pardon d'avoir ignoré ton regard { turus & reva }

la peur. un mot avec pourtant tant de sens, de résonnance. Reva ne vivait que de ça, la peur. Elle se nourrissait d'elle, se moquait ouvertement alors qu'on lui a toujours appris à ne pas avoir ce sentiment rédhibitoire chez les Jedi. Peut-être qu’après tout ce temps, rendre les armes n’était pas une bien meilleure idée ? Qui sait ? Mais Reva se tenait juste là devant lui, aucun son ne sortant de sa bouche bien qu’elle avait préparé son discours à l’avance. Sa conscience lui dictait de s’enfuir, seulement il avait déjà son regard bien posé sur elle. Figée. Juste figée, tétanisée alors qu’il l’avait aidé à s’en remettre et elle serait sûrement morte sans lui. Elle lui en devait une, rembourser ce qu’elle appelait “sa dette”.

─ Je..  
─ J’ai..
─ Bonjour.  

simple mais éfficace. Après tout, attendait-il autre chose ou quoi que ce soit de sa part ?

─ Pardon, je suis pas franchement douée pour le social, les relations tout ça.
─ ...Je fuis et je me cache...
─ Vous n'avez plus peur ? C'est à vous ici ?

parler parler pour cacher sa véritable présence ici.

Spoiler:

@Reva Tassar

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L'envers du décor n'est pas très reluisant. L'adrénaline et le danger lui manquent déjà, qu'importe qu'ils soient tout deux mauvais pour lui. Arcturus s'est habitué à tout ce qui n'est pas bon pour lui. A cette heure-ci, il n'y a pas de course, tout est calme et il compte les chromiums. Nouvel emploi, plus chiant que l'ancien. Plus calme. Lorsqu'il lève le nez de ses affaires, il face à une demoiselle.  Il la reconnait, c'est la petite jeune qu'il a littéralement ramassé par terre. Qu'il a ramené chez lui et soigné, avant qu'elle ne se fasse la malle comme une voleuse, bien qu'elle ne soit partie avec rien, sinon un pincement dans son coeur. Si elle n'avait pas été là, elle serait morte aujourd'hui. Ce n'est pas son genre de jouer les sauveurs. Il autre chose à faire que de rendre la justice galactique. D'autres problèmes tels que les siens à régler.
Mais il l'a aidée.

Il l'a aidée, parce qu'il s'est vu l'espace d'une seconde, comme une merde au sol. Il s'est vu dans les moments où il avait le plus besoin qu'on lui tende la main et qu'en levant la tête vers le ciel, quelqu'un est venu, l'a relevé. Lui a donné la force d'avancer, même quand son coeur voulait s'arrêter. Il s'est trouvé de nombreuses fois aux portes de la mort et à chaque fois on l'a ramené chez lui. Dire qu'il n'attend rien en retour serait mentir, en revanche. Il ne sait juste pas comment elle pourra lui être utile. Des informations, sans doute, c'est ce qui se marchande le mieux. « Ah ravi, de voir que tu n'es pas morte dans une autre allée sombre de Theed. » Il ironise en fermant un tiroir de son bureau. Est-ce que cet endroit lui appartient ? Même sa vie ne lui appartient pas. Tout se marchande. Maintenant il est voué corps et âme à la ruche. Une sacré histoire.  « Je vois ça, tu ressembles à un ewook perdu. Tu as perdu ta maison ? » Moins grincant, il s'adosse contre le-dit bureau. « Non, c'est pas vraiment à moi, mais je travaille ici maintenant. J'en ai eu assez des spotlights. » Faux. Mensonge honteux. Il n'en aura jamais assez, il suffirait de monter dans un vaisseau à nouveau, comme de tremper ses lèvres dans un verre.
Arcturus n'en aura jamais assez. Jamais.

Elle avait aussi peu de considération pour elle même, d'envie de se battre ou de vivre et pourtant il y a bien une chose qui devait faire qu'elle soit encore en vie à ce jour, qu'elle respire encore malgré elle. En effet, elle ne ressemblait à rien, mais c'était ça de ne pas avoir de maison et de devoir dormir dehors sous les belles étoiles des nuits angoissantes. Elle avait si peu de choses, à peine matériel mais la peur elle ne voulait pas s'en défaire. Pourtant elle pourrait se poser quelque part, trouver un refuge que ce soit entre des murs ou avec d'autres êtres vivants. Bien sûr qu'elle pourrait, mais pourquoi le faire quand elle peut rester dans une solitude et la certitude de ne faire du mal à personne. Mais ça pèse, ça fait mal de toujours fuir et de ne voir le monde qu'à travers l'angoisse et la mort. de quelle maison parlez-vous ? toujours polie, moins sèche et sur la défensive que la dernière fois. Il fallait dire qu'elle était à bout, fatiguée, vidée, cassée à s'en écrouler de larmes et hurler qu'on en finisse maintenant. En réalité elle voulait juste dormir, manger et respirer sans crainte. Travailler, avoir une maison si aujourd'hui c'est ainsi que ça doit être. je ne voulais pas venir dans cet..état mais c'était soit je venais maintenant aussi crasseuse que je le suis, soit je ne venais jamais. Je trouve ça a l'air bien ici. Vous avez faim ? Je vous offre de quoi manger. Comme si elle avait quoi que ce soit à offrir d'autre de toute façon, ou peut-être si, son corps ce que beaucoup auraient accepté. Ou même sa tête, qui sait. Lasse, les cernes sous les yeux et de ses mains qui tremblaient en plus de ses jambes qui semblaient fragiles à les casser en un coup, voilà bien des semaines qu'elle n'avait pas remis les pieds dans un endroit tel que celui-ci. J'ai de quoi vous offrir ça...enfin un peu.. Son regard fuyant en disait long sur la façon dont elle s'en voulait réellement, un peu plus douce oui mais de ses traits toujours aussi fermes quant à l'éducation qu'on lui a donné, de sa vie passé et des maux à son âme. Toutes ses blessures semblent cicatrisées, mais il n'en est rien car à l'intérieur, c'est une hémorragie mortelle qui la guette.

w/ @Arcturus Sahleac

Il sait reconnaître un survivant quand il en voit un. Arcturus pense pouvoir lire dans les yeux de la jeune fille la même détresse qu'il a ressenti quand il s'est retrouvé seul dans la rue. C'est quelque chose qui ne part jamais, comme un éclat brisé qui se loge dans l'âme, sans vraiment qu'on puisse parler de peine. Pour se reconnaître entre eux, au moindre coup d'oeil, pour se donner l'illusion d'appartenir à quelque chose de plus grand et vaste que la solitude offre. La seule chose qui les sépare, c'est qu'il a fait de bonnes rencontres, qui l'ont amené à quitter sa misère pour côtoyer les grands de ce monde. Une misère en entraînant une autre, il a troqué la faim pour l'addiction, et tout ce genre de plaisir qui deviennent à votre porté une fois que l'argent n'est plus le problème. Et quand on a manqué, l'estomac hurle, le cerveau veut remplir tous les vides laissés. Il a commencé par combler son besoin d'être caressé. C'est sans doute mieux de n'avoir rien, de manquer de tout, de ne pas être capable de s'offrir le pire comme le meilleur, même le meilleur avec le temps prend un coup métallique. L'ancien pilote la regarde de la tête au pieds. C'est ridicule, mais une part de lui voudrait prendre la place de cette main tendue une fois de plus et lui offrir un peu de confort, être celui qui propose. Elle est venue s'excuser, elle doit avoir un bon fond, une conscience, elle vient lui proposer de lui rendre son servir. C'est comme ça qu'il doit traiter maintenant. Quand il a y des  chromiums en jeu, plus le nombre est élevé, plus la morale est basse. On frôle le tartare, ou quelque enfer qu'il soit, si l'enfer existe vraiment. Il a déjà lu, ou entendu peut-être, quelqu'un lui dire que l'enfer c'était les autres ; l'enfer c'est soit avant tout de chose. C'est la prison dans laquelle on s'enferme toute seul. Arcturus n'a rien à gagner sinon un repas.

Il pense à Nocte, qui est l'homme le plus libre qu'il ait jamais connu, qui tendrait cette main sans hésiter, qui n'hésiterait pas à lui dire que c'est lui qui offre, car c'est elle qui est dans le besoin. Il veut être un homme meilleur. Il ne sait juste pas par où commencer et sa conscience si longtemps endormie lui souffle de se montrer bon. D'entrevoir la porte de son coeur; peu importe qu'il se passe quelque chose ou qu'il se fasse poignarder, s'il ne ressent rien, ça ne devrait pas tant lui prendre la tête. « Je pense que tu as plus besoin qu'on t'offre un repas que l'inverse. Garde tes sous.  » Il énonce calmement, récupérant son blouson avant de s'avancer vers elle et marcher à ses cotés. « Mais, si ça te tient tant à coeur. On peut aller manger un morceau. » Et juste comme ça, il l'accompagne loin de son bureau, de ses responsabilités et de l'homme qu'il est lorsque les crédits sont en jeux. « On dirait que tu vas mieux. Enfin, sans compter les fringues et l'odeur que tu traines. Tu n'as nulle part où loger ? » Elle lui rappelle terriblement cet orphelin - ou presque - aux mains noires de cambouis, qui n'avait qu'une idée en tête. partir, fuir, s'évader, mais surtout ne jamais revenir. Il se fiche de son apparence, ce n'est pas ce qui détermine sa valeur, pas aujourd'hui. On lui a apprit à voir au delà. Les belles personnes sont celles qui savent le mieux porter des masques. Il laisse tomber le sien.