difficile d'être de nouveau en cage lorsqu'on a enfin connu la liberté. Pourtant, les commentaires ont été moindres à ce sujet ; dans aucun cas il ne s'est plaint de la situation. Les plaintes, toujours, ont été liés à l'entretien de la base, ses décorations et aussi, les repas offerts. Nombreuses sont les choses nécessitant des changements, après tout, dans la base de la Rebellion. À chaque instant, Kahl s'est permis et se permet encore de les pointer du doigt d'un air impérial, le menton haut, une lueur dans l'iris. Ses paroles portent une provocation mais restent véritables ; il juge et dit, sans détour, les problèmes percus par son regard. La délicatesse est une chose qui se cache dans la finesse de ses mots et l'exaspération des gens, face à son discours, n'est qu'une récompense convenable et lui plaisant tendrement. Il est bon d'être un outil de torture, par moment, uniquement pour des paroles qui sont justes et vraies, tandis qu'ils sont les responsables de son enfermement. Les derniers mois ont été porteurs de paroles multiples et de commentaires approfondis et, il l'espère, constructifs. Il ne peut qu'être moindrement impressionné par le manque de changement face à ces paroles. L'orgueil est une terrible chose. Les oreilles se ferment et l'intelligence de certains s'efface miraculeusement. La liberté n'efface en rien ses discours ; les problèmes restent les mêmes, et l'avis de Kahl ne change pas. L'ancien Sith a le pouvoir de se faire entendre, maintenant ; ou du moins, un brin de pouvoir. Il ne se voit pas plus grand qu'il ne l'est, suppose seulement que le fait de posséder de nouveau son sabre laser ansi qu'accomplir des missions pour l'Alliance lui offre une importance un peu plus grande que celle d'avant. À ses yeux pourtant, son importance reste la même. Il est dit que chacun possède la parole et un cerveau ; il semblerait que ce sont des choses qui s'oublient, en chemin, tandis que le coeur possède encore certaines rancoeurs. C'est une chose désolante à constater dans une organisation qui ose proner la liberté et la liberté de l'opression. Kahl suppose que l'Empire n'a pas tort, ni l'Alliance ; qu'une conversation pourrait toujours obtenir un juste milieu et que des yeux doivent s'ouvrir, et des têtes se rapetisser. On ose croire qu'il possède la grosse tête, mais Kahl s'en moque, délicatement. Face à lui se trouve un grand nombre de pastéques.
Mais qu'importe, au final ; enfin, le voilà loin de ces pensées et de ces gens. Il existe quelques instants de repos, pour lui. Ses séances de méditation lui apportent un confort qui calme son esprit ainsi que sa force. Les derniers temps pourtant, presque constamment en compagnie de Kael, agite sa conscience. L'ancien Sith possède certes quelques instants de solitude, mais ils sont encore moindre. Ils ne sont pas assez vifs, présents, pour qu'il puisse obtenir des réponses et une compréhension entière de ces zones grises, en lui. Il n'en a que faire de la couleur qu'ils possèdent ; le gris est multitude, infini. Kahl désire uniquement comprendre. C'est un souhait simple qui, au final, s'accorde à plusieurs points de sa vie.
Un brin de liberté en dehors de la base lui apporte un souffle, alors. Certes, il est peu agréable de parcourir les rues de Theed. Le quartier ne possède rien de majestueux et l'air est différente de celle, fausse, de la base, mais la pollution laisse un goût étrange sur sa langue. La chose ne lui manquait uniquement. C'est une moue fine et dérangée qui est présente sur son visage calme tandis qu'il s'éloigne de la Brocantina appartenant autrefois à Domkod. Du batiment ne reste que des cendres et des vestiges du passé. Il est inquiétant de constater la chose, mais l'Ancien Sith ne peut prendre un moment pour être tourmenté par une peur quelconque. Une part de lui, certainement, saurait si l'homme a péri. La Force lui dirait ; et il faut, avant toute chose, posséder une confiance certaine en la Force. C'est une relation qui va dans les deux sens.
L'ancien Sith quitte les lieux sans un bruit, sans un mot. Sous sa capuche, son visage est caché. Il est peut-être trop prudent de se couvrir ainsi tandis qu'il possède des traits nouveaux depuis quelques années, mais Kahl préfère posséder une certaine prudence. L'erreur est une chose maigre qui peut créer des tempêtes. Il ne peut se la permettre. Après tout, de nombreuses choses, personnes comptent sur lui. De nombreuses personnes attendent son retour, sur la base. Kael est l'une d'entre elles.
Le pas ralentit pourtant, lorsqu'il apercoit, plus loin, d'autres vertiges du passé. Les lèvres un brin pincé, le coeur possédant un sentiment similaire, l'Ancien Sith ne peut que dévier de sa route pour faire un arrêt simple et sentimental peut-être, au cimetière de l'Empire. Il ne saurait dire pour quel raison le coeur et les pas l'ont mené dans pareil direction ; la Force est délicate, en ces lieux, et l'Ancien Sith ne peut que répondre aux murmures entendus. Il y a quelqu'un. Est-ce là une personne venant de son passé ? L'un de ses parents, peut-être, ou encore, un ancien compagnon de l'Ordre ? L'appréhension est là, dans le corps comme dans l'esprit, mais l'homme ne s'arrête pas. Il ralentit plutôt le pas, prévenant, et prudent. Le regard est attentif et lorgne, à l'occasion, vers divers prénoms marqués à la pierre. Le corps de Domkod se trouve-t-il en ces lieux ? La pensée est moindre ; elle reste présente. Elle ne possède que peu de temps pour croître ; déjà, l'iris s'attade sur un engin, plus loin. Le regard s'y pose et se fait critique ; par l'état du véhicule et de sa peinture, mais aussi par l'odeur infecte s'en dégageant. L'huile ne semble pas bonne, trop vieille. Kahl ne possède que de délicates connaissances en mécanique, mais il sait reconnaitre pareille chose. Les lèvres pincées par un dégoût certain, il continue sa route et va, pas à pas, vers cette vague familière et connue. La Force est une multitude difficile à comprendre, à sentir. Kahl s'efforce d'être à son écoute, l'âme ouverte à ce qu'elle désire bien lui offrir, lui apprendre. Ainsi, il apercoît une silhouette après un certain temps. Le pas s'arrête, cette fois. Le dos possède quelque chose de familier, mais l'espoir est traitre. Il est aisé, toujours, de se berner et de tomber dans les rêves. Kahl sait être plus malin que cela. Il a découvert les rêves que tard dans sa vie, après tout. Il s'agit d'un bien triste endroit auquel se rendre à cette heure de la journée. qu'il commente, voix calme, les phalanges proches de son sabre, malgré tout. Il fait un pas, calme. Il y a quelque chose, dans la Force. Une familiarité qui relève du passé ; est-ce là une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Il ne saurait dire. Les morts possèdent encore une voix. Si on écoute attentivement la Force, on peut en entendre le murmure. Il y a un silence, suivi de ses mots. L'iris lorgne, un bref instant, contre les moindres pierres existantes. Le respect n'existe pas pour les morts qui font honte. Que disent-ils à ton sujet ? qu'il demande, bien que la réponse qu'il désire viendra de l'inconnu plutôt que des morts.
Revenir en haut Aller en bas
- Tadjedine Shaetris -
padawan
Tadjedine Shaetris

    A NEW HOPE

signaux envoyés : 562
monnaie chromium : 1152
identité : mcfly
pronom : elle
doublures : mi chiquita hadassah
faciès et crédits : timothée chalamet; zaja (sign) ; mcfly (crackship & ava)
labeur : s'est déchu de l'avenir sith, s'est glissé, abîmé, dans le devenir rutilant du padawan à la recherche d'un ordre dont il n'a attrapé que le rêve. matriculé marchand interplanétaire d'impervium sous la couverture le jour, chien errant la nuit.
origines : né sur la peau fumante de nevarro, les parents tiennent leurs origines de balmorra.
myocarde : on ne s'incline pas face à ce qui peut changer le monde et dévorer les ardeurs.
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Amhi
rps et disponibilité : closed as hell : (raedan); (atlas) ; (zaryna) ; (ran) ; (eon) ; (arte) ; (icarus)
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) 9sx5


  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptySam 2 Jan - 23:19


it is such a quiet feeling -- @kahl lan



Il y a un trouble quelque-part, c’est comme une migraine qui pointe, un frisson qui se dégage dans les veines et se déploie un peu partout, mais surtout jusqu’à son cœur. Il ne le sent pas très bien, encore. La Force s’est trop fait gronder pour ne pas se montrer et ses sens sont atoniques. Mais il y a des lieux, comme celui au sein duquel il se tient, très droit et très tendu, où convergent toutes les énergies qu’il est possible de trouver. La terre a une mémoire. Celle des morts, entre autre. Tadjedine a des peurs mais les défunts n’en font pas parti. Ceux-là au contraire, il les chérit ou les honnit mais ici il n’a personne à pleurer et pas de tombe non plus sur laquelle cracher. Il y en aurait un paquet, pourtant, à piétiner. Il y en a oui, des mémoires à salir et des fantômes à provoquer. Pour autant le gosse sera sage et ce n’est pas ce qu’il est venu trouver. Les mains dans le dos, il a une petite satisfaction, un soulagement tout à lui. Sa certitude est gonflée d’orgueil mais l’ancien apprenti a toujours fait confiance à ses instincts – ils ont toujours été si prompts à le sortir de situations inconfortables. Les morts d’ici, puisqu’il ne les connait pas il prend le temps de les honorer. Il n’a pas de regret à se faire pardonner par quiconque, il n’a jamais pris aucune vie sinon celle de la vermine qui avait l’habitude de trotter sur les murs de ses appartements. Il a le regard tranquille, et ce regard balaie la terre sous ses pieds et les espaces au-delà. Le cimetière est une poche creusée dans les miasmes de Theed, ici les bruits n’en font pas et le silence en est la plus petite des particules. Rien ne s’entrechoque malgré les vies multiples, ça paraisse avec élégance et parfois même le chant de l’oiseau semble pâteux. Mais ce soir on n’entend rien. Il n’y a pas de bête, il n’y a pas de vent et même les branches se taisent. Le ciel est bas, il semble prêt à avaler le monde lorsque Tadjedine lève le nez pour se saisir un peu plus de ce qui pourrait se tramer autour. Peut-être qu’il va neiger. Peut-être qu’il neige déjà. Il a les yeux presque clos et la bouche scellée, la peur n’existe pas à ce moment. Il y a ce mutisme tranquille et une petite caresse de brise sur ses joues alors que la nuit le drape. L’enfant n’a pas connu la sérénité en bordure médiane. Cette aptitude, il l’a laissé à ceux pour qui l’ambition est un non-sujet et puis, lorsque l’on décide de travailler pour les hutts, il est préférable d’avoir une belle rangée de crocs et des serres sous les ongles. A force de se soumettre aux coups de bâtons capables de survenir, il est devenu un peu sauvage et a la nervosité en filigrane. Usuellement, les loups ne se dévorent pas entre eux. Mais là-bas, on fait festin de n’importe quelles tripes. Il en a vu passer, des mises à mort sauvages et des exécutions hilares en grandes pompes. Au début ça fait drôle et puis on finit par ne plus regarder. On s’accommode bien au stupre quand on n’a pas la possibilité de jouer au héros, il ne faut pas se croire immaculé. Cette énergie il l’a retrouvée ici, dans les entrailles même de la ville où il a tiré cet androïde aux allures de biche des doigts crasseux de la pègre. Atlas, après avoir protesté, il n’avait finalement pas eu le cœur à le laisser se démerder. C’était la faute à son air. Une ou deux fois il avait bien essayé de se convaincre de le laisser sur les marches d’un bâtiment comme on abandonne un gamin mais s’était ravisé à chaque fois. A cause de la moue qu’il avait faite en regardant autour de lui. A cause de son regard, aussi. Autant laisser un chaton dans un carton auprès de la fosse aux clébards. Avant de se tirer en promenade nocturne au cimetière, il avait surtout avisé 4C-T de retourner auprès de lui l’avertir de son détour, histoire qu’un court-circuit ne s’improvise pas face à son absence. Maintenant, il est temps de retourner auprès de ses machines mais il va rester quelques secondes de plus. Une ou deux. Ou peut-être, dix. Il va attendre ce qu’il y a attendre, ses bottes sont bien encroutées dans la terre dégueulasse et le Force reprend un peu ses droits dans sa carcasse. Elle s’investie, ça commence à renaître sous le plexus.

La présence s’impose. Elle est grande, il la connait. Il la connait puisqu’ils se sont appelés mais Tadjedine ne l’a pas encore deviné. Il sent ce marasme et ce bordel, ce sentiment d’allégresse qui lui coule dans le corps comme du goudron chaud, ça noie son estomac, ça lui plombe les jambes et ça parque sur ses lèvres un sourire à trente-six dents. L’apprenti la laisse s’approcher, il doute qu’il y ait hantise. Celle-là est bien vivante et elle a un nom que l’on appelle encore. Il n’a pas la main sur la garde de son sabre, quelque-chose lui chuchote que l’attitude serait bien la plus stupide à adopter. "Il s'agit d'un bien triste endroit auquel se rendre à cette heure de la journée." C’est à peine s’il incline le visage. Il vibre, il est un colosse aux pieds d’argile. Le cœur sait, la tête sait. La brise qui continue de lui flanquer des petits baisers ne suffit plus à rafraichir l’incendie qui vient de prendre. Le foyer est trop profond, il a fait feu partout. Il sent que ses os sont trop étroits pour la joie qui est en train de l’étrangler. "Les morts possèdent encore une voix. Si on écoute attentivement la Force, on peut en entendre le murmure." Il y a ce silence et Tadjedine l’écoute. Il veut attendre parce-qu’il se refuse de prendre le risque que leurs voix s’entrechoquent et ne s’entendent plus. "Que disent-ils à ton sujet ?" Le garçon finit par ouvrir grand les yeux. Les morts ne disent rien de lui, sûrement n’en ont-ils pas l’occasion. Les vivants seraient plus bavards et autrement plus acerbes. "Sur Jilrua, il y a un homme que l'on croit être sorcier." Il a la voix claire lorsqu’il commence et sa poitrine est lente. "J'ai longé plusieurs fois la même nébuleuse pour retrouver cette planète mais je ne me suis jamais intéressé à ce type. Ce sont des histoires d’enfants." Il y a une pause, elle est très brève. "Un jour, j’ai cru revoir un homme que j’ai aimé comme ma famille. Il est apparu très vite et reparti tout autant. En désespoir, je suis allé voir l’homme de Jilrua. Il m’a raconté qu’en laissant la porte ouverte à ses fantômes, il était possible de se rencontrer soi-même. Alors je les ai bien écoutés, tous." Et puis enfin, le corps en noir se retourne. En face, il y  a Doja’r, ou peu importe son nom. Et peu importe sa trogne, aussi. Il est le même, sous la peau. "Tu n’étais pas parmi eux. " Le sourire le rend enfantin. Et les larmes aussi, qui font de ses cils des paquets, alors qu’il s’est précipité sur le Sith. Il est lourd ou il ne pèse rien, Tadjedine ne sait plus, il a les bras autour de sa gorge et le soulagement qui vient se fracasser comme une vague un peu partout. Il coule même de ses yeux.


Revenir en haut Aller en bas
- Invité -
Invité
Anonymous

    A NEW HOPE

  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyLun 4 Jan - 3:13


Il possède un souvenir précis du gamin ; un pauvre enfant maigre sur ses jambes, incapable de tenir debout avec assurance. Elles étaient aussi fines et aussi tremblantes que la lame de son sabre laser, entre ses mains. Tadjedine savait se tenir solide sur ses jambes, rester immobile et droit, mais c'était ses pas qui manquaient de quelque chose, comme sa défense au combat. Dans l'esprit de l'ancien Sith, il y a encore des échos. Des paroles autrefois prononcées par son propre maître, l'iris fixé sur le pauvre gamin différent, qui offrait déjà son sort à la mort. Les commentaires étaient secs et acides, cruelles. Kahl se souvient ; il se souvient de leur écho dans ses pensées, de sa manière de les accepter et aussi, quelque part, de les penser. Il se souvient des coups contre ses propres jambes, toujours délicates mais fortes, pour qu'elles prennent en puissance, pour qu'elles supportent le poids de la grandeur qui était attendue de lui mais aussi, de la torture que lui offrait Akhssart Tso. Il est heureux, quelque part, d'avoir porté le poids de ces coups pour que Tadjedine en soit épargné. Il ne peut que maigrement les voir, à cet instant. Pourtant, il est aisé de deviner la silhouette du plus jeune. Il la sent, comme il sent sa Force contre la sienne. Certes dissimulée, elle chantonne pourtant faiblement près de la sienne, comme si elle savait, comme si elle attendait. Est-ce là le cas ? Kahl n'aime pas pouvoir des espoirs à son coeur. Il doute encore, les iris pourtant posés sur le plus jeune, qu'il s'agit de lui. L'espoir est un malin poison se glissant dans les veines et atteignant le coeur. Il est difficile de se défaire de son brouillard lorsqu'il est bien installé. L'ancien Sith tâche de rester conscient de toutes choses et d'être attentif à chaque détail. Il est simple d'être distrait par un appel du coeur et de se laisser prendre au piège. C'est une chose à laquelle il n'a pas été éduqué. Le coeur a été fermé et noirci, isolé loin de ses pensées et de ses besoins. Longtemps, l'ancien Sith s'est contenté de ne pas y penser. À de moindres moments, il s'est laissé prendre à y toucher puis s'en est éloigné. Les dernières années l'ont laissé à vif et découvert, à explorer. Il en découvre encore des recoins aujourd'hui, incapable de les nommer mais curieux de pouvoir les apprivoiser, de pouvoir les habiter. Pourtant, il reste un peu à l'écart malgré tout, dérangé par les échos le traversant, par ces situations dans lesquelles il ne possède que de maigres connaisances. Il est aisé de poser un jugement sur le comportement des autres lorsque l'on ne sait pas. Il est plus difficile et pointilleux de poser un regard honnête sur ce que le coeur dit et d'en avouer les choses. Kahl de l'être, honnête. Envers les autres, envers lui-même. Mais l'espoir est une grande chose, et la crainte en est une autre.
Alors, il ne dit pas. Le nom reste enfoui dans sa gorge tandis que le coeur le fredonne, et que la force qu'il sent contre lui est plus familière qu'étrangère. La paume est douce contre le manche de son sabre ; là voilà, la vérité. Qu'importe l'espoir habitant le coeur, l'ancien Sith reste prévoyant et honnête, dur avec la réalité car elle l'est avec tous. Il se prépare à voir un visage qu'il ne désire guère voir tandis qu'il en appelle un vu pour la dernière fois il y a quelques années seulement. Tadjedine est une fantôme venant d'une planète dure et cruelle. Une planète n'ayant aucune pitié pour des jambes tremblottes et une main hésitante sur la garde d'un sabre à la couleur traitresse.
Et pourtant, il est parti. Sans lui, sans demander. Avec la troupe simplement, Kahl s'en est allé. Il y a eu une époque après tout. D'abord, il n'a pensé aux Sith. Et puis, il n'a pensé qu'à lui. Maintenant, le coeur est ouvert et honnête et l'homme tente éternellement de trouver une balance dans la immense et grise qu'est le monde. Qu'est la Force.
Le corps ne possède aucun mouvement. Il reste là, immobile et tendu, léger en même temps, pourtant. Le souffle est contrôle, calme et paisible entre les lippes de l'ancien Sith. Le regard est lourd de fantômes du passé en ces lieux qui, ironiques, ne peuvent que coller à la situation. Le coeur attend, appelle. Que désire-t-il ? Kahl ne sait pas ce qu'il ferait face à un souhait réalisé. Il est difficile, encore, de pouvoir vivre pleinement les émois qui le traversent. Il ne sait encore comment les manier entièrement. Il reste pourtant honnête envers ceux-ci : conscient de leur présence, il les accepte sans détour. C'est leur dévoilement, par les mots et par les gestes, qui lui est encore étranger. Qu'importe au final ; il est comblé par leur présence et par l'existence des gens les faisant naître, en lui. Pour l'heure, il ne demande pas plus que cela.
Une voix répond, enfin. Plus grave et plus vieille que dans les souvenirs ; pourtant, elle porte des échos d'ailleurs et des souvenirs en pleurs. Il n'y a rien de briser, dans la voix. Il n'y a rien de tanguant, comme les jambes d'autrefois. Tadjedine est-il solide sur celles-ci, maintenant ? N'a-t-il plus besoin de son aide alors qu'enfin, Kahl possède la force de se présenter entièrement face à lui, sans masque et sans brouillard sur ce qu'est son être ? Il est égoiste de penser arriver trop tard ; égoiste d'être dérangé de le voir, de l'entendre si grand. Kahl regrette peut-être le temps passer loin de lui ; juste un instant, du moins. Il sait avec aisance qu'il a été essentiel ; qu'ils avaient besoin de grandir, l'un comme l'autre, à leur manière. Il est simplement attristant de constater que tadjine a pu, du le faire plus rapidement que lui, et mieux que lui. Et pourtant, il en est fier.
Le visage se tourne et se dévoile. Contre le sabre, les doigts tremblent, juste une seconde. Ils y restent malgré tout. Il s'agit de Tadjedine. Le coeur chante. La conscience appelle encore à la méfiance. Le passé est une chose lourde qui laisse des traces, constamment. Tu n’étais pas parmi eux. que tombent les derniers mots, et avec le jeune homme s'approche et s'élance, glisse ses bras autour de sa nuque pour l'étrangler de ses émois. Et ils s'étranglent, dans la gorge, un instant. Kahl manque de souffle pendant un brin, un fragment de temps, avant que les phalanges ne se défassent de la méfiance l'habitant et qu'il ne pose ses deux mains contre le dos du garçon pour le garder contre soi. L'odeur de la crinière est aussi amère que celle des morts. Le dédain est enfoui sous les sentiments contradictoires et nouveaux, vifs, qui traverse les veines et le coeur. Il y a un silence alors. Un silence tandis que les larmes coulent contre son cou et que l'une de ses mains danse dans le dos du plus jeune, de haut en bas, pour consoler les sanglots qu'il n'entend pas. Il est étrange de consoler le premier enfant ayant pris son coeur tandis qu'il le fait régulièrement, maintenant, pour ceux de la crèche. Ah... Tadjedine. Ou préfères-tu encore Faust ? La voix est un brin moqueuse, malgré l'émoi, face au prénom offert la dernière fois. Kahl se garde d'un commentaire sur la chose. Il en a possèdé plusieurs lui-même avant de faire son choix. Parfois, il est tenté d'offrir celui qu'on lui a donné à la naissance. Kahlum possède pourtant une fragilité émotive qui ne peut être donné à plusieurs. Quel contraste peux-tu bien être. Un homme semble me faire face et pourtant, te voilà à pleurer tel un enfant au creux de mes bras. Le mouvement reste, contre le dos. Puis, il en vient à s'arrêter et les jointures vont dans la crinière sale, balayent les boucles folles de son front et dévoilent son visage. Peu de temps s'est écoulé. Kahl remarque tant de changements, pourtant. Mais que fais-tu donc en ces lieux ? Ils n'ont rien de sécure. la crasse sur ta peau ne cache en rien ta force. Et il y a des yeux partout. De telles paroles ne lui donnent qu'envie de le presser contre lui, de nouveau, comme si la force de ses bras pouvait le protéger du monde. Mais Tadjedine n'a pas besoin de tel geste, et Kahl n'est pas de ceux à l'offrir. Le plus jeune n'a pas eu besoin de lui pour survivre.
Revenir en haut Aller en bas
- Tadjedine Shaetris -
padawan
Tadjedine Shaetris

    A NEW HOPE

signaux envoyés : 562
monnaie chromium : 1152
identité : mcfly
pronom : elle
doublures : mi chiquita hadassah
faciès et crédits : timothée chalamet; zaja (sign) ; mcfly (crackship & ava)
labeur : s'est déchu de l'avenir sith, s'est glissé, abîmé, dans le devenir rutilant du padawan à la recherche d'un ordre dont il n'a attrapé que le rêve. matriculé marchand interplanétaire d'impervium sous la couverture le jour, chien errant la nuit.
origines : né sur la peau fumante de nevarro, les parents tiennent leurs origines de balmorra.
myocarde : on ne s'incline pas face à ce qui peut changer le monde et dévorer les ardeurs.
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Amhi
rps et disponibilité : closed as hell : (raedan); (atlas) ; (zaryna) ; (ran) ; (eon) ; (arte) ; (icarus)
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) 9sx5


  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptySam 9 Jan - 15:55


it is such a quiet feeling -- @kahl lan


Le temps a ça d’inquiétant qu’il écrase toutes les ambitions. L’espace a su être dompté, lui, ses vitesses et ses lois incontournables, il a fini par se laisser tisser par les présomptueuses machinations humaines mais le temps ; le temps broie d’abord les visages puis leur souvenir et ne laisse rien dans son sillon. Tadjedine apprendra qu’il s’agit de l’ordre du monde et que peu de mémoires y survivent, que laisser sa place à d’autres est ce qui lui a permis d’exister aujourd’hui et qu’il y a un temps pour tout, et surtout pour chacun. Ces secondes que l’on n’estime pas, ces minutes que l’on ne regarde pas, ces heures que l’on ne retient pas, ont eu raison de ses traits d’enfant, ont compromis ceux de l’homme contre lequel il se niche et écaché celui qu’il avait été comme celui qu’il avait laissé à l’Empire. Il apprendra, mais pour le moment se fait chaton et reste au chaud dans l’étreinte. Elle a des odeurs de passé, celles des contrariétés et celles aussi des refuges. Elle est tiède même humide, et sent bon la sécurité. Il n’a jamais fait l’économie de ses émotions, n’a pas la force morale que possède Doja’r ni l’implacable stoïcisme de ses attitudes. Non, l’ancien Sith est fait d’un autre bois et le sien est bien plus noble, du genre de celui qui ne prend pas feu au moindre orage et ne ploie pas dans les bras du vent. L’apprenti se souvient de cette figure évasive et pleine, et de la confiance si exclusive qu’il lui avait accordée. C’est dans cette odeur et cette embrassade qu’il retrouve le tiroir, la petite porte sur leur vie d’avant, celle au sein de laquelle ils s’étaient trouvés, lui encore gamin, l’autre déjà si haut. Le temps peut tout avoir mais il n’aura pas terni la mémoire, elle dort, elle a dessiné à l’encre à l’intérieur même de ses organes et il a suffi de peu pour que ce qui avait semblé croupir se ressaisisse, enfin. Entre quelques après-midi à partager les mots, le café qui brûle un matin, quelques escapades sages dans le cœur de la capitale, des plus animées lorsque furieux de découvertes juvéniles et d’apprentissage il ne se fiait qu’à cette silhouette qu’il réclamait, entre quelques assoupissements contre ses bras et parfois quelques malentendus, le souvenir est une chambre d’enfant qui n’a pas bougé. Tout est à sa place, propre, rangé. L’homme avait supporté ses désordres avec élégance et Tadjedine s’était laissé faire. La main donnée ne fut jamais mordue et douze années furent suffisantes pour le bâtir patriarche. Doja’r fut assez exceptionnel pour que l’autorité qu’il n’avait pas besoin d’user ait du sens au regard du garçon, lui d’ordinaire si prompt à s’effaroucher. Même leurs silences furent chéris, et dans ce mutisme il s’était endormi tant de fois. Ils n’avaient jamais été amis et le pygmalion ne s’était exercé qu’au travers d’une seule figure ; il était ce que son père n’avait pu représenter, il l’était déjà avant la rencontre car c’est ainsi que les choses devaient se passer. Et le temps, encore, toujours, avait poussé ses personnages jusqu’à les balancer l’un contre l’autre. Le reste s’était déroulé comme ils l’avaient entendu, avec beaucoup de bordel mais pour Tadjedine une sérénité qui n’existait nulle part ailleurs. L’étreinte est belle. Elle ne souffre d’aucune amertume, l’ancre même à une réalité qu’il n’était plus certain de savoir toucher. Troquer ses beaux habits et ses grands espoirs pour l’intempérance avait eu le désagréable effet de s’absenter en dehors de soi, sa vie il l’avait vécu en arrière ou en avant – jamais dedans. Pour ne pas trop regarder, ne pas trop s’exaspérer de ce qu’il devenait. Entre les bras de Doja’r, au creux desquels il s’épingle toujours, le môme sent les larmes sillonner sur la crasse de ses joues. Ce n’est rien. Il n’a pas honte du sentiment ni de la Force qui l’empoigne jusqu’à la gorge. Il n’a pas peur, non plus. Flotte entre eux un sentiment d’allégresse doucereuse et lui qui ne sait pas s’arrêter cesse, pour un moment, de se rebiffer. La joie est suffisante et ronronne en silence dans sa chair. C’est la solitude craquelant et se fissurant qui fait sûrement le plus de fracas. Elle cendre un peu partout mais surtout dans le sourire que Doja’r ne voit pas encore.
Evidemment se souvient-il de leur rencontre si brève sur la lune hutt, et pour un bref instant les destins auraient pu s’arranger mais Tadjedine sut que les pièces se seraient mal imbriquées les unes aux autres. A cette époque, ni l’un ni l’autre n’étaient prêts encore à se retrouver tout à fait. L’un se construisait, l’autre explorait et il avait fallu donner au temps encore quelques années. La curiosité ne s’est pourtant jamais décollée et il se demande encore de quelle façon l’ancien impérial avait échappé aux doigts de l’Empire. Le garçon ne s’embarrasse pas de refaire le monde, ne se questionne pas non plus sur la manière dont les choses auraient pu se passer si les choix avaient été différents. Il ne perd pas son temps aux introspections, se fie plutôt aux instincts et à l’immédiateté, à ce que le présent lui offre à la seconde. En présence de l’homme, bien sûr, l’enfant avait eu quelques mesures pour ne pas se faire gronder. Lui, ce qu’il avait voulu, c’était l’éclat de fierté dans l’œil paternel. Une victoire autrement plus honorable que les mots d’encouragement de son propre maître dont il avait fini par ne plus rien attendre. Les mains à plat dans son dos réchauffent son corps efflanqué jusqu’à l’os. Elles le reconnaissent et l’acceptent, surtout, elles témoignent qu’ils ne se sont pas oubliés, que la Force est plus grande que les années et qu’elle n’a rien perdu de leurs égards. Doja’r l’avait toujours appelé par son vrai prénom. Pas de fioriture Sith sur son patronyme lorsque même sa famille s’était amusée à écraser sous le pied ce petit morceau d’identité. A cet effet, l’homme ne connait peut-être pas la mesure de cette réalité. Il ne sait pas qu’il le reconnait tout entier, et que Tadjedine semble s’accrocher à cet état de fait. Dans sa voix rien n’a changé. La mue de Faust est encore quelque-part sur Nar Shaddaa, dans une poubelle ou dans la tourbe et il semble cueillir avec légèreté l’ironie discrète de celui qu’il tient encore fermement contre lui. "Tadjedine." Il répond. Un instant l’étreinte se resserre davantage autour de la gorge. "Tu n’aurais pas apprécié Faust." Et puis les muscles se relâchent, ils sont plus tendres. Il y a une latence, lorsqu’il y songe. Sûrement qu’il n’aurait pas été fier, et du reste il ne souhaite pas qu’il en sache trop. Il avait habité Nar Shaddaa avec les bagnards de son espèce, à ramper pour leur ressembler, à imiter les regards, à sourire comme les alligators, avec cette espèce de rage entre les dents. Le vol par nécessité et puis par plaisir, ces précipitations joyeuses dans les petits désastres et les gros délits desquels il se repentit encore, bien sûr qu’il ne souhaite pas que ces hauts faits lui soient connus. Mieux vaut l’oubli à la déception.
Un rire. Un peu sec, comme un cri, et très bref. Tadjedine est grand comme un homme mais il a sur le visage et dans le cœur les émotions d’un enfant. Il profite encore un peu de la caresse dans le dos avant de laisser Doja’r le regarder. Sur les babines, le sourire est tranquille et les larmes ont strié la crasse de sa gueule rouge. Doucement, avec flegme, il lève ses yeux lourds encore pour observer ce nouveau visage. Il est différent et il est le même, se tient toujours le menton haut comme un roi. Peu de temps pour que ses mains à lui ne viennent soutenir le visage paternel, pour que ses doigts impriment et reconnaissent. "Il y a des situations qu’on ne change pas. Je n’ai juste plus besoin de me grandir sur la pointe des pieds maintenant." Encore la risette franche. Le visage s’incline un peu pour profiter de la chaleur des paumes. "Tes cheveux sont plus courts." Il constate comme s’il s’agissait de la seule chose qui à remarquer. Les traits sont différents mais la Force reconnait celle de Doja’r et cela lui est suffisant pour ne pas être troublé par ce nouveau visage. Le regard est le même, de toute façon. "Dis-moi ton nom." Le nouveau, celui qui te drape maintenant même s’il ne l’utilisera pas beaucoup, dévoré bientôt par un autre surnom. L’identité dans laquelle il te reconnait semble obsolète, il est bon de se mettre à jour pour tourner la page. La question suivante est plus inquiète et le ramène à une autre réalité. Tadjedine semble réfléchir, un moment. S’il connait les raisons de sa venue sur Naboo, sa présence au cimetière n’a pas de logique propre. "Il était temps que les choses changent." Il fait. J’ai trop procrastiné.
"Je recherche quelqu’un. Mais ce soir, je voulais m’assurer d’autre chose." Le plus jeune a les yeux qui lui piquent. Il sent dans ses poumons que monte une autre adrénaline. "Mais toi, toi, toi tu es encore recherché, j’ai vu ton visage partout, pourquoi est-ce que tu es là ?" Les mots s’affolent. Il est reconnaissant, pourtant, de sa nonchalance au nez de la prudence. "Je suis tellement heureux." Le ton qui lui glisse des lèvres est plus doux. Tadjedine, si mauvais juge de caractère, prend le temps d’imprimer l’émotion entière, celle d’avoir retrouvé son père.

Revenir en haut Aller en bas
- Invité -
Invité
Anonymous

    A NEW HOPE

  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyDim 10 Jan - 2:22

Le temps possède ses marques ; de longues et douloureuses marques pour le coeur. Kahl les observe, silencieux. Il est attentif aux moindres différences pouvant être vues, à l'instant. Il y a un sentiment étrange lié à la chose. Une colère sourde, une tristesse amère. Il remarque le temps passé comme il remarque l'absence causée. Il serait mentir de dire qu'il ne possède aucun souvenir de leur contre il y a quelques années, loin d'ici, loin de temps. Il se souvient d'un marmot plus maigre que cela, aux ongles sales et à l'haleine puante, aux cheveux encore plus gras et aux regards injectés de sang. S'il tentait de trouver l'humain en lui, Tadjedine s'éloignait de la chose. Il ne ressemblait à rien. Aujourd'hui, ses joues possèdent un brin de rose sous la crasse et son regard est aussi vif mais plus émotif. Il y a une lueur derrière ce qui le couvre. Il y a un esprit plutôt qu'une folie. Aurait-il du l'aider à trouver son chemin à ce moment-là ? Certainement pas. Kahl n'est pas sentimental ; il n'aime pas se perdre dans les tourments et posséder des plaies qui n'ont pas raison d'être. Il n'a pas jugé qu'il s'agissait de son devoir, à l'époque. Il n'était pas habité par le même sentiment qu'aujourd'hui. Celui-ci n'avait pas grandi à l'intérieur de lui. Il apprenait encore à s'aimer ; il n'avait rien à donner. Rien à offrir. La vérité est que, des deux, il était certainement le plus sale. Qu'importe la crasse sur Tadjedine, ses cheveux ou encore ses ongles. Kahl était encore terni par les années d'apprentissage laissant des traces apparentes, sur lui. Elles restent là encore ; sombres et délicates, nombreuses. Elles abordent des échos qu'il entend et qu'il ne contient pas ; Kahl possède une affection particulière pour toute cette subtilité qu'il porte en lui, pour ces élans de gris qui le traversent et le dessin. Il est entier, sous tous les éclats. Il est entier et présent à l'instant, ses doigts tenant délicatement un visage changé. Le temps laisse des traces. L'amertume aussi. La fierté est une chose qu'il ravale difficilement ; il s'oublie un moment, oublie le sentiment ressenti face à ce qu'il n'a pas accompli. Sous ses sombres iris, l'enfant est plus grand, et présent. L'observation se doit de prendre fin là.
Une fossette se creuse ; brève et présente, elle s'efface dans un souffle. L'ancien Sith y pose le regard, effleure la peau possédant la marque fantôme. Contre son propre visage, des mains se posent. De doigts délicats et moites. Au creux de la gorge, le commentaire désobligeant face à la chose. Être précieux n'est pas nécessaire à un tel instant. "Il y a des situations qu’on ne change pas. Je n’ai juste plus besoin de me grandir sur la pointe des pieds maintenant." Était-il si grand, la dernière fois? Le souvenir est moindre, à l'esprit. "Tes cheveux sont plus courts." Un rire, bref. Un souffle à peine, au bord des lèvres. Kahl avait oublié ; oublié la longueur de sa crinière, pendant un temps. Un voile derrière lequel il se sentait en sécurité, presque, tandis qu'il pouvait chercher qui il était. Ils ne sont plus ; coupés il y a quelques mois à peine. La découverte de sa personne a été faite ; ils n'avaient plus de raison d'être. "Dis-moi ton nom." Il y a quelque chose dans l'iris, brièvement. Une confusion moindre. Quelque part, Kahl a l'impression d'être ce qu'il est depuis longtemps. Et pourtant. Je me nomme Kahl Lan. qu'il répond simplement. La moitié d'un homme. La moitié de l'homme qu'il aurait pu être, du moins, si on ne l'avait pas enlevé des bras de ses parents. Ou l'inverse, peut-être. Deux fois l'homme qu'il aurait été. "Il était temps que les choses changent. Je recherche quelqu’un. Mais ce soir, je voulais m’assurer d’autre chose." Le contact de ses mains s'accentue, contre ses traits. Le dos est délaissé pour le visage depuis un moment, déjà. De ses doigts, il effleure le haut de ses joues, lorgne sur les larmes qui reflètent sans être. Elles sont des fantômes que l'on ne peut voir entièrement. Il hume sans un mot, offre la tendresse qu'il n'a pu lui accorder autrefois sans savoir, exactement, s'il fait la chose convenablement. Il s'agit encore d'une chose qu'il ignore, entièrement. "Mais toi, toi, toi tu es encore recherché, j’ai vu ton visage partout, pourquoi est-ce que tu es là ?" Le sourcil s'hausse lentement, face à l'aveu. Le visage reste calme malgré l'information nouvelle. Est-il recherché ? Il est surpris par cela. Doja'r Kaht est mort aux yeux de plusieurs. Certains possèdent-ils des doutes ? Son ancien maître, peut-être. L'homme n'a jamais eu tendance à oublier quoique ce soit. Ne t'inquiètes pas. qu'il offre tout de même, car l'inquiétude n'a pas raison d'être. Il ne s'agit que d'un détail. Kahl possède de nombreux talents, et l'Empire est certes crainte, mais il reste malin. "Je suis tellement heureux." Le sentiment est partagé bien que la chose n'est pas avouée. Kahl défait ses iris de son visage, observe le couloir dans lequel ils se trouvent, les doigts toujours contre ses traits. Le lieu est calme, mais il est loin d'être sécuritaire. Le bonheur est une chose ; le danger ne doit pas être négligé pour autant. Un sentiment fort appréciable, certes, et pouvant être vécu dans d'autres lieux. qu'il annonce, ses phalanges glissant dans la crinière salie avant de le quitter entièrement. Déjà, ses paumes picotent ; le vide appelle à être comblé. Le regard se fait plus lourd, sur le plus jeune. Kahl inspire lentement. Qui cherches-tu ? qu'il demande, l'information loin d'être oublié. Est-ce là une mission pour les Hutts ? Il en doute fort, bien qu'il s'agit d'une possibilité. Naboo n'est pas sécuritaire. L'Empire est partout. La mise en garde pour en son coeur une inquiétude qu'il ne peut taire. Elle est similaire à celle offerte par Kael ; la pensée est étrange. J'en ai fini ici. Il est temps pour moi d'aller ailleurs. Je suis attendu. La confession est simple. Elle ne possède pas de sous-entendu. Quelque chose de similaire a été dit la dernière fois lorsque les routes se sont séparées. Ta présence à mes côtés serait fortement apprécié, bien que je ne peux te forcer à quoique ce soit. Le choix t'appartient. Les yeux se plissent, finement. Les mots coincent dans la gorge, tournent dans la tête. Kahl prend un moment pour les enligner, les assembler. Il faudra m'accepter dans ton esprit un court moment si tu acceptes de me suivre. qu'il confesse. Certes, un Jedi voudra également exécuter la chose, mais Kahl préfère s'en assurer de lui-même. L'affection est une chose. La confiance en est une autre. Il y a un poids sur sa conscience d'offrir de telles paroles, mais soit. Les choses sont ainsi. Le monde est cruel. Ils le savent l'un comme l'autre, en possèdent les marques et les plaies.
Revenir en haut Aller en bas
- Tadjedine Shaetris -
padawan
Tadjedine Shaetris

    A NEW HOPE

signaux envoyés : 562
monnaie chromium : 1152
identité : mcfly
pronom : elle
doublures : mi chiquita hadassah
faciès et crédits : timothée chalamet; zaja (sign) ; mcfly (crackship & ava)
labeur : s'est déchu de l'avenir sith, s'est glissé, abîmé, dans le devenir rutilant du padawan à la recherche d'un ordre dont il n'a attrapé que le rêve. matriculé marchand interplanétaire d'impervium sous la couverture le jour, chien errant la nuit.
origines : né sur la peau fumante de nevarro, les parents tiennent leurs origines de balmorra.
myocarde : on ne s'incline pas face à ce qui peut changer le monde et dévorer les ardeurs.
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Amhi
rps et disponibilité : closed as hell : (raedan); (atlas) ; (zaryna) ; (ran) ; (eon) ; (arte) ; (icarus)
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) 9sx5


  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyMer 20 Jan - 16:36


it is such a quiet feeling -- @kahl lan



Tadjedine n’a rien d’un petit seigneur ou d’un joli prince. Il aurait aimé revenir au regard le menton haut et le col bien droit. Il aurait aimé avoir l’œil enorgueilli de victoires, un œil qui dit j’ai vaincu parce-que les conquêtes se sont faites pérennes et qu’il rentre enfin de ses campagnes. Il aurait aimé, oui, mais c’est une lèpre qu’il montre à Doja’r, qui lui a mangé les doigts, d’abord, et puis tout le reste jusqu’à en décoller la peau. Il y a des relents sur son visage, de la vie d’avant. Des maigreurs et des cernes basses, des fatigues qui lui coulent les lèvres en des expressions abattues. Vicié sur ses deux jambes, il a passé trop de nuits dehors pour être encore beau. Les lèvres se craquent et les boucles sont collées aux autres. L’odeur rencarde les soirées sur les quais, à dormir à peine à cause du nœud qui égorge les entrailles, l’œil sur l’androïde une minute et puis, la suivante, le cœur essayant de trouver un murmure dans la Force. Elle est là, tiède dans son lit, c’est une nourricière qu’il a protégée entre ses doigts comme ceux des oiseaux. Calme, singulière. Eternelle, aussi, l’enfant l’avait enfermée non pas pour la taire mais parce-qu’il savait qu’elle coulerait toujours sous son tapis de cendres. Aujourd’hui, l’ancien apprenti la caresse de la pulpe de ses doigts, désire la ressentir, en remplir ses tissus, ceux de la peau, ceux des muscles et des organes. Il voudrait la saisir de ses paumes, pleines et souveraines et s’en repaitre, enfin, car il souffre encore des ardeurs adolescentes. Posséder sans concession dans une fièvre toute juvénile et lui dire pardon. C’est une culture hideuse que celle des plaies. Jeune il assuma d’accoucher d’un autre-soi, d’un certain genre de monstre, celui qu’il aurait peut-être dû être sur Naboo pour épouser parfaitement ses devoirs. Un morceau de lui qu’il contempla avec autant de dégoût que d’amour. Le premier parce-qu’il avait dégueulé cet ersatz de toutes ses forces, la seconde parce-que la persona fut assez convaincante pour lui permettre de survivre en mendiant ses habilités. Mais sous la couche épaisse de ses actes, Tadjedine a gardé, bien au sec, ce qui l’avait poussé à fuir l’Académie, à trahir l’Empire, abandonner sa sœur au sein des mains patriarches. La cause est plus grande, plus juste, elle vaut les sacrifices, elle vaut les lâchetés et elle vaut les victoires. Il est venu à bout de son histoire avec Faust, il l’a laissé crever dans un coin, n’en entendra plus parler. La transformation est lente mais le temps use de tout et en viendra à aussi bout. Alors plutôt que la honte en manteau, le gamin se relève et affronte le regard soucieux, il est un peu féroce, un peu crapule dans la manière dont les yeux se plissent. Au fond, il n’a jamais rien caché à Doja’r. Pas une fois le mensonge ne s’était dégueulé de ses lèvres. Pas pour lui. Ça n’aurait servi à rien, il n’aurait pas tenu la ligne face à ce qu’il y a d’impérial à son regard. L’ancien Sith fut de ceux pour lesquels il aurait fait toutes les concessions et combien de fois l’avait-il mesuré et freiné dans ses ardeurs, essuyant par avance la suie de ses bêtises ? Les traits ont changé c’est vrai, mais il reste du confort dans la façon dont ils s’adressent des œillades. Incarnées par l’amour, déjà, celles de Tadjedine sont tendres et entendues. La Force dans son chenil ronronne contre ce qu’elle reconnait, ça semble lui dégouliner des tempes jusqu’aux genoux, qui tremblent un peu parce-qu’ils ont du mal à ne pas ployer à la lourdeur de la rencontre.  Sur la carne la crasse pique, ça ne l’amuse pas mais il en fait le constat parce-que c’est la première fois qu’elle se fait sentir. Avec elle vient le reste. Géhenne sous la peau c’est la faim qui le prend, et la fatigue lui décroche les os, il a mal au ventre, il a mal aux jambes et aux cuisses, surtout. C’est un désordre physique un peu soudain, de sentir qu’au creux des paumes tièdes le danger n’est plus aussi impressionnant et qu’il peut se reposer, enfin. Fermer les yeux, finalement, cesser de crisper ses précautions au moindre bruit de bottes qui claquent le macadam. L’enfant tangue mais finalement reste solide, fait du visage de Doja’r un point d’ancrage à son équilibre. Ça n’est pas le moment de sombrer, pas ici, pas eu milieu des morts en poussière. Le soulagement a ça qu’il a baissé le rideau de l’aplomb et l’adrénaline, pourtant momifiée contre le calcaire du squelette, s’émiette. L’apprenti se fait silence, il préfère apprivoiser. Il étudie avec précaution et c’est mieux de se taire pendant que sa mémoire imprime, ingurgite, avale le visage patriarche. L’ourlet de ses cils a changé et il y a son nez aussi, qu’il ne reconnait pas. Sûrement que l’adverse trouve le moment impoli, tant pis, il est nécessaire, alors Tadjedine baisse les yeux à ses lèvres, plus rondes, peut-être plus pleines. Et puis, sa barbe, ses oreilles, l’angle de sa mâchoire, même sa gorge tendue, jusqu’à ce qu’il ne décrète l’opération terminée. Ils se cherchent un peu, lui dans la nouveauté de ses traits, l’autre sous l’écume d’huile et de saleté. Le nom est dit, c’est comme pour souligner ce que le garçon vient d’accepter.

"Kahl Lan." Qu’il répète, comme ça, en domestiquant les nouvelles syllabes. Kahl Lan. C’est joli, ça donne doux, c’est souverain, presque. La scène se suspend et il fait la moue sous la tendresse encore en réserve. Il y aura un temps pour ça, il se dit, un temps pour reposer sa tête à son épaule, comme avant. Les larmes ont fini la dégringolade, le reste sèche au coin des yeux lorsqu’il finit par hocher la tête. Si Doja’r, non, si Kahl est là aujourd’hui, c’est bien qu’il a jugé la situation convenable. C’est bien qu’il ne doit pas s’inquiéter pour lui, celui qu’il voit invincible après qu’il ait accepté la violence de son apprentissage pour en faire sa propre rigueur. Tadjedine avait toujours fait de la fierté du feu Sith un paradigme à suivre, de son humilité un mouvement à reproduire. Dans cette affirmation, il ne fait qu’hocher la tête, doucement, et ne répond rien d’autre que la confiance accordée par son silence.
Une dernière fois, les doigts se glissent dans ses cheveux et le contact se rompt. Le gosse n’aime pas l’espace soudain qui vient de se créer, il grimace et crispe ses lèvres. Pourtant et derechef, il acquiesce, sage, et accepte que cette réalité peut être vécue ailleurs, quelque-part de plus à propos. Un endroit sans fenêtre pour les fantômes. "Qui cherches-tu ?" Une absence. C’est une absence, qu’il cherche, c’est un rien du tout. C’est un visage dans les visages, des rides parmi des milliards d’autres, une main sur son épaule comme il en existera des centaines. Un instant, Tadjedine baisse le regard entre l’épaule et la gorge de l’homme.
"Je ne sais pas." Il fait. Une seconde pour reprendre ses esprits et harnacher son regard à l’autre. "Je ne sais même pas s’il est encore ici." Quand l’aveu se formule, il se trouve un peu bête de toujours répondre à ses instincts en leur accordant un crédit peut-être trop important. Et pourtant, cette fois, quel regret peut exister, encore, alors qu’au cœur de Naboo et dans le ventre de Theed, vient de renaître ce qu’il avait perdu cinq ans auparavant ?
"Il fallait que je commence par-là." Il dit en s’agitant légèrement. Il est peut-être un peu dur de comprendre encore que les choses doivent se mettre en place et que ni son arrogance ni son impatience ne suffisent à exiger que tout doit exister au moment où Tadjedine les veut le plus. C’est un exercice, que d’attendre, c’en est un autre de le comprendre. A la mise en garde il aurait voulu répondre, mais ce qui suit claque comme un couperet sur la gorge. Le souffle s’écrase au fond de l’estomac et l’allégresse de la fatigue disparaît aussitôt. Le regard se fait plus incisif, il s’écarte, puis se rapproche, c’est la panique qui le désarticule. "Tu pars encore ?" Il vient d’attraper son poignet pour retenir la sentence. Dans sa bouche, c’est une tragédie mais le mouvement a aussi du plomb dans l’aile. Il a envie de dire non, peut-être même bien qu’il voudrait lui en claquer une pour lui faire entendre son désaccord, qu’ils ne peuvent pas boucler leur séparation en trinité, pas possible, pas une troisième fois. Il va s’énerver, ça se brandit dans les poumons pour essayer de plaider sa cause, de lui faire comprendre qu’il vaut mieux rester dans un cimetière que de s’arracher à l’un à l’autre et puis, la suite, qu’il n’avait pas attendu pour se laisser envahir. Sans lâcher l’os entre ses doigts, il détend malgré tout ses muscles et sa voix se fait plus douce.  "Mais, où ? " Ca s’étrangle. "Qui t’attend ?" Les clowns interstellaires de leur précédente rencontre ? Il les avait détestés, ceux-là, d’avoir été plus importants à cette époque que sa trogne de sauvage, et puis la suture mal faite sur son égo l’avait gratté longtemps. Il y a des questions partout derrière ses dents, mais celles contre ses canines sont plus incisives et plus méchantes, alors il veut les laisser mourir. Pourtant le reste prend trop d’importance et il est compliqué de faire une place à la raison lorsqu’il sent que tout fusionne et mute pour s’ériger comme une angoisse commune. Il faut du temps à Tadjedine pour assimiler que le choix est sien. Il l’a déjà fait, somme toute, mais l’information doit se faire entendre. En procession, elle se fait de la place dans son esprit, éteint doucement le reste qui continue de maugréer, ces glorioles absurdes qui aiment bien crier dans le vent. Bien sûr, qu’il vient. Bien sûr, qu’il te suivra. La méfiance de Kahl, il la sait protocolaire alors elle ne le blesse pas. On a le temps de changer, en cinq ans. On a le temps de devenir ce que l’on n’est pas, et même ce que l’on ne comprend pas. Le môme ne pose plus la question de la destination lorsqu’il porte la main de l’homme de nouveau contre sa joue creuse. Il dit oui, c’est presque sentencieux, c’est une croyance. Il ne sait pas où ils iront, et il n’a pas idée de ce que l’on attendra de lui, et si le Sith sera déçu de ce qu’il verra, entendra, apprendra dans les circonvolutions de sa mémoire. Il dit oui, c’est tout. Oui, je viens, peu importe. "D’accord. Regarde." C’est un murmure croassé comme celui des corbeaux.


Revenir en haut Aller en bas
- Invité -
Invité
Anonymous

    A NEW HOPE

  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyDim 24 Jan - 5:43

Kahl ne connait pas la détresse de l'enfant. La chose ne lui a jamais appartenue. Peut-être s'en est-il terriblement dissocié lorsque les attentes sont apparues devant ses yeux ; il est difficile de mettre un passif émotif sur un parcours si lointain. Il ne se juge pas vieux, pourtant. Kahl est encore dans la fleur de l'âge ; encore jeune, encore beau, encore vif. Il est difficile de décrire la chose. En soi, cette vie semble loin et ne lui appartient pas ; elle est à un autre, maintenant, tout comme elle lui est sienne. Les nuances sont nombreuses et vives. Il reste étranger, encore, de décrire quelque chose appartenant à une autre personne, une part de lui possédant que de moindres émotions. Il est intéressant de poser un regard extérieur sur ce qui s'est passé à l'intérieur de lui, par le passé. Curieux de prendre le temps et d'étudier sa propre vie pour tenter de trouver des réponses et pour évoluer en tant qu'individu après un trop grands nomnbre d'années. Kahl ne saurait dire combien de temps il lui faudrait pour avoir une compréhension plutôt entière de ce qu'il a été, de ce qu'il est. Il est important, malgré tout, de se connaître avant de chercher à connaître, comprendre entièrement la Force. Une part de lui suppose que les mystères resteront toujours et la chose peut être réconfortante ; il est confortable d'être à la recherche éternelle de quelque chose, toujours. Ainsi, l'esprit sera toujours occupé. Ainsi, il possédera toujours un but.
Il est dérangeant, pour l'heure, de ne posséder que de maigres idées de ce que peut être la détresse d'un enfant. Il n'a jamais su ; pourtant, les iris de Tadjedine ont toujours été posé sur lui. Le regard offert n'est pas nouveau ; il est plus familier que bien des choses, dans cet univers. Mais comme par le passé, l'homme n'en connait pas les subtilités. Il s'agit d'un mystère, d'un univers dont il n'en comprend pas les subtilités. Le monde est grand, et le regard du jeune sith, comme ses sentiments, le sont encore plus. Doja'r possédait certes de forts émois face au plus jeune, mais le sentiment est souvent resté sous silence, sans bruits. Les paroles ont été moindres et il suppose que Tadjedine s'est accroché à chaque murmure offert comme un enfant peut le faire. Il ne serait dire ce qu'il pense de la chose. Kahl suppose qu'il est amer. Amer face à sa réaction d'aujourd'hui, et d'avant. Amer face au peu qu'il a pu faire et face à ce qu'il a fait. Gestes et paroles certes moindres, mais assez grands pour détourner le plus jeune. N'aurait-il pas été mieux à rester dans le confort de l'Empire ? Kahl n'a jamais été prêt pour être son support émotionnel. Pas dans l'Ordre Sith, pas lors de leur dernière rencontre, et encore moins aujourd'hui.
La différente est que, à cet instant, il en possède le désir et compte bien l'écouter.
La prise est forte, contre sa chair. Aussi forte que peut sembler présent le désespoir dans les iris de Tadjedine. Kahl s'arrête, un moment. Peut-être que le souffle bloque, dans sa gorge. Il n'a jamais été préparé à ce genre de choses. Certes, il possède un certain confort avec les plus jeunes depuis sa venue sur la base rebelle, mais le jeune homme lui faisait face est différent.
Les questions restent sans réponses. Que lui répondre ? Kahl ne peut lui offrir ce qu'il désire. Pas immédiatement, dans tous les cas. Il existe un moment, difficile, ou l'émoi se doit d'être mis sous silence pour respecter la sécurité de leur organisation. Une part de lui est cruelle ; celle portant son coeur, aujourd'hui. Un coeur plus vrai, plus vif. Un coeur se serrant à la vue de l'homme toujours enfant, un coeur désirant le serrer contre lui, et non le confronter à des choix.
Il y a quelque chose, en lui. Un étrange sentiment tandis que le gamin porte sa paume contre sa joue et la presse contre sa peau blanche. Le contraste serait plus dramatique s'il n'était pas si sale. Aucun commentaire n'est fait sur la texture collante que possède sa peau. Ses joues sont aussi sales que salées par ses larmes. Elles sont chaudes, aussi.
L'accord est donnée et les sourcils ne peuvent qu'être froncée. En es-tu certain ? qu'il demande, appréhendant. La chose est nullement confortable. Il se souvient encore de l'expérience, lors de son arrivé dans l'Alliance. Il doute être apte à faire preuve d'une entière délicatesse. Outre les maigres présences offertes dans l'esprit de Kael à l'occasion, il ne s'est jamais servi de son don pour autre chose qu'agresser l'esprit d'autrui. Peut-être est-ce lui qui doute. La chose peut être douloureuse, Tadjedine. En as-tu conscience ? Je dois tout voir. Les noirceurs seront creusées encore et encore jusqu'au noyau même de son âme et ses souvenirs. La pensée éveille un frisson, délicat, sur sa chair. La paume se presse un brin contre la joue ; le pouce caresse en douceur la chair tristement crade. Tu auras conscience de chaque instant. qu'il ajoute, au travers de sa caresse. Les lèvres finissent par se pincer, et un soupir s'en évade. Soit. Trouvons un endroit, que tu puisses t'asseoir. Il peut imaginer le désir simple et brusque du jeune Sith de s'asseoir à même le couloir pour vivre pareil expérience. Kahl n'en possède aucun désir. Déjà, ils conversent depuis trop longtemps en ces lieux. Certes, aucune ombre n'a encore été croisé, mais Kahl préfère être prévenant. Ainsi, il délivre ses phalanges pour s'emparer de ceux de Tadjedine et, d'un pas lent et contrôlé, traverse le sinistre lieu à la recherche d'un coin isolé. Il suffit d'un nombre de minutes certain avant qu'il ne parvienne à s'éloigner suffisamment de la civilisation pour être confortable. L'ancien Sith ne peut que penser à la présence de cri, déchirant, lors d'un pareil geste. Il ne doute pas de son contrôle sur sa télépathie. Kahl possède uniquement de souvenirs précis de la chose. T'asseoir dans l'herbe est acceptable pour toi? qu'il demande, le pas se ralentissant. Ainsi à l'abri sous un arbre, ils possèdent un rue sur plusieurs bâtiments et demeures, au loin. Le coin est calme, loin de la ville. Kahl n'avait pas constaté, plus tôt, à quel point il s'était éloigné du coeur de la ville. Il est attentif à la répondre. Lorsqu'elle est donnée, une inspiration est prise et, après un regard empli d'appréhension, d'avertissement, il s'engage à la tâche.
Revenir en haut Aller en bas
- Tadjedine Shaetris -
padawan
Tadjedine Shaetris

    A NEW HOPE

signaux envoyés : 562
monnaie chromium : 1152
identité : mcfly
pronom : elle
doublures : mi chiquita hadassah
faciès et crédits : timothée chalamet; zaja (sign) ; mcfly (crackship & ava)
labeur : s'est déchu de l'avenir sith, s'est glissé, abîmé, dans le devenir rutilant du padawan à la recherche d'un ordre dont il n'a attrapé que le rêve. matriculé marchand interplanétaire d'impervium sous la couverture le jour, chien errant la nuit.
origines : né sur la peau fumante de nevarro, les parents tiennent leurs origines de balmorra.
myocarde : on ne s'incline pas face à ce qui peut changer le monde et dévorer les ardeurs.
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Amhi
rps et disponibilité : closed as hell : (raedan); (atlas) ; (zaryna) ; (ran) ; (eon) ; (arte) ; (icarus)
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) 9sx5


  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyMar 16 Fév - 3:11


it is such a quiet feeling -- @kahl lan


Il est compliqué pour Tadjedine d’appréhender correctement, ou plutôt avec sérénité, le regard de celui qui avait été et demeure aujourd’hui encore, sinon une figure d’autorité, celle d’un presque démiurge. Kahl a toujours brodé sur la conscience du garçon l’envie de mieux, celle d’accorder à ses efforts des mérites qu’il a voulu porter à l’attention de cet homme avant lui-même. Il n’aurait pas été évident pour un oeil extérieur de comprendre ce qu’avait bien pu lier ces deux âmes au départ, l’aîné encore trop jeune pour se porter garant du bien-être et de l’éducation d’une créature pareille. Les contours avaient été flous, il avait fallu qu’ils se dessinent et ça ne s’étaient jamais fait dans la précipitation. Pourtant, il avait su de façon intrinsèque qu’à cette âme il appartiendrait, d’une façon ou d’une autre, maintenant ou plus tard, et que ça n’importait pas qu’ils s’aiment tout de suite. Les circonstances ne s’étaient pas vraiment prêtées à ça mais, malgré tout et d’une certaine manière, le cadet avait su se creuser une place dans le quotidien que Kahl avait bien voulu ou pu lui céder. Ça lui avait suffit, même à l’époque où il ne faisait encore que la taille de son bras. Dans ses orgueils, Tadjedine doit une part de son discernement d’aujourd’hui à ce que l’ancien Sith lui avait apporté autrefois. Ça, entre autres constructions internes qui font de son squelette une charpente assez forte pour porter les misères trainées sur le dos. Il se souvient que parfois il l’avait trouvé dur dans ses mots mais ceux-ci n’avaient jamais été ni cruels ni injustes, de cette façon l’enfant les avait pris pour les comprendre, les apprivoiser, les intégrer. En l’état, s’être accroché à Kahl avait été s’accrocher à l’avenir et y croire, surtout. Rebelle à la douleur et au misérabilisme, il avait trouvé chez lui le seul appui dont il avait eu besoin à l’époque. Quelque-chose de solide, d’assez ancré à la réalité pour l’empêcher de trop s’inscrire à ses revendications belliqueuses. L’ancien sith dans ses bougonneries lui avait appris le sourire, le même que celui dont les lèvres sont hantées depuis le début de leur rencontre. Au début très obscur, s’était tissé dans ce lien des sincérités qu’il n’avait jamais vu ailleurs et qu’il garde encore aujourd’hui dans les même exactitudes. Khal avait toujours été si silencieux, le gamin pourtant avait cru apercevoir dans ses yeux quelques fièvres. Il ne sera pas le genre de type à assister à sa propre vie sans intervenir et ne trouvera pas non plus les ambitions déplacées.
Par égard pour leurs propres avenirs, il avaient signé une fin et en ont fait des débuts. Le coeur de Tadjedine ne s’est jamais fané sur ses espoirs, le revoir, lui, son air haut et ses traits nobles, fut une promesse bien faite, bien appliquée et bien gardée.

Il n’a pas perdu son regard, peut-être que Kahl voit ce que Doja’r voyait aussi, il a toujours cette drôle de façon de pencher un peu la tête et d’observer avec franchise, sans ciller, les lèvres un peu pincées par l’étude des traits comme si contempler demandait une concentration chirurgicale. Il note bien tout, encore une fois. Tous les détails pour ne pas le perdre, et se dit qu’il le fera encore longtemps, certainement. Les doigts ne sont plus aussi serrés contre le poignet mais il ne saurait pas les désengager alors qu’il sent s’amorcer un mouvement de départ. Il gronde beaucoup d’inquiétudes, dans le regard du gosse. En quelques secondes, Tadjedine tente de deviner, de déceler des petits indices qu’on voudra bien lui céder, sur la destination de l’adverse qui paraît si pressée de son retour. En quelques autres se dessinent des arguments un peu précipités et imprécis, quelques trucs qui pourraient bricoler la décision de ne pas s’en aller, finalement ; regarde comme on est bien ici. Il ira pour un peu plus de violence dans les gestes comme dans les mots pour ne pas le quitter encore une fois, mais ce n’est pas ce Kahl semble vouloir ébaucher. Alors la main est porté à sa joue encore tiède, il veut l’accord tacite, hoche un peu la tête pour combler l’hésitation passée. Le Sith ou ce qu’il en reste n’aime sûrement pas trop ça, précieux comme il est de se garder des poussières que font la rue et les émotions.

"Oui" Il fait, un peu plus fort que ses pleurnicheries. Il sait bien que Kahl n’est pas disposé aux blagues et que sûrement les choses sont très sérieuses. Le gamin ne vacille plus trop sur ses quilles, désormais. C’est un pouvoir qu’il ne connait pas encore, ce que la Force fait lorsqu’elle fait céder les charpentes de la tête pour en picorer les moindres souvenirs. Il s’imagine la bête un peu féroce et ne veut pas tellement penser au bilan, lui qui s’était évertué à se promettre que rien ne pourrait jamais filtrer pour ne pas engager trop de déception au regard adverse. Si c’est le sacrifice qu’il doit lui allouer, ainsi soit-il alors. "Non, je ne sais pas." ça claque comme un piège à loup. Il fronce les sourcils. La confession est faite et n’a pas trop tardé. Il n’est pas utile de jouer les cons et de prétendre qu’il saura faire et, dans sa petite moue, baisse les yeux sous la caresse. Le visage tic un peu, les sourcils se froncent, il y a une ride d’impact minuscule entre eux. Il y aurait bien un élan pour lui réclamer ses bras, derechef mais à la place Tadjedine rentre simplement la tête. Il ne répond pas à la suite parce-que Kahl sait déjà très bien que l’avis ne vacillera pas pour son contraire. A la suite il hoche la tête, docile comme un et jette un dernier regard aux morts qu’il a fini par apprécier. Des tas de cendres et des tas de poussières qu’ils ont nargués en étant vivants et pas du même bord sûrement. Il y a un sourire sur les babines alors qu’ils se retirent de l’endroit, sa main bien nouée à celle, plus large, de l’aîné.
Les minutes s’égrainent en silence et Tadjedine ne dit rien, se demande si Atlas ne s’inquiète pas trop dans le ventre d’un vaisseau qui ne démarre toujours pas, s’il a trouvé de quoi se recharger maintenant, si Four ne l’embête pas de ses pépiements mécaniques, s’ils ne complotent pas pour se tirer tous les deux, à force d’attendre celui qui a un concept très à lui du temps que l’on prend et de celui que l’on donne. Les lunes sont hautes maintenant mais parce-que c’est encore l’hiver la lumière est basse. Il y a une brume qui leur court entre les jambes et leur lèche les chevilles. La lumière de Theed ne suffit plus à réchauffer le reste. "T'asseoir dans l'herbe est acceptable pour toi ?" C’est un sourire à trente deux dents qui accueille la question, et puis un haussement de sourcils aussi. Par précaution, il tâte un peu sa ceinture de ses doigts glacés, vérifie que le plus important est encore bien là, avant de s’asseoir le nez levé vers la silhouette patriarche. C’est royal d’avoir le cul dans la rosée quand on dort dans le cambouis depuis des jours. Si Tadjedine appréhende, il a aussi cette quiétude qui nait lorsque l’on laisse un proche regarder une plaie. Bien droit dans sa position, il veut lui tendre la main. Kahl n’a sûrement pas besoin de sa peau pour exercer la Force mais le contact lui est nécessaire comme un ancrage. Il est une bête qui a besoin de toucher pour appréhender. "Je te fais confiance."

Du regard il annonce le début de la partie et baisse les paupières un peu lourdement.

D’abord ça sent le chaud, ça s’annonce comme une piqure qui rentre dans la chair, c’est dérangeant mais ça ira bien comme ça. Et puis, par ce pore minuscule qui a cédé, c’est comme des doigts qui se déploient, qui se font une place qu’ils n’ont pas entre le temporal et le frontal, c’est un écartèlement, ça lui flanque une nausée quand il flanche un peu en avant. Les doigts creusent la peau du poignet agrippé, il en sera désolé plus tard. Quand Tadjedine essaie d’ouvrir les yeux c’est pire, le monde tourne et il s’appuie davantage au vide avant de retrouver le point de gravité. Il y a beaucoup de choses qui passent lorsque les doigts écartèlent ses secrets pour en sucer l’essence. Suriné par des milliers de petites dents il ne s’entend pas tenter de faire crever ses beuglements qui hennissent du fond de l’estomac, ses tentatives tordues de stopper l’intrusion lorsqu’elle s’approche de ses racines, qu’elle fout tout en l’air à force de chercher comme un monstre. Les premiers amours sont passés et les dégueulasseries avec, toutes les merdes qui ont suivi et précédé, la malhonnêteté, les gueules de bagnards et les autres clébards qui ont fumé des roulées en lui tapant dans le dos. Toutes ces tronches de murènes avec leurs sourires pareils au sien et puis, le reste, c’est un film qu’on rembobine. Les coups sur les doigts et sur la gueule quand ça plaisait pas trop à papa, les bêtises et les bonbecs de San après s’être engueulés, les Jedis qu’on a regardé de loin avec des sourires, la soeur qu’on a veillée tard la nuit parce-que les richesses ont pas suffit à éponger des terreurs d’enfant, le premier café pour imiter Doja’r qu’il a recraché en croyant qu’il ne le verrait pas. Et le reste, aussi, ce qu’il a le moins envie de voir, de reconnaitre et de comprendre.
"Make it stop please make it stop…" Il arrive à murmurer entre des sanglots, les dents bien serrées. Le coeur a migré entre les lèvres; s’il ne se penche pas il va vomir.
Revenir en haut Aller en bas
- Invité -
Invité
Anonymous

    A NEW HOPE

  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyVen 19 Fév - 5:16

Il ne désire pas cet événement. Nombreux sont les situations dans la vie de Kahl qu'il ne désire pas ; de terribles moments inévitables auxquels il ne peut fuir. La fuite, de toute manière, reste un geste interdit et sanctionné. Gravé à sa mémoire, il est impossible de se défaire de ce mode de pensée. La fuite ne lui appartient ; elle n'est pas un option, peu importe la situation. Il existe alors une multitude d'instants se détournant entièrement de ses désirs. Des instants qu'il dévisage avec longueur tandis qu'ils tordent lentement ses entrailles et son pauvre coeur avant qu'il ne se mette au travail. La sensation ne cesse pas ; elle perdure en lui longtemps, se crée un confort qu'il ne peut déloger entièrement. Kahl a conscience du phénomène. S'il en acceptait le sort il y a longtemps et laissait un silence se poser sur ses sentiments, il porte maintenant un fardeau plus lourd et sentiment sur ses épaules. Il est difficile, maintenant, d'être entièrement insensible. Le coeur a été ouvert et exploré, la découverte n'a pas encore cessé, et les attaques ne peuvent qu'exister. L'ancien Sith ne désire pas cet événement, alors. Certes, il s'agit du protocole à suivre. Il est confortable malgré tout de savoir qu'il sera celui dans l'esprit du garçon et non un autre ; il n'accepterait pas l'idée. Encore, il a conscience du malaise profond ressenti lorsque Jirso s'était glissé au plus profond de son esprit. C'est un fantôme qui ne disparait pas, jamais totalement. Il possède une confiance assez certaine pour se dire que le plus jeune possède une certaine confiance en sa personne. Certes, peut-être manque-t-elle de fondation solide. Tadjedine reste jeune et surtout seul et ce, depuis longtemps. Il est facile de constater que, à son insu, Kahl est devenu une figure importante dans son entourage. Il n'en a jamais été son désir, ni son envie. Il ne sait que faire face à une offre si importante. Il n'en connait pas les règles, les finesses outre le fait qu'il n'y possède aucune expérience. Il est dérangeant, terriblement, d'être plongé dans une situation étant entièrement inconnue.
Kahl ne désire pas cet événement, non plus. Il l'accepte tout de même. Il s'agit de son devoir, et il sait, tout autant, qu'en grande partie, il a peur du devoir reposant sur ses épaules face à la confiance accordée."Je te fais confiance." que lui dit Tadjedine, sale et les yeux immenses, plein d'émois, et Kahl ne peut que supporter son regard et accepter le sentiment. Un bref instant s'écoule avant qu'il ne s'empare de ses doigts - que peut-il offrir au gamin, outre qu'un contact ? - avant de s'exécuter.
Il est plus facile, après tout, de se dévouer à la tâche que de s'attarder sur les élans maladroits le traversant. Il existe un temps pour tout.
Kahl ne s'attarde pas aux détails parcourant son esprit lors de sa recherche. Chacunes d'entre elles passent contre son âme avec douceur ou violence et s'en vont presque aussi rapidement. L'ancien Sith n'en capture aucune entre ses doigts ; pas même celles, délicates et fragiles, qui possède un brin de douceur à son égard. il ne s'agit pas du but de la tâche. Il ne s'agit pas d'une recherche simple et aisée. Et qu'importe ce que l'on croit, l'ancien Sith possède un terrible inconfort à s'infiltrer profondément dans les pensées d'autruis.
Il ne trouve rien. Rien d'autres que de la souffrance et de l'horreur, de la noirceur et des merveilles, aussi, plus profondes et délicates. Chaque image, souvenir, écho laisse un impact sur son esprit, son âme. Il y a un tremblement, minime, à l'intérieur de son être comme à l'extérieur. Kahl en sent un reflet dans les sanglots qui parcourent Tadjedine, si discrets.
Et pourtant, ils sont d'une violence terrible. "Make it stop please make it stop…" Il est difficile, pendant un tel processus, de se défaire brusquement d'un contact. Pour s'enfouir aussi profondément dans l'esprit d'un autre, un temps précieux est demandé et il faut, de la même manière, être lent et minutieux pour s'en aller. Pour ne pas laisser des miettes, des traces, et pour ne rien briser sur son passage. Il fut une épaule, lointaine, où l'ancien Sith faisait preuve d'une douceur beaucoup moins minutieuse. Elle était cruelle ; une terrible lenteur laissant de longues et terribles marques dans les esprits des gens.
Il y a une lenteur alors ; qu'importe les larmes et les implorations, il y a une lenteur. Un compte à rebours lent et douloureux tandis que son esprit se défait du sien, un souvenir à la fois, remontant délicatement à la surface. L'ancien Sith effleure, au cours de la chose, un océan de pensées et de souvenirs dans lequel il ne plonge pas. Son esprit reste pourtant encore humide des découvertes nécessaires et Tadjedine est agité, bouleversé, et certaines réflexions ne peuvent que se fracasser contre lui, comme les mémoires d'autrefois. Il est étrange, dérangeant d'être frappé par ces émois qu'il ne désire pas. Tadjedine est un être fragile et à vif, constamment mené par les battements de son coeur. Il lui rappelle Kael, dans un sens. Peut-être est-ce pour cela qu'il les apprécie l'un comme l'autre, entièrement.
Le lien meurt en douceur. Il y a quelque chose de fragile dans l'instant, dans l'air, presque autant que les traits de Tadjedine semblent l'être, à l'instant. Il ressemble terriblement à l'enfant qu'il est. C'est avec lenteur que Kahl retire ses doigts des siens, qu'importe la fermeté avec laquelle le plus jeune les emprisonne. Il ignore les propres perles fuyant ses iris et essuie plutôt celles dansant sur les joues du pauvre gamin. C'est fini. qu'il lui souffle, car une autre parole ne serait que mensongère. Tout va bien ? Ce n'est rien ? De paroles si souvent dites aux enfants et qui, au final, possèdent de grands mensonges en leur coeur. Tadjedine est trop grand pour les contes de fée. Je suis désolé. C'était nécessaire. Il est sale, si terriblement sale. Contre ses joues creuses, les larmes creusent de terribles sillons. La vision est, en soi, ridicule. Pourtant, Kahl l'observe d'un oeil tendre. Un soupir quitte ses lèvres et, malgré le dédain, ses phalanges vont caresser sa crinière folle. Ne pleure plus, Tadjedine. Le passé est le passé. Nous en possédons tous un. Il ne définit pas qui nous sommes ; il nous apprend à grandir, plutôt. Ne possèdes aucune honte face au tien. Il t'a permis de tant grandir. Mais tu restes encore jeune, si jeune. Flous sont les souvenirs qu'il possède lui-même de cette époque. Doja'r Kat n'a jamais été un enfant, encore moins un adolescent. Presque formaté, il s'est évadé de son propre esprit tandis qu'il était entrainé à violer celui des autres.
Dans un geste tendre, il presse le plus jeune, si fin et tremblant, contre lui. Le geste n'a rien de familier. Pourtant, avec Tadjedine, il a toujours possédé sa place. Quelle étrange manie. Je suis là. qu'il offre, le gardant contre soi, sachant que les paroles ont été atteindues si longtemps. Il ne peut s'en détourné, maintenant. Il en a vu toutes les coutures.
Revenir en haut Aller en bas
- Tadjedine Shaetris -
padawan
Tadjedine Shaetris

    A NEW HOPE

signaux envoyés : 562
monnaie chromium : 1152
identité : mcfly
pronom : elle
doublures : mi chiquita hadassah
faciès et crédits : timothée chalamet; zaja (sign) ; mcfly (crackship & ava)
labeur : s'est déchu de l'avenir sith, s'est glissé, abîmé, dans le devenir rutilant du padawan à la recherche d'un ordre dont il n'a attrapé que le rêve. matriculé marchand interplanétaire d'impervium sous la couverture le jour, chien errant la nuit.
origines : né sur la peau fumante de nevarro, les parents tiennent leurs origines de balmorra.
myocarde : on ne s'incline pas face à ce qui peut changer le monde et dévorer les ardeurs.
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Amhi
rps et disponibilité : closed as hell : (raedan); (atlas) ; (zaryna) ; (ran) ; (eon) ; (arte) ; (icarus)
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) 9sx5


  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyLun 8 Mar - 0:48


it is such a quiet feeling -- @kahl lan


Le courage des mots n’est pas celui du coeur; Tadjedine n’a pas besoin de défier ce constat pour en connaître les conséquences. Il n’existe pas de place pour l’hésitation dans cette tête trop pressée de vivre, c’est parfois malheureux de ne pas savoir s’arrêter de courir et de ne laisser autre chose que les ardeurs s’épanouir mais l’âge n’est pas encore celui de raison. Il a sous la peau des terreurs encore, sûrement que ça le fait galoper plus vite que les autres. Aucune raison ne lui a été valable pour le convaincre de ralentir ; à force on tend à oublier ce à quoi l’on voudrait tenter d’échapper. L’Empire a bon dos mais il en a toujours peur, c’est viscéral parce-que ça l’a propulsé hors de ses désirs et de ses appétits. C’est son monstre sous le lit; il en gardera toujours les traces même dans ses bravoures. C’est ambitieux de vouloir et de croire pouvoir disséquer un esprit aussi enchevêtré qui couinera à chaque tentative de caresse. Tadjedine lui-même lui est fermé comme à son coeur puisqu’il est plus facile de mettre un pied devant l’autre plutôt que de reconnaître avoir besoin de s’apprendre; rien qu’un peu. Il aurait voulu lui cacher; que Kahl n’y prête pas attention, qu’il se contente de ce qu’ils avaient à construire et se désintéresse d’un passé qui ne lui appartient plus. Il aurait voulu à cet égard seulement les belles choses et les beaux avenirs sans mémoires, peu enclin à assumer devant l’ancien Sith ce qu’il a tant essayé de séparer de sa personne. C’est la faute de Faust, pas la sienne il aurait pu s’en délester ainsi mais les mensonges n’ont jamais été sa véritable vocation. Aux regards croisés, le môme sait que l’effort pour Kahl n’est pas léger et qu’il lui sera autant difficile ; plus encore, peut-être. Tadjedine lui a toujours tant demandé, a fait peser sans doute trop de devoirs et trop d’espoirs à une heure où même l’homme n’avait pas terminé de grandir. Il sait quels sont ses propres empressements et comme il est dur d’accepter de lâcher prise, il comprend les angoisses qui se ravivent devant la pression des yeux d’un enfant. L’espoir quand ça macère; ça tourne en drôle de marinade et puis ça vient à puer la colère. Pourtant il n’y a rien dans ses yeux qui ressemblerait même à de l’amertume. Du soulagement, de la tendresse, c’est tout ce que l’on y trouve. L’ancien apprenti s’est illustré en affects tant de fois, Kahl ne lui a jamais donné de raison pour que cela change.

Dans l’herbe, il a le cul mouillé par une pluie qui ne s’est pas encore fait avaler par la terre. Il se dit que ça n’arrange pas ses affaires, qu’Atlas trouvera encore le moyen de tout vouloir nettoyer et que ça l’affligera de se prendre une énième veste. Pourtant et c’est étrange, le moment a quelque-chose de doux même dans ce qui s’y prépare. La confiance c’est la Force qui ne sait que ronronner, bien tapie dans son ventre et c’est l’amour, surtout, porté par un coeur qui n’a demandé que ça.
Alors il y a un sourire lorsque leurs doigts se trouvent et s’emmêlent, à lui d’être prêt à partager la moindre alcôve de sa mémoire et de laisser se faire découvrir tous les détritus qui auront collé le sol. Il a peur jusque dans les tendons, mais les yeux se ferment et puis, c’est terminé.

L’intrusion fut gigantesque et douloureuse. Elle le fut davantage que les esprits ont semblé s’emmêler, que les souvenirs se sont collés à l’adverse, sans mesure, sans retenue, sans pudeur.  Kahl aura tout de lui mais ne dérangea rien, il a eu cette décence, cette infinie délicatesse. La crasse s’en ira dans un lavabo et l’odeur aussi. Ça partira, ce n’est rien que du sale que personne ne retiendra sinon dans les quolibets et les moqueries desquels il se fichera. Mais lui, qu’il retient si fermement dans la paume de sa main, emportera t’il avec lui l’horrible haleine de cette tête qu’il a habitée, même dans un instant fugace et plein de précautions ? A t’il besoin de prendre davantage de malheurs, celui qui n’a jamais pris l’habitude de lui parler de ses propres monstres ? Tout au fond de son âme il a senti les racines du pouvoir du feu Sith mais la Force n’a rien dit; elle a laissé faire, n’a même pas grondé une seule fois, ne s’est pas débattue. C’est vrai qu’il a finit par supplier, la sensation lui était devenue physique et insupportable; cependant Tadjedine n’a pas bataillé. Encore une fois, il s’est tenu immobile, n’a vacillé que sous les tressaillements de ses muscles et puis, il a attendu; les larmes en rivières.
Sur le flanc, il y a une cicatrice. Elle est très nette et déjà nacrée, c’est qu’un jour on lui a flanqué un coup de poignard bien mal visé, c’était rien d’autre que beaucoup de sang pour rien mais le pire n’avait pas été de le sentir suriner la chair, ce fut la sensation de sentir les bords affutés s’en retirer. Ce genre de douleur on sait jamais quand ça arrive mais on appréhende toujours quand elle repart. L’esprit de Kahl qui s’extirpe est le fil de lame. La différence entre ces évènements est énorme mais ça semble aussi poisseux.
Et puis les racines, les corolles, et tout ce qui a fait qu’ils étaient si bien enchevêtrés se défaits . De la même manière, en douceur, lentement, en mille précautions. Les poumons se relâchent et la respiration se fait plus ample bien que le coeur s’emballe sous la nausée qui l’a pris. Ce n’est rien, ça aussi, ça partira. Les dents finissent par se desserrer et ses doigts laissent s’en aller ceux de Kahl. Un moment, ils restent dans leur position avant de se racornir contre la paume. C’est la chaleur de ses phalanges contre ses joues qui le réveille et l’enfant hoquète une seconde, un peu ivre et le regard alerte. "C’est fini." Tadjedine ne dit rien, il revient un peu à lui mais ses mains se glissent de concert elles aussi, d’instinct, pour tenir le visage entre elles. Aussi maigres et vilaines que les traits de l’homme sont beaux et nobles, il ramasse de ses pouces les notes salées et ne dit rien; il hoche la tête, simplement, tremble encore. "Je suis désolé. C’était nécessaire." Est-ce vraiment important, de savoir où il l’emmènera ? Il l’aurait suivi partout maintenant, dans cette urgence toute nouvelle. Si l’usage de son pouvoir sur lui avait du être fait, alors il le croit et n’a pas besoin de preuve. Ses paroles sont assez, il n’a pas besoin d’autre assurance. "Non." Il fait, comme ça, à voix basse. "C’est rien." C’est vrai que c’est rien, même s’il sanglote toujours. Il s’en remettra puisque c’est à lui qu’il a confié ses secrets. Maintenant le pire est passé peut-être mais le gosse ne peut pas empêcher sa trogne lourde de grimacer en baissant le menton. La caresse lui fait fermer les paupières, il renifle un peu et la cherche davantage. Il ne dira pas que le passé l’a propulsé dans des responsabilités d’adulte; qu’il a pris en sagesse comme en raison lorsqu'il n’a vécu que pour lui. Pourtant, dans les mots de Kahl s’infusent un réconfort au creux duquel il s’enveloppe et soupire. Il y a un temps qui se suspens, c’est le silence.
La façon dont Tadjedine se glisse dans l’étreinte est douce. Sereinement, il se coule entre ses bras, enroule les siens autour de sa nuque et niche son visage contre son épaule fine et qu’il pense pourtant rompue à tous les fardeaux. "Je suis là."
Le sanglot qui éclate est dur. Il ne sait pas s’il avait déjà cherché un jour ces mots de la bouche de Kahl mais se rend compte à quel point il les a attendus. "Emmène moi avec toi." Il implorerait presque dans son murmure, qu’il croasse en se redressant. Ses yeux cherchent le regard souverain; s’accrochent à ce qu’il lui offre de solide. "Je sais pas où tu es mais je - mais je m’en fous maintenant…" C’est encore trop de vulnérabilité qu’il offre. "Je suis fatigué…" Il confesse. La présence nouvelle d’Atlas lui a donné un élan qu’il a cru sentir mourir avant de le trouver, mais aujourd’hui il ne sait plus où trouver de quoi le charger sans que l’on ne détecte son absence de puce; le revoilà qu’il tourne en rond sans plus savoir où mettre les pieds, la thune manque comme le sommeil."Et moi aussi." Il commence avec hésitation. "Moi aussi; je voudrais être là pour toi." Il ne le dit pas; ce petit surnom filial qui vient mourir entre les lippes, encore trop pudique peut-être pour être correctement prononcé. Il se fait trop timide mais aura son temps sans doute; ailleurs et dans des circonstances plus sereines. Ce n'est pas important qu'il ne s'habille pas de son, puisqu'il qu'il est dit dans les yeux.
Revenir en haut Aller en bas
- Invité -
Invité
Anonymous

    A NEW HOPE

  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptyMar 9 Mar - 2:23

La perfection n'est pas une chose qui lui appartient. Quelle étrange chose ; il l'a porté si longuement porté sur ses traits, son corps, comme s'il s'agissait d'une seconde peau. Un tendre mensonge face au regard des autres éveillant tant de murmures. Doja'r Kat, le Sith étrange qui ne cède pas, qui ne plie pas, qui ne tangue pas. La fierté cruelle d'un maitre qui laissait des traces sur sa chair pour chaque moindre écart et qui, par ses besoins possessifs, restait toujours dans l'ombre de son successeur. Doja'r Kat était destiné à de grandes choses ; d'immenses accomplissements, mais cela, jamais sans le regard de son maître sur sa personne, jamais sans sa présence non loin de lui. Car la perfection est fragile, qu'elle se doit d'être travaillé encore et encore. L'erreur, aussi moindre soit-il, toujours réduit en poussières dés sa première apparition. Belle et douce imperfection constamment cassée, fracassée pour être remise droite, en place, si belle et grande sous les regards. Kahl est une oeuvre ; une cassure entière et éternelle autrefois façonnée pour obtenir une forme et un but précis, la vision d'un Sith qui ne peignait qu'avec des couleurs sombres et violentes. L'oeuvre d'une vie.
Qu'importe ; si un futur avait déjà été écrit, il est devenu palimpseste lorsque Doja'r Kat a disparu. Il le devient de nouveau pour ce gamin brisé, là, entre ses mains. Les larmes de Tadjedine sont aussi lourdes que laides et ses traits ne ressemblent à rien sous la puissance de sa peine. Kahl ne prononce aucun mot tandis que son chagrin prend de l'ampleur. Sa douleur a raison d'être ; il serait idiot de mettre fin à un tel sentiment uniquement pour la gêne ressentie. L'instant n'est pas à son propos. Kahl se doit de le garder contre lui, silencieux, et de le laisser pleurer autant qu'il le désire. Il aurait aimé, après tout, avoir une personne faisant de même avec lui, à son âge, pour calmer les chagrins sur lesquels il ne pouvait même pas poser de mots. Le chagrin n'était pas une chose qui lui était accordée.
Il n'y a rien de nivéen à leur propre ; ils sont sales, l'un comme l'autre. Tadjedine porte la chose sur sa chair tandis que Kahl la porte dans son coeur. Son apparence est propre outre les traces laissées par le gamin mais peut-être a-t-il besoin de sa présence dasn ses bras pour lui rappeler. Il n'a rien de pur, il n'a rien de propre. La perfection n'existait pas dans l'obscurité, elle ne sera pas non plus dans l'équilibre qu'il cherche. Il suffit d'accepter la chose outre qu'en discuter constamment d'un air princier.
"Emmène moi avec toi."  que lui demande Tadjedine, pressé contre lui et perdu dans ses sanglots. Il y a quelque chose de fragile et pourtant, de fort dans son regard. Il n'est plus un enfant. Pourquoi désire-t-il autant le protéger d'un monde grondant, pourtant ? Le monde est cruel ; il est d'une honnêteté si lourde qu'elle laisse des plaies contre la chair.
Le souffle est doux, calme, entre les lippes. Le regard est sévère. Kahl n'a pas besoin de lui répondre. Uniquement de le garder contre soi et de supporter son regard. De lui montrer qu'il est là. "Je sais pas où tu es mais je - mais je m’en fous maintenant...Je suis fatigué…"  Dans l'esprit fin de Kahl, le passé du gamin possède de lourds échos. Un jour peut-être, ils auront la sagesse, le temps ainsi que l'envie pour l'anamnèse leur appartenant. Celle qui est partagée à sens unique, en cet instant. Qui résonne cruellement chez l'un autant que chez l'autre. Kahl suppose, oui, que Tadjedine mérite aussi de savoir. Il ne possède aucune honte face à ce qui est survenu autrefois. Il existe en ce jour grâce à cela. "Et moi aussi." que continue Tadjedine, captant de nouveau son attention. Contre la crinière sale, les doigts dansent encore. Kahl hume pour lui prouver l'attention accordée à ses mots. Il l'écoute. "Moi aussi; je voudrais être là pour toi." Il y a une sincérité si fragile et délicate dans les mains. Quelque chose qui amène plus de douceur dans le touché de ses doigts contre sa crinière. L'instant suivant, les lèvres se déposent contre le front sali par la sueur et par le passé. Tadjedine porte sur sa chair les horreurs qu'il laisse derrière, maintenant. Kahl ne pourra que réclamer un bain de sa part une fois rentré. Oui. Rentrons à la maison. qu'il répond simplement, dans la plus grande des douceurs. Un an plus tôt, il n'aurait jamais accepté l'Alliance Rebelle comme sa demeure. Aujourd'hui, il s'agit du seul lieu possédant une telle appellation. Un endroit qu'il partage en compagnie de Kael. C'est avec le coeur que repose la demeure ; ainsi, la présence du jeune Sith ne fera qu'accroitre la symbolique des lieux. En son coeur, une aphasie reste présente. Il est difficile de poser des paroles sur les émois qu'il porte, bien que le coeur bat et les ressent entièrement. Qu'importe. Tadjedine est entre ses bras, à cet instant. Les mots viendront quand ils seront compris. Kahl est patient.
L'heure n'est plus aux larmes, ni aux étreintes. C'est avec lenteur qu'il se défait de la caresse pour redresser le plus jeune. Le regard est critique sur son corps, observe encore l'état de ses habits et de sa personne, aussi. Son esprit résonne encore en lui ; sa fragilité violente et meurtrie. Il y a une colère, douce, chez l'ancien Sith. Une colère qu'il faudra écouter à un moment. Il n'est pas bon de la garder sous silence. Mais pour l'heure, la priorité se trouve ailleurs. Allons, maintenant. Il faut rentrer. qu'il annonce, le regard le quittant enfin pour observer les alentours. De par les souvenirs recueillis, il possède diverses informations déjà. Il est préférable que je t'accompagne jusqu'à tes amis. Par la suite, nous rentrerons tous ensemble. D'accord, Tadjedine ?   Il s'agit d'un refus de sa part de détourner les yeux entièrement. Il ne le fera qu'une fois rentré à la base.
Revenir en haut Aller en bas
- Tadjedine Shaetris -
padawan
Tadjedine Shaetris

    A NEW HOPE

signaux envoyés : 562
monnaie chromium : 1152
identité : mcfly
pronom : elle
doublures : mi chiquita hadassah
faciès et crédits : timothée chalamet; zaja (sign) ; mcfly (crackship & ava)
labeur : s'est déchu de l'avenir sith, s'est glissé, abîmé, dans le devenir rutilant du padawan à la recherche d'un ordre dont il n'a attrapé que le rêve. matriculé marchand interplanétaire d'impervium sous la couverture le jour, chien errant la nuit.
origines : né sur la peau fumante de nevarro, les parents tiennent leurs origines de balmorra.
myocarde : on ne s'incline pas face à ce qui peut changer le monde et dévorer les ardeurs.
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Amhi
rps et disponibilité : closed as hell : (raedan); (atlas) ; (zaryna) ; (ran) ; (eon) ; (arte) ; (icarus)
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) 9sx5


  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) EmptySam 20 Mar - 15:18


it is such a quiet feeling -- @kahl lan



Tadjedine reprend son souffle. L’air est humide ; c’est une impression qu’il n’aime pas trop et qu’il a oublié dans la pollution de Nar Shaddaa. Le froid comme ça, les odeurs de terre, le silence dans la nuit ; ce sont des familiarité qu’il faut rapprivoiser encore un peu. Il y est dedans très à vif, sa peau aime se souvenir de ce qui la touche, il aime la mémoire des sensations même les désagréables parce-qu’il apprécie mieux d’en être soulagé. Pendant l’intrusion de son esprit, il a enfoncé les doigts de sa main libre dans la terre humide, sous la surface. Ils ont fait ça, ils ont creusé et creusé la bourbe et les racines pourries, juste quelques phalanges ça suffit à déterrer les herbes les plus petites. C’est quelque-chose qu’il fait pour s’ancrer. Ça aide, de ne pas sentir le vide. Parce-qu’ils sont ressortis gras de terreau, le gamin ne les glisse pas sur le manteau de Kahl et pas non plus contre son épiderme. Il les tient encore en l’air quand son bras s’enroule autour de l’homme et qu’il fout son museau dans sa gorge. Tadjedine ne veut pas l’étreinte à sens unique, il la souhaite aussi solide que l’air qu’il aime bien se donner, il voudrait qu’elle se gorge de certitudes et que s’y dessine des promesses. Et puis, après un temps qui ne suffit pas réellement à lui sécher les larmes, il se redresse, ancre son regard à l’adverse, plus doux. Il est moche quand il pleure, y a les poches sous ses yeux qui gonflent et son nez qui devient rouge, la maigreur et la nuit ne lui rendent pas plus hommage. Le chagrin s’est reposé là, sur l’épaule et contre son cou et l’ancien apprenti ne cherche pas à le ravaler. Par fatigue ou lassitude et puis par réconfort, plus qu’autre chose. Il voudra lui sourire, plus tard. Lui montrer que s’il a changé, il ne s’étouffe toujours pas de ses chagrins ni de ses peines.
Il ne prit jamais la peine de lui dissimuler à quel point les émotions l’affectent, à tord peut-être parce-qu’il a jadis porté ce même regard qu’autrui sur ce que représentait alors Doja’r. Tout engoncé dans son implacable stoïcisme, quels meilleurs bras que les siens Tadjedine aurait-il pu trouver avec sa tronche de lutin et ses airs d’imbécile ? Il lui avait paru invincible ; trop solide pour tomber sous ses chagrins. Trop intelligent, trop rompu aux douleurs pour s’en inquiéter encore. Ce fut un regard égoïste d’enfant, ils ne sont pas les créatures les plus emphatiques. S’il avait pu voir les guerres en son coeur, peut-être aurait-il consciencieusement ignoré leurs conséquences en se contentant de ce que le Sith avait à lui donner à l’époque. Il était parti sans regret, l’avait-il laissé dans les siens alors qu’il prenait la fuite en le regardant dans le blanc des yeux ?

Peu importe ce que croit savoir Kahl de sa propre personne, il ne pourrait pas être plus beau, ni plus grand dans le regard adverse. L’instant est silencieux dans les mots mais la Force ne s’est pas rendue au calme, il la sent toujours prendre de l’ampleur sous les aplats de veines. Le garçon ne dit rien et sourit à peine ; c’est encore un moment sentencieux où il observe en essayant de reprendre le fil là où il l’a laissé. C’est effrayant de ne pas savoir si l’on sera capable de rendre un jour quelque-chose que l’on nous donne sans effort mais Tadjedine ne refusera jamais de saisir sa main. Le temps, comme toujours, fera le reste.
Les doigts de l’homme cherchent encore ses boucles humides ; lui a fermé les yeux pour se soustraire à ceux qui le scrutent. C’est mieux pour le moment, pour laisser aux larmes le temps de sécher. Elles ont creusé leur route dans la crasse; ça lui fait des rayures en sillons sur les joues osseuses. Il y a sa respiration qu’il entend ; elle est courte et sèche. Ils ont deux formes de douleur mais qu’importe leurs visages, elles savent se reconnaître. Du bout de ses doigts calleux, le gamin caresse tranquillement les joues de l’adverse et puis s’arrête, se fige, contre le baiser déposé sur son front. Une seconde il fait mine de se renfrogner par instinct avant de rouvrir des yeux noirs d’allégresse.
"Oui. Rentrons à la maison." C’est un endroit qu’il ne connait pas et porte pourtant déjà un nom. Il lui accordera toute sa sérénité, s’affèrera à trouver Cassiopeia plus tard, dans ce court instant la course à sa rencontre n’a plus vraiment d’importance. Pour la première fois depuis qu’ils se connaissent, leurs chemins convergent, enfin. Tadjedine rit, c’est bref et ça meurt tout de suite mais le sourire demeure à son visage et dans les yeux. A quoi ressemble ce que Kahl a réussi à appeler maison ? Qu’est-ce qui fait que c’est assez doux, assez tranquille, assez à lui, pour qu’il ait réussi à s’y épanouir, à y fermer les yeux ? Il se demande s’il y a quelqu’un d’autre contre lequel il s’appuie maintenant. Il ne demande pas puisque la rencontre avec son monde est imminente et qu’il l’a acceptée, pleinement. "Oui."

Sans protester, Tadjedine suit le mouvement et se redresse sur ses quilles. Il laisse le regard du Sith couler sur la misère qu’il porte mais qu’il ait pu voir tout de son passé lui ôte un poids qu’il n’a pas soupçonné jusque lors. Il n’a plus honte, il en est soulagé. Sa crasse il l’a farouchement défendue en prétendant de ne pas y faire attention et que c’était comme ça. Il n’avait pas voulu qu’il y ait de mieux parce-qu’il n’avait pas souhaité reconnaître qu’il souffrait de ressembler à de la vermine. Atlas n’a pas à savoir que sous la croûte il y a de la faiblesse. Doja’r l’a vu chialer de toutes ses larmes en secret et Kahl a percé les mystères sans qu’il ait à trop insister. Si Tadjedine ne reconnaîtra jamais rien aux yeux de quiconque, il grondera sûrement moins. "Allons maintenant. Il faut rentrer." Tout de suite ? Il y a une adrénaline qui palpite ; y a un tas de ferraille qui attend son retour à l’abri dans un ventre de vaisseau prêt à repartir d’un jour à l’autre. Il lui est hors de question de les laisser derrière lui, même si l’un a le verbe facile et l’autre un passé que le gosse n’apprécie toujours pas. La bouche ouverte comme un alevin, il s’apprête à réclamer leur présence mais Kahl tue la demande dans l’oeuf.
"Il est préférable que je t'accompagne jusqu'à tes amis. Par la suite, nous rentrerons tous ensemble. D'accord, Tadjedine ?"
Les yeux s’ouvrent grand et le susnommé hoche la tête avec précipitation dans un sourire à trente-deux dents. "D’accord." Il murmure. "Merci." Pour eux, pour lui. "Tu verras, tu les aimeras, toi aussi." Il croit bon de dire dans son enthousiasme d’enfant. S’il a supporté ces derniers jours, c’est bien pour eux.

Le STS Excursionist attend toujours sa peine au milieu des quais. Il a meilleure mine qu’auparavant et sûrement qu’il ne tardera plus à décoller, maintenant quasiment retapé. C’est plus silencieux la nuit qu’au matin mais ils ont pris toutes les précautions nécessaires pour s’infiltrer de nouveau dans le ventre de Theed. Sans réveiller qui que ce soit et parce-que Kahl attend à l’extérieur, Tadjedine s’est glissé rapidement et discrètement à l’endroit où le petit androïde et l’autre tout rond s’affairent à des colloques en attendant son retour. L’enthousiasme n’est pas habituel sur son visage et il porte rapidement l’index contre ses lèvres pour que 4C-T ne recommence pas ses babillages de circonstance. "On s’en va." Il fait alors comme ça, ramassant rapidement le peu de bien qu’ils possèdent. "Atlas prend tes affaires." Un regard entendu. "Mon père nous attend dehors."

Revenir en haut Aller en bas
- Contenu sponsorisé -

    A NEW HOPE

  THE DARK SIDE

time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty
Message(#) Sujet: Re: time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
time ghosts around us in all directions. (kahledine pt.1)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» time only knows
» - no time for caution
» Time for truth [Uriel]
» the most wonderful time of the year
» It's been a long long time ft. Nocte

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LONG AND PROSPER :: luminous beings are we :: ☽ space graveyard :: rps-
Sauter vers: