pièces détachées, passé décomposé | ft. turus

Ça avait débuté par I'm not gonna take this fucking job et ça s'est clôt par thanks, I hate it. En soit ce n'est pas la mission qui la dégoûte autant, c'était plutôt le fait qu'on ne lui avait pas laissé le choix. La demande n'était pas une question, mais bien un ordre. Enfin, un ordre doux et poli, caché derrière des paroles apaisantes - contrairement aux impérieux qui s'égosillaient avec leur tu vas m'cirer les bottes l'jeune - mais tout de même une obligation. Un rôle à jouer. Et si Ran n'a rien contre les rôles à jouer (c'est eux qui vous donnent une raison de vivre) elle a tout contre ceux qu'on lui impose. Elle veut voler, défier les saletés de TIEs, jouer au loth-cat et au lot-rat avec les autorités, surtout depuis qu'elle ait été coincée sous terre pendant des heures, mais apparemment ce n'est pas ce dont a besoin l'Alliance Rebelle. Ce dont elle a besoin, ce sont des vieilles pièces probablement rouillées, des tas de déchets mécaniques.

Mais elle les aime ces bougres de Rebelles, alors elle obtempère en grommelant. Et puis, ça lui rassure de se dire qu'ils l'ont probablement envoyé là-bas parce qu'elle s'y connaît et qu'elle pourra juger des nouvelles acquisitions. Et qui sait, peut-être qu'elle pourra se garder un ou deux morceaux pour son projet s'il y a quelque chose d'intéressant. Mais en pessimiste qu'elle est, Ran ne se donne pas trop d'espoir.

C'est un carré tout moche, tout sale comme il y en a tant à Naboo. L'endroit d'un ancien bâtiment qu'on a détruit à en juger par les quelques décombres abandonnés depuis des lustres. S'agit-il d'une victime matérielle des extrémistes ? Elle frissonne en repensant aux longues heures passées sous terre. Elle n'est pas ravie d'y être. Ce n'est néanmoins pas de la nervosité... plutôt de l'agacement. Elle n'a pas envie de recroiser ces droïdes peu amicaux qu'elle a affronté avec Cassandr. Wait, c'était bien son nom n'est-ce pas ?

Elle attend dans la quasi-noirceur, calmement, le dos appuyé sur le cargo qu'on lui a prêté pour la tâche. Ce ne sont pas les impériaux qu'elle risque de croiser ici, sinon la pègre, et là encore ; elle a l'impression que dans ce genre de quartier, tout le monde se mêle de ses affaires au risque de se faire piétiner par la Ruche.

Une silhouette se dessine à l'angle de la ruelle qui débouche à l'endroit indiqué et elle cache sa surprise. La remplace par de l'amusement couplé à du sarcasme. Boy qu'elle a raison de suivre ses intuitions. La soirée s'annonce longue et pernicieuse. Elle a déjà envie de faire demi-tour et d'abandonner le job qu'on lui a donné. Mais elle n'a pas le choix de rester et de faire face à son ex-rival-survivant-du-même-événement-traumatisant : Arcturus. Alias Spitfire - surtout Spitfire.

Ce p'tit homme avec son sourire malin qui adoooore l'attention du peuple. Enfin, qui l'adorait. Ironie - Ran aussi l'adore. Qui se ressemble... ne s'assemble pas. Où est ton public ? Elle ne résiste pas. Ce n'est pas un endroit convenable pour Sa Majesté. Elle ne sait plus pourquoi elle le déteste, ça n'a plus d'importance. Le passé et les rancœurs elle les a laissé derrière elle, cependant les sentiments restent imprimés dans son cœur. Mais bizarrement, ce n'est pas juste de l'agacement qui s'exprime en elle. Il y a quelque chose d'autre, quelque chose qui s'est révélé pendant les attentats des extrémistes.

Elle ne veut pas faire éclore ce quelque chose, mais ce n'est pas comme si elle contrôle ses émotions. Comment ça, tu t'fais rouler par l'Alliance maintenant ?