don't shoot me santa (nocte)

A force de vivre dans l'espace avec les mêmes personnes, Zak comment à avoir fait le tour des conversations qu'il pouvait avoir avec son équipage. Bien qu'il soit difficile d'épuiser sa source d'énergie quasi intarissable, son imagination. Les circuits n'ont rien changé sur ce point, avoir toute sa tête est un soulagement. Il ne remerciera jamais assez les étoiles de lui avoir permis de conserver son bagou légendaire sans lequel il n'aurait jamais réuni sa petite famille. Sans eux, sa vie serait bien morne. Il arrive à son équipage de ne pas s'adresser la parole pendant plusieurs jours et pour lui qui n'a pas sa langue dans sa poche, c'est une torture dont il se passerait bien. Revenir sur Naboo et au même moment recevoir l'invitation de la Reine pour la fête des Abeilles était l'aubaine du siècle. Une occasion sur laquelle il a très rapidement sauté et le voilà maintenant avec celui qu'il considère comme son nouvel ami. Les amis de ses amis sont toujours ses amis.
Très rapidement, à peine arrivé à la soirée, Zak s'est mêlé à la foule dans une optique sincère : trouver un compagnon a emmerder toute la soirée. Domkod étant partie faire ses affaires, c'est sur Nocte qu'il a jeté son dévolu, le poussant au gré d'arguments plus convaincants les uns que les autres à aborder le Death Shadow. L'homme ne sait pas encore à qui il a affaire, il était plus facile de l'embobiner. Domkod aurait vu l'embrouille venir, il connait bien son vieil ami et ses lubies. Malgré son nom un peu sinistre digne d'un Destroyer ou d'une étoile de la mort encore plus edgy, le vaisseau est en réalité une véritable maison flottante en plus d'un coffre fort. Il y a des objets qui jonchent les couloirs un peu partout, certains utiles - des armes en tout genre - et d'autres qu'il a récupéré - volé plutôt - sur différentes planètes de la galaxie. « Et encore ! Tu n'as rien vu. » Suuh'i et Charon sont restés profiter de la fête. Ils sont seuls sur le vaisseau, les autres trop occupés. Dommage, car ses chasseurs de primes font aussi partie du trésor. Son verre de spotchka encore en main, Zak navigue dans les couloirs de son vaisseau et entraîne Nocte dans sa découverte.
Sur le chemin, Zak n'a pas su garder sa langue pour lui. Il revient d'une mission qui a duré presque un an pour retrouver ce fichu plan et il n'a pas été capable de garder l'information une dizaine de minutes, trop excité. A peine seul en compagnie de Nocte, il lui parlait déjà de son obsession pour Atlan. « Tu sais qu'il paraît que le prince est quelque part, là, dans la galaxie ? C'est incroyable quand même ! Ca pourrait n'importe être qui. Moi, toi... » Il est euphorique. Le chasseur de prime est sur le point de réaliser le rêve de toute une vie.

Lorsqu'il a commencé, Zak était attiré, comme beaucoup, par l'argent, la gloire et le pouvoir, suivant le modèle que son père a bien gentiment rentré dans sa tête. Jusqu'à ce que Atlan soit la seule chose qui sorte de sa bouche. Il est presque mort pour ça - il est mort pour ça. Aujourd'hui, c'est bien plus que ça.
Il ne connait pas très bien Nocte encore, ils ont eu l'occasion de parler mais même un homme aussi chaleureux que Zak se méfie de ceux qu'il n'a pas encore vu à l'œuvre. On ne peut pas vraiment accorder sa confiance à tout le monde, surtout au sein de la pègre. Jouer les idiots c'est une chose, Zak a vécu aussi longtemps parce qu'il sait très bien quand les rires s'arrêtent et qu'on laisse place aux égorgements entre amis. « Moi et mes camarades allons nous diriger vers Atlan sous peu. » Il dégaine, un grand sourire blanc sur ses lèvres. Il s'adosse contre une paroi métallique en face de Nocte. « C'est quoi le programme toi ? T'es dans la patte de Dom depuis combien de temps ? Tu le dis si il t'embête. » Il se demande bien, l'air trop propre pour un chasseur de primes, les yeux trop intelligents peut-être. Qui est vraiment ce type sorti de nulle part.

Son estomac est un océan. Un océan de brandy, de rhum et de whiskey. À ses souvenirs, les dernières soirées aussi enjouées et vives ne sont pas loin ; il se rappelle encore du verre qu'il avait à la main en compagnie de Noon, plusieurs années plus tôt. Nocte se demande encore, à de rares occasions, s'il est tombé dans la carbonite à ce moment là. Les questions n'ont pas été posé et les réponses ne l'intéressent pas vraiment. C'est un acte du passé, quelque chose qui ne change pas. Le roi reste curieux, malgré tout, face à la chose. Le destin est étrange, parfois, et il en adore chaque petits trésors. Ils savent tous briller à leur propre manière. Le vaisseau, en l'occurence, est immense et brille de milles feux. Même avec un oeil en moins, le prince perdu peut en apprécier la beauté. Il se garde de se précipiter sur l'habitacle et de poser un millier de questions sur les nombreux trésors que Zak lui montre. Par moment, il s'arrête et vague un peu sur ses pieds, bien saoul et surtout, en extase devant plusieurs objets. Nocte a cette impression d'être un enfant. C'est ce que la découverte de l'univers lui fait ; elle lui offre un milieu de merveille, constamment. Rien n'est fade et terne. Certes, il n'a pas demandé de faire un bond de sept ans dans le temps. Quitte à avoir choisi, il aurait préféré reculer de 1000 ans pour voir l'ancien univers. Mais Nocte n'est pas capricieux, et il se réjouit de toute chose que l'on met sous son nez.
Un verre encore à la main - il est triste de constater qu'ils ne peuvent pas se remplir d'eux-même - Nocte suit son nouvel ami au travers du vaisseau. Les couloirs sont long et les trouvailles sont nombreuses. Les paroles aussi. Zak parle beaucoup. Nocte ne sait pas s'il aime entendre le son de sa propre voix ou s'il est uniquement enthousiasme. L'un comme l'autre, le prince est heureux de l'écouter et d'entendre ses nombreuses histoires.
- Tu sais qu'il paraît que le prince est quelque part, là, dans la galaxie ? C'est incroyable quand même ! Ca pourrait n'importe être  qui. Moi, toi... Nocte tourne la tête un peu brusquement, à l'entendre. Il le dévisage, comme à chercher un détour sournois de ses mots. Plusieurs cherchent Atlan. Plusieurs cherchent leur fortune. Sept ans ont passé, mais Nocte suppose sur les choses n'ont pas changé.
- un prince ? prince comment ? avec ? Il porte ses mains à sa poitrine pour imiter une poitrine fortement généreuse avant de rire, bêtement. ou .. Les mains vont vers l'entrejambe, l'une mimant une générosité phallique avant que ses deux mains ne filent vers ses fesses pour désigner un fessier bien rebombant. Au travers de ses mouvements vifs, son verre se vide presque entièrement sur le sol. ah oops
Il essuie maigrement avec ses bottes, sans grand succès. Elles sont trouées peut-être un peu. Il peut sentir une légère humidité sur ses chaussettes. Ou plutôt, celles d'Arcturus.
- Moi et mes camarades allons nous diriger vers Atlan sous peu. Le pied arrête sont nettoyages. Nocte observe son nouvel ami, sans grande malice sur les traits. Pourtant, la machoire est braquée un peu. Les questions fusent.. C'est quoi le programme toi ? T'es dans la patte de Dom depuis combien de temps ? Tu le dis si il t'embête.
Déjà, le sourire est de nouveau grand sur les lèvres. L'ombre n'existe pas vraiment.
- atlan ? c'est quoi ? Il demande avec toute la naiveté du monde, la tête un brin penchée sur le côté. Deux trois coups de pied pour essuyer encore, et Nocte bouge de son emplacement pour parcourir l'endroit où ils se trouvent. Ici encore, il y a des merveilles. dom est - Il s'arrête un moment, réfléchit et fait un signe de la main, pour dire. Les mots ne viennent pas. Ceux d'Atlan restent sur sa langue, cette fois. dom qu'il conclut, dans un rire honnête. Les yeux brillent. L'un d'eux ne voit rien, mais ça ne l'empêche pas de briller. pas longtemps. quelques jours. pas mois. moins d'un mois. entre les deux ? se - hm. sem Il fronce des sourcils, un peu. semence ? non. non. pas semence. Encore, il rit. Il rit et secoue sa tête. Le regard s'écarte de l'autre pour se poser sur les objets, autour d'eux. oh wow. qu'il fait, devant une chose qu'il ne connait pas. c'est quoi ? ça vient d'atlan ? Non, ça ne vient pas d'Atlan. Il le sait parfaitement.

Nocte est un curieux personnage qui le fait sourire et rire occasionnellement. Le pirate ne veut pas lui donner l’impression de se moquer, loin de là. Il est intrigué, amusé de sa langue qui fourche sur les mots et qui a du mal à s’y faire avec le commun. Ce n’est pas qu’une histoire de boisson, il reconnaît un accent lointain qu’il n’a jusqu’alors jamais entendu. Qui fait de Nocte un trésor qu’il voudrait garder pour lui si il le pouvait. Nocte est un étranger, il ignore de quelle planète il vient, c’est quelque chose qu’il lui faudra élucider. A l’occasion il demandera à Dom où a déniché ce specimen. Maintenant que son corps est métallique, Zak se réjouit au moins d’une chose ; il aura le temps de résoudre les énigmes de la galaxie, de dénicher ses trésors, de trouver les réponses à toutes ses questions. Le temps qui passe n’est plus un problème, un corps humain ne s’update pas. Le sien le peut. Lui même est devenu un au sein de son équipage un artefact témoin d’une époque, en perdant son humanité. Ce n’est qu’un corps après tout. Tant qu’il a encore toute sa tête, le chasseur de prime est l’homme le plus heureux de l’univers. Il observe Nocte et  répond à sa question en désignant son entrejambe. « Prince comme ça oui, j’imagine, tu penses que leur anatomie est différente ? » Si le prince avait eu une belle poitrine, sa femme ne verrait pas sa quête du même œil ça s’est sur. Zak a passé l’âge de jouer à ça, il a raccroché. Le séducteur invétéré à ses enfants et il veut leur offrir de beaux cadeaux pour le Life Day, pourquoi pas du métal Atlan pour faire ce que les jeunes de maintenant font. Il ne sait pas trop quoi. A son époque lui, il démontait déjà des vaisseaux pour comprendre le fonctionnement et il s’amusait avec une vibrolame. Il a probablement coupé la main d’un de ses camarades, puis le karma l’a vengé des années plus tard. Peut-être une très bonne idée de ramener des objets qui peuvent blesser à la maison. Le pirate fait un bond en arrière et contemple les chaussettes trempées, grinçant des dents face au design quelque peu douteux d’une twilek dénudée. « J’ai de l’alcool dans mes quartiers personnels mon vieux fait pas cette tête. »  Il laisse Nocte se débrouiller avec sa flaque peu préoccupé, au pire quelqu’un d’autre s’en chargera. Zak titube trop pour se baisser, il a peur de ne pas être en capacité de se relever si il plie les genoux maintenant, et cela n’a rien à voir avec les articulations toutes neuves de son squelette. Il devra toucher deux mots à Oho à propos de cette fonction cuite cosmique qu’ils lui ont ajouté pour se moquer. Allez en remettre une dose dans sa chambre n’est sans doute pas une bonne idée. Cela dit, il a resté trop longtemps seul dans l’espace, il a besoin de s’amuser à nouveau et s’habituer aux nouvelles sensations. Il y a parfois un décalage entre ce qu’il est sensé aimé d’après ses souvenirs et la manière dont il vit réellement les choses.
Zak apprécie l’attention portée à Atlan. Les questions de l’étranger qui lui permettent de se lancer sur son sujet favori et ne pas penser en détail à ce qui coince dans sa tête. « Une légende, ce n’est même pas certain qu’il existe mais vu tout le mal qu’on s’est donné pour trouver la carte, je crois que je n’a jamais été aussi proche de la vérité. »  La planète perdue, possédant des ressources hors de prix. Avec toute la bonne volonté du monde, il n’a jamais été capable de mettre la main sur un échantillon de ce fameux métal Atlan. « On raconte que c’est vraiment une belle planète. L’empire a l’air de s’y intéresser aussi, mais crois moi on veut juste aller jeter un coup d’oeil et ramener des souvenirs. » Il rit, enjoué. « Depuis que je suis petit je rêve d’y aller. » Juste pour voir. Juste pour se réconforter et se dire que les miracles existent. Qu’on peut exhausser les vœux. C’est ce qui le motive et donne un sens à son existence. Sans Atlan il n’y a pas grand-chose qui l’anime. Après tout ça il pourra retourner auprès de sa famille et assumer son rôle de père. Une dernière, comme il dirait d'une partie de carte sur laquelle il a déjà parié son vaisseau. Il s'interpose entre l'objet et le curieux, le sourire encore aux lèvres du dernier mot sur lequel il s'est trompé. « Ca, non. Sabre laser. Très coupant. » Il agite sa main gauche dans le vide, comme pour lui faire comprendre qu'elle en a déjà fait les frais. Elle est neuve, en théorie, mais la réplique de son ancien corps est tellement parfaite qu'il possède encore des cicatrices là où il ne devrait pas en avoir. Il le décroché du mur et l'allume, sa lame verte irradiant.

Les informations tombent, sur Atlan. Zak n'est pas le premier qu'il croise à prononcer le nom de sa planète et à poser des questions. Longtemps, il a été appelé Noe plutôt que Nocte dans la galaxie ; un prénom raccourci pour protéger ce qui est sien et pour éloigner les dangers. Car même si Nocte voulait fuir sa planète, il ne désirait pas lui apporter des problèmes. Il s'agit de sa planète. De son futur royaume. Certes, Nocte s'éloigne de son titre et certes, vu l'année à laquelle il se trouve, il devrait déjà être roi. Il suppose que son père possède encore ce titre. Il attend son retour, simplement, pour lui remettre la couronne. Nocte ne sait pas s'il est prêt, encore. Il pensait posséder quelques années de libre et non de retard. Mais les choses changent, parfois, et il se doit d'être toujours prêt aux changements. Il ne peut rien faire pour les faire disparaître mais il peut être solide sur ses pieds, et prêt dans son esprit. C'est ce que son père lui a dit, souvent. Ses conseils ont toujours été nombreux et l'homme a toujours cru que Nocte n'écoutait pas, mais chacune de ses paroles se trouvent dans son esprit.
Méfie toi de ceux qui posent des questions que lui avait dit son père, un jour, à force de le voir quitter leur planète sans son accord. Il n'acceptait pas la chose, mais il le mettait en garde tout de même. Et Nocte l'a écouté. Il l'écoute encore, aujourd'ui.
Avec son réveil est venu Nocte ; le prénom est resté, Noe a tombé dans l'oublie, quelque part. D'une personne à une autre rencontrée dans les dernières semaines, c'est le véritable prénom qui a été passé. Nocte n'est pas dérangé par la chose. Le reste de l'univers ne connait pas le nom du roi et de la reine, ni de leur fils. Ils sont isolés et secrets, rancuniers envers l'univers tout entier pour des fautes appartenants au passé et aussi à Dia qui, encore aujourd'hui, le mariage fait rire Nocte. Il ne comprend pas toutes les raisons de leur fermeture face au monde mais les accepte.
Le corps prend un pas de recul ; Zak se glisse entre lui et l'objet. Les paroles simples et enfantines, le font froncer des sourcils. La manière de parler a été entendu plusieurs fois au cours de sa vie, simplement car ses mots sont parfois cassés et que l'on suppose qu'il est simple d'esprit, à l'occasion. Nocte porte son iris sur le sabre d'illuminant. Il se rappelle de celui de Kael, avant qu'on lui retire. Il se souvient de la perte de son ami, quand son mariage a éclaté en milles morceaux. Pendant deux ans sur Seelos, en sa compagnie, Nocte a vu Kael amorcé plusieurs fois un mouvement pour s'emparer de l'outil manquant.
- Je peux ? qu'il demande, mais déjà les doigts se posent sur les siens et, par la surprise peut-être, il récupère le sabre. Il n'en a jamais tenu un. Kael avait perdu son sabre et Dom ne partage pas. Son ami, par contre, lui a montré des mouvements, un brin, en maintenant un bout de baton. Kael a toujours voulu pousser la sensibilité de Nocte. Et lui, il n'a jamais compris ce qu'elle avait d'exceptionnel. Sur sa planète, il n'aurait été qu'oracle.
Il fait une simple roulade, lente, de poignet. Puis déjà, il en fait disparaitre le sabre.
- Pourquoi Atlan ? qu'il demande, après avoir réfléchir. L'iris est solide et intelligente, sur Zak. Nocte est sérieux, loin des rires, qu'importe si sa chaussette sent l'alcool et que sa botte est trouée. On raconte quoi ? Pourquoi l'Empire ? Il la voit dans les rues, l'Empire. Il en entend parler depuis des semaines. Nocte ne sait pas encore quoi en parler. Il préfère ne pas y penser. Aucun étranger ne peut aller sur Atlan. Tout le monde le sait. Il lui est difficile, encore aujourd'hui, de pouvoir formuler des phrases entières et utiliser des mots justes. Nocte est loin d'être stupide, pourtant. Il parle simplement en même temps qu'il pense. Il ne prend jamais un temps d'arrêt. Du moins, pas comme à cet instant.
- Personne ramène de souvenir. Oublie ça. qu'il dit, et il sourit, en même temps. La lame apparait de nouveau, éclaire leurs visages. Très coupant. qu'il répête, pour la forme.

Zak ne croit pas Nocte stupide. Il a sous estimé la moitié de son équipage avant de se faire botter le cul. Oevie a failli l'empoisonner, Oho a failli le faire emprisonner, Suuh'i a failli tous les faire tuer et Charon était à la base sensé ramener sa tête sur une pique. Et pourtant la première fois qu'il a rencontré chacune de ces âmes qui font vivre le Death Shadow, il s'est dit qu'ils n'avaient pas l'ombre d'une chance face au chasseur de prime qu'il était. Maintenant, il réalise que sans eux, il serait mort. Littéralement. Et à travers cette dette qu'il n'oubliera jamais, il cesse de penser que le monde est à sa portée. Ce monde est une jungle, Atlan est sans doute une jungle qu'il idéalise. Mais il veut la voir de ses propre yeux et ce n’est pas parce qu’il garde une part de méfiance qu’il est un mauvais hôte. Toute personne mérite un peu de sa confiance. Ce qu’il croit c’est que Nocte est inoffensif. Avis qui change drastiquement alors que son camarade se saisit du sabre laser. Zak n’a pas le temps de le stopper, en revanche il est surpris de constater que l’homme sait s’en servir bien mieux que lui. « Wow, ya pretty handy with that thing. Are you a Jedi ? » Dom en était un mais c’est de l’histoire ancienne. Ils sont une relique, tous, des trésors d’un passé bouleversé il y a cinq ans. Zak n’en a pas dans son équipage, il n’a qu’un ex-sith trop occupé à vivre une nouvelle jeunesse pour se soucier du sabre.
Pourquoi Atlan ? Parce que Atlan est inaccessible et ce qu’il est difficile à atteindre est toujours plus alléchant. Ce que l’Empire lui veut ça, il suppose que c’est en relation avec son métal. Zak n’est pas l’Empire et si sa femme l’est, ce n’est pas le genre de discussions qu’ils ont quand ils se retrouvent. Après des mois passés dans l’espace, Zak veut juste retrouver le confort de ses bras et de sa généreuses poitrine. Pas parle business ou asservissement du monde. De toute façon, lui, sera toujours un pirate peu importe le régime. Les têtes changent mais les règles restent les mêmes. « It’s a long story you see, with a lot of action, blood, tears and sweat, pew pew pew. Me and my crew stole a map from the Empire. They know where Atlan is. Apparently the planet is full of ressources we have never seen before. To be honest I’d just like to see it, take a picture and, ya know; steal one or two things but that’s it. I’m doin’it for the thrill. Been hearing story since I was born so it’s just a child dream but... » L’étranger semble savoir des choses sur Atlan. Personne ne peut y aller ? Pourtant, il y a bien une carte, y aurait-il un passage ? Une énigme avant de pénétrer dans cette zone de la galaxie ? Ou pire encore, un terrible monstre stellaire mangeur de vaisseau ? Zak n’a pas spécialement envie de finir dans le ventre d’une bête quelquonque jamais vue auparavant. « How do you know that by the way, you’ve been to Atlan ? I’m sure not. I will. I’ll be a fucking legend. » Il s’imagine déjà couvert de gloire, les autres pirates craignant son nom, on se souviendrait alors de Zak comme celui qui a percé le mystère d’Atlan. « I will prouve you I can get in there and get out. Wanna join maybe ? »

Il est dérangeant d'apprendre que l'Empire possédait et possède encore une carte menant à Atlan. Certes, la planète ne possède que de maigres choses, pourtant utiles, pour cacher sa présence. Il est aisé d'en connaître le chemin mais difficile de la reconnaître parmi tant d'autres et surtout, au travers d'un univers si large. Nocte a mis du temps, lors de ses premiers départs, à voir les différentes et à constater à quoi pouvait bien ressembler sa planète au milieu des autres. C'est un jeu de l'oeil. Un maigre détail au travers de multiples choses permettant de la voir et de constater qu'il s'agit d'elle. Nocte n'a jamais cherché à comprendre l'illusion de la chose, la manière dont la planète se protège des autres et peut être semblable à une illusion selon plusieurs. Les discours du pirate dérangent, dans tous les cas. Nocte les écoute, attentif, soucieux de se souvenir de chaque mot offert. Le coeur est calme dans sa poitrine qu'importe si un noeud prend tendrement place dans son ventre. Il ne connait que de maigres détails sur l'Empire et ne désire pas porter de jugement sur une telle organisation, mais son instinct est vif et le prince ne peut qu'être inquiet face à ce qu'on lui annonce. Atlan est puissante, certes. Elle possède une puissance extraordinaire, loin des autres. Atlan reste isolée pourtant, exclue du reste de l'univers, laissée à elle-même. Un choix fait par le peuple et par la royauté qui, selon la situation, peut être un avantage comme un désavantage.
Il n'aime pas l'arrogance de ses mots. Il n'aime pas le ton de sa parole. Nocte pourrait en rire, pourtant, normalement. Il aurait un sourire sur ses lèvres immense comme le monde et les yeux brillant, captif de ses contes et de ses histoires. Il s'agit d'Atlan, pourtant. L'Empire qui a été mentionné et Evi qui ne répond à aucun de ses appels holocom. Le père se demande parfois s'il en a oublié le numéro, mais la chose lui semble impossible. Il est marqué dans son esprit, dans son coeur. Il l'appelle chaque fois. Il le fait encore, depuis son réveil. Mais personne ne répond. Nocte s'est rassuré en se disant qu'il possède un appareil plus récent et un nouveau numéro, maintenant. La pensée ne le rassure plus, à l'instant.
Elle éveille en lui des doutes, avec ce qu'il dit, avec ce qu'il entend.
- Qui es-tu, déjà ? qu'il demande, après les annonces et les promesses. Zak est plein de rêves. Nocte aime les rêves. Il est un rêveur lui-même. Mais la tension habite son corps, et le sourire est moins immense sur ses lèvres. Zak qui ?
Le regard parcourt le vaisseau, brièvement. Il a vu une part de l'équipage. Ils possèdent un plan. Combien de fois Zak l'a vu ? Exploré des yeux ? Peut-il le bruler, le lui voler pour empêcher l'homme de s'y rendre ?
Nocte ne pense pas. Les options sont moindres. Les lèvres se pincent.
- Devenir une légende ? Ah ! Il rit, un moment. Il rit, le sabre entre ses doigts. Altan est pas une légende. C'est juste une planète qui refuse de s'ouvrir aux autres. Y aller, c'est risquer les pew pew pew comme tu dis.
Il se souvient lui-même avoir été frappé par des attaques des siens, en revenant sur Atlan avec un vaisseau inconnu. Son père n'avait pas apprécié de le voir se crasher quelque part dans la forêt. On en avait parlé pendant des semaines.
- Tu rêves fort qu'il fait, un peu méchant, un peu vrai quand même, à l'observer. Nocte soupire et secoue de la tête. L'empire veut vraiment y aller ? qu'il demande, encore. L'inquiétude reste là. Peut-être que Zak n'est qu'un heureux personnage face à un rêve et que le rêve repose ailleurs. Et si je viens ? qu'il finit par demander, accepter, presque.

Il peut voir Nocte se refermer sur lui même, quelque chose qui le tracasse, qui passe dans son regard et qui ne manque pas à Zak, qui lui fait même un peu de peine car ce sujet qui exalte ses camarades à l'air de contrarier son nouvel ami plus qu'autre chose. La conviction qu'il est lié de près ou de loin à Atlan se renforce dans son esprit de chasseur de trésor et d'enquêteur. Il garde un oeil avisé sur le sabre entre les mains du curieux personnage qu'est Nocte, comme si il craignait qu'au moindre faux pas l'arme se retourne contre son propriétaire. Zak est mort une fois et même si il s'en est plutôt bien sorti, il n'a pas le désir de retenter l'expérience, déjà que les conséquences de son transfert lui font se poser beaucoup trop de questions. Des questions d'ordre métaphysique. Alors il se raccroche à Atlan car il sait qu'il s'agit de l'une des rares choses dans sa vie qui ne risquent pas d'avoir été inventée, façonné par ses connexions neuronales et la machine. Atlan, sa famille, sa femme, son équipage. Il n'y a plus que ça, tout le reste est une mer de brume dans laquelle il se perd et il est trop fier pour admettre que le reflet qu'il voit dans le miroir n'a plus grand chose de Zak. Il n'en porte que le nom.
« Zak Lan. » Il récite de mémoire. Qui est Lan ? Il ne le sait pas. Son père forcément. Les souvenirs de sa jeunesse sont imprécis et ils ne risquent pas de revenir. Les données ont été corrompues. Zak se mordille la lèvre inférieure réalisant soudain que le partage de cette information pourrait lui porter préjudice. Nocte n'a pas l'air d'un Trooper mais qui sait, l'empire à ses rats qui se faufilent partout et la sécurité de la Ruche n'est pas absolue. Il a peur, mais cette peur c'est aussi l'adrénaline qui le fait aller de l'avant, qui lui fait repousser les limites. Et quelles limites peut bien avoir quelqu'un qui de toute façon a déjà perdu sa vie ? « I don't want to pew pew pew anyone just, you know. See it. I want to see it. I would like to bring back a treasure of course but... If I can see it then the treasure will be in my eyes. » Pourrait t-il se contenter d'y poser les yeux et ne rien toucher ? Zak n'a pas le coeur noble, mais il pourrait faire une exception. Il pourrait se contenter d'un souvenir si c'est pour le mieux, dans le respect du peuple d'Atlan. Il ne veut pas causer de torts à ces gens, piller leurs ressources dans les flammes et le sang comme l'empire l'a déjà fait. « I think the Empire alrdeay been there buddy. Nothing can resist them. I mean, I don't know any Atlans but what can you do against a Sith Lord with a huge lightsaber and an entire fleet uh ? They blew up a fucking planet because they were pissed. » Ses paroles ne sont pas rassurantes et il en a conscience. Lui même tremble de ne plus trouver Atlan, disparue, un point sur la carte qui indique un autre méfait de l'Empire. Il doit savoir. Il préfère avoir Nocte à ses cotés que contre lui et le prend pas les épaules, ravi de constater que l'entrain le gagne à nouveau. « I'm a dreamer Nocte, I want to see the universe, I want to explore, to meet aliens. Look at my crew. Diversity is what makes it so special. It would be a pleasure to have you. Really. Where are you from by the way Nocte ? I know nothing about you. Tell me everything. What's special about you ? We're all special. » Il est curieux. Il veut apprendre à la connaitre. Il n'y a pas grand chose à connaître sur lui. Il est né ici, y a grandit, dans les profondeurs de la Pègre. Avec tout ce que ça implique, le crime, les bastons, l'alcool et la drogue mais aussi la protection, la guilde, les voyages, les découvertes. Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir même si depuis que l'Empire est là il y a beaucoup de rouge. Qui est-il pour profondément les détester quand son épouse en est ? Les convictions des autres ne regardent qu'eux. Où se situe Nocte sur la balance ?

Nocte connait la peur ; il connait ces sentiments, ceux que l'on refuse, ceux qui nous force à détourner le regard et croire quelque chose, autre chose que la vérité offerte. Nocte est humain ; il possède ce déni, moindre mais présent, face à la peur. Peut-être qu'Atlan était belle, trop belle ; un monde idéal dans lequel il a grandi et qu'il a voulu fuir pour découvrir le reste de l'univers. Et avec celui-ci, l'inconnu. Depuis son réveil, voilà ce qu'il voit. Un inconnu grand et immense. il essaie de s'en réjoindre, souvent ; les lèvres se tordent et les yeux brillent mais la lueur n'est jamais complète. Nocte sent la peur, douce et délicate, dans ses veines. Elle ne se tait pas, elle ne hurle pas. Elle existe juste, juste là. Et elle tangue en lui, elle tangue et il reste debout sur ses pieds, les lèvres étirées par un bonheur réel mais couvert par les ombres. Les dernières semaines ont été mouvementés et pourtant, ne lui ont rien apportés. Il possède des questions mais ne presse pas les réponses. Peut-être les redoute-t-il. Peut-être sait-il déjà que les poser de vive voix ne lui offrira pas les réponses qu'il désire, immédiatement. C'est une découverte qu'il doit faire de lui-même. C'est une route qu'il doit non seulement prendre, mais aussi tracer.
Voilà ce que Kael lui a dit plusieurs fois ; qu'il était bon, qu'il était né pour être roi. Non pas pour le sang dans ses veines, mais par le coeur qu'il possède. Et Nocte en a ri, souvent, la tête se secouant d'un sens et de l'autre. Mais il l'a cru, un fin sourire sur les lèvres, et un merci dans les prunelles.
L'Empire est inconnue, encore  ; elle lui parait aussi immense que l'univers lorsqu'il y a mis les pieds pour la première fois. Elle semble aussi grande et vorace, sauvage. Le prince n'a pas envie de plonger au coeur de celle-ci. Il l'observe d'un oeil calme tandis qu'il en croise les hommes dans la rue. Il entend les paroles de la pègre à son sujet et ne sait pas s'il possède sa place dans cette organisation.
Les paroles de Zak n'aident en rien à la chose. Nocte n'est pas un homme de doute. Il possède plus de certitudes que de doutes ; des certitudes parfois idiotes mais puissantes, entières. Elles sont aussi solides qu'il peut sembler stupide pour plusieurs.
Les paroles sont entendues, entières. L'oreille est tendue tandis que les doigts sont serrées contre le sabre laser, encore. Nocte ne possède que peu d'expérience avec l'arme et il sait, bien évidemment, qu'il ne possède aucune raison de s'en servir contre Zak. L'homme n'est coupable de rien sauf quelques rêves. Et qui est-il pour cracher sur un rêve ? Noe en possède de nombreux lui-même.
Le contact l'apaise ; Nocte a toujours une créature de contacts. Il ne cesse, toujours, de toucher les gens qui l'entourent. Une chose qu'il se doit de contrôler tandis que Noon possède un rejet puissant face à la chose, maintenant. Heureusement, il n'a pas vu l'androide depuis un moment. Ou malheureusement. Son coeur chante l'ennui mais Nocte sait qu'ils se reverront.
Le regard glisse sur l'homme, face à la question. Contre sa paume, le sabre est froid. La peau est moite, pourtant. Nocte pince ses lèvres.
- Rien. Je suis juste un gars, dans l'univers. C'est ainsi qu'il s'est présenté et vu pendant longtemps. C'est ainsi qu'il se voit encore aujourd'hui. Je connais le chemin. Je viens avec vous. qu'il annonce, comme ça.
La voix est simple, claire. Elle porte un poids de peur, d'angoisse. L'iris est calme, brillante. Le prince dévisage le pirate face à lui et quelques secondes passent avant qu'il ne lui offre uin sourire immense. De son côté, il offre un tape, puissante, dans son dos.
- Les Atlandes sont puissants. Les sous-estimer seraient ton erreur. qu'il fait, avec le coup, avant de se défaire de son emprise. Et sans demander, il glisse le sabre laser à sa taille, en faisant son bien. Il ne le quitte pas des yeux, toujours jovial, toujours souriant, en faisant la chose. Quand ? Il est pressé. Le temps est compté. Il est compté depuis sept ans déjà, maintenant. Son fils l'attend.

Ils le sont tous un peu, égarés dans l'univers. Juste des hommes - et pour ses camarades, des aliens. Chacun de ses partenaires a fuit pour une raison ou une autre, ils se sont tous rencontrés à des moments de leurs vies ou un choix s'est proposé à eux. Ils ne sont que des simples personnes, pas des princes, pas des reines, rien de grand, juste un petit bout d'atomes dans l'univers. Mais ensemble, ils ont une famille, un équipage, quelque chose de fort, que Zak voudrait indestructible. Et si il avait besoin d'une preuve de sa réussite, alors sa mort est le meilleur exemple. Il y repense souvent, à cet amour porté à son égard, assez fort pour leur faire repousser les limites de la nature et tenter cette expérience. Zak ne recherche pas l'immortalité, tout juste des trésors qui font briller ses yeux. Elle est inatteignable, même son corps finira par rouiller et ses circuits devenir obsolètes. Il apprécie le geste cependant, cette détermination à leur garder près d'eux.
Nocte n'est qu'un gars dans l'univers d'après ces mots, Zak pose un regard attendri sur lui. Il pourrait être des leurs. Il pourrait être l'élément manquant de ses Seven. Ils ne sont que six après tout. « I like you. » Il lui sourit et ne reprend pas le sabre. « We leave in five days. » Il l'attendra, il ira le chercher si il faut. Il a besoin de son guide, c'est la clé. Avec la carte certes il peut s'y rendre, mais si l'inconnu mystérieux à raison, alors il a besoin de quelqu'un qui sait de quoi il parle. Si leur vaisseau se fait tirer dessus et exploser dès leur arrivée, tout ça n'aura servi à rien. Les règles sont claires depuis son accident ; plus de morts. Ils ont passé l'âge de donner leurs vies pour des babioles et des rêves. Il y a des sacrifices à faire et ceux qui n'en valent pas la peine. Rien n'est assez précieux pour valoir leurs vies.


Quelques jours plus tard, ils sont en route pour Atlan dans la bonne humeur mais aussi dans la tension. Le Death Shadow est assez spacieux pour que chacun reste dans son coin. Les chambres sont trop petites pour en porter le nom, mais depuis que Oho et Oevie dorment ensemble il y a une place de libre, pour Nocte. Les autres membres de l'équipage jaugent Nocte avec curiosité, ils ne disent rien, c'est leur capitaine qui décide et le pilote quitte rarement sa chaise, trop vieux pour ces conneries. L'étranger porte le sabre laser et c'est un signe de confiance, un message que leur chef leur fait passer. Pas touche, il est des nôtres. Oho lui a préparé plusieurs repas avec Charon et a profité du voyage pour lui montrer des holos de elle est Oevie, lui parler de l'enfant qu'elles désirent adopter et d'une retraite anticipée. C'est elle qui s'occupe de le mettre en confiance. Charon est plus sur la défensive mais aimable. Zak lui observe tout ce monde fourmiller et se demande où ça va les mener. Il espère que Nocte est sincère. Atlan est la fin du voyage pour certains, un but ultime qu'ils ont poursuivis pendant des années. Zak craint la fin autant qu'il s'y fait à l'idée. Il va pouvoir voir de ses propres yeux ce pourquoi il est mort. Et après ? Il lui faudra trouver un nouveau but, ou dissoudre les Wonders et retourner chez lui. Sauf que rien ne l'attend chez lui, tout est compliqué maintenant qu'il n'est plus humain. L'accueil que Titania lui réserve sera sans doute glacial et ses enfants ne pourront pas comprendre. Alors, il espère que ce voyage en vaut la peine. « On est arrivé dans le secteur d'après la carte. » Pour la première fois il doute. De cette mission, de ce qu'ils vont trouver. Il est excité et effrayé. Il ne tient plus en place, jouant avec une dague ornée de cristaux récupérée à un Jawa sur une lune minière. « A toi de jouer maintenant, Nocte. » Il ne sait pas à quoi s'attendre, ce l'autre va faire, comment ils vont pénétrer la barrière de la planète. L'espace est calme, terriblement silencieux. Suu'hi est perturbé, sans doute ressent t-il quelque chose dans la force. Il baisse le regard et reste dans son coin. L'ancien Sith est contrarié.

Le quand arrive trop lentement. Les derniers jours sont portés par des angoisses étouffés et des tensions dans la voix. Si Arcturus se pose une quelconque question, il ne prononce rien. Nocte peut pourtant sentir les regards sur lui. En compagnie de Domkod, les soirées sont alcoolisées et silencieuses. On accepte le silence de l'Atlante sans comprendre d'où vient la chose. Seul Arcturus posséde une moindre habitude de la chose ; à certains instants, le prince a abordé un silence par le passé. La première fois a été lorsqu'il a appris pour l'arrivée imminente d'Evi. Encore trop gamin, à peine aventurier et déjà père. Le ventre a été tordu pendant de longues semaines avant qu'il ne sente la présence de l'enfance dans le ventre de la mère pour la première fois. Puis, tout s'est envolé tandis qu'un sourire s'est posé sur ses lèvres. Il suppose que peut-être la chose sera similaire lorsqu'il verra Atlan de nouveau. Il ne possède aucun manque, aucun ennui. Atlan reste une prison, qu'importe si elle a toujours été doré. Le ventre, tordu, aborde une angoisse associée à Evi. Aux servants, aussi, qu'il a connu toute sa vie. Les oracles et les habitants, tout autant. Il ne pense pas à la terre ; elle reste une beauté qui a ternie par habitude à ses yeux. Il pense aux gens. Les trésors, pour Nocte, portent souvent des sourires et des souvenirs. Zak et son équipage peuvent prendre ce qu'ils veulent si là-bas, des sourires les attendent. Il n'en a que faire.
Le silence vient de lui comme des autres à l'intérieur du vaisseau. Les plaisanteries restent accrochées au bord de ses lippes. Il ne les laisse pas exister ; l'esprit est ailleurs. Le coeur porte le nom de son fils. Il hurle Evi. Nocte n'est pas un être porté par l'angoisse ; elle veille en lui souvent, flotte sur ses sentiments mais ne les imbibe jamais entièrement. Pourtant, il peut en sentir la présence. Tandis que le moment approche à grands pas, il est difficile de l'ignorer. Elle devient lourde.
- On est arrivé dans le secteur d'après la carte. Le regard lorgne vers le capitaine du Death Shadow. Assis, Nocte prend un momen pour l'observer, grave. Puis, un instant passe avant que le sourire ne prenne place. Il est aussi entier que grave. A toi de jouer maintenant, Nocte. Les mains se posent contre ses cuisses et Nocte se redresse.
- Je dois piloter. qu'il annonce déjà, allant dans le cockpit. Le pilote a entendu ses paroles. Le regard est lourd d'échanges et le prince peut comprendre sa réserve. Jamais il ne donnerait les commandes à un autre. C'est moi ou la mort. qu'il fait. On pourrait croire qu'il plaisante, mais la chose est réelle. Même lors des voyages en compagnie d'Arcturus, il a été aux commandes. Son frère s'est expérimenté une fois à la chose et le vaisseau, bien qu'il a réussi à attéri, n'est jamais parvenu à décoller de nouveau.
La chose est peut-être comprise au travers de son regard. Dans tous les cas, le cyclope lui laisse sa place et Nocte se met aux commandes. En soi, le vaisseau est moindrement familier pour lui. Il en connait les bases et le volant reste standard. Il pourra s'en sotir.
- Ça va kxangangang. eh. boom? bouger. faut s'attacher. tìkxuke, hm ? Les mains sur le volant, il ne tarde pas à s'aventurer dans le secteur. Tout semble calme, autour. Il est difficile de percevoir la route vers Atlan ; la chose est compréhensible lorsque l'on sait. Autour de la planète règne depuis des siècles un lourd champ d'astéroide dormant. Il est étrange de constater qu'ils ne sont pas en orbite autour de celle-ci. Ils existent juste, là, créant un mur étrange. Une planète, plus grosse, ornée d'un ceinture, est uniquement visible. Beaucoup portent à croire qu'Atlan est immense. En soi, la planète est moindre, mais possède de nombreuses richesses.
- ah. attention. on commence qu'il fait, allant directement vers le champ d'astéroides. Ils sont nombreux, dans l'espace. De diverses grosseures, ils se déplacent constamment, s'entrechoquant les uns contre les autres. Leur course, en soi, est difficile à identifier. Nocte connait pourtant leurs danses ; c'est quelque chose qui lui vient, depuis ses dix-neufs ans, comme un sixième sens. Kael a dicté qu'il s'agissait certainement de la Force.
Rien n'est parfait, pourtant ; l'esprit est préoccupé, les membres encore dififciles depuis son éveil. Certaines choses ne reviendront jamais comme avant. Les mains tendues contre le volant, il évite de justesse à plusieurs reprises des astéroides un peu plus vifs que d'autres. Aucun mot n'est dit de sa part. Une heure passe, peut-être, avant que leur vision soit entièrement frappée par la vue de la planète.
Derrière, il entend les murmures entousiasmes, les discussions avares face aux trésors. L'iris posé sur la planète, Nocte ne dit rien. Il ne bouge pas, un long moment. Quelqu'un lui parle, peut-être.
- tìngäzìk. something keyawr. wrong. it's not right. qu'il fait, dans un murmure serré, tandis que la vitesse du vaisseau accélère et que, sans l'avis des autres, il entame une entrée vive dans l'atmosphère de la planète. Une planète terne, loin de ses éclats colorés. Une planète qui semble endormie. Tandis que la descente est amorcée, aucun cristal ne reflète les éclats nombreux du soleil. Il y a quelque chose qui ne va pas.

kxangangang [ˈk’aŋ.aŋ.aŋ] intj. boom (onomatopoeic)
tìkxuke [tɪ.ˈk’u.kɛ] n. safety
tìngäzìk [tɪ.ˈŋæ.zɪk̚] n. difficulty, problem
keyawr [kɛ.ˈjawɾ] adj. incorrect, wrong, not right

Le pilote a du mal à laisser sa place à Nocte, son oeil unique passe de Zak à l'étranger et ses grognements témoignent de son mécontentement. Mais c'est ça ou la mort et pour l'avoir déjà rencontrée une fois, le pirate n'en garde que peu de souvenirs, assez mauvais. Zak hausse les épaules, il laisse l'équipage se retirer et chacun faire ses hypothèses. Ils ont tous une idée vague mais très précise et unique de ce qu'ils vont trouver. Certains parlent de cités faites d'un métal plus précieux que de l'or ou du beskar et d'autres s'attendant un trouver un peuple barbare qui va les découper en rondelle. Suh'ii surtout insiste sur les dangers qu'ils vont affronter et se proposer de faire équipe avec Charon pour protéger ses arrières et se sacrifier dans un esprit de chevalerie. Le bout du voyage, ça y est. Des années qu'ils se fréquentent, se chamaillent et rêvent de grandeur. Des années qu'ils attendant ça avec impatience. Ils ont tous un endroit où aller, ils sont tous liés par des liens intimes et puissants. Zak est au fond le seul qui soit resté distant dans certaines situation, qui a assumé son rôle de capitaine jusqu'au bout et ne s'est pas tiré une balle dans le pied en s'entichant d'un des leurs. Sa femme l'attend, ses enfants et une potentielle retraite une fois qu'il pourra se vanter de l'avoir fait. D'avoir ramené un morceau d'Atlan, d'avoir vu son mystère. Il est là le trésor dans le fond, réaliser un rêve de gosse.

Ses doigts s'agrippent nerveusement au siège. Il reste derrière Nocte, ses dents qui crissent les unes contre les autres quand un astéroïde leur passe trop prêt. Il pense que la première chose qu'il devra faire en rentrant avec l'argent qu'il va peut-être gagner en revendant un souvenir, c'est refaire la carlingue de ce pauvre vaisseau qui en aura vu de toutes les couleurs. Son coeur bat la chamade, ils arrivent dans son atmosphère. Les nuages disparaissent, la terre promise s'offre à sa contemplation. Une terre sans aucune couleur. Une terre comme une autre, qui semble dépossédée de son charme. Le mot qui lui vient à l'esprit est dépouillé, l'idée qu'il lui évoque est guerre. Le sourire qu'il garde sur les lèvres est presque un tic nerveux. Un déni. C'est impossible. Ils ont du faire erreur. Ce n'est pas Atlan, ça ne peut pas être... Atlan. Le reste de l'équipage est encore joyeusement ignorant et se préparer pour aborder la terre promise. Il y a une tension chez Nocte que Zak n'arrive plus à ignorer. Des années de chasses au trésors finissent par lui faire comprendre ce qu'il a manqué de voir depuis le début. Et pourtant, ça semble si évident maintenant. « C'est ta planète. » Il dit d'une voix sombre, la gorgée nouée. C'est l'explication la plus logique, pourquoi il a su naviguer le vaisseau dans ce champ d'astéroïde. Pourquoi il parle cette langue que son traducteur universel ne connait pas, et pourquoi il semble tout d'un coup s'être éteint.

Si Zak s'est un jour demandé quel bruit fait un rêve brisé, il a sa réponse aujourd'hui.
Le silence. Le silence d'une planète saccagé. Un paradis brûlé, des couleurs ternies et une puanteur qui ressemble à celle de la mort. Mais surtout, cette absence de bruit, cet accueil sordide. Rien ne vient à leur rencontre, il s'attendait à se faire arrêter par des autochtones mais rien ne vient les menacer avec des armes. Son pas est lourd sur le sol d'Atlan quand il sort du vaisseau avec son équipage. Suh'ii est plus sombre que jamais et il peut sentir que Oho est au bord des larmes. Des années qu'il leur prend la tête avec un mirage. Avec de la poussière. Zak aussi a envie de pleurer et il réalise qu'il n'a pas cette fonction. Le vrai Zak n'aura jamais eu son rêvé balayé. Le vrai Zak croit toujours qu'Atlan est belle, là, quelque part, sans doute là visite t-il dans ses rêves d'outre-tombe. Zak est mort, avec lui sa destinée. L'androïde ne se sent pas à sa place, la déception est violente dans son coeur. Elle est encore plus violente qu'il n'a pas réussi à réaliser le seul but de sa création. Réaliser le rêve de Zak.

Les mots de Zak sont brefs. Ils ne sont pas entendus par le prince. Est-il encore prince, simplement ? Le mot est amer, douloureux, dans ses pensées. Il ne le laisse pas glisser de ses lèvres. Il resterait pris dans sa gorge, de toute manière. Il y a un moment de silence. Une lourdeur dans l'air ; une pénible différente avec ce qui a toujours été Atlan. Zak quitte le cockpit, à un moment. Nocte prend un temps pour lui-même, incapable de défaire son iris de la vision offerte. Par la vue qu'il possède, un oeil en moins venant de sept années d'absence, un nuage de larmes dans chacun des yeux, il est brisé. Atlan est terne ; certes, les arbres sont là, la verdure aussi. Mais il y manque une âme. Il y manque une vie, entièrement. Le moteur est éteint et par la rampe d'accès ouverte, donnant à l'extérieur, il n'entend pas les animaux. Il n'entend pas la vie brusque d'Atlan, hurlant toujours plus fort que les enfants. Il n'entend pas les rires, il n'entend pas les voix. Et soudainement, bien qu'il réfléchisse et qu'il creuse, encore et encore, il ne saurait imaginer la voix de son père, de sa mère ou même, de son fils. Les timbres de voix sont flous, brisés et cassés, absents. Il y a un filtre. Le même qui s'est posé sur la planète, sa planète, pendant son absence. Quand la chose a-t-elle eu lieu ? Avant qu'il soit en carbonite ? Avant qu'Arcturus ne mette la main sur sa plaque ? Certain, son rire se meurt, celui d'il y a quelques semaines. Il s'est moqué avec idiotie lorsque le pilote lui a annoncé l'avoir gardé pendant un certain temps avant de le réveiller, par accident. Maintenant, la chose lui glace le sang.
Elle lui perce le coeur, cruellement.
Le souffle est coupé entre les lèvres  ; il lui faut se redresser dans une violence lourde et rejoindre les autres à l'extérieur pour respirer de nouveau. Mais Atlan ne lui offre pas son air pur, ne lui offre pas la paix qui émane des arbres, des plantes, du sol et des cristaux. Il y a quelque chose de briser, de manquant. Il peut le sentir dans la Force.
Atlan est brisée ; violée en son coeur, en son âme. Soudain, Nocte comprend les paroles de son père, de sa mère. Il entend les jugements, comprend la fermeture face à l'univers, cette manière possessive de se protéger des autres et de les refuser entièrement. Car le monde est beau, si beau, autant qu'il peut être cruel. Il y a les deux à voir, toujours, continuellement. L'un comme l'autre n'ont jamais su voir l'équilibre à obtenir. Nocte ne la voit pas, même à l'instant.
Il voit la souffrance, la douleur, la violence. Il la sent, en lui, comme si chaque parcelle de terre, comme si chaque planète, chaque être vivant sur Atlan essayait de lui dire, tous en même temps.
Il y a toujours le sabre, à sa taille. Les doigts s'y posent, serrent ; les jointures abordent un blanc qu'Atlan a perdu.
- ils avaient raison. qu'il dit, juste, et il y a quelque chose de terne, fade, dans le timbre de sa voix. Il est brisé comme la terre qui l'a vu naître. Nocte avale lentement, difficilement, avant de se mettre en marche. Par réflexe, le vaisseau a été posé près du palais. Au loin, il peut voir d'étranges installations ; il en ignore les fonctions. Il ne désire pas les connaître.
Il n'attend pas les autres. Il ne les demande pas de le suivre, non plus. Pourtant derrière ses pas vient l'écho des leurs. Nocte avance dans un antre qui l'a vu grandir, qui a porté ses rêves et ses cauchemars mais qui, aujourd'hui, ne porte que des reflets obscurs.
Le pas s'arrête dans la salle des trônes. Il n'y a aucun carmin. Le sang a séché depuis longtemps. La poussière l'a couverte depuis un moment. S'il y avait des corps, ils ont été déplacés et brûlés. Mais la Force pour des souvenirs et ils résonnent en lui, douloureux et brisés.
- 'evi. my son. qu'il fait, et la voix est faible. Le corps est braqué, les épaules tendues. Le regard se tourne vers Zak, à ses côtés. where is my son ? qu'il demande, et lorsque les iris se croisent, la rage nait, comme la peine. Les larmes coulent comme sa colère. where is my SON ? qu'il aboie, ses doigts se serrant contre le sabre, la lame apparaissant tandis qu'il dédaigne. Par de gestes aussi brisés que son être, il s'approche de plusieurs pas et tend l'arme vers l'homme et son équipage, le baton lumineux contre la gorge de l'homme. Peu de gens connaissent Atlan. Combien de gens ? Combien de gens ont entendu vos rêves ? Combien d'années ? Qu'avez-vous fait ? Qu'avez-vous fait à mon peuple ? WHERE IS MY SON ?!
Un peuple de cendres.
Un roi de cendres.
Nocte, le roi poussière.
Un prince perdu.
Evi.

Oho sanglote alors qu'ils avancent. Les battements de coeur mécanique de Zak ne s'affolent pas, il hait cette enveloppe de garder son calme alors que ses neurones ne demandent qu'une chose, s'affoler, fuir, retourner au vaisseau.  Autour d'eux, il n'y a que la désolation et son silence pesant qui alourdit leurs coeurs. Charon est resté au vaisseau, il soupçonne Suu'hi de ressentir les choses terribles qui ont eu lieu sur cette terre mystique qu'ils ont passé toute une vie à chercher. Le sith ne parle pas, il n'a aucune réaction. Jamais il n'aurait pensé trouver... ça. Un monde détruit, ravagé, pillé. Ce ne sont pas des pirates qui ont fait ça, le travail est trop propre. Il a le soupçon d'un rire nerveux à ce constat. Pas de corps, pas d'os, rien. Il n'y a rien, une empreinte invisible qui lui rappelle celle de l'empire qui anéantit les planètes ou prend tout ce qu'il y a à prendre. Ne laissant pas même un grain de poussière pour ceux qui auraient encore des larmes à pleurer. Il est en colère contre lui même, d'avoir mené son équipage là dedans, de confronter Nocte à ça. Il a comprit maintenant qu'il a face à lui peut-être le dernier représentant d'un peuple. Il est là, le véritable trésor. Et qu'il est triste. Personne ne mérite un tel sort.

Cet endroit à du être magnifique, mais toute sa superbe lui a été arrachée. Il ne reste que les souvenirs pour l'Atlan. Des souvenirs qu'il devra porter jusqu'à sa mort. Il l'entend se briser, le voit. Toute joie évaporée de son visage comme un lac asséché, les craquelures du choc, de la colère. Son fils. La mâchoire de l'androïde se braque. Il pense à ses propres enfants à son fils, à sa fille. Il voit leur visage enjoué, les grimaces, ils sent leurs mains sur les siennes, il entend leur respiration et la sienne voudrait se couper. Il voudrait éprouver quelque chose, mais il ne fait que réagir aux souvenirs. Incapable de pleurer. Incapable de correctement retranscrire ce qui lui piétine le coeur. Il comprend, il compatit. Il n'ose pas imaginer dans quel état il serait si jamais... Si il devait se trouver dans cette posture, incapable de savoir et pourtant, l'évidence devant ses yeux. Quelles sont les chances que le fils de Nocte soit en vie ? Minces. Mais pas impossibles. Zak est bien vivant, pour ce qu'il reste de lui et de ses rêves. Rêves qui n'ont pas leur importance. Rêves, qui à coté d'un homme ayant tout perdu ne valent rien.
Rêves qui ont, qui sait, mené ce peuple à sa perte.

Il en a parlé à tout le monde, il a trop parlé. C'est peut-être de sa faute. Il a peut-être... Il est sont responsable de... De ça. « I'm.. so- » Il n'a pas le temps de finir. La lame flirte avec sa gorge, il fait un pas en arrière juste pour protéger sa maigre vie. Ce qu'il en reste. Le reflet bleu du sabre illumine ses yeux. Oho pleure plus fort alors que Suu'hi dégaine son propre sabre et Oevie son blaster. Non.. Non non non non. Ce n'est pas sensé se passer comme ça. Tout ça n'aurait jamais du arriver. « You son must be a smart kid, he's out there. He's alive, i'm sure. You would feel it... I'm a father too. Feel it Nocte. It's in your bones. » C'est un instinct qui dépasse la force, il suppose. « Kill me and they'll kill you. Nocte, please, don't be stupid. Enough blood has been shed here. » Et il ne pourra les retenir. Son équipage l'a ramené des morts. Ils n'auront aucune pitié pour un voyageur qui a tout perdu. Ils lui feraient une faveur. « Buddy... Please lower your weapon. This is a mistake... I didn't know. We didn't know... Shit I don't even know what to say. » Il ne peut rien dire, tout sera retenu contre lui. Rien ne saura réparer cette blessure que la vie lui inflige. Il est déjà difficile de faire un deuil, comment survit t-on à la mort de sa planète ?

Qu'est-il outre que le reflet misérable de sa tristesse et de son désespoir, à cet instant ? Rien. Nocte n'est rien  outre sa souffrance, terrible et lourde, qui coule dans ses veines et qui ralentit terriblement les battements de son coeur. Il finira par s'arrêter. Il peine à en sentir les battements de coeur. Se trouve-t-il toujours dans sa poitrine ou alors dans les profondeurs de la terre, avec son fils ? Avec son peuple ? Il est difficile de garder la tête froide lorsque le coeur est empli d'un feu si violent que Nocte en oublie la profondeur de ses sentiments. Il est brisé ; démoli par la révélation qui se trouve non seulement sous ses yeux, mais aussi sous ses pieds et dans sa gorge. Il y a une odeur de mort, sur Atlan. Une odeur de poussière, de saleté et de remords. Au loin, l'oeil ne peut que capter ces installations hautes et métalliques qui dévorent certainement les ressources de son univers pour en faire des armes et des vaisseaux. Atlan faisait la même chose mais dans le plus grand des respects. Il fallait mériter les cadeaux de la terre, et lui en laisser assez pour en créer de nouveau. Et maintenant ? Maintenant, il ne possède qu'un maigre cristal à son coup et aucun n'effleurant sa vie. Les pieds sur Atlan, il est vide de coeur et d'âme, incapable de voir autre chose que la souffrance terrible qui éprend son être. Nocte ne sait plus. Il ne sait plus qui il est ; toute sa vie pourtant, il a cru être au delà de ce qu'était sa planète. À l'instant, il ne sait plus. Il ne sait plus qui il est, ce qu'il est, si c'est pour reposer sur des poussières.
Si c'est pour être si loin d'Evi, peut-être mort, peut-être vif, sans savoir. Son fils ne répond pas à ses messages ; peut-être aurait-il du être épris de doutes. Mais non ; Nocte a tant confiance en la vie, en l'unviers.
Quelle stupidité.
Il est le pire des cons, vraiment.
Et les jointures sont blanches, immaculées contre le manche du sabre laser tandis qu'il le pointe toujours en direction du capitale malgré les bonnes paroles et la menace venant de l'équipage. Il est bon de voir que l'autre n'est pas seul ; qu'il possède une famille, des gens à ses côtés. Mais une telle vision ne fait que rappeler à Nocte à quel point il est terriblement seul, terriblement seul sur un sol natal souillé, pillé, condamné.
La lame descend, un brin. Elle n'en reste pas moins dirigée vers Zak, encore. Nocte observe ce qui les entoure ; les murs du palais. Ces mêmes murs qui ont habités son fils, ses parents. Les servants, aussi. Les gens de sa famille. Les lèvres se tordent.
- Que sais-tu ? Hein ? Rien. Rien. Juste trésors. trésors. argents. juste ça. Les paroles sont basses, lasses. Il n'a jamais compris les pilleurs, les pirates. Nocte a toujours préféré les trésors qui ne faisaient aucun mal. what bones ? what blood ? you're not human. Les mots sont violents. Aussi violents que la douleur qu'il ressent.
Mais Nocte n'est pas un être cruel. Il n'est pas méchant, juste triste et brisé. Alors de ses lèvres, un rire brisé le traverse suivi d'un reniflement, et le sabre baisse encore, la lame toujours présente, brillante, lui massacrant presque les bottes tandis qu'elle claque contre le sol dans un bruit assourdissant, lui la maintenant toujours.
- sorry -  ngaytxoa. qu'il fait, sans le regarder, les regarder. Ils sont les seuls êtres qu'il puisse connaître sur cette planète, et Nocte ne s'est jamais senti aussi seul. i don't care about the planet. i don't care about the crown. i want my - Le corps se détourne, l'iris agité et fixé sur les environs. Il n'a pas fini de chercher. Atlan est grande, même si elle parait minuscule. Il y a peut-être des gens, encore. my son. my people. qu'il souffle, bas, avant de reprendre le pas, vite, sans les attendre. Bête folle, bête agitée, il a besoin de trouver quelque chose, n'importe quoi, pour ne pas craquer.

ngaytxoa [ŋaj.ˈt’o.a] intj. sorry, my apologies (acknowledgment of guilt and regret)

Oho se couvre la bouche quand l'insulte est lancée, un moment de flottement entre les membres de son équipage qui fixent la scène qu'on croirait sortie d'un mauvais holofilm. Pourtant c'est bien réel. C'est ainsi que cela résonne à l'intérieur de sa poitrine, à l'emplacement d'un coeur mécanique bien huilé. Sans doute reste t-il un peu de poussière de ses os, mais son sang à séché, son corps n'est plus qu'un ensemble du tout. Il n'est plus humain, Zak est mort dans le flash d'un blaster. Il n'a pas souffert, il s'en est simplement allé, vainqueur dans son trépas. Il aurait du rester mort, ainsi, il n'aurait pas découvert cette triste vérité. Mort, son rêve avait encore de la texture. Mais ils ont toujours eu les yeux plus gros que le ventre. Ils ont toujours eu cet appétit, cette avarice qui les a même poussé à désobéir aux lois naturelles.
Il est vivant parce qu'il pense, mais à cet instant précis, l'androïde se sent comme un fantôme. Si il n'est pas humain, alors il n'est rien. C'est son but, la seule raison de son existence. Être Zak, mais l'est-il vraiment ? Le capitaine baisse la tête, presque déçu qu'il finisse par baisser son arme. La douleur est peut-être la réponse à sa question, elle est plus diffuse maintenant que sa peau n'est plus autant innervée. Il est un tas de ferraille, porteur de souvenirs qu'il sait au plus profond de lui n'être que des souvenirs, justement. Personne ne reviendra indemne d'Atlan.

La peine qu'il ressent à l'égard de Nocte est vive. Rien, aucun mot n'est capable de frayer son chemin à travers ses lèvres. Que pourrait-il dire de plus ? Il n'y a rien à ajouter. Ils sont morts et rien ne va les ramener, les complaintes et les larmes n'ont jamais redonné vie à ceux que l'univers a fauché.  
Il sait qu'il n'y a plus rien à voir, mais il le suit, discrètement, lentement, à la poursuite d'un miracle qui ne va pas se réaliser. Quand il était plus jeune, Zak regardait les étoiles et leur faisait des voeux, ce n'est que plus tard qu'il a apprit qu'elles ne se décrochaient pas du ciel et que plus leur lueur était intense, pour leur agonie était lente et flamboyante. Il n'a plus rien demandé aux étoiles. Il a demandé Atlan et voilà ce qu'il en est advenu. Un autre cauchemar de l'Empire, qui laisse une fois de plus son empreinte machiavélique. Il pense à ce peuple, à tous ces gens qui ne devaient même pas être préparés à un tel assaut. Oh. Il ne doute pas de leurs capacités à se défendre, seulement il a vu de ses propres yeux la fin d'un monde, la disparition d'une planète dans l'espace et c'est suffisant pour lui faire craindre l'oriflamme d'un rouge flamboyant. Pour comprendre qu'il est des ennemis que l'on ne peut pas vaincre, qui sont aussi effrayants que les démons que l'on porte en soit. Il en a fait les frais.
Il lui pardonne, sans l'admettre de manière audible l'atrocité de ses mots qui ne sont que vérité. Il n'y a bien que cela qui blesse vraiment. Zak le suit simplement, le pas léger, presque absent, parce qu'il a raison. Il n'est même pas humain. « How does he look like ? » Il demande, la gorge serrée. Un garçon qu'il ne rencontrera peut-être jamais. Il ne souhaite à aucun parent la perte d'un enfant. La logique des choses veut que l'on parte avant eux, qu'on les élève pour qu'ils puissent se débrouiller, claquer la porte un jour. Qu'on les observe de loin, satisfait de les savoir en sécurité, heureux. Aucun parent ne devrait enterrer son enfant, aucun parent ne devrait pleurer  un corps absent. C'est le seul espoir auquel il peut se raccrocher. « I know a lotta people, If you got a pic maybe, you know... » Il veut aider, désespérément. Lui montrer qu'il est humain, qu'il s'inquiète. Lui aussi se fiche des trésors. Il n'a jamais voulu en arriver là. Si lui se sent impuissant, il n'ose pas imaginer un instant le point de vue de l'Atlan.